La semaine sainte, ils m’ont fait bosser…
En fait, un « gourou » faisant parti d’un de ces « bidules » qui ne servent à rien m’a demandé ce que je pensais de l’idée idiote de faire travailler les gens 40 heures, en entreprise et ailleurs, payés 35 heures, tel qu’actuellement.
En me rappelant comme si je l’ignorais encore, que les 35 heures payées l’ont toujours été au prix de 40 heures hebdomadaires…
Ce qui en a ruiné plus d’un et a fait la fortune de nos importateurs…
Rigolo va !
Comme si on pouvait oublier ce genre d’horreur économique…
« Tu veux te faire pendre ? » lui ai-je fait gentiment…
Mais non, pas du tout, il reçoit moult honoraires de je ne sais qui pour trouver le moyen de proposer et présenter une « politique audacieuse » de relance de l’économie de mon pays.
Comme il est UMP « historique », j’ai donc accepté de partager un onglet-échalote chez Zeyer avec lui, pas très loin de ses bureaux.
Voilà le problème : « Il faut trouver 89 milliards d’économies, alors que nous avons déjà 4,3 % de déficit public ! »
89 ? Ils ne causent pourtant que de 50...
Oui bon, et alors ? Qui c’est qui s’est mis dans une position impossible pour en arriver là ?
« La Gauche et le gouvernement sont tiraillés entre diminution des dépenses ou relance de la croissance par l’augmentation des déficits.
Dans la situation catastrophique où se situe le pays, ces deux revendications font « fausse route ». »
Je le sais bien, et encore c’est sans compter les horreurs de « Bling-bling » et son duo d’avec « Fifi-le-déchu ».
Mais lui de persister à me mettre la piqûre.
Puisque c’est la puissance invitante et peut-être même source de quelques études rémunératrices potentielles pour abreuver mon « unique-neurone » (celui du nerf honteux) de quelques jolies « poulies-fendues » à séduire et rendre heureuses au moins un soir, nerf à stimuler par quelques bouteilles d’alcool-fort forcément onéreuses (je n’ai toujours pas trouver le système capable de distiller sans odeur), je l’écoute poliment…
« Dans la première hypothèse, celle de réduction des dépenses, nous avons un État qui a un niveau de dépenses dépassant les 57 % du PIB, c'est-à-dire que c’est le plus important employeur du pays (avec nos impôts et prélèvements) ».
« Si cet État réduit rapidement ses dépenses, ce sera tout un pan de l’économie qui va en souffrir et en premier lieu les entreprises qui travaillent pour l’État et en conséquence les salariés de celles-ci et donc la croissance, les rentrées de charges et d’impôts… »
D’où dans un premier temps, des effets inverses du but recherché.
« Dans la deuxième hypothèse (celle prônée par « Art-No Monte-et-bourre-là »), la relance en laissant filer les déficits, ce n’est pas forcément mieux. C’est ce qui a été mis en place à différentes reprises depuis une trentaine d’années et l’on voit où cela a mené les comptes de l’État ! »
Ce n’est pas le tout d’emprunter pour joindre les deux bouts, il faut aussi rembourser.
« Et Aujourd’hui les simples intérêts de la dette, nous coûtent 47 milliards d’euros par an avec des taux très bas qui pourraient tripler demain, soit le deuxième budget de dépenses juste derrière l’éducation nationale à 67 milliards. »
Il veut supprimer « les Ducs-Natio-annales » ?
Le bac, le BEPC et tout ça ?
Non, pas du tout…
« Le droâte et la gôche ont augmenté la pression fiscale de 60 milliards ces deux dernières années, avec l’espérance de revenir vers les moins 3 % (et même 2,6 % programmées). Or, le déficit prévu en 2013 a encore dérapé à moins 4,3 %. »
Bé oui, j’ai lu quelque part qu’il manque aussi 72.000 ETP d’heures travaillées au dernier trimestre rien que dans le secteur des services à la personne, pour cause de suppression des avantages fiscaux…
Les gusses ont moins de pognon pour payer leurs femmes de ménage à domicile, alors soit ils en reviennent à faire leur ménage eux-mêmes, soit ils les font bosser au black, ce qui est autant de moins de recettes…
Logique, non ?
Et puis : « À quoi a servi une telle pression fiscale pour arriver à tel un dérapage supplémentaire ? »
Alors, grand demi-tour de « François III », celui qui aime l’impôt et pas « les riches » : Pour essayer de revenir dans « les clous », il a promis lors des vœux 2014 de supprimer pour les employeurs, la cotisation allocations familiales, ce qui immédiatement va provoquer la perte de 10 milliards de rentrées fiscales par année et 30 milliards en incluant le CICE.
Après la déroute aux municipales, il s’est aussi senti obligé de proposer d’autres avantages fiscaux : « Pacte de responsabilité », et même d’ajouter un « pacte de solidarité ».
Qui va se traduire par une baisse rapide des cotisations payées par les salariés à bas revenus, une diminution ciblée des impôts d’ici 2017, des subventions pour mieux éduquer et former la jeunesse, avec une priorité donnée à la santé tout en redressant les comptes de Sécurité Sociale !
« Aux 50 milliards du « pacte de responsabilité », il va falloir ajouter au minimum 39 milliards du « pacte de solidarité » et même 100 milliards si l’on se place à l’horizon 2020.
Et il ne faut surtout pas oublier que ces 89 milliards (50 + 39), très difficiles à trouver, ne feraient toutefois que revenir à la situation antérieure, sans modifier la trajectoire de baisse des déficits, » me rajoute-t-il…
Ce en quoi, il n’a peut-être pas tort non plus.
Sans compter les synergies de montée en puissance des dispositifs futurs.
« Avec un séquençage des 50 milliards d’euros entre 2015 et 2017 d’environ 16 milliards d’euros, puis 17 milliards chaque année en 2016 et 2017, il faut tenir compte des dispositifs qui se déclencheront de façon progressive tandis que d’autres entreront en vigueur intégralement ou par à-coup. »
Une partie de l’exposé, de ce qui reste prévisible et devrait être annoncé le mardi 29 avril, que je n’ai pas bien comprise, je l’admets :
– En premier, nous avons le CICE qui rentre intégralement en vigueur à partir de 2015, son coût en termes d’économies est de 10 milliards d’euros en année pleine.
– En deuxième, le pacte de responsabilité est séquencé pour entrer en vigueur partiellement en 2015 pour 5,5 milliards d’euros avec les exonérations de charges patronales intégrales pour les salaires au Smic puis dégressives jusqu’à 1,6 Smic.
Elles renforcent les exonérations « Fifi-ministre-du-travail » du « Chi » sur les bas salaires (pour un coût de 20 milliards par an).
« Les exonérations de cotisations familiales pour les indépendants jusqu’à 3 Smic rentrent également en vigueur en 2015, tandis que les exonérations familiales pour les salariés dont les salaires sont compris entre 1,6 et 3,5 Smic ne se déclencheront qu’à partir du 1er janvier 2016. Celui-ci, avec son volet d’allégement des coûts du travail de 10 milliards qui vient s'ajouter aux 20 milliards du « pacte de compétitivité », mis en place suite au rapport sur la compétitivité »
– En troisième, le « Pacte de solidarité » lui ne donnera sa pleine mesure qu’à partir de 2017.
En faisant l’hypothèse d’une baisse dégressive des cotisations salariales dès 2015 uniquement au niveau du Smic, soit 504 euros/an (42 €/mois) de gain pour un smicard et une population de 1,89 million de salariés au Smic.
« Il en ressort un effort global d’environ 1 milliard d’euros. Par ailleurs l’allégement de la fiscalité sur les ménages ne devrait produire que 300 millions d’euros environ de moins-values fiscales pour les 5 prochaines années de revenus. »
Pour les entreprises, l’annonce des baisses d’impositions programmées concerne en premier, la suppression de la C3S (la Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés mise en place en 1992) à partir de 2015 avec moins d’1 milliard, puis moins de 3 l’année suivante pour arriver à moins de 5,8 milliards en année pleine (en 2016).
« En deuxième, les taux d’IS : En supposant une baisse de deux points uniquement en 2017 puis une baisse d’un point chaque année jusqu’en 2020, ou suivant un autre schéma, une baisse de 2,5 points en 2017 puis à nouveau 2,5 points en 2020. »
Oui, bon, et alors ?
« En résumé, aux 50 milliards déjà programmés, s’ajoute, 10 milliards de « Pacte de Responsabilité », 5 milliards du « Pacte de Solidarité », avec la montée en charge du CICE, soit encore 4 milliards, nous arrivons donc pour 2017 à 19 milliards supplémentaires.
Puis s’ajoute les toutes dernières annonces sur la fiscalité des entreprises, soit 20 milliards. »
Ce qui fait plus que 89 milliards, mais bien 108 !
« Et ils vont trouver tout ça où, l’ami ? »
« Il faut évaluer les retombées positives de tous ces dégrèvements tant au plan des salariés/particuliers qu’à celui des entreprises.
Ce qui est bien plus difficile à réaliser.
Le pari est bien de relancer l’économie par la consommation, puis par la baisse du chômage, puis par l’arrivée des investissements nouveaux. »
Admettons…
Car c’est aussi reculer assez loin dans le temps la baisse des déficits me semble-t-il…
Il en est d’accord. « En premier, il faut négocier avec l’Europe et l’Allemagne, un allongement du retour aux moins 3 %. »
Fume mon gars, ce n’est pas possible…
« Parce qu’il faut te souvenir que ce Gouvernement, malgré les programmations et les annonces, n’a pas su diminuer les déficits. Au contraire, puisqu’il a dépassé par deux fois le plan établit. »
Il confirme : « C’est sans compter que si nous reculons l’échéancier de l’atteinte des 3 %, nous allons encore augmenter le déficit de plus de 150 milliards sur deux ans.
Soit, à retrouver pour 2017, à force de reculer pour mieux sauter, au minimum au moins le double et peut-être même au-delà de 240 milliards. »
Oui mais quoi alors ?
Et le voilà qui se relance dans son doux rêve au moment où nous sont servis les chocolats-liégeois…
« La seule mesure fiable et rapide pour remettre en route notre économie n’a jamais été envisagée, c’est de remonter le niveau de richesse par le bas.
C’est les 40 heures. Même si ça avait déjà été timidement abordé par le biais des heures supplémentaires. Je pense que vu le contexte économique, politique et avec un peu de communication, d’information réaliste, on serait prêts aujourd’hui à l’accepter. »
Pour booster l’économie sous moins de 3 mois, sans aucune autre mesure immédiate d’austérité, ni de relance par l’emprunt, ni par des prélèvements supplémentaires, « 40 heures, payées 35 h, c’est 60 milliards de salaires de plus, 35 milliards de charges sociales qui vendraient combler les déficits des caisses de maladie et retraite, c’est 6 milliards d'impôts, 11 milliards de TVA »…
C'est 199 € de plus par mois pour un salarié au Smic (là, je n'ai pas compris où non plus, parce que c'est aussi compter les mêmes sommes deux fois ! Et pourtant il a fait Centrale...).
C'est aussi une forte baisse du chômage, le rééquilibrage de « Paul-en-ploie »
« C’est une diminution du prix de revient entreprise de 3 à 13 %, suivant les horaires effectués, c’est 13 % d’en-cours bancaires en plus, c’est la relance des investissements sous 6 à 12 mois. »
Le fou ! « Tu oublies que si tu augmentes la production de 15 % pour le même prix, il faut pouvoir la vendre. Et si c’est te l’arracher avec la même masse de salaire, tu es mort, parce que tu seras obligé de la jeter à la benne ! »
Ou alors on va se prendre une baisse des prix d’autant.
Plus de volume pour le même prix, ça ne peut pas émouvoir le niveau du PIB, sauf à le diminuer encore.
Pas vraiment l’objectif d’une baisse relative des déficits où il faudrait les contenir et augmenter le dénominateur, à savoir le PIB.
« Mon pote, les « Gaulois » ont voté pour les « déclinistes » en mai 2012. Nous y sommes. En plein dans une véritable impasse ! »
J’avais prévenu en plus…
Ici et là :
– http://infreequentable.over-blog.com/article-le-retour-des-declinistes-i-105146543.html
– http://infreequentable.over-blog.com/article-le-retour-des-declinistes-ii-105147673.html
– http://infreequentable.over-blog.com/article-le-retour-des-declinistes-iii-105265021.html
– http://infreequentable.over-blog.com/article-le-retour-des-declinistes-iv-106803623.html
– http://infreequentable.over-blog.com/article-le-retour-des-declinistes-v-107949874.html
– http://infreequentable.over-blog.com/article-le-retour-des-declinistes-vi-107951374.html
– http://infreequentable.over-blog.com/article-le-retour-des-declinistes-vii-108101637.html
Et c’était sans forcer « mon talent »…
Il en reste marri.
« Il faut faire quoi alors ? »
Et s’il faisait comme tout le monde ?
« Tu vois les salariés de la société qui devait gérer les barrières de péage de l’éco-taxe-poids-lourd ? »
Non, il ne voit pas…
« Ils sont payés par voie de prêts et d’avances sans travail, donc sans charges sociales. Le jour où ils seront amenés à faire des heures supplémentaires, ça s’imputera sur leur CET débiteur… »
Et si les portiques sont définitivement démontés ?
« Ils seront licenciés et rembourseront le trop perçu… »
Aussi simple que ça : « Tu réduis les dépenses publiques en suspendant tout ce qui n’est pas nécessaire et indispensable. En attendant des jours meilleurs. C’est 50 millards du jour au lendemain. »
Point barre.
Et je ne cause même pas de suspendre provisoirement également les effets des niches-fiscales : 70 milliards sous le pied !
Le temps de sortir du « déclinisme » dogmatique.
D’ailleurs, je rappelle que les anglais, sous Thatcher, avaient accepté de travailler à temps-partiel pour des « demies-payes ».
Et lui de me retourner le compliment : « Tu veux ma mort ? »
La sienne non, c’est lui qui paye l’addition.
En revanche, je ne suis pas sûr d’avoir décroché une « mission » rémunératrice…