L’autre jour, j’ai quand même été estomaqué.
J’apprends, par la bande (un comble : Elle n’est même pas Corsa !), que Gérard « Deux-par-deux » vivait dans mon quartier : On était voisin et je ne le savais pas !
J’ai bien « De-la-Nuée », « Bord-un-jet », et quelques autres « bobos-rive-gôche » que je croise et salue parfois, le premier à potron-minet, le second au marché quand il a les yeux en face des trous. J’ai, pas loin, « Tonton Yoyo » et sa voiture de fonction (quelle fonction au juste ?) qui passe de temps à autres sur son vélo.
Plus plein d’autres, plus ou moins connus, y compris « Roberto » (que vous ne connaissez pas), mais qui est chargé de m’éliminer, un jour ou l’autre.
Pour l’heure, il cerne « mes habitudes » en bon professionnel qu’il est, l’air affable, après avoir tout fait pour tenter de « m’identifier » : Pensez donc, je le laisse avec ses doutes et brouille consciencieusement « ses » pistes.
Pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces.
D’ailleurs, comme il est désormais démasqué, je pense qu’il va disparaître soigneusement de mon environnement : Ce n’est pas encore l’heure, même si mon prochain roman d’été fait peur à quelques-uns…
Qu’ils ne s’en fassent pas trop : Ce n’est qu’un roman !
Mais alors que « Deux-par-deux », que j’ai eu l’occasion de croiser sur la croisette à Cannes il y a quelques années (il est comme dans ses films : Moche, la tignasse un peu douteuse, le nez en patate et de travers, le rire gras, mais contrairement à ce qu’on peut en penser, moins gros que moi et nettement plus petit, je le domine d’une bonne dizaine de centimètres. Pas un nain, mais pas un « grand » calibre), vende son loft de 1.800 m² à 50 patates d’euros, là, ça m’en bouche un coin !
D’abord, dans le quartier, le m² s’échange à 12.000 euros, et encore, que quand c’est nickel !
Autrement dit 2,3 fois moins cher.
Et ce n’est pas la proximité du « Bon Marché » (qui porte si mal son nom), ni même celle de « Nanar-Ta-pie » (beaucoup plus loin vers l’annexe de la fac de médecine) qui y changera quelque chose.
D’autant que si les kons estiment qu’on est encore « au cœur du quartier Saint-Germain », ils feraient mieux d’aller jeter un œil au n° 95 : La tour Montparnasse est nettement plus proche, et c’est sans doute moins « glamour »…
Et puis là, d’un coup, tout un tintouin qui emplit le PAF et les journaux des « journaleux » (même sur les blogs qui saturent sur le sujet) sur les exilés fiscaux, la douloureuse qui fait peur, « les riches » qui se gaussent discrètement, les suppôts de « droâte » qui se déchaînent, ceux de « gôche » qui s’insurgent, tout ce beau monde qui vilipendent, qui insultent presque !
Mais pour quelle raison grands dieux ?
Parce qu’on paye aussi des impôts en « Gauloisie fiscale » ?
Mais ça a toujours été le cas et quand on enfonce le clou plus profondément dans la plaie, il n’y a pas à s’indigner : C’est une réaction parfaitement normale que de tenter d’y échapper.
Et puis « Deux-par-deux », il était temps qu’il s’aperçoive qu’il en paye aussi, remarquez.
Il aurait mieux fait de passer dans mon cabinet avant de s’attirer les quolibets du peuple de ses fans qui vont rester bien seuls à assumer la machine à bouffer du « pognon qu’on n’a pas ».
Le temps donc a passé pour lui depuis qu’il butinait, désargenté, « Miaou-Miaou » sous l’œil de la caméra avec « Patrick Deux-verres » en appelant la collégienne « Zaza Up-perd » à larguer ses vieux cons de parents au milieu de rien pour découvrir les folies du sexe débridé dans un pur esprit post-soixante-huitard !
J’imagine qu’à l’époque, il n’y avait pas le sida et qu’il rêvait sans doute de payer des tas d’impôts, comme autant de rançons républicaines d’une réussite espérée, après une jeunesse « difficile ».
Maintenant, il se prépare à singer « Déesse-khâ »…
Tout est dit.
C’est ça, la jeunesse, l’insouciance, l’inconséquence !
Je vois à peine le bout de mon nez… et encore : Je sais, j’en ai été.
Quel destin : Quelques décennies plus tard, il pisse dans les couloirs des avions, il appelle à voter pour son frangin « Bling-bling » après avoir soutenu « Mythe-errant » (alors qu’on ne lui demandait rien, finalement) et financé « Fraîche » et le PCF. Il se vautre au passage en scooter avec un score à l’éthylomètre qui défie les convenances équilibristes, alors qu’il avait déjà failli faire foirer un film de Zidi, en moto cette fois-là, mais avec un taux d’alcool nettement plus lourd.
Dur de vieillir…
Pis encore : De vieillir pauvre !
Il a eu peur de se retrouver à la rue du jour au lendemain, quand on lui aura tout prit par nationalisation souhaitée par ses « potes d’antan » d’archéo-stalinien.
Quand on n’a plus que des vignobles, avec un vrai château de la Loire dessus, des grosses maisons ici et là-bas, un bar à vin, des restaus (de foie landais), divers petits commerces et une poissonnerie, qu’on est le « beauf’ » le mieux payé du box-office, bé oui, il se trouve qu’on devient imposable.
Et comme il est vraiment mal conseillé (du point de vue fiscal s’entend), personne ne lui a dit que « ses biens » sis en « Gauloisie-soce » et ses ressources issues du même pays de cocagne, resteront imposables chez nous !
Se tailler comme un misérable (qu’il a joué) vers des ailleurs prometteurs n’y change rien (ou pas grand-chose, hors l’ISF, et encore… ça va changer).
Le pire, et c’est quand même pas de bol, c’est que vendre un hôtel, fut-il « de Chambon », quand on est exilé fiscal, c’est-à-dire « non-domicilié », bé on se jette dans la gueule de la taxation des plus-values immobilières à long terme, alors que s’il était resté domicilié à cet endroit-là, sa plus-value aurait été exonérée en totalité !
C’est dire si je me marre…
Il va devoir repasser les plats : Aux jeux olympiques des « nuls », il a des chances pour une place sur le podium !
Bon, mais ce n’est pas tout ça, parce qu’en fait, son sort fiscal m’indiffère (comme le bonhomme : Ce n’est pas mon client et je ne l’ai jamais vraiment apprécié en tant qu’acteur…) totalement.
En revanche, j’ai comme l’indignation qui enfle à écouter les uns et les autres s’indigner, dégainant avec un cynisme dément, qu’on aurait encore trouvé intolérable il y a vingt ans, laissant croire qu’il y a 5 millions de feignasses qui le jalousent, et deux fois plus de « classes moyennes » qui restent au mieux indignées, au pire tétanisées par l’addition de « François III », en fait envieuse de son exil.
On aurait d’un côté les riches et décomplexés, fiers d’être détestés, en attendant « la revanche » des urnes.
Parce que j’en rigole encore, quand la ministre de la santé garantit de son côté à de jeunes médecins 4.600 euros de revenus mensuels nets (2 fois le salaire médian net par ménage !), on se gausse, on se moque à en entendre les syndicats de toubibs : Pour eux, c’est que dalle !
Une misère…
C’est oublier quand même un peu vite qu’ils sont nombreux à survivre avec 4 fois moins…
Ensuite, « François III » boit la tasse au passage, lui qui nous a dit « détester les riches » (moins depuis qu’il gagne plus de 4.000 euros/mois, évidemment… lui aussi !)
Mais surtout parce qu’en face, personne ne dénonce que le mépris que suscite cette mesure, en réalité généreuse et peut-être efficace !
Personne dans la presse, personne au gouvernement…
Tout le monde laisse à penser que 4.600 euros, tous les mois, pour aller s’enterrer vivant dans un désert médical de province, ce sont des nèfles !
Pensez-donc, autant d’études supérieures pour si peu, là où tous les carabins rêvent d’être payés autant que « Deux-par-deux » sans trop se booster.
Z’ont tout faux au passage : Pour bien gagner sa vie, faut vivre pharmacien en bord de mer… (J’y reviendrai).
C’est là une des grandes faiblesses de « François III » qui m’inquiète.
Elle est grave, car laisser son gouvernement sans réaction face à ces attaques surréalistes, ça démontre « une nature » : Un gros tas de mous.
La « police-politique » de la « droâte » profite de cette mollesse et elle parvient à faire oublier qu’il y a de la misère dans ce pays, et que « Bling-bling » en est largement responsable (tout comme le « Chi », faut-il rajouter).
L’UMP, par exemple, s’indigne d’avance d’une éventuelle augmentation salariale des instits : Or, on oublie facilement qu’un prof débutant à bac + 5 (donc vers 25 ans) gagne 1.680 euros, à peu près la même chose qu’un soudeur non-qualifié, et la moitié d’un collègue allemand.
Nettement moins qu’un « cheminal » ou un « traminaux » avec un peu de bouteille…
Et ceux-là ne s’exileront pas avant des lustres…
Si encore il n’y avait que ça, mais en-dessous, il y a tous les laissés pour compte, entre huit et douze millions de pauvres et de très pauvres, parmi lesquels 25 % des jeunes, qui ne sont pas tombés dans la pauvreté que depuis le 6 juin 2012.
Ce qui me semble changer sans que personne ne réagisse, c’est qu’en larmoyant sur la haine qu’on est supposé porter aux « riches », ils réussissent tous à masquer jusqu’à le nier le blocage social qu’a généré l’aggravation des inégalités dans mon pays.
Et le bon peuple crédule de s’indigner à son tour sur le sort de leurs idoles : Assez fabuleux, finalement !
Crise ou pas crise, pendant les vingt dernières années, quelques segments de la population se sont plus ou moins fortement enrichis (la majorité des professions libérales, les forts patrimoines immobiliers urbains, les rentiers fortunés, mais aussi les entrepreneurs et investisseurs dans les technologies nouvelles), tandis que le pouvoir d’achat réel (incluant, par exemple, l’accès à la propriété) de la classe des salariés progressait faiblement ou stagnait.
Les autres (et demain les retraités), ils s’appauvrissent tous les jours : C’est fin de mois dès le 5 du mois … précédent !
Or, cette seconde catégorie, celle du milieu, a subi les effets du chômage, qui ne concerne pas les « super-riches », mais sévit à fond sur les métiers à petits salaires et à faible qualification, y compris dans le secteur tertiaire.
En haut, ça monte, en bas, ça descend.
Au milieu … on est fonctionnaire de père en fils !
Le bel avenir !
Le fond de l’affaire, ce n’est pas qu’un « Deux-par-deux » s’en aille traîner son spleen-vieillissant outre-Quiévrain, c’est qu’il y a des dizaines de « Deux-par-deux » qui sont prêts à profiter d’une aubaine fiscale désolante et opportune générée par « François III »…
Mais aussi déshonorante car c’est depuis leur berceau qu’ils ont profité sans retenue de la « Gauloisie des lumières », de ses services publics, de ses écoles, parfois prestigieuses, de ses routes, de ses hôpitaux : 5 pontages, pour le monsieur !
Et ils marchent la tête haute, affichent même leur arrogance vis à vis d’un pouvoir politique élu démocratiquement, et donc souverain, en attendant l’heure de « la revanche ».
La plus triste misère, c’est celle qu’on laisse se perpétuer et s’aggraver par manque de couilles est lamentable : On s’enlise ici dans des faux débats sur le Nutella ou la fiabilité de Mittal, on tarde à réquisitionner les casernes désertes et les appartements vides en visant les seules églises temples, synagogues, mosquées, mais on écoute les chiens aboyer et les crocodiles pleurer : Est-ce vraiment gouverner pour le bien du peuple, vous demande-je ?
Par ailleurs, les syndicats demandent des indemnités mirobolantes devant les tribunaux à des magasins ouverts le dimanche (qui le seront tous d’ici cinq ans parce que les clients le souhaitent et que les employés ne s’en plaignent pas), mais mêmes ne voient plus les millions de salariés qui bossent déjà les dimanches et jours fériés, dans les commissariats, les hôpitaux, les transports, la restauration, la sécurité, les musées, les cinémas, la péages autoroutiers et autres lieux de divertissements … et j’en passe !
On laisse une région jadis métallurgique s’enfoncer dans la misère à la fois pécuniaire et morale en laissant croire que la métallurgie y a un avenir…
Pas plus ici aujourd’hui qu’ailleurs hier, pas plus que n’en a eu le textile, les mines de potasse ou de charbon, la construction navale à La Ciotat et La Seyne, la filière-pêche, la viticulture du tout-venant…
En s’accrochant au mensonge des promesses creuses fondées sur des compromis et de l’autisme, on perd des milliards (qu’on n’a même pas) et des années, au lieu d’engager une reconversion vers des industries d’avenir en cessant de bricoler des soins palliatifs à deux hauts-fourneaux !
Peut-être serait-il temps qu’on ait une « vraie opposition » constructive (mais ceux-là persistent à se déchirer), un « vrai gouvernement » qui gouverne.
Et ne pas laisser la place vide où s’engouffre « Marinella-Tchi-tchi », ou même « Mélangeons » qui opposent les uns contre les autres : Exactement ce que laisse faire « François III » et ses sbires.
Sacré pouvoir en place : Se moquer du peuple de ses électeurs et de leur avenir, franchement, c’est bien de la sauce de « soces », finalement !
En attendant, je perds « un voisin » et finalement, l’époque en profite pour me gâter en tartuferies hyperboliques…
Quelle misère misérable du neurone et du bon sens !
J’admire, j’admire.