Le quai d’Orsay s’occupe de tourisme !
Il y a même un site dédié que j’ai pu consulter le week-end dernier chez des amis qui me l’ont vivement recommandé.
Faut dire que je pars pour Rome – vous le saviez déjà – convoqué par « François Ier » via l’évêché parigot, à que comme je le suppose, on lit mes futurs posts d’été directement sur mon disque dur vraisemblablement piraté.
Faut dire aussi que l’anti-virus du bord, il a tendance à s’affoler en rafales diverses et variées, que parfois j’en arrache les fils « à la sauvage » et dans l’urgence pour le calmer.
Passons.
Que donc, pour aller au Vatican, il faut en passer par Rome et donc par l’Italie.
Première surprise, sur le site-à-tourisme de « Fafa l’empoisonneur », aucune mention de mon pays à moi, la « Gauloisie-splendide »…
Des fois que le tableau des risques soit trop noir pour les « touristes-étrangers » ?
Curieux…
Bon je vais quand même jusqu’à l’onglet « Europe » pour… ne pas trouver le Vatican…
Ce n’est pas un pays répertorié !
Malgré les accords de Latran de 1929, notre diplomatie ignore superbement, n’est-ce pas…
Même que « Menuet-Valse », il est allé nulle-part, n’est-ce pas…
En revanche « Italie », ça existe.
Et là au fur et à mesure que je lis, je suis tétanisé d’effroi ! Je cite :
– Les risques liés à la délinquance
Le nombre de vols à l’arraché dans les plus grandes villes, près des sites historiques, dans les transports en commun (trains-couchette ou autobus urbains) ou les musées, reste important.
Les aires de stationnement et les routes à proximité du littoral sont des zones particulièrement exposées. Les propriétaires de camping-cars doivent y être tout spécialement vigilants. On signale aussi des vols dans les véhicules, après que l’attention des occupants a été détournée sous un prétexte quelconque (par exemple, crevaison prétendue ou réelle et intentionnellement provoquée). Les délinquants peuvent être à pied ou plus fréquemment en vélomoteur.
– Les précautions à prendre
Fermer les portières et les vitres de son véhicule, même lorsque l’on circule en ville ; ne rien laisser de visible dans un véhicule en stationnement ; pour les voitures en général et les camping-cars en particulier, privilégier les espaces gardés, pour les stationnements temporaires comme longs.
Ne pas porter sur soi de fortes sommes en liquide ; circuler si possible avec des photocopies des documents d’identité ; se reporter à la rubrique « compléments » pour toutes les informations sur les modes de paiement ; privilégier les sacs en bandoulière aux sacs à dos ; à la plage, privilégier (même s’ils sont payants) les « lidos », qui offrent un emplacement, souvent à l’ombre, et qui permettent d’éviter les plages « libres », non surveillées (plage comme baignade) et souvent sales.
En cas de vol, il faut s’orienter vers les Carabiniers. En cas de vol de papiers et préalablement à toute démarche auprès des autorités consulaires, il faut effectuer une démarche auprès des Carabiniers.
Par ailleurs, certaines manifestations peuvent impliquer des groupes violents. Il est conseillé par conséquent aux ressortissants français de se tenir éloignés des cortèges.
Là, déjà, on a comme une envie pressante de rester chez soi, n’est-ce pas.
Et encore…
– Situations locales particulières
À Rome, les places (Fontaine de Trevi, Campo dei Fiori, Place Navone, Vittorio Emanuele) et les lieux très fréquentés (Via del Corso, marchés, abords de la gare Termini), les lignes de métro (notamment la A, la plus touristique) et les lignes autobus qui partent de Termini (64, 40) sont des endroits où la vigilance doit être accrue.
À Naples, il est recommandé de faire preuve d’une vigilance particulière dans le centre historique, le quartier espagnol, aux abords de la gare, ainsi qu’aux abords du site archéologique de Pompéi. Éviter le port ostentatoire de bijoux ou d’objets de valeur.
– Le risque sismique (Mais si !)
Le risque sismique est élevé dans de très nombreuses régions, l’ensemble du pays étant soumis à des mouvements tectoniques. Le tremblement de terre de L’Aquila (2009) n’est qu’un épisode de plus dans l’histoire des catastrophes qui ont touché le pays (Sicile et Calabre : 1908, Toscane : 1920, Campanie : 1930, Sicile : 1968, Frioul : 1976, Campanie : 1980, Ombrie : 1997, Émilie-Romagne : 2012).
– Les volcans
Les risques d’éruptions volcaniques dans le sud de l’Italie (Vésuve), en Sicile (Etna) et aux îles Éoliennes (Stromboli) sont extrêmement surveillés par les autorités locales de veille volcanologique.
– Les marées hautes vénitiennes
Le phénomène des marées hautes (acqua alta), qui intervient durant certaines périodes de l’année et provoque l’inondation de la zone urbaine de la lagune de Venise, peut rendre difficile les déplacements par les rues et les espaces ouverts de la ville. À cet égard, avant de vous rendre à Venise, il est conseillé de consulter le calendrier des marées disponible sur le site de la ville lagunaire.
Le faites-vous quand vous allez à Marseille (et ses marées dantesques, n’est-ce pas…) ?
– La montagne
L’accident du 29 avril 2008 (cinq morts) dans le massif du Grand Paradis (Piémont) rappelle que la montagne, notamment au printemps, est un milieu particulièrement dangereux et réservé à des personnes expérimentées. Il faut signaler ses déplacements, prendre des informations météo auprès des services locaux et respecter les consignes de sécurité.
– Les feux de forêt
L’Italie, comme la France, est sujette à d’importants feux de forêts qui doivent rendre vigilants campeurs et randonneurs.
Me voilà rassuré : Ici ou là, c’est enfin du pareil au même…
– Le risque terroriste
Comme la plupart des autres pays européens, l’Italie est exposée au risque terroriste d’inspiration islamiste.
Le terrorisme politique d’extrême-gauche ressurgit de façon sporadique mais n’a jamais constitué, jusqu’ici, une menace pour les étrangers.
Ouf !
– Infos utiles
Législation locale : À Rome, les baignades dans les fontaines sont sévèrement sanctionnées (les amendes peuvent atteindre 516,50 €).
Dans les débits de boissons, la consommation est autorisée à partir de l’âge de 18 ans.
Le trafic et la détention de stupéfiants (y compris de drogues dites « douces ») sont interdits par la loi et dans tous les cas sévèrement réprimés. La détention est le plus souvent assimilée au trafic, les sanctions maximales encourues vont jusqu’à 20 ans de prison et les amendes atteignent 25.823 €.
La vente de produits de contrefaçon est particulièrement développée et visible dans les principales villes touristiques italiennes (Rome, Florence, Venise et Naples). Dans ces villes, de faux articles de mode ou de luxe (sacs à main en particulier, mais aussi lunettes de soleil, stylos, montres et autres produits contrefaisants ou piratés) sont très fréquemment exposés dans la rue, et directement proposés aux touristes, parfois avec insistance. Au-delà des dommages que cette production parallèle cause à l’économie et à l’emploi licites, il faut savoir que la contrefaçon est devenue en Italie une activité de tout premier plan et très lucrative pour les réseaux de criminalité organisée italienne et étrangère.
La loi italienne punit très sévèrement l’achat de produits de contrefaçon : Outre la confiscation systématique du produit, un acheteur risque jusqu’à 10.000 € d’amende.
En France, un consommateur peut faire l’objet d’un contrôle douanier aux frontières mais aussi sur le sol français et la loi prévoit, pour simple détention d’un faux, jusqu’à 300.000 € d’amende et 3 ans d’emprisonnement.
Services français et italiens ont récemment renforcé leurs contrôles et opérations communs dans la zone frontalière.
Modes de paiement : Il est fortement conseillé aux voyageurs de disposer de l’adresse en Italie du correspondant de leur banque et du standard permettant de faire opposition à tout moment sur sa carte bleue.
Les distributeurs de billets sont répandus et le paiement en liquide est le mode le plus courant en Italie.
Il faut éviter les paiements par chèque, pratique d’ailleurs peu répandue dans la péninsule.
L’acceptation de la carte bancaire s’est généralisée mais de nombreux commerçants (à Naples par exemple) la refusent encore. Pour les retraits, les consignes habituelles de prudence s’appliquent. Il convient toutefois d’être particulièrement vigilant avec sa carte car, en Italie, beaucoup de paiements peuvent être effectués sans que ne soit réclamé le code confidentiel.
Il est donc conseillé d’effectuer des retraits réguliers dans des banques de centre-ville afin de ne pas porter sur soi une trop grande valeur en espèces.
– Divers
Il est vivement recommandé de se munir des photocopies des documents d’identité et titres de voyage. Il peut être également utile d’avoir sur soi le numéro de téléphone de sa propre compagnie d’assurance.
Pour la visite des lieux de culte, il faut une tenue correcte, au risque d’être refoulé ou de devoir endosser (Vatican) le pantalon que la sécurité vous proposera : pas de shorts (même pour les hommes) donc, ni de jupes trop courtes ou d’épaules dénudées pour les femmes.
Me voilà prévenu…
Et finalement, j’hésite à répondre à l’invitation Papale, d’autant si c’est pour me faire engueuler…
Mais j’ai aussi surfé sur quelques autres pays, histoire de vérifier que tous les risques ci-dessus, qui s’apparentent à être victime suicidaire du grand-banditisme italien, était ou non caractéristique de la péninsule…
Et là, finalement, on peut se rendre compte que le Quai d'Orsay fait une description apocalyptique de vos prochaines vacances.
Les touristes à destination de l'Australie sont ainsi tous de grands enfants puisqu'on leur propose de se munir d'une carte routière ou d'un GPS, et de ne pas s'approcher du bord des falaises ou des chutes d'eau.
Ce qui signifie qu'ailleurs, c'est moins dangereux ?
Aux États-Unis, attention, c'est également un pays à risques. Pourquoi ?
Bien informée, nos diplomates portent à notre connaissance les attentats du 11 septembre 2001, et même celui d'Oklahoma City qui remonte à… 1995 !
Et pendant la guerre de Sécession, que s'est-il passé d'inquiétant ?
Mais, c'est écrit en gras, « le renforcement de la menace terroriste ne doit pas faire oublier que le risque principal reste lié à la criminalité » !
Tous des voyous…
Pourtant New-York est mille fois plus sûre qu'il y a vingt ans, mais il faut « faire preuve de vigilance dans les lieux touristiques, les aéroports, les gares, le métro, les restaurants, musées et certains hôtels ».
Pas tous quand même !
Il faut également se méfier à Washington dès que la nuit tombe, et éviter d'aller dans l'est de la ville. L'un des quartiers les plus branchés, juste derrière le Capitole, se trouve justement là, de même qu'un golf public où de jeunes gens élégants arborent pourtant leurs plus belles tenues de printemps dès les premiers rayons de soleil.
Sur les côtes, c'est pire. Il y a les raies géantes et surtout les requins, auxquels un long paragraphe est consacré, à partir de données qui datent de… 2000.
Le Costa Rica, paisible pays d'Amérique centrale qui a fait du tourisme vert sa priorité, nécessite quant à lui une « vigilance renforcée ».
« Les conseils prodigués dans cette rubrique ne sont pas anodins, notamment en matière de vol ».
Car plus de la moitié des incidents constatés concerne des « touristes avertis », peut-on lire.
Et c’est quoi un touriste « pas averti » ?
Revient-il d’ailleurs ?
Les Bahamas ? Tout pareil, pas du tout un paradis. Vigilance renforcée. Mais sans explications détaillées cette fois.
Inutile de tenter de se rassurer en envisageant un séjour en Suisse ou en Belgique. Car en Suisse, il y a des montagnes. Et les montagnes, c'est dangereux, comme chacun l’ignore.
Le Quai d'Orsay incite aussi au « respect nécessaire de la réglementation et des usages locaux (code de la route) ».
Faut-il en déduire qu'en dehors de la Suisse, les ressortissants Gaulois peuvent s'asseoir sur les règles de conduite ?
Et puis attention dans les gares ! À Genève, mais aussi à Bruxelles : « Les voyageurs sont invités à surveiller de près leurs effets personnels (bagages, sacs à dos, mallettes) lors de l'accès ou de la sortie du train. » Là encore, on se demande pour quelle raison cette consigne n'a de sens que lorsqu'on se trouve gare du Midi !
J’avoue que je n’ai pas été le seul à en rire, ce jour-là…
Et puis finalement, que risque-je d’un petit détour à Rome, si ça fait plaisir à « François Ier », avec mon double quintal de barbaque solidement planté sur une double assise de taille 47-fillette ?
Marcher par mégarde sur le pied de quelqu’un au risque de le broyer définitivement ?
Éternuer trop fort à en coller quelques visiteurs sur les plafonds de la Chapelle Sixtine ?
Non, le vrai risque c’est que l’avion loupe son décollage à cause de ma masse, finalement.
Donc j’irai, point-barre !