Et pas après-demain…
C’est l’exercice auquel se sont attachés les « experts » du LEAP 20 dont je reprends, sans encore leur permission pourtant sollicitée, grâce notamment à la bonté d’âme « hors-norme » de « l’Ami-Râle ».
J’avoue avoir été impressionné.
(Retour au premier post de la série).
Je vous le livre (à mes risques et périls), pace qu’il en vaut la peine, pour aborder un point-clé, justement :
«
III – LA QUALITÉ DU SYSTÈME ÉDUCATIF DE MASSE : PAIX SOCIALE ET DYNAMISME ÉCONOMIQUE A LA CLÉ
Il existe un autre type « d’infrastructure », c’est l’éducation des populations. Là encore le fruit des investissements dans ce domaine se récolte une génération plus tard, c’est-à-dire un quart de siècle au moins, et les dysfonctionnements se paient en retard de la même façon.
Réussir à former une population est un enjeu primordial sur le long terme et cet enjeu était clairement compris lors de la guerre froide quand Est et Ouest étaient en compétition pour avoir les meilleurs cerveaux, notamment dans les domaines scientifiques.
Depuis, cette compétition s’est élargie aux pays du monde entier.
(…)
Les ex-pays communistes avaient bâti un système éducatif de masse très performant, dont la dégradation depuis 20 ans ne doit pas cacher les succès : rapide élévation du niveau moyen de la population, formation de nombre de scientifiques de tout premier plan, etc.
(…)
Parmi les missions d’un système éducatif efficace, les deux suivantes sont importantes : amener toute la population au niveau nécessaire pour le meilleur fonctionnement de la société d’une part, et d’autre part détecter puis former parmi l’ensemble de la population les éléments pouvant aller au plus haut niveau possible.
La première garantit que chacun puisse jouer son rôle de citoyen et améliorer le niveau moyen, tandis que la seconde permet de former une base et des élites scientifiques, artistiques, politiques…, larges, diversifiées et de qualité.
Ces « élites » doivent idéalement refléter la diversité du pays et ne pas « s’auto-reproduire ». Un pays ou une région a besoin de repérer et mettre à son service les meilleurs cerveaux et talents de l’ensemble de sa population pour garantir sa performance, et doit éviter de ne pouvoir compter que sur les talents et cerveaux les mieux formés parmi le petit groupe d’élites déjà établies.
C’est là un enjeu majeur et les périodes fastueuses des pays correspondent toujours aux suites d’un effort d’éducation des masses.
Mais cet objectif nécessite méthode et investissement pour aller chercher dans toute la population les compétences requises et donner accès à une éducation de qualité à tous, et non seulement aux classes aisées pouvant payer des études à leurs enfants. Et c’est là le problème des États-Unis : avec une privatisation à outrance de leur système scolaire, les classes défavorisées sont exclues d’un enseignement de qualité.
(…)
Ne plus parvenir à offrir une éducation de qualité pour tous et au contraire la réserver aux familles les plus aisées comme aux États-Unis et ailleurs en Occident, est un danger à plusieurs titres.
D’une part, lorsqu’une partie de la population ne possède plus les connaissances et le raisonnement minimaux pour son rôle de citoyen, on aboutit à une lente déchéance de la démocratie, du sens du bien commun ou de la compréhension de l’intérêt du pays, accompagnée d’un repli sur plus d’individualisme.
D’autre part, lorsque la rupture est consommée entre des élites privilégiées et la base de la population, c’est la paix sociale qui est menacée par des mouvements de défiance d’une jeunesse en particulier qui se sent trahie et réclame in fine les mêmes privilèges d’accès à une formation de qualité.
L’effort inverse est entrepris depuis longtemps déjà en Asie, où l’accent est mis sur une scolarité extrêmement poussée et compétitive qui se traduit par les meilleurs résultats aux différentes évaluations internationales (PISA notamment), et par un développement rapide de leurs universités.
La Chine, la Corée du Sud, le Japon… ces pays jouissent d’une progression impressionnante en mettant leurs forces dans la bataille de l’éducation car ils savent qu’il s’agit de leur avenir.
Dans le classement PISA 2009, Shanghai, la Corée du Sud, Hong-Kong et Singapour se démarquent nettement au-dessus du lot avec la Finlande, tandis que le Japon n’est pas loin derrière.
De même, l’Inde exporte maintenant énormément de services informatiques, son taux d’alphabétisation augmente fortement, signe d’un enseignement de masse efficace.
Au contraire, à ce classement PISA, la plupart des pays européens (à l’exception notable de l’Allemagne), et plus généralement le monde occidental, ont vu leur score baisser. L’Europe se trouve en effet dans une position intermédiaire, avec un système encore relativement performant et accessible à la totalité de la population sans distinction de ressources, mais avec une nette dégradation ces deux dernières décennies
Mais la situation n’est pas uniforme en Occident : l’effondrement de l’effort d’éducation datant de plus de 40 ans aux États-Unis, contre 20 ans en Europe, c’est à une pénurie de formateurs potentiels que l’Amérique est confrontée aujourd’hui, pénalisant ainsi tout espoir de reconstruction rapide d’un système éducatif performant.
L’Europe quant à elle a encore tous les atouts en mains pour rebondir… si elle parvient à se débarrasser des militants de la privatisation de l’éducation, voire de la commercialisation de l’enseignement supérieur (la loi française en faveur de l’anglais dans les universités en fournit un exemple), du dé-financement de l’instruction au profit d’un système de reproduction des élites appuyé sur une image de performance uniquement due à un phénomène d’attractivité internationale polarisée autour de quelques établissements-phares.
Actuellement, aidé par la crise, tout cela se traduit malheureusement par une grande quantité de jeunes de piètre formation qui viennent grossir les rangs du chômage. En forçant le trait et en étant volontairement provocateur, une part des étudiants actuels sont devenus économiquement « inutiles » car mal formés et nourriront en outre les manifestations antisystème car, avec l’impact supplémentaire de la crise, ils constituent une « génération sacrifiée ».
Pour éviter d’amplifier le phénomène, cela montre en particulier que l’austérité ne saurait être acceptable que lorsqu’elle préserve les fondamentaux sociaux-économiques tels que l’éducation et les infrastructures.
Afin de relever les défis d’avenir, d’éviter des émeutes de générations sans formation solide, et de créer les conditions d’une démocratie européenne vivace, une éducation de masse et de qualité est indispensable.
Et l’Europe dispose d’un atout avec le programme Erasmus qui permet de bénéficier de toute la diversité européenne et d’apprendre des autres pays. Une coopération renforcée au niveau européen sur ce sujet, avec une émulation bienvenue entre pays, pourrait permettre de redresser la barre.
Bref, il ne faut plus attendre pour se lancer dans la course à l’éducation, les pays émergents sont déjà partis. »
Voilà qui est parfaitement juste, bien vu et, pour ne rien gâcher, bien documenté.
Merci !
Merci parce que c’est bien ce que nous voyons jusque dans nos rues, où s’entre-tuent des jeunes générations pro ou anti (faf ou mariage pour tous), parfois « éliteuse » (le jeune Clément par exemple), sans avoir pour autant les prérequis d’une intégration réussie dans un tissu social fait traditionnellement de respect et d’esprit d’ouverture.
Lui en est mort, d’autres s’enferment, s’isolent.
Je résume : Songer (parce que tout est lié),
À diversifier l’activité économique ;
À préserver les infrastructures ;
À former sa jeunesse (et les futurs formateurs).
Les trois clés des succès d’après-demain.
Et que fait-on donc dans mon beau pays que j’aime tant ?
– On ferme les PME à tour de bras, on écrase les TPE sous la bureaucratie, on étrangle les consommateurs par l’impôt et on ne jure que par les ETI et les Grandes-entreprises…
Quinze ans qu’on n’exporte pratiquement plus rien que du vin et des produits de luxe, avec quelques avions et quelques armes & munitions…
En revanche, même nos chaussettes sont importées, notre acier ne nous appartient plus, notre industrie mécanique est cernée de toutes parts par des normes « hors-norme ».
Et la seule chose qui nous tue mais qu’on ne parvient pas à exporter, c’est notre administration pléthorique : Personne n’en veut pour son propre bonheur !
C’est qu’il doit y avoir une raison.
– En revanche, on tue aussi nos infrastructures avec des délires non-financés (ces ronds-points inutiles, ces radars-automatiques, qui feraient mieux d’aller financer des logements sociaux neufs) par des normes absurdes comme ces bâtiments publics à rendre accessibles à tous les handicaps.
L’autre fois, je me suis bidonné : 2 millions de travaux pour poser 2 ascenseurs dans un lycée vétuste de la région et recevoir, parmi les 1.200 lycéens 6 personnes à mobilité réduite à la prochaine rentrée.
Merde, ils ne pouvaient pas prévoir de déplacer les classes concernées au rez-de-chaussée et refaire la plomberie et l’éclairage vétuste pour ce prix-là ?
– Quant à la formation de notre jeunesse, non-contant de remettre 60.000, « personnel » et non pas professeurs, financés sur les réductions d’effectifs des missions régaliennes (défense, diplomatie, administrations centrales déconcentrées), plus 10.000 postes supplémentaires pour libérer 1.891 ETP de temps syndical en vue de faire passer la pilule, à la fois de la réforme des rythmes scolaires et de la nouvelle « morale laïque & Républicaine » imposant la « théorie du genre » comme d’un évangile sacré, on en verra les dégâts dans 20 ans !
Parce qu’il faut vous dire, que non seulement, 200.000 enseignants ne sont jamais devant leurs élèves, que même « Luke-Ferrite », qui en était un, parlait déjà de plusieurs dizaines de milliers dans son cas payés à « glander » … ailleurs !
Lui s’est fait virer de son statut « payé-à-ne-rien-foutre », mais il est le seul, jusque-là.
Je vous demande un peu : Quand tous ces braves gens-là arriveront devant leurs propres élèves de la génération suivante, ils vont leur apprendre quoi pour n’avoir rien appris eux-mêmes ?
Ah si ! Qu’on peut être « homme-bio », mais « femme-dans-sa-tête » et avoir des tendances « lesbiens » pour n’aimer que les femmes-homos-dans leur tête !
Et on veut que ça roule mieux ainsi ?
Vivement les vacances, tiens !