Vous avez bien lu…
Près de 590.000.000.000.000 de dollars, c’est le montant de l’argent qui a transité depuis le 1er janvier de cette année et jusqu’au 30 juin dernier via les comptes publiés de le BRI (Bureau des Règlements Internationaux : Suivre le premier lien et aller au tableau 4, page 10) !
Il s’agit des tables du marché des dérivés des OTC comptés au mois de juin dernier…
J’en étais resté à 67.000 milliards le mois dernier… en masse.
Mais la source n’était que sorti tout droit du rapport du Conseil de Stabilité Financière. Autrement dit, non content d’avoir des « encaisses », des créances de plus d’un an de PIB, les dérivés existants tournent 8,79 fois, de main en main, en 6 mois… plus de 17 fois en un an de 12 mois…
C’est mon « pote-américain » qui me signale l’information… helvétique !
Encore un « lecteur anonyme » de ce blog qui m’a ainsi fait savoir que mon post du mois de novembre sur le sujet l’avait bien fait marrer…
Moi, j’en frémis !
Les dérivés hors marché que sont les OTC (over the counter ou OTC en anglais), qui garantissent votre épargne et vos risques patrimoniaux, vos anticipations de création de toutes les valeurs ajoutées du monde entier, représenteraient donc un peu plus de quatre fois la valeur financière de tout ce qui se trouve sur notre planète.
Je l’avais estimé à 708.000 milliards de dollars (583.000 milliards en juin 2007), soit 11,42 fois le PIB mondial annuel…
Lourdement planté !
Ça va, la planète-finance se porte comme un charme, non ?
Ça spécule sans rien dire, faisant ainsi les échéances partout dans le monde avec du fric qui n’existe pas…
Bé non justement que c’en est décidément dramatique.
On nous annonce enfin la fin du monde pour la fin de la semaine.
Pas du tout : Elle a déjà commencé !
Enfin, il s’agit de la fin « d’un monde », tout au plus.
Comment cela va se passer ?
Reprenons : Le marché des OTC (les dérivés) représente seulement des contrats hors marché, ce qui signifie qu'il n'y a aucune obligation pour qui que ce soit de constituer des réserves, en contrepartie, liées à de tels contrats.
Dans un marché OTC, les « acteurs » peuvent parier des centaines de milliers de milliards de dollars ou de « boulons de 12 », même si ils ne possèdent pas un seul kopeck ou la moindre vis, puisque personne ne vérifie.
Encore hier, vous aviez en ligne (dans mes posts du week-end) les explications de Joël Blucher à Monsieur « Monte-Bourre » sur les « engagements hors bilan » et le jeu des écritures où débit est toujours égal crédit : Par définition, le solde est forcément toujours égal à zéro et n’apparaît jamais nulle part.
Comme disent les « CAC professionnels » (Commissaires Aux Comptes, cette fois-ci, ceux qui certifient que les bilans présentés le sont conformément aux normes comptables habituelles et représentent bien une « image fidèle et sincère » des opérations de l’activité d’un exercice donné), puisque les soldes sont toujours nuls, c’est que c’est « non significatif » !
Fermez le ban, il n’y a rien à voir.
Mais vous vous souvenez peut-être encore d’Enron qui avait créé quelques 3.000 sociétés off-shore dans lesquelles elle cachait ses cadavres.
Les actifs et résultats pour la société de façade, qui rend des « une belle image » fidèle et sincère et est destinée à rassurer, à attirer le chaland et l’épargne confiée avec ravissement dans l’espoir de gains futurs avérés mirobolants.
Les pertes et dettes, dans des filiales non consolidées où elles s’entassaient à des échéances toujours repoussées grâce au marché des dérivés (les OTC) et aux soldes « zéro ».
Vous vous souvenez de comment ça s’est terminé quand un « back-office » du « middle-management » s’est planté dans une addition ?
Madoff faisait pareil, mais lui, en plus il versait quand même des dividendes mirifiques : Un système de Ponzi, un peu comme celui de notre assurance-vieillesse (la CNAV et autres complémentaires) admirée par les masses crédules et populaires : Je paye le dividende (les rentes et pensions : Les droits acquis) avec de la souscription volontaire (ou cotisation obligatoirement prélevée).
Et ça marche comme ça pendant des années, voire des décennies.
Jusqu’au moment où ça s’écroule parce que les souscriptions (les cotisations) ne suivent plus le rythme des versements (dividendes ou pensions).
Pareillement, vous vous souvenez de Lehman Brothers et de sa chute en 2008 ?
Là encore, il s’agissait d’une banque de crédit hypothécaire qui prêtait à des ménages insolvables pour acheter ou construire leur sweet-home.
Tant que le marché immobilier croissait, c’était sans souci : Le type qui achète 1.000 sur 10 ans rembourse 100 tous les ans. Comme le marché grimpe, au bout de 5 ans, son bien vaut 1.500 et il se refinance en empruntant de nouveau sur l’hypothèque de garantie qui vaut 50 % de plus.
Pas de problème, il a eu du mal à fournir 400 en quatre ans, alors on lui refile 1.500 pour éteindre les 600 de solde dû, il lui reste 900 avec lequel il va pouvoir assumer 6 ans d’échéance (mais pas 10) à 150 s’il n’est pas trop kon (ou tout bouffer et faire la fête s’il est kon) et de pouvoir recommencer ensuite avec les nouvelles valeurs du marché.
Un « truc » qui a tenu plusieurs décennies, jusqu’à ce que le marché immobilier se soit retourné.
Et, après avoir épuisé « les ficelles » éculées de refinancement à travers les « subprimes » dispersées à travers le monde entier, qui ne sont en fait que des OTC à terme sur de la fausse monnaie, patatras, tout s’est écroulé en 2008.
En fait, on avait depuis au moins 2004 (caché par le phénomène des attentats de 2001), des signaux d’alerte récurrents (les Caisses d’Épargne, notamment dans lesquels les ménages américains puisaient volontiers pour faire leurs échéances, jusqu’à leurs faillites successives).
Et puis justement Enron et des statistiques assez mauvaises aussi depuis 2000…
Et alors, qu’est-ce qui se passe de si alarmant ?
Après tout, si « ça marche » comme ça, pourquoi ça s’arrêterait du jour au lendemain ?
Bé d’abord, la planche à billets (qui n’est que de la matière à OTC en plus) recycle la mauvaise dette publique depuis quelques temps, partout au monde (Europe, USA en premier lieu) : Ce qui alourdit le problème à venir.
Alourdit sûrement (la chute n’en sera que plus brutale), aggrave… peut-être seulement !
Mais aussi parce que de nouvelles lois américaines entrent en vigueur dès le 1er janvier prochain, lois qui ont justement pour but d'éviter les catastrophes financières comme celle qui a tué Lehman Brothers en 2008.
En d'autres termes, il sera désormais interdit de faire tomber le domino américain en premier.
Du coup, les « banksters » sont obligés de faire tomber le premier domino ailleurs à l'avenir.
Résultat, la réaction en chaîne aura bien lieu, mais on ne pourra plus accuser les Américains ! C’est l’objectif de cette loi.
Il faudra se rabattre sur les filiales des banques américaines à l'étranger.
Et un avocat du cabinet Clifford Chance de New York le confirme de son côté : « La nouvelle loi considère que la filiale d'une banque américaine à l'étranger est une entité séparée de son propriétaire. »
Tiens donc !
Le patron de la « Commodity Futures Trading Commission » (CFTC, chargée de réguler notamment les produits dérivés financiers) reconnaît que c'est ce même montage qui a tué Lehman Brothers et Bear Stearns, mais aussi mis à genoux AIG et Citigroup il y a quatre ans, qui se déporte ainsi, via les OTC, sur des filiales sises à l’étranger…
Dès lors, ce « soufflé » pesant quatre fois la valeur de l'univers sautera lorsque suffisamment de gens qui se pensent être à l’abri verront qu'en cas de dommage, ils seront au cœur de la faillite.
D’ici-là, les autorités monétaires continueront à imprimer de l'argent, pour le donner (techniquement, elles parleront d'un prêt, mais il ne sera évidemment jamais remboursé) aux « banksters » en faillite.
Et dès que la vitesse de circulation de la monnaie aura touché le fond et rebondira, le monde connaîtra une période d'inflation comme il n'en a jamais connu sur le plan global.
Si cette étape de création monétaire folle est sautée, alors le monde saute.
Si la création monétaire devient folle elle-même, alors le monde saute.
Vous avez suivi ?
Dans tous les cas, les seuls qui pourraient s’en sortir, ce seront ceux qui ont acheté des petites-unités d’or, en quantité suffisante.
Petite, parce que payer sa baguette de pain avec un lingot, on ne vous rendra jamais la monnaie !
Marrante comme perspective, non ?
Nous restera alors à inventer le « monde d’après »…
Arf, arf, arf !
Or, Michel qui devait nous inventer la « monnaie-molle » avec l’aide de quelques « alter-machin-chose », il n’a pas avancé d’un poil.
Inco en est toujours à constater qu’aucun système ne se réforme par lui-même, un des apports majeurs de l’analyse systémique (sauf rupture et justement on y va tout droit à jouer avec des allumettes près d’un bidon de kérosène).
Mon conseiller omnipotent en est réduit à faire du vélo autour du bois de Vincennes et nous causer d’économie « sociale de marché ».
Quant à « l’ami-râle », il a bien en tête les malheurs qui se préparent, mais ne voit d’issue que dans la fuite au grand-large.
Parce que naturellement, ni « François III », ni le duo de « tchétchènes » qui s’étripe sous les ors des palais de la République, n’imaginent même pas de quoi il retourne…
Bref, Vladimir, essaye de leur dire, de leur expliquer, qu’ils arrêtent de jouer avec l’avenir et de l’argent qui n’existe pas, stp : Moi, je renonce après ce coup de semonce !
Le moral dans les chaussettes … quoiqu’il puisse déjà être passé par les égouts de dégoût...