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D'où Erre-Je ?

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  • : La seule question à laquelle personne ne sait répondre reste : la place de l'Etat. Quel est son rôle ultime ? Le reste n'est alors que dérives quotidiennes pour soi-disant, le "bonheur des autres" avec "le pognon des autres". Bonne lecture
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Les Ex-Archivés

Amis visiteurs !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » !
Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance !
Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite !    
En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle !
Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…
23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 04:17

Ce post n'existe plus...

 

Pour quelle raison ?

 

Parce que j’y reproduisais la reprise d’un très vieux texte d’avertissement à l’intention de mes étudiants d’antan quant aux délires parfois extravagants que prenaient la guerre des « sexes en entreprise ».

Naturellement, ce n’était pas « hardcore », mais plutôt « croquignolesque ».

Emmaillés de quelques exemples, une douzaine, peut-être un peu plus, en tout cas « enrichis » par rapport à la version originale, pour avoir été absolument vécus.

Et encore j’en ai oublié.

Mis bout à bout, c’est quasiment un inventaire à la Prévert. Mais, mais…

 

D’abord, à la suite d’une fausse manœuvre, ce texte est apparu bêtement lundi (ou mardi, je ne me souviens plus) : La semaine étant prévue pour être « chargée », j’avais bossé le week-end pour vous tous et dès avant les aurores, un peu plus que d’habitude, pour « mettre en ligne » au fil des jours, et dans la précipitation du lundi matin… où je me suis planté.

De date… Choses rapidement corrigée, mais les « abonnés » à la newsletter ont donc vu apparaître le lien qu’ils ont été 11 en deux jours à y courir !

(Tant pis pour les autres : C’est gratuit de s’abonner et les adresses-courrielles sont masquées).

 

Dont « l’Autre » qui a commenté par ce mot : « T’es pas un peu marseillais ? »

D’abord si j’aime bien Marseille, faut reconnaître qu’on y est très mal accueilli par les autochtones & autres « indigènes locaux » quand on est de « Paris-sur-la-plage ».

J’attends toujours, et ça va faire des mois et des mois, d’avoir un RDV avec un élu local pour installer une crèche en banlieue-nord (ou ailleurs, peu importe du moment que les autorités et initiatives locales ne parviennent pas à répondre aux besoins de leurs électeurs sur place : M’en tamponne, puisque pendant ce temps-là j’en monte en pays de Caux et de Bray, en pays niçois, francilien et peut-être bientôt ailleurs : Tout le monde ne naît pas « obtus » non plus !).

Sauf par « VCRM », dont l’accueil est toujours aussi chaleureux, mais qui envisage de déménager tellement ils sont si fiers de la crasse de leur ville et de l’insécurité latente du paysage…

Bref, une référence qui me blesse.

 

Mais justifiée à la relecture de ce « post » : Même une dizaine de « cas vécus », dont je fus d’abord la victime hagarde mais non-consentante ou le témoin assidu et amusé, qui n’ont jamais duré plus que quelques poignée de secondes dans une vie d’homme, le tout étalé sur presque 30 ans de carrière, c’est vrai que ça peut paraître « énOOOrme » quand c’est résumé en un ou deux paragraphes !

 

Donc exit après mon passage de milieu de semaine où j’ai longé la « longère » de « l’Ami-râle » presque par hasard.

Je passais par-là après avoir été prendre contact avec la CAF de Dieppe pour aller vers celle du Havre : L’autoroute est peut-être plus rapide, mais plus coûteux en terme de signature-carbone et depuis que je lis en direct la consommation instantanée de mon « tas de boue à roulette » (j’ai enfin compris comment l’afficher), je fais gaffe, ce qui me laisse augurer de 1.200 km pour un plein, là où le constructeur annonce 1.000 et où je faisais jusque-là à peine 600/700, « pied léger »….

J’ai ainsi appris qu’il y en a une autre à Rouen, de CAF, et que les trois vont enfin fusionner pour devenir « départementale » comme partout ailleurs, à en faire disparaître « plein de places » d’élus indemnisés…

 

Passons : Depuis mercredi, plus de texte. Et depuis aujourd’hui jeudi, celui-là.

Tant pis pour « l’éducation d’élite » des jeunes générations aux « têtes blondes » !

 

Bon dimanche quand même…

 

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 04:33

Souvenir de missions de redressements

 

Vous l’avez remarqué, j’ai un peu laissé tomber la narration du redressement de la société « Match » : La faute à avoir perdu le fichier de mes notes et au manque de temps.

Je fais tellement de choses en même temps, que parfois, j’en oublie au bord du chemin.

Il se trouve que j’en ai retrouvé d’autres, presque par hasard et pour vous distraire, j’ai noté ce « nota »…

Que je vous livre pour vous faire rire : un extrait assez cocasse.

 

« Il ne faut pas croire que nous soyons cruels envers les personnes qui aiment vivre. En intermission, nous ne sommes pas les derniers, même si, par respect pour la fonction et nos interlocuteurs, nous avons « appris » à notre cerveau « à passer à l’eau » dès que les limites du tolérable sont en vue, selon les circonstances notamment quand nous devons piloter un véhicule automobile ou un aérien (Les bateaux, non : ça « chaloupe » déjà, alors on peut en rajouter…).

 

Nous reconnaissons toutefois deux « loupés » (personne n’est parfait et nous nous savons médiocres) qui se sont traduits par des situations surréalistes. Qu’on en juge : La première fois, nous avons passé la soirée avec quelques amis à rechercher « Le » fameux bon mélange du « cocktail idéal ». Une idée, comme ça ! Quelques bouteilles de rhum, tequila, Gin et vodka plus tard, nous avions créé un carburant hautement plus puissant que le kérosène.

Chez nous, ça se traduit par un passage par les cheveux un peu sévère avant de tomber dans les chaussures rapidement !

Le lendemain, à pas d’heure, Monsieur notre Président de l’époque passe, avec son antique Facel-Vega qui ne ronronne bien ses trois litres de cylindrée qu’autour de 5.000 tours/minutes, nous prendre pour aller visiter un site en Rhône-Alpes. Ce n’est que vers Auxerre, une grosse heure plus tard, que nous avons remarqué avoir oublié nos chaussures : Nous avons souffert le martyre dans les mocassins taillés dans du 44 prêtés par notre vénéré Président pour chausser péniblement du 46, voire du 47 tellement nous avons le coup de pied large…

 

Cette première expérience aurait dû nous servir de leçon, pourtant bien plus tard, lors d’une mission d’arbitrage que nous pilotions, le long de l’A51, nous avons été abusés par un excès de glace pillée sur lit de Cointreau, la veille au soir.

Arrivés à Orly, notre collaboratrice, par l’odeur repoussée de notre haleine, ne se gêne pas pour demander de nous installer au fond de la « navette » : Pas question de laisser envahir le cockpit de pilotage par des vapeurs éthyliques. Elle tenait absolument à arriver vivante à Marignane et éviter une catastrophe aérienne idiote. Nous n’avons rien dit : Il ne fallait de toute façon pas nous parler ni trop fort, ni trop vite.

Le surréalisme débute quand le directeur du site nous accueille à la première heure et remarque que nous étions en chaussettes. Il en glisse discrètement un mot à notre accompagnatrice qui lui répond, sur un ton très sérieux : « Normal : Il les a perdu au poker dans l’avion ! Des Weston…Vous vous rendez compte ? » Et de rajouter, comme pour nous achever : « Mais il a récupéré sa montre ! Une Swatch rigolote… ». Et nous voilà en quête d’une paire de tongs, la seule chose disponible à ce moment-là dans toute l’aérogare ! Jaune fluo… Irrésistible !

Plusieurs hectolitres de café plus tard, on nous laisse récupérer un peu sur la banquette arrière de la 607 avant d’arriver. Nous sommes réveillés par le personnel formant un piquet de grève compact, toutes banderoles déployées et mégaphones relayant des slogans hostiles : L’horreur !

Suant, l’œil glauque, la bouche pâteuse, l’estomac au bord des lèvres, la tong mal assurée, nous ôtons alors le veston et la cravate et c’est débraillé que nous nous avançons vers le meneur pour lui dire : « Excusez-moi, mais j’ai soif ! Il n’y a pas un bar dans le coin ? » Passé la stupeur du premier regard, nous voilà enfin attablés face à un verre contenant quelques glaçons mouillés par du pastis pur sorti tout droit de la bouteille !

Fort, très fort ! Si…

Tant qu’à faire, autant boire la coupe jusqu’à la lie et tenter de retourner l’aspect saugrenue de la situation en notre faveur : Pendant que nous étions en terrasse au soleil, presque en vacances, avec les représentants du personnel, les autres ne hurlaient plus et nous pouvions remettre, lentement, très lentement, en mouvement notre unique neurone à coup d’anisés.

Vers midi, après avoir épuisé la réserve du patron en alcool fort et noix de cajou, tout le monde était tellement d’accord, que le travail pouvait reprendre dans l’euphorie ! Nous, nous avions faim…

Sitôt rassasiés, nous étions en pleine forme : C’est simple, au soir le comité d’entreprise créait une SCOP regroupant l’ensemble des salariés qui rachetait l’entreprise, via une LMBO (ou RES) maison. Notre mandant récupérait les machines dont plus personne ne voulait, vendait l’usufruit temporaire pour le prix souhaité de la valeur en pleine propriété de ses actions, plus le remboursement de son compte courant, plus les pertes accumulées depuis deux ans, soit au total une jolie plus-value.

Mieux, nous avions vendu une mission d’accompagnement de la SCOP sur 5 ans et une option d’achat à terme de l’entreprise à dire d’expert, source d’une deuxième plus-value à échéance de 3 à 5 ans (qui s’est réalisée en plus).

Nos mandants nous ont pris pour des génies (une fois dégrisés sur Paris) et nos « camarades » de la CGT locale (Manosque, pas très loin de là, aurait pu s’appeler « CGT-EDF-Village » tellement la densité d’archéo-staliniens y est forte, un peu comme Oust-Marest, du côté de Eu a failli s’appeler « Fichet-Village ») nous ont toujours bien accueilli par la suite jusqu’à, partager des parties de pétanque enragées !

Et l’entreprise survit toujours… »

 

C’est vrai-authentique : Ils viennent de se manifester pour que j’accompagne un rapprochement d’avec un de leur « collègue » (dans le même métier, des concurrents, quoi !) dans la vallée voisine.

Y’a des moments, que c’est savoureux à souhait, vous savez !

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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 04:13

Dont il était question dimanche dernier

 

Je rappelle, c’est de l’empirisme « pur-jus » de ma part. Une observation maintes fois répétée tout au long de « ma » carrière, mais difficile à expliquer (cf. ici-bas).

 

Pour faire simple, il s’agit de reprendre le poste « Autres achats et charges extérieures » (ligne FW de la liasse fiscale), et d’en ôter le montant situé à la ligne YT de la même liasse, « Sous-traitance ».

Autrement dit, dedans, on a tout le reste, même les loyers, qui concourent directement à l’activité de l’entreprise.

 

Idéalement, il faudrait rajouter la différence entre les lignes « N » et « N – 1 » des lignes « DS », « DT », « DU » et « DV » (les emprunts externes), dont on trancherait les montants la ligne « GA » (les amortissements) pour avoir une idée de ce que la boîte coûte « à simplement exister ».

On retrouve, par le calcul ou en lecture directe, ces montants dans les tableaux 4 et suivants de la liasse complète (quand on en dispose : Mais je sais me « démerdouiller » sans, avec la liasse simplifiée).

Et c’est ce qu’on recherche : Une sorte de « point mort à atteindre » (comme a pu dire très justement INCO la semaine dernière).

Qui n’en est pas un, parce que son activité entraînera d’autres frais tout au long de l’année, plus ou moins direct à la production, qui eux-mêmes entrent dans le calcul du point-mort (à partir duquel on commence à gagner un peu d’argent).

 

Celui-là, d’ailleurs, il est assez rigolo de le calculer en jour.

Simple, tu prends le ratio et tu multiplies par 365 jours calendaires, ou si tu veux faire plus savant, en 222 jours d’activité…

Ça donne en principe la même date dans l’année, celle à partir de laquelle, la « boutique » commence à engranger des bénéfices pour son autofinancement.

 

Le tout c’est de savoir sur quel montant ce total doit être ramené.

Normalement, quand on a une entreprise de « production », c’est-à-dire dont les achats de matière (Marchandise et variation de stock, lignes « FS », « FT » et « FU » et « FV » pour les matières premières) sont symboliques par rapport au total des produits (de la ligne « FC » à la « FQ » de la liasse), avec toutes les nuances possibles entre l’activité d’extraction et/ou agricole, jusqu’à l’entreprise de services (sans omettre le distinguo entre « industriel » et « artisan » : c’est une question de volume de la masse salariale ; et j’en arrive même à distinguer « l’artisan » de « l’artiste » rien qu’à la lecture des comptes… question fiscale importante : Leurs régimes ne sont pas les mêmes), on rapporte ces sommes au CA.

Mais curieusement, quand l’entreprise est à dominante commerciale, si on rapporte ces montants à la marge brute, on retrouve également ce seuil de 12 % en-deçà duquel, la boîte n’éprouve pas de difficulté et au-delà duquel elle est plus ou moins « tendue ».

 

D’ailleurs, la lecture du bilan en jour, est très claire quant à ses tensions, selon la date de clôture de l’exercice.

La plupart sont calées avec l’année civile (parce que c’est plus simple), quelques-unes, pour des raisons fiscales antérieures, dans le courant du troisième trimestre, d’autres en juin ou juillet, pour des raisons de consolidation mondiale, mais c’est « peanuts ».

Dès lors, la « boutique » qui n’est pas capable de préfinancer fin décembre son mois janvier, où tombent nécessairement les charges sociales, parfois la TVA, parfois les échéances d’emprunt, elle tire la langue.

Idem pour le mois d’août, mais ça ne se voit pas dans les bilans au 31 décembre (qu’on a au mieux en mars, quand tout va bien).

 

Bref, « Charges fixes/CA » ou « MB », c’est 12 %.

Et je cherche encore l’explication, parce 12 %, c’est 1/8,333ème, c’est aussi 43 jours de l’année, 1,43 mois.

Une fois qu’elle a financé ça, la « boutique », elle peut commencer à payer ses frais variables et au bout du bout, elle ressortira peut-être avec 1, 2, 4 % ou plus de résultat, soit l’équivalent des deux derniers jours d’ouverture, jusqu’à la dernière semaine complète de l’année, qui est « tout bénefs’ » (quand il y en a).

Dur-dur, la vie d’une entreprise, n’est-ce pas ?

 

J’ai souvent pensé, mais à tort, que c’était une question de « Cash-flow » (résultat net + toutes les charges non-décaissées de l’année, celles qu’on comptabilise parce que c’est loi, mais qu’on a déjà payé : Les amortissements notamment).

Fume mon gars !

Ce n’est pas faux, mais ça n’est pas plus vrai pour autant (sauf dans les bouquins).

Et pour une raison très simple : Il suffit d’acheter un local en empruntant sur 15 ou 20 ans. Le remboursement n’est pas une charge (même si la boite le paye bien), mais est compensé par l’amortissement, qui lui est une charge.

Ça, c’est ce qui est marqué partout dans les manuels.

Mais quand on amortit sur 40 ou 50 ans un immeuble, le différentiel va au-delà du double de la dotation. Et c’est « plein pot » dans les « frais fixes » !

Inversement, quand tu empruntes sur 8 à 10 ans pour une machine (ou un camion) qui va être obsolète en 3 à 5 ans, la machine elle n’existe plus, même si tu l’as amortie en dégressif (les 3 premières années correspondent à 50 % de la valeur d’achat), alors que l’emprunt (ou le leasing), il continue à courir.

Bon tout ça, ça passe à des altitudes Himalayesques au-dessus des « têtes d’œuf » des « sachants », pour qui tout ce compense : J’en fais l’expérience quasi-hebdomadaire quand il s’agit de quémander des subventions de fonctionnement pour diverses associations indispensables à la cohésion du tissu social (au grand dam de Chris)…

En revanche, un banquier, il sait tout ça et en joue.

 

Mais alors quid de ces « bonnes règles » de gestion quant à leur éventuelle application à la finance publique ?

 

D’abord, d’abord, on n’a pas l’équivalent de la liasse fiscale en termes de finance publique : On a les lois budgétaires et la « M14 » sur laquelle elles sont bâties, qui est un mélange de comptabilité commerciale, de comptabilité analytique (par mission et par poste, peut-être en vue d’avoir des coûts unitaires), mixée à la sauce « compta-de-caisse » avec quelques « reports » autorisés d’une année sur l’autre (pour éviter les dépenses du « mois de décembre », celles des budgets « alloués-non-dépensés » qui pouvaient ne pas être renouvelés).

J’ai comme ça une association qui a un stock de spéculum-vaginal phénoménal en réserve, parfaitement inutile, puisque désormais ils sont toutes « mono-usage-jetables » : Plus besoin des longues séances de stérilisation « énergétivores ».

Donc, exit.

 

Ensuite, la notion « d’amortissement » ne veut rien dire quand il s’agit du patrimoine national : Il est si vieux qu’il est déjà amorti depuis bien avant l’ancien-régime. Le reste est quasiment privatisé (ou en voie de l’être en douce : Cf. Infra).

Idem : Exit.

 

En revanche, les échéances des dettes, oui. Dès demain, si l’État « gaulois » disparaît, volatilisé par une attaque surprise de « l’Armée Corse de Libération » venue l’absorber par colonisation approfondie, faudra quand même continuer de payer.

Or, on sait que le « service de la dette », globalement les intérêts « courus-échus » sont de l’ordre de 45,6 milliards d’euros/an actuellement.

Et comme nous empruntons globalement 186 milliards/an, ça veut dire que nous pétons au-dessus de notre kul à hauteur d’un endettement croissant de l’ordre de 140 milliards tous les ans.

 

Si, pour se sentir « à l’aise » tout au long de l’année, il fallait ramener les 186 milliards à 12 %, le budget de la Nation devrait être de 1.550 milliards, et non pas de 286,4 milliards comme il est prévu cette année.

Ce en quoi, les « énarques » me répondraient que le PIB s’établit autour de 1.900 milliards, que donc « il y a encore de la marge ».

Ce à quoi, je répliquerai qu’il faudrait alors compter avec tous les endettements des entreprises, qui dépassent vraisemblablement les 1.400 milliards de « stock » (à la hausse « molle ») et celles des ménages, soit 77,4 % (toujours en « stock ») dudit PIB (1.470 milliards, à la hausse « forte »).

Il ne faut pas paniquer : Si la dette se renouvelle tous les 15 ans, on tourne donc autour de 186 G€/an (Public, à la hausse de 7 %/l’an) + 94 G€/an (entreprises) + 98 G€/an (ménages) qui continuent d’épargner autour de 12 % (– 180 G€/an)…

Globalement, et « au doigt mouillé », on tourne à 198 G€/an de besoin de « dette neuve », ce qui nous fait un ratio confortable de 10,4 %...

À la limite, la notion de « stock de dettes » (on en a ainsi à échéance de 50 ans), c’est plus « dans la tête » qu’aillieurs !

 

Voilà le calcul que j’ai pu comprendre de nos « grands économistes » et notamment de la « Miss Gabrielle Choisille » (dont « Charlotte » a fait la connaissance en octobre 2009, car elle existe vraiment et travaille réellement à « l’agence France-Patrimoine » dans la salle des marchés « up-to-date » de Bercy, avec « Jean-Charles Huisne » aujourd’hui à la retraite : J’ai juste changé les noms et prénoms), qui vend tous les jours de la dette « gauloise » à travers le monde, spéculant à mort sur les termes et les swaps, se « réassurant » sur des CDS, en même temps que des garanties sont offertes sur nos plus beaux trésors architecturaux et autres pour faire baisser les taux, quand on en cause ensemble : Même le port du Havre intéresse les chinois qui se voyaient bien le racheter…

Parce que bon, les grands esprits se rencontrent parfois, parfois seulement. Et même les rachitiques du neurone comme moi, ils savent écouter dans ces occasions-là.

 

Et eux estiment que 10 %, c’est bien mais c’est « limite ».

Quant à la note « Triple A », ils s’en battent l’œil : « C’est une affaire de « signaux » politiques. Regarde ce qu’il en est de l’Italie qui n’avait qu’un « A + ». Ça veut dire « dégage » quand il est dégradé ! »

Et qui vient d’être dégradée sans que ça n’affole les places financières : Tout le monde savait.

Et : « Ils n’avaient qu’à faire comme nous : Gager leurs emprunts ! »

 

Je me marre, mais je me marre, vous ne savez pas encore combien, quand même les Grecs se font racheter leurs ports et leurs lieux-historiques hautement touristiques : Nous, il nous restera peut-être nos autoroutes !

Au moins, on pourra y camper sur les nombreuses aires de repos… plus tard !

Allez savoir ?

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 04:34

Les délires du week-end dernier…

 

 

 

« Moi, je » (et mon « nombril à moi-même »), nous adorons cette espèce assez marrante qu’est le « bipède de gôche » de la « Gauloisie de je-sais-tout ».

Des omniscients adorables, qui se reproduisent entre eux, rien que pour « enseigner » (pour la plupart) à nos chères têtes blondes, toutes les inepties qu’on leur a apprises dans un passé lointain où ils ont poursuivi leurs études sans vraiment les rattraper.

 

Y’en a même eu une qui m’a fait le coup du : « Moi, je voulais être dans la fonction publique : On y est payé à vie sans se faire du souci. Et de préférence dans l’éducation nationale, parce que les vacances sont plus nombreuses ! »

Celle-là, elle a marié, et fait des gosses, à un directeur d’école (publique), parce que les périodes de congés correspondaient…

Ça a plutôt « bien marché » pour elle, sauf que lui rentre à pas d’heure après s’être tapé toute la journée ses collègues syndiquées et ses mères de familles récriminantes du « bon peuple de gôche » des quartiers « sensibles » (mais pas classés comme tels, mais il s’en occupe, à dégrader la gestion de « son » service public local de l’enseignement).

 

Du coup, pour finir de payer la maison (et l’essence de la bagnole pour y retourner : Son « grand » plaisir quotidien, une heure de trajet-aller dans les embouteillages à écouter bien assise et au bien chaud de la musique, idem au retour), elle s’est offert plus récemment une « location en ville », encore plus loin, dans une zone où elle aime à recevoir « ces messieurs bien » pour quelques séminaires sémillants et vespéraux (elle appelle ça ses « tea-party »), pendant que le père putatif de sa marmaille fait la bouffe de « sa nichée » à lui.

Je sais, je connais : Un truc qui ne va pas très loin !

Et ça enseigne les valeurs morales et laïques des civilités républicaines ?

Bon, passons : Elle a un joli petit kul et un sourire charmeur des plus agréables à la rétine…

Donc forcément, un cerveau bien fait, puisqu’elle s’en sort mieux que moi dans la gestion quotidienne des fins de mois d’une horreur de « réac’ »!

 

Je ne sais pas pourquoi, mais entre deux averses, on cause « politique ».

Le refrain habituel : On taxe les riches et les entreprises !

« Riche », je ne me sens pas trop concerné, même si je suis dans le décile supérieur de la population détenant un « Kapital » (un « avantage patrimonial »), car je suis largement dans le décile des « plus pôvres » question revenu (déclarable et imposable uniquement).

Mais les entreprises, là je ne suis pas d’accord.

 

1 – Parce que forcément, on le retrouve « dans l’assiette » à un moment ou à un autre, surtout quand c’est une consommation « obligée » et que du coup il en restera moins en fin de mois après s’être épuisé à survivre ;

2 – Parce que du coup, pour survivre, « l’entreprise », il faut qu’elle me verse plus alors qu’elle a moins.

Des coups à la faire crever et à jeter sur le pavé tous ceux qui rament sans pouvoir en piquer vraiment beaucoup plus dans la caisse de la « boutique ».

 

Mais non, mais si : « Ils » (parce qu’ils ont été plusieurs à la soutenir sans espérer la sauter, sauf « à l’amiable »), je ne sais pas pourquoi, mais je suis parti sur les « principes de bonne gestion » en expliquant que quand les coûts sont supérieurs au « prix marché », une boîte, ça meurt.

Et qu’il y a des ratios pour mesurer ça (que vient en rajouter la prof d’économie diplômée qui ramenait sa fraise et son fessier façon « double-mappemonde », autour du buffet entre deux averses « fines »).

Je veux.

 

Mais elle n’en résume tout qu’à un seul : Le partage de la valeur ajoutée (produite), en prétendant qu’il y a encore de la marge.

Ce qui est vrai, mais également faux : Si le partage de la VA a pu croître au profit des salariés, il n’en est plus tellement comme ça depuis quelques temps, parce que l’indice ne tient pas non plus compte des investissements toujours plus chers qu’il convient de faire pour maintenir « l’outil de travail » à niveau…

Donc les emplois, donc la VA, donc le « service » au client présent sur le marché (qui lui-même doit rester solvable, sur son propre marché, avec assez de VA qui finance l’investissement, etc.).

Bref, le cercle vicieux où tout le monde « tient » tout le monde par la barbichette et réciproquement (un peu comme pour les histoires de dettes publiques : « Si tu ne me rembourses pas, je ne te prête plus. Oui mais si tu ne prêtes plus, je ne pourrais plus te rembourser »).

Et je lâche, assez bêtement, il faut le dire, le mot « scoring ».

 

Qu’en bons cerveaux programmés de « Gôche-altruiste-et-de-progrès », on assimile tout de suite aux honnies agences de notation autour de moi.

Et je n’ai pas pu en placer une seule pendant longtemps.

Car en fait, les agences de notation sont très encadrées dans leur activité obligée de notation, puisque c’est la loi américaine, vite suivie par toutes les places boursières, qui impose la « notation » avant toute opération « d’appel public à l’épargne » !

Ce qui est extrêmement « couteux » et se prépare de très longue date pour répondre aux critères que les agences sont obligées d’appliquer.

 

Alors que personnellement, je fais appel à d’autres travaux, dont d’ailleurs on retrouve qu’assez peu de trace, et dans les « bouquins », et même sur le Net.

Ce sont en fait de « vieux travaux » (d’avant-guerre : Altman en 1938, notamment et sa célèbre formule [1]), menés par quelques indolents qui observaient la « micro-économie » comme une bête curieuse de laboratoire et se sont rendus compte de quelques « permanences ».

Je ne vais pas vous refaire l’histoire, ici.

 

En revanche, je peux vous dire, pour avoir été « Chef » du service fiscal d’un groupe d’experts-comptables dans une « vie antérieure » et dont le patron estimait que je glandais, que donc, comme c’était au moment des lois Auroux et de celles sur la « prévention des entreprises en difficulté » de la « mythe-errandie » triomphante, non seulement il m’avait collé le « bulletin » du groupe sur le dos en plus que de régler les contentieux fiscaux des clients à travers les paysages de toute la « Gauloisie laborieuse » (une époque sans GPS… et aux adresses parfois hasardeuses), mais en plus une étude sur les « Scoring ».

C’est qu’ils balisaient fort à devenir responsables devant la justice dans le cadre de leurs défaillances de CAC mandatés…

Que j’ai encore amélioré depuis au cours de ma carrière « d’esclave-consentant », « salarié-cotisant » du régime général en faillite.

 

À l’époque, on disposait des travaux de la Banque de France, qui avait « mouliné » les données de sa « centrale des bilans » au prisme des 1.200 ratios « possibles » dans chaque boîte, sur plus d’une décennie, afin de détecter les « pertinences » quant à la prévisibilité d’un dépôt de bilan (formule d’avant le NCPC de 1982 : Il a fallu « adapter » après).

Une formule « retraitée » et qui n’était valable que pour les entreprises de plus de 500 salariés, alors que j’avais repris la même formule sur les 2.500 bilans, toutes activités et tailles confondues, de la base de données des cabinets du groupe, faisant tourner le « Bull 2 Ko » de mémoire-vive maison, en fin d’après-midi et quelques week-ends étalés sur plusieurs mois.

Évidemment, on n’arrivait pas tout-à-fait au même résultat.

 

Globalement et de façon très empirique, j’avais noté qu’une « boutique », quelle qu’elle soit, avait des « difficultés » quand :

 

– Son ratio CA/MSC (Chiffre d’affaires/Masse salariale chargée) était inférieur à 1,4.

À mon sens, avec tous les triturages sur les charges sociales rendus possibles depuis, il est devenu obsolète.

D’abord, j’ai vu des boutiques bien fonctionner avec un ratio de 1,1 et d’autres s’effondrer avec des ratios de 2,5.

 

– Pareil, pour le niveau de la « MS » brute en valeur : En-dessous d’1 million de francs de chiffre d’affaires par salarié de l'époque, il fallait rester aux aguets.

Ce qui est devenu faux : Il y a des boutiques qui fonctionnent très bien sans salarié aucun, j’en suis moi-même devenu un spécialiste…

Et d’autres se contenter d’un poussif 20 K€ (dans certaines activités « bas de gamme », mais aussi et assez curieusement dans le « high-tech »).

 

– En revanche, un ratio de 12 % des « frais fixes » (genre ceux que tu payes même sans chiffre d’affaires) rapporté au volume d’affaires, ça reste un bon critère « d’alerte » : En-dessous, la « boutique » n’exprime pas trop de difficulté (sauf à investir trop fort), au-dessus, elle va avoir des problèmes pour peu que son marché ne progresse plus, que le banquier fasse des ennuis ou qu’il y est « bisbille » en interne…

 

Reste les classiques :

 

– « Conan et Holder », des mémorialistes de Paris-Dauphine (fac installée dans les bâtiments de l’ex-siège de l’Otan à proximité de l’ambassade d’URSS, dans le 16ème chic, près du bois de Boulogne), venaient de nous gratifier d’un « scoring » intéressant :

24 % de « EBE/dette totale » + 22 % de « capitaux propres/Total actif » + 16 % de « Réalisable/actif total » + 87 % de « frais financiers/Chiffre d’affaires » + 10 % de « Frais de personnel/Valeur ajoutée » était « bon » si le résultat de l’équation était supérieur à 0,09 (points), indiquait une entreprise en danger à terme s’il était inférieur à 0,04 (points) et prédisait une faillite imminente au-delà de – 0,3 (points) !

Simple, hein !

 

– Et puis pour avoir quelques « clients » du cabinet faire banquiers dans le civil, j’avais fait un tour chez les « opérateurs de risque » pour y découvrir quelques ratios pas kons, notamment pour les entreprises :

6,47 – (9 x « Frais financiers/EBE ») – (1,1 x « Endettement bancaire/Capitaux propres ») devait être positif…

 

Mais bon, là encore, j’ai vu la Caisse des Dépôts prêter à des notaires sur 40 ans jusqu’à 110 % de la valeur de leur étude (vendu plus ou moins une année de chiffre d'affaires), qui t’explose le rating, des ménages emprunter sur 25 ans à hauteur de 50 % de leurs revenus putatifs, hors les clous et des entreprises financer leur outil de travail en totalité (y compris foncier) en « leasing », parfois, même pas « back ».

De grands escrocs, les banquiers, quand ils s’y mettent, car leurs critères intègrent également les « suretés reçues » (ce qui change tout : Elles prêtent surtout « aux riches », c’est plus commode et moins risqué !)

Comme au casino, c’est toujours la banque qui s’en sort, même quand elle saute en vol, à ce jeu-là.

 

On peut aller plus loin avec les travaux d’Yves Collongue de la « fiduciaire » (ou de chez Fidal, je ne me souviens plus) et j’ai moi-même mis au point d’autres « pertinences » dont je vis partiellement…

Notamment les évolutions assez classiques du taux de rotation des encours bilanciels (en jours de CA TTC pour les clients, le stock, les fournisseurs), la solvabilité immédiate ou à terme, etc.

 

Mais en fait, beaucoup plus intéressant, ça reste toujours l’évolution d’un ratio ou d’un « score » d’une période de mesure sur l’autre.

Y’a d’une part les « évaluations » patrimoniales de la « boutique » (mais qui laissent souvent à désirer quand on n’a pas la totalité de la liasse fiscale et notamment ses engagements « hors-bilan ») et son retour sur investissements.

En fait, j’utilise souvent, pour bien l’apprécier, le ratio de « rendement de l’activité/Capacité d’autofinancement » : Quand il est à la hausse, il faut commencer à se méfier, car la boutique fait feu de tout bois et cusse à augmenter ses résultats en cash. Il faut aller sur place pour décrypter la « stratégie » du boss (qui souvent n’en a pas et ne se rend même pas compte de sa situation précaire : Dans ce cas, sa boîte est déjà morte à l’horizon de trois ans et il ne le sait pas encore !)

Quand il est à la baisse, il faut se poser la question de savoir sur quelle niche se trouve son marché, parce que la marge de manœuvre pourrait en fait se réduire alors même qu’elle se « les fait en or » !

Si c’est le leader, pas de problème : Elle assomme la concurrence.

En revanche, si c’est un « outsider », elle se fait peut-être du « gras fictif » et va mourir sur un coup de grisou…

Bref, loin d’être une « science prédictive » exacte.

Mais comment expliquer tout ça au « joli petit kul » et à sa collègue « économiste agrégée des ékoles » ?

 

Car en fait, le devenir d’une « boîte », elle est d’abord dans la tête de ses dirigeants : Une bonne note ne veut strictement rien dire en soi, même avec des scorings parfaits et même avec des notes « Triple A +++ ».

Alors les « romans » sur « les marchés » qui fonctionnent à la rumeur statistique, va bien falloir là aussi que le bon peuple de « gôche altruiste et de progrès », il descende de ses certitudes de fonctionnaire et fasse face aux réalités, celles qui ne sont pas dans les bouquins (et surtout pas dans la presse).

 

Bref, on est passé à autre chose avec un goût « d’amertume-rigolatoire », pour être tous énervés dans l’attente de l’apparition de leur « héros-queutard » dans la petite lucarne.

Mais je vous ai déjà dit ce que j’en ai pensé.  

Mardi dernier (Cf. post précédent).

 

[1] Nota pour les incultes : Z1 = (1,2 x « Fonds de roulements/Total bilan ») + (1,42 x « Résultats nets/Total bilan) + (3,3 x « [Résultat net + Intérêts]/Total bilan ») + (0,64 x « Actifs disponibles/Passifs circulant ») + (0,1 x « Chiffre d’affaires/Total Bilan ») et doit être positif… Et s’y maintenir.

Fastoche, non, puisque même moi j’ai compris !

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 04:46

Et c’est qui qui pose la bonne question ?

 

« L’Affreux », « mon gardien » à moi, l’irremplaçable, quand après être rentré prendre une douche à l’hôtel et avoir appelé « ma nichée », je l’invite à venir jeter un œil à « la boutique » rapidement…

« Attends, ce n’est pas toi qui me disais qu’il y a 5 ans, ils faisaient plus 9,4 millions d’euros de CA ? »

Oui et alors ?

Et ils les faisaient comment si ça tourne actuellement à 100 % pour 6,5 millions ?

Bonne question, là !

 

Y’a des fois, là comme ça, ce qui me fâche, c’est que ce n’est pas moi qui ai « la » bonne idée.

 

Quant à la réponse, elle tombe sous le sens (et je me la fais confirmer dès le lendemain) : Avec 6,9 de production en 2010, tu mets une deuxième équipe, de nuit et tu grimpes facilement à 13,8.

Ce qu’ils faisaient trois jours par semaine il y a 5 ans…

Avec les trois 8, on peut pousser les feux à 20,7 millions.

Et avec deux équipes de plus du vendredi après-midi et jusqu’au lundi matin, en 2 x 8 sur les 60 heures du week-end, on peut booster « l’usine » à 40 millions/an.

Mais leur problème, c’est qu’il fallait les vendre, les bouts de bois, après !

D’où le « décrochage » sur un marché fortement concurrentiel…

 

Car, c’est une goutte d’eau dans l’univers des bois plats : Pensez, « Match » te nous traite à peine 4.000 m3/an, pour une production mondiale de l’ordre de 67 millions de m3/an, sans compter les 89 millions m3/an de « panneaux à particules » (l’aggloméré) !

Un nain… lilliputien.

 

Rien qu’en « Gauloisie éternelle », le groupe Plyrosol taille 170.000 m3/an pour un prix deux fois moins cher que « Match » (mais ils font beaucoup d’aggloméré et valorisent tous les déchets), et à peu près deux fois moins (70.000 m3/an) pour la famille Joubert dans les Charentes…

« Match » ne représente qu’à peine 3,3 % de ce marché « gaulois ».

Car l’un comme l’autre des champions tricolores exportent près de 50 % de leur production pour plus de 60 références en catalogue, alors que « Match » n’en a à peine qu’une vingtaine.

On ne boxe décidément pas dans la même catégorie.

 

Et c’est sans compter sur les chinois qui ont des outils de travail pour sortir 900.000 m3/an à trente pourcent moins cher sur les quais d’Anvers hors droit de douane (le sixième du prix « Match » à la louche) pour un marché européen à la baisse estimé à 290.000 m3/an !

 

Ce qu’il faut savoir, c’est que pour éviter les mesures de rétorsion européennes, en 2009 Plysorol, l’un des leaders européens, après avoir été placé en redressement judiciaire pendant 5 mois, a finalement été repris par le groupe chinois « Shangdong Longscheng Import » associé à « Honest-Timber », une autre société chinoise basée au Gabon, plan de reprise accepté par le tribunal de commerce de Lisieux.

Je sais tout ça depuis ma rencontre à Bruxelles…

 

Plysorol, c’était la filiale du groupe portugais SONAE, leader mondial des panneaux à base de bois, et en 2008, avec 40 % du marché français et 32 % du marché européen, ils étaient le numéro 1 en « Gauloisie » et en Europe sur le marché du contreplaqué « Okoumé », essence de référence pour la fabrication de panneaux de contreplaqués dit de qualité.

C’est grâce à ses 3 sites (Lisieux dans le Calvados, où est implanté le siège, Fontenay Le Comte en Vendée, berceau du contreplaqué et Épernay dans la Marne, bassin du peuplier), à sa concession forestière (Leroy Gabon – 600.000 ha) et son site de déroulage (POGAB) au Gabon, que Plysorol pouvait produire ces 170.000 m3/an de contreplaqué.

 

En 2007, l’entreprise avait investi massivement dans le projet MAGELLAN/SAP. Grâce à cette nouvelle gestion de l’information, tous les flux de l’entreprise étaient connus en temps réel.

Tu penses, dans une industrie de pointe, encore, mais dans le plaqué pondéreux, quel intérêt ?

Les ingénieurs de Plysorol développaient par ailleurs de nouveaux produits innovants et performants, comme le Navycolor – panneau de bardage – ou l’Isopaint – panneau prêt à peindre – et contribuaient ainsi à faire progresser le savoir-faire de l’entreprise acquis depuis de nombreuses années.

La boîte avait commencé dans les années 50 par fabriquer des boîtes de Camembert, un peu comme « Match » des allumettes !

Mais c’était un pionnier en matière d’engagement environnemental, avec la création, dès 1991, de l’écolabel EUROKOUMÉ.

 

L’affaire de la reprise par les chinois avait fait grand bruit il y a deux ans de ça dans le milieu des bois. Chassés du marché du contreplaqué par les clauses anti-dumping mises en place par Bruxelles, les Chinois devaient utiliser Plysorol comme cheval de Troie pour revenir avec une couverture respectable.

Pour les salariés du groupe (450 sur les trois sites dans l’hexagone et autant dans les filiales gabonaises Leroy et Pogab) l’essentiel était ailleurs : Le repreneur garantissait le maintien de tous les emplois pour les trois prochaines années.

L’autre candidat, le libanais John Bitar, prévoyait initialement de supprimer plusieurs dizaines d’emplois : Il n’a pas été retenu.

Maintien des emplois malgré un état financier pitoyable, avec des pertes estimées à plus de un million d’euros par mois…

On considérait que le talon d’Achille de cette boutique-là, ce n’était pas tant les coûts salariaux, mais plutôt ceux d’approvisionnement.

Les coûts trop élevés du bois livré par sa filiale gabonaise.

C’est là qu’intervint « Honest-Timber ». Le partenaire de « Longsheng » basé au Gabon et qui dispose d’un quota d’exportation comparable à celui des chinois.

Les deux exploitants pouvaient unir leurs forces pour fournir au mieux (en qualité et en prix) les usines « Gauloises ».

Depuis, les difficultés ont empiré, et en octobre 2010, le groupe a promis au ministre de l’industrie d’embaucher 10 à 30 personnes de plus.

Aujourd’hui et selon les syndicats, l’entreprise ne paye plus ses factures et elle va bientôt manquer de matières premières.

L’usine de Lisieux a été occupée en janvier dernier (2011), alors que celle de « Match » l’était en mars…

 

Joubert : L’autre grand nom du contreplaqué est, aujourd’hui, le deuxième producteur européen de contreplaqué « Okoumé ». Il compte 370 employés (dont 270 au pays) tire sa force de son savoir-faire et de ses racines, mais aussi de sa rigueur et d’une politique volontariste de qualité constante unanimement saluée par ses partenaires et confrères, dixit le site de la « boutique ».

4.000 m3 avec 160 salariés chez « Match », 370 avec 70.000 m3chez Joubert : Cherchez l’erreur !

« Match » devrait en sortir 7,5 fois plus pour être à la hauteur…

Un sacré défi, non ?

Avec deux sites de production en France, Joubert aux Eliots près de Rouillac (16) et Sopegar à Saint-Jean-d’Angély (17), plus un site de production à Port-Gentil au Gabon, le groupe produit annuellement 70.000 m3 de contreplaqué, dont 70 % destinés à l’exportation.

 

Dans les années 30, André Joubert monte une petite scierie pour réparer les toitures de sa ferme.

Installé à Rouillac (Charente), le jeune agriculteur devenait le fournisseur local des villageois, la demande croissante nécessitant rapidement la création, sur les terres attenantes à la ferme, d’une entreprise forestière, de sciage et déroulage de peuplier… bientôt sollicitée par les transformateurs de bois de la région.

C’est en 1966 que Guy Joubert décidait de prendre la succession et d’élargir l’activité au déroulage des bois, participant ainsi de plus en plus activement au dynamisme économique local, par la création d’emplois et l’écoulement du bois de peuplier de la région.

 

La production allait ensuite rapidement s’étendre aux bois exotiques. La proximité du port de la Rochelle (La Pallice), premier port grumier européen d’alors, permettait en effet de s’alimenter facilement pour passer, dès l’année 1972, à la fabrication de panneaux contreplaqués.

Toute l’expérience développée par la famille Joubert pouvait alors s’appliquer aux exceptionnelles qualités de transformation et de longévité de l’Okoumé, essence en provenance du Gabon.

Le succès rencontré par ces nouvelles productions entraînait la naissance de la Holding Établissements Guy JOUBERT SA avec l’acquisition, en 1990, d’une nouvelle unité de fabrication, SOPEGAR, implantée à Saint-Jean-d’Angély et dirigée par Thierry Joubert, petit-fils d’André Joubert.

Avec une capacité actuelle de production de 70.000 m3/an (17,5 fois « Match-rabougri », 3,5 fois un « Match » en 3 x 8) pour un chiffre d’affaires de 47 millions d’euros (670 € le m3 là où « Match » te fait 2,5 fois plus cher) le groupe Joubert se positionne désormais comme un des principaux acteurs du marché international, ses exportations représenterait jusqu’à plus de 70 % du volume total de ses ventes.

Heureusement, tiens !

Va quand même falloir qu’on m’explique pourquoi « Match » coûte et vend à plus de deux fois plus cher.

Y’a un « truc » de positionnement commercial que je n’intègre pas, là.

 

Les « bouts de bois Joubert » sont essentiellement commercialisés dans les pays européens dont la Hollande, l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne, et les contreplaqués Joubert vont jusqu’en Nouvelle-Zélande ou aux États-Unis, pays particulièrement exigeant quant à la qualité de ses importations.

C’est, entre autres, le fruit d’un service recherche et développement très réactif qui a su s’adapter aux attentes des marchés ciblés en apportant des réponses précises à leurs besoins, tel le contreplaqué « Okoumé Sélection » pour les volets du Veneto ou les contreplaqués pré-peints pour le marché hollandais.

La commercialisation « gauloise » des contreplaqués Joubert s’effectue en revanche majoritairement (90 %) par les négoces (Point P, PBM, MCD, Nebopan, Accueil, Gedimat, Sylvalliance…, tous des prospects à contacter) et à l’exportation via les importateurs majeurs.

 

« L’affreux » me fait passer des tombereaux de documentations techniques sur des normes via Internet que je lis le soir en dînant.

La norme EN 13986 dédiée aux contreplaqués à usage structurel.

La norme des contreplaqués extérieurs NF EXTERIEUR CTB-X 44 et 48, plus exigeantes que les normes européennes en vigueur.

La norme KOMO Product-certificaat n°32621/95 et n°32622/95 contrôlées par les Laboratoires du SKH (Stichting Keuringsbureau Hout) en Hollande.

La norme britannique BS 1088 du Lloyd’s Register, pour les panneaux appliqués à la construction nautique.

Eux, ils font dans tout : Le contreplaqué de construction bâtiment, le contreplaqué d’agencement, le contreplaqué de marine et le contreplaqué technique, réunissant au total une vingtaine de références.

Va quand même falloir que je me renseigne : Pourquoi « Match » ne déroule que du peuplier ?

C’est quoi donc l’Okoumé ?

 

L'Okoumé ? Famille des Burséracées ; nom scientifique : « Aucoumea klaineana ». Origine : Gabon, Guinée Équatoriale, Sud Cameroun, Congo.

Tronc : Long et cylindrique ; écorce : Lisse et grisâtre chez le jeune puis brun rougeâtre avec tâches horizontales (blanches, oranges, jaunes) ayant pour origine des lichens ; chez l'adulte, elle se craquelle et se desquame en épaisses écailles verticales ; épaisseur d'environ 1 cm. Résine : Forte odeur de térébenthine ; blanche au séchage ; contreforts : Base du tronc ; aliformes ; apparaissent quand le diamètre atteint environ une trentaine de cm.

Houppier : Large avec branches très ramifiées ; feuillage diffus.

Feuilles : 5 folioles opposées et une terminale ; folioles pétiolées ; jeunes feuilles rouges.

Fleurs : En grappes composées, terminales et axillaires ; blanchâtres.

Fruit : Drupe déhiscente de 3 à 6 cm ; d'abord rouge, vert puis brun ; libération de 5 pyrènes ailées avec chacune une graines triangulaire ;

 

Ces arbres sont coupés quand ils atteignent plus de 30 mètres. Mais ils peuvent grimper à plus de 50 m.

Longévité de 150 à 300 ans, réputé pour avoir une croissance rapide, dioïque à pollinisation entomophile ; c’est une espèce « pionnière ».

En forêt naturelle, la structure des peuplements s'équilibre vers 40 ans avec une surface terrière de 45 m² et une densité à l'hectare de 400 à 450 tiges dont 100 dominants.

Pour ces peuplements d'Okoumés, le diamètre minimum d'exploitabilité est fixé entre 70 à 80 cm.

Au Gabon, elles sont localisées dans différents massifs forestiers où elles occupent plusieurs milliers d'hectares chacune.

Mise à part l'Afrique cette essence a été introduite dans d'autres pays et on la retrouve plantée aussi en Guyane française.

 

Mode de conduite d’un peuplement artificiel ? La densité initiale de plantation est de 625 à 950 tiges/ha soit un espacement de (3 × 3,5) m à (4 × 4) m ; on effectue un dépressage sélectif à 4 ans afin de réduire la densité à 300 – 350 tiges/ha.

Pour éliminer la végétation concurrente, il faut réaliser des dégagements par sarclage, sur un rayon compris entre 50 cm et 100 cm autour du tronc, auquel on peut ajouter ou non le passage d'un pulvérisateur à disques. Pendant les 2 premières années on rabat les recûs ligneux dans les interlignes afin d'éviter la concurrence.

Ensuite ce sous-étage cultural est maintenu juste au-dessous des houppiers afin de servir de gainage pour les fûts : Cette action va empêcher les « coups de soleil » sur le tronc, réduire les attaques parasitaires et favoriser un tronc bien conformé, et  dans les années à venir, des opérations telles que la régulation des arbres concurrents, le délianage, les dégagements de plantation seront obligatoires.

Les principaux risques lors des éclaircies sont les apparitions du chancre noir et les descentes de cimes dues à une mise en lumière du tronc trop brutale.

La première éclaircie est sélective par le haut et a lieu vers 10 ans.

On prélève les arbres mal conformés et malades dans les étages dominants et co-dominants.

La densité après éclaircie sera de 200 à 250 tiges/ha soit une intensité de prélèvement de 33 %.

La seconde éclaircie sera du même type que la première et interviendra environ 5 ans après. Elle ramènera la densité à 150 tiges/ha soit des prélèvements de 25 % et 40 %.

 

Le bois parfait ou le « duramen » (l’intérieur du tronc) est de couleur uniforme rose saumon avec un aspect nacré. La couleur rose devient beige clair à jaunâtre après un temps prolongé à la lumière. Le grain est moyennement fin et le fil est le plus couramment lié à un contrefil régulier et peu marqué.

On y distingue bien les cernes d'accroissement lorsque le bois est poncé : Il y a alternances de zones claires et foncées.

 

Densité : 0,35 – 0,55 ; bois très léger à léger, et très tendre à tendre.

Caractéristiques mécaniques faibles ; duramen de classe de durabilité 4 vis à vis des champignons et de classe 5 vis à vis des lyctus et termites.

Utilisation déconseillée aux endroits ayant des risques d'humification permanente ou prolongée.

Traitement contre les insectes xylophages après l'abattage et avant le transport en scierie.

Taux de silice élevé (0,1 – 0,3 %) donc effet désaffûtant important des lames, le stellitage et l'utilisation d'outils en carbure de tungstène sont nécessaires…

 

On l'utilise surtout pour le contreplaqué car il convient bien au déroulage (faible densité, tendre, caractéristiques mécaniques faibles, dimension et rectitude des grumes adaptées, encore abondant en forêt).

Mais il convient également pour la menuiserie intérieure, les lambris et l'ameublement.

Quant à la résine d’Okoumé, elle permet de fabriquer des torches utilisées notamment lors des rites d’initiations locaux.

Elle permet également de purifier l’eau ou de faire mûrir des abcès.

Son écorce a des propriétés médicinales importantes : Elle peut être utilisée comme antiseptique, astringent ou anti-diarrhéique…

 

Je suis « vachement » plus savant, là tout d’un coup !

Et je m’endors en songeant que, puisqu’un « major » est en train de se casser la gueule, va donc y avoir des « places au soleil » à prendre dès demain : Une opportunité fantastique pour « Match », non ?

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 17:24

Et je retourne dans mes « petits-comptes »

 

Après l’épisode du « bouton de veste », les bureaux commencent à se vider et je descends dans la cour pour fumer ma dose de nicotine enroulée dans de la taxe sur les tabacs.

C’est l’occasion de se montrer et de saluer tout en faisant savoir que ma journée n’est pas terminée quand d’autres rentrent plus ou moins éreintés s’occuper de leurs ouailles : Un patron, ça n’a pas d’horaire à la pointeuse, n’est-ce pas ?

Je m’enquiers quand même des alarmes : Pas de problème, c’est le gardien qui passe les mettre en place.

Curieux, je ne l’ai pas vu ce matin…

« Normal, il part quand « Miss leçon d’anatomie » arrive. »

Bon, logique : Un transfert de témoin, en quelque sorte.

Tout ce petit monde s’en va et je vois une bagnole qui file dans la cour arrière, celle aux camions, déchargement des grumes et stockage en vrac ou sur plateau des bois…

Sur le coup, je n’y fais pas attention (encore une konnerie de ma part), trop occupé à me montrer à tout ce troupeau qui papote en déambulant de sa masse adipeuse difforme vers la sortie ou le parking à vélo, moto, auto.

Au moins, à l’allure des « tas de boue divers », on se rend compte tout de suite qui roule en quoi et que donc, avec quels moyens financiers.

Je ne suis pas encore tombé dans les feuilles de paye, mais ça me donne tout de suite une vague idée des hiérarchies de salaires…

 

C’est quand je le revois venir que je me mets en travers… Il baisse la vitre.

« Bé vous ne savez plus où est la sortie ?

– Pas du tout, j’avais un juste truc à prendre derrière ! Bonsoir Monsieur le Directeur.

– Bonsoir et à demain ! »

C’est mon « délégué-tatoué », un des deux potes de « Cocolito ».

Alors évidemment, une fois que tout ce beau monde est parti, je fais un tour « derrière », histoire de repérer si la porte du « truc à prendre » est bien refermée.

Elles le sont toutes, les rideaux du quai de déchargement verrouillés, et je note que dans la gadoue, on voit nettement le passage tout frais des pneus du « tatoué » plus mince que les traces des tracteurs et remorques.

En fait, il allait vers la pompe à gasoil, normalement réservée aux camions maisons, située dans un coin près des deux grosses bombonnes de gaz propane.

Sur le kul, là !

Le gars allait-il se servir, faire le plein sous mon nez aux frais de la princesse ?

Plus tard, quand j’en parlerai au contrôleur de « gestion-paye-déclaration », il me fera la remarque que de mettre un compteur individualisé, en tout cas une clé à carte enregistreuse, ça ne sert à rien : « C’est une pompe voleuse, de toute façon ! » Genre il en sort moins que tu n’en mets !

Ah oui ?

La dernière fois qu’on m’a raconté ce genre de stupidité, c’était à l’armée…

 

Mais la meilleure de la journée n’est pas pour tout de suite. Je remonte dans mon bureau et je m’attaque à la « saisonnalité ».

Pour la production, je ne sais pas trop comment faire, parce qu’il manque la valorisation des encours au fil du temps.

Je décide donc de « tailler à la hache » en « estimant » la production (CA + Encours + Différence de stock du premier Janvier au trente-et-un Décembre de l’année passée).

Tout ce que je sais, c’est que l’usine ferme tout le mois d’août (en fait du 30 juillet au 1erseptembre en 2010) et que les vendredis sont consacrés avec une demi-journée de production seulement, aux « façons », les commandes dites « spéciales ».

J’estime donc à 31 K€/jour les deux fournées et à 25 K€ la cuisson du vendredi.

Ce qui doit être faux, mais ce n’est pas grave…

Et tant pis si les valeurs varient au fil du temps : On verra ça plus tard.

Ça « tombe juste » parce que le jeudi 15 juillet 2010, y’a eu comme un « dérapage » au second four de la journée, qui a mobilisé une équipe de dépanneurs jusqu’au dimanche 18, qu’on m’a raconté entre deux tours dans les ateliers.

 

En revanche, j’ai les états comptables qui font apparaître les facturations jour-à-jour.

C’est poignant, sauf que fin juin et octobre, y’a quelque chose comme 295 K€ de facturation d’allumettes pour nos canadiens, qui sont expédiés en début de semaine à Anvers par le train, direction Montréal par le bateau.

Je note ainsi que les « exportations », outre ces deux chargements, sont le fait d’un conteneur qui file toutes les semaines ou presque au Danemark par le train aussi, vers l’une des usines Ikéa, pour 235 K€/an, soit à peine 5 K€/semaine de planches (pas grand-chose) : La facturation à lieu le vendredi, ce qui noie un peu la suractivité des points de ventes-maisons qui semblent faire leur beurre surtout les samedis.

Le reste est amalgamé au fil des livraisons sur plateforme au fil de la semaine, avec une journée de retard, le temps que le bon de livraison remonte à la comptabilité pour qu’elle émette la facture.

Ce qui explique aussi la pauvreté des CA du lundi… qui ne sont le fait que des magasins.

 

Si « la boutique » n’a été ouverte que 233 jours au cours de 2010, en revanche, les points de ventes l’ont été pendant 302 jours.

Une quasi-année de patron.

 

(Je ne vous remets pas le tableau Excel qui va avec, mais il existe, soyez-en sûrs, au jour le jour, parce que ça fait plus de 130.000 caractères, même découpé par trimestre, et qu’Over-blog ne supporte pas des documents aussi lourds… )

 

Je me note quelques remarques quand même (je ne bosse pas non plus pour des prunes, hein !) :

 

1 - Que globalement, les ventes du vendredi soir et du samedi, valent une bonne moitié des ventes de la semaine.

Autrement dit, les « magasins », qu’il faut que j’aille voir absolument, c’est presque la moitié du CA.

Maintenant, va falloir compter la marge brute que ça dégage. Si elle est plus fortement positive que les ventes aux chaînes spécialisées et aux revendeurs, il va falloir s’occuper solidement de faire croître le parc.

Reste aussi à vérifier du « comment c’est géré » sur place : Le succursalisme ou l’intégration, ça ne marche bien que quand le directeur est vraiment un bon.

Et vu les points de coulage repérés ici ou là au siège, je reste dubitatif quand l’oiseau n’a pas l’œil du patron dans son dos…

Dans le cas contraire, on pourrait songer à de la franchise, même si c’est parfois une vraie galère !

 

2 – On « stocke » en début d’année et on « déstocke » en été.

Plus une variable en première semaine du mois, et là, je ne sais pas pourquoi…

Ce n’est pas dû au format de mon tableau, c’est une autre variable qui m’échappe…

 

3 – Il y a bien une saisonnalité de « fin de semestre ». Encore à définir, parce que la vente des allumettes aux canadiens « perturbe » mon tableau.

Par ailleurs, il est trompe-l’œil, notamment parce qu’il semble indiquer une croissance relative des volumes en euros, alors qu’on sait que la boutique est en perte de niveau de chiffre d’affaires…

 

Il faut donc aller plus loin et « pondérer » les mois l’un par rapport aux autres.

Ça donne ça en deux manipulations sous Excel :

 

   

Prod.

Ventes

Pond.P

Pond.V

           

Janvier

596

541

100,00%

108,56%

Février

596

496

100,00%

100,00%

Mars

 

689

550

120,81%

113,64%

Avril

 

621

484

112,53%

97,86%

Mai

 

596

422

100,00%

82,89%

Juin

 

658

721

113,87%

156,42%

Juillet

 

579

641

103,80%

141,18%

Août

 

0

323

0,00%

68,18%

Septembre

643

585

110,51%

118,45%

Octobre

616

753

105,59%

165,51%

Novembre

627

546

106,94%

109,89%

Décembre

683

502

119,46%

102,41%

 

Globalement, il en ressort que la production est très linéaire et fonction du nombre de jours ouvrés dans un mois : C’est dû à la construction de mon tableau !

Il faudra vérifier ce point plus tard.

 

En revanche, au plan des ventes, si l’on prend « février » comme « pivot » parce qu’il est le seul à avoir 4 semaines de 7 jours calendaires, 6 jours ouvrables et 5 ouvrés, on note le « creux » du mois d’août, la moitié au moins des magasins sont fermés, y’a plus de livraison directes aux revendeurs et les écarts de juin et octobre sont dus « aux allumettes ».

 

Et curieusement pour une « boutique » en perte de vitesse, quand on fait les comparaisons suivantes de l’activité mensuelle, on trouve ce détail :

 

   

Ventes

J. Ouvr

K€/J

Variation

           

Janvier

541

25

       21,64  

104,71%

Février

496

24

       20,67  

100,00%

Mars

 

550

27

       20,37  

98,57%

Avril

 

484

25

       19,36  

93,68%

Mai

 

422

21

       20,10  

97,24%

Juin

 

721

26

       27,73  

134,18%

Juillet

 

641

26

       24,65  

119,29%

Août

 

323

26

       12,42  

60,11%

Septembre

585

26

       22,50  

108,87%

Octobre

753

26

       28,96  

140,14%

Novembre

546

24

       22,75  

110,08%

Décembre

502

26

       19,31  

93,42%

 

Pour une tendance moyenne annuelle de 105,02 % par rapport au « cours pivot » du mois de février, à peine plus que l’inflation…

Avec finalement « en creux », Avril, Mai, Août, bien sûr, et Décembre.

Mais peut-être que ce dernier mois a été perturbé par une mauvaise humeur généralisée qui a poussé la comptable à la fuite, je ne sais pas encore.

 

En fait, je m’en contre-tamponne allègrement : Ce qui compte pour moi, c’est l’activité depuis la reprise du travail, car je vais pouvoir enfin faire des simulations prédictives si, et seulement si, ces chiffres sont confirmés par l’analyse de l’activité de 2008 selon la même méthode.

Et puis évaluer le manque à gagner du fait de la grève !

Mais un autre soir, hein.

 

Parce qu’à un moment donné, alors qu’il fait déjà sombre dehors, je me retrouve face à un chien enragé en muselière, qui, s’il n’était pas fermement maintenu en laisse depuis le bout du couloir, il m’aurait déchiqueté sans vergogne.

Il y aurait eu de la moquette au lieu d’un linoléum, elle aurait été en charpie !

Le « gardien », pas le mien que j’appellerai à son tour à nos horaires habituels de 19 heures 30 dépassés pour le faire monter jusque-là (on remonte le cours de la Seine, hein, pour venir jusqu’ici), mais celui qui éteint les lumières et arrête les ordinateurs avant d’aller pioncer dans le hall d’accueil de « la boutique ».

Un type un peu rougeau comme le veut le pays, bedonnant lui aussi, qui m’explique à grande ligne son métier en bougonnant et par onomatopées successives, après m’avoir joué « rencontre du troisième type ».

Genre : « T’es qui toi ? » le martien !

Je suis chez moi pour être le nouveau dirlo (avec mes antennes sur le cheveu).

« Et vous, vous faites quoi à vous promener dans les murs avec un monstre pareil en laisse ? »

Bref, le plus étonnant, ce n’est pas tant qu’il y ait un gardien qui veille sur les bijoux de famille : Y’en n’a pas.

Mais admettons que si ça fait redondance avec les alarmes incendie et anti-intrusion, un maître-chien, ça éloigne les curieux.

Et puis un chien, ça a l’ouïe plus fine qu’un humain qui pionce. Et ça aboie quand c’est bien dressé.

Et je peux vous dire qu’il fait peur, le cabot quand on n’est pas prévenu…

Ce n’est pas non plus le manque de curiosité du bonhomme : Il a forcément vu ma voiture, da la lumière dans mon bureau, sans pour autant s’inquiéter.

À moins qu’il ne soit arrivé en retard.

Mais alors à quoi sert un « gardien » si la boutique est désertée durant plus d’une heure à nocturne ?

 

Non, ce qui m’a étonné c’est en repartant vers mon hôtel.

Il y avait deux voitures sur le parking : Une « parigote », avec des traces de pattes de chien sur le capot, la mienne quoi, et une du cru.

Rutilante « celle du cru »: Une Mercédès Classe S !

Celle à 60 patates de francs…

Là, il va falloir que je m’inquiète sévèrement du niveau des salaires que verse « la boutique », hein !

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29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 03:58

Celui où on ne chôme pas !

 

Et pour cause. Pour arriver le premier, faut se lever tôt. Et là, je loupe mon « entrée ». La petite minette habillée en juste-au-corps en Licra qui fait accessoirement « leçon d’anatomie ambulante » avec sa tronche d’ivrogne, elle est déjà à poste pour la mise en chauffe du four à séchage.

Depuis 5 h 30.

Perso, j’arrive juste avant l’équipe de femmes de ménage, qui se pointe vers 6 heures : Deux heures de boulot pour balayer et vider les corbeilles.

Elles sont une dizaine qui te m’allume la « boutique » de tous ses feux, même quand elles ne sont pas dans la pièce : On a beau être pas loin d’une centrale nucléaire, l’électricité au tarif rouge, ça doit dépoter un maximum le compteur. Mais comme je ne sais pas où il est, je n’ose pas le chercher. Et puis ça pourrait me gâcher la matinée que de voir le « truc » qui tourne plus vite qu’un électron autour de son noyau…

 

Bref, j’en profite pour faire un « grand tour » du propriétaire, note que le stock de grumes dans la cour à camion est sensiblement réduit à presque rien, que décidément, faudra au moins remettre un peu de goudron par-ci par-là en extérieur et sans doute fermer l’usine à un moment ou à un autre pour refaire la couverture de la dalle intérieure.

Les suivants sont les « jardiniers » : Bé oui, y’a quelques buissons à arroser à la fraîche même hivernale, en devanture sur la départementale, pour faire joli, imagine-je, et un carré de pelouse à asperger en pompant dans la rivière voisine (celle qui se jette dans la Seine par en-dessous du petit pont attenant).

Ils sont deux en camion. « Et vous venez tous les jours ? »

Bé oui, quelle question !

Curieux.

Ils repartent à peu près au même moment que les femmes de ménage venues dans deux camionnettes et qui retournent à leurs labeurs quotidiens dans leurs habitats et quartiers faire la tournée des poubelles des villages voisins, ou des ménages ailleurs, je ne sais pas, chacune dans une direction opposée.

Repart la « leçon d’anatomie sur patte » qui va chercher le courrier à la poste (la « boutique » a un Cedex local) après avoir achevé la sauvegarde informatique.

Ce qui n’empêchera pas une camionnette jaune de déposer un paquet de courriers sur le comptoir de l’accueil.

Tu penses, que je le dépiaute avant l’arrivée de « Miss bonbon » qui ne prend son service que passé 8 h 15 (*).

(Je mets un astérisque, parce que le jour même, je m’interroge sur un chèque que je me rappelle avoir vu au matin et qui n’apparaît ni le soir ni le lendemain dans la copie de la remise de banque : Il révèlera une source de « coulage » assez classique dont j’ai d’abord rendu « miss pigeonnante » responsable mais qui est le fait d’une de ses collaboratrices).

 

Arrive aussi entre-temps les gars de la première équipe précédée de peu par un semi bourré de troncs d’arbres qui fait le tour pour décharger par derrière.

Je suis la manœuvre du coin de l’œil.

Il lâche son plateau devant la porte encore close, va mettre en remorque un plateau vide et repart aussitôt (*).

(Je mets un astérisque, parce que le jour même ou un autre jour, je m’interroge sur un va-et-vient d’un plateau qui repart sous ma fenêtre que partiellement déchargé… On m’expliquera, mais plus tard, qu’il s’agit d’approvisionner la scierie du coin pour qu’elle nous livre des tasseaux. Mais en refaisant une comptabilité matière sur plusieurs semaines, globalement, le gars se gardait un arbre sur 4 à chaque échange ! Et en plus, on le payait rubis sur l’ongle et au cul du camion, le fumier.)

 

La première équipe met en marche l’arracheuse d’écorce et commence à charger la machine par la porte de derrière, pendant que les autres s’affairent autour des « troncs-déroulés » à charger le four.

Je salue, serre des mains ou des poignets, d’autres (la deuxième équipe) sortent du vestiaire situé au rez-de-chaussée, pendant que d’autres arrivent en voiture ou mobylette.

Ceux-là vont traiter les planches sorties hier soir du four qu’ils avaient mis à refroidir.

D’autres camions arrivent, alimentant le four jusque vers 9 heures.

Le reste sera stocké dans la cour pour la deuxième « cuisson » qui commencera en début d’après-midi.

Parce que s’il faut à peine une minute pour « dérouler » un arbre, il faut bien une heure pour charger le four, deux heures de séchage à bonne température, qu’on m’explique qu’il faut en contrôler la température en fonction de l’humidité résiduelle des grumes au fil de la « cuisson ». Trop chaud ou trop longtemps, ça craquelle les plaques, pas assez chaud ou pas assez longtemps et ce sont les colles qui ne prennent pas ou forme des bulles.

Et une bonne heure pour décharger le four, plaque à plaque, posées sur des tasseaux une à une afin qu’elles refroidissent assez pour être traitées, nous y reviendrons.

 

Là encore, je m’interroge : Un arbre déroulé, ça fait autour de 180 mètres de long.

Eux les coupent direct en 4 tronçons d’un peu plus de 3 mètres de large (mais on m’expliquera que les côtes peuvent changer et aller jusqu’à 2 fois 5 mètres : Qu’est-ce qu’on fait des « chutes » ? C’est broyé pour faire de l’aggloméré…), dès après le « déroulage ».

On a donc 4 plaques qui passent ensuite à travers l’équarisseur, une vaste lame de plus de 14 mètres de long qui cisaille avec des grands « clac-clac-clac » tous les 1,25 m. 140 à 150 fois dans la minute, le tout est coordonné mécaniquement avec le déroulage de l’arbre qui passe entre deux rouleaux d’entrainement.

Le vacarme…

Le tout s’empile sur une série de tables à roulettes qui s’affaisse sous le poids du bois et il faut suspendre sans arrêter la machine, l’écorçage du fût suivant, le temps d’enfiler toutes ces plaques sans les casser ni les tordre dans la gueule du four qui peut n’avaler que 8.640 plaques à la fois, empilé sur 7 mètres de haut (avec les brûleurs et les brasseurs d’air), 15 mètres de large et 20 de long, à raison de 150 niveaux de 3 centimètres de hauteur… pour que l’air chaud circule bien entre les plaques.

Les tables montent et descendent, manœuvrées par deux gusses qui grimpent dessus sur les passerelles escamotables et enfilent les plaques dans le four.

Et Il faut presque une heure pour tout ranger correctement !

Et autant pour les sortir, donc…

Résultat, on a un arbre traité toutes les 4 minutes et difficile de faire plus vite.

Soit 15 à l’heure…

Mais je m’étonne : On doit pouvoir faire mieux (et avec moins de chute) en rajoutant des scies et en ne coupant les planches que tous les 3 mètres.

Enfin, je ne suis pas ingénieur, il doit forcément y avoir une raison technique qui m’échappe.

 

En fait, les planches prennent une bonne journée de refroidissement pour être reprises dans l’atelier d’encollage. Ils pourraient faire plus vite aussi, mais c’est mieux comme ça paraît-il : Encore un calcul d’ingénieur, suis-je sûr.

L’encollage se fait avec une machine qui mélange de la flotte pompée et filtrée de la rivière voisine, avec des poudres qu’il faut préparer au fil du temps et de son étalement. Au rouleau mécanique.

Plaque à plaque et ajustée à la main, à l’horizontale.

Les plaques sont ensuite reprises pour être stockées à la verticale, les unes contre les autres après les avoir sommairement emballées avec du tissu en lin (pour ne pas les abîmer ni les encoller les unes aux autres) et passer 24 heures sous presse serrées à la manivelle.

Selon les commandes, elles sont ou non ainsi « ficelées » avec une ou deux plaques (dessous-dessus) qui sortent de la réserve qui sera réapprovisionnée par le deuxième four de l’après-midi avec la queue de production, à la couleur voulu par le client.

L’encollage semble vouloir durer 24 heures.

Et le four est éteint sur le coup de 17 heures 30, 18 heures…

Y’a de la place pour une troisième équipe de nuit, non ?

Non, pas de place pour stocker la production semi-finie.

Ce qui est vrai : C’est encombré de partout.

Les expéditions sont-elles si régulières qu’elles absorbent la production de la journée ?

Oui, mais pour être « approchée » sur les entrepôts décentralisés : Ce sont eux qui stockent, sauf commande directe par les grandes chaînes de distribution GMS (Casto, Brico, Inter, Carrouf, Lapeyre, ou les fabricants de meubles et autres cuisines, voire les chantiers…)

 

Les opérations de sortie de presse occupent une autre équipe qui vide les presses sur le coup des 9 heures, alors que l’équipe de déroulage a fini son très bruyant turbin et part à la pause.

Entre deux fournées, ils font effectivement la pause, nettoient leur machine, rafistolent les « couteaux », graissent les chaines qui en ont besoin, serrent les boulons et ramassent la sciure qu’ils amoncellent en vrac pour l’aggloméré (mais on ne fait pas d’aggloméré tous les jours) avant de s’occuper de décharger leur four pour remettre ça à la fournée suivante, qui fait le débit de cuisson de l’après-midi vers 13 h 30, et entasser le tout sur les tasseaux libérés par l’équipe d’encollage du matin : Vers un endroit de côté, « aéré » par des grilles et qui fait voler des particules de résidus de bois que ça te vous bouche les narines vite fait à en moucher « ocre » dès la fin de la matinée.

Curieusement, personne ne porte de masque de protection…

Pourtant, pourtant…

Une carence du CSHCT ?

 

Je noterai également dans un coin, que les tasseaux, d’une journée sur l’autre, leur volume peut varier de façon aléatoire.

Normalement, à la fin d’un cycle de production, il apparaîtrait logique qu’il y en ait autant de disponible qu’à l’entrée… du cycle de production.

Bé c’est vrai la plupart du temps et puis parfois pas du tout. Que je m’en suis inquiété quand j’ai vu débarqué le surlendemain un camion de menuisier venu en débarquer un paquet par le sas de départ (*)

(Je mets l’astérisque, parce que je m’interroge alors sur ces livraisons au menuisier du coin, alors qu’on sait découper du bois. Menuisier cité plus haut, qu’on paye cher et parce que les tasseaux, même si ce n’est pas indestructibles, ce n’est quand même pas si fragiles que ça. Et puis avec quelques bouts cassés et un ou deux clous, on peut leur faire faire le même office que d’un seul tenant, non ?

Je découvrirai plus tard, l’après-midi du vendredi, que le « petit personnel » se sert pour les « travaux du week-end » au black, afin d’assurer leur deuxième salaire.

Ou pour en faire des bûchettes à barbecue revendues sur les marchés…

Mais qu’il en va autant avec les sciures : C’est bon pour les caisses à chat des villes voisines, et autres animaux divers, qu’on retrouve sur les marchés des villes… voisines !).

 

À la sortie de l’encollage, les plaques sont sorties en début de matinée par la même équipe qui remplira les presses un peu plus tard. Elles sont remises à plat  et découpées aux entournures sur une table à scies sauteuses, puis les bords polis à la meule rotative manuelle.

Elles passent une à une dans la filmeuse et sont stockées prêtes à la livraison à proximité du quai-départ. Les gars nettoient leurs outils et laissent la place propre avant de partir sur le coup des 18 h 30 eux aussi.

Sauf le vendredi : Tout le monde décampe avant 14 heures, RTT oblige.

Cette équipe-là entre aussi dans la danse sur le coup des 9 heures, sauf que l’après-midi, une partie de la « sortie de four » de la veille est d’abord « polie » à la brosse rotative automatique (comme dans une boutique de lavage d’automobiles, mais sans le shampoing), pour être traitées aux anti-fongicides et être ensuite peinte au pistolet à la peinture laquée (anticorrosion), pour la production du lendemain et les livraisons du surlendemain, avant que d’être mises au séchage pour la nuit.

Là, ils ont des masques et même des combinaisons « encapuchonnantes », de pied en cape : Ça fait plus sérieux, l’atelier peinture étant en fait protégé par deux cloisons verticales maculées de peinture de divers coloris !

Chose que je n’avais pas vue à ma première visite, pour m’être laissé attirer bêtement pas la machine à allumette qui est dans le coin opposé de l’atelier (*).

(Je remets l’astérisque, parce que là encore, grâce au contrôle de gestion et à la comptabilité matière que je fais mettre en place la première semaine, il apparaîtra que de la matière finie « surnuméraire », des kilos de poudre à coller, des dizaines de litres de peinture laquée disparaissent comme par enchantement au fil des étapes et finissent dans des résidences secondaires jusqu’à 200 km alentour.)

 

Enfin, un camion à la marque de la société est manœuvré derrière l’entrée du bâtiment pour enfiler les livraisons à faire dans la journée (un semi-remorque bâché : Curieux ! Et la flotte sur la route ? « C’est filmé, donc étanche aux intempéries ») : De grands plateaux verticaux de plaques de contreplaqué filmées, sur roulette, tel que les gabarits entrent tout juste dans le camion (trois mètres de haut : ça passe tout juste sous les ponts d’autoroute, à 4,2 m).

Le chauffeur part livrer un des quatre « entrepôts avancés » et déconcentrés du pays : Une journée de route aller-et-retour. Le gars espère être revenu pour poser son bahut chez lui ce soir et revenir demain matin prendre le chargement suivant (*).

(Je remets encore l’astérisque, parce qu’un jour on apprendra que lors d’une livraison vers Biarritz, donc avec une étape-hôtel au passage, y’en a un qui s’est fait piqué sa remorque pas encore livrée sur le parking, et que c’était un habitué du fait.

Attention, il faut savoir que pour les chargements lourds-longue distance, le « chef d’avant », il avait pris la précaution de faire accompagner le chauffeur-livreur par un ripeur, donc double salaire pour une seule livraison.

Bé dites donc, celui-là quand il partait tout seul pour une raison ou une autre, une fois sur trois ou quatre, il était bon pour arriver sans son bahut !)

Et il y a comme ça une dizaine de camions sur les routes qui font les livraisons ou du « déstockage » avancé.

Plus une demi-douzaine, fermés, qui font les livraisons aux points de vente des « grands comptes » ou sur les chantiers et rentrent à leur point de départ dans l’après-midi.

En revanche, j’apprendrais plus tard, que les camions des « entrepôts avancés » font deux tours dans la journée. Mais ils sont plus petits.

Bref, on touche la marchandise jusqu’à deux fois avant qu’elle n’arrive sur le lieu de vente client…

 

En bref, je compte dans ma tête : Une journée, complète, avec la nuit, pour « éplucher » et sécher les arbres.

Une autre journée pour façonner les plaques de contreplaqué et une troisième pour livrer.

Ça fait beaucoup de monde pour des pièces de 3 m² (1,2 m x 2,5 m) vendues au consommateur autour de 5 euros le m² pour les plus fines (5 mm, trois plis) et à 17 euros le m² pour les plus épaisses (22 mm, 10 plis).

Ce n’est évidemment pas à ce prix-là que c’est livré au revendeur !

Quand on sait qu’un fût de 14 mètres et d’environ 36 cm de diamètre pèse déjà 1,3 à 1,4 tonnes à l’entrée, qu’on lui fait perdre près de 50 % de sa masse en vapeur au cours du séchage, qu’on y taille donc 2.500 m² de pelures qui vont être empilés de 3 à 10 plis, soit une moyenne de 500 m² vendus, ça donne 168 planches, en moyenne, de contreplaqué par arbre pour une valeur marchande à la vente HT et au client final de l’ordre 1.700 euros…

Le stère de bois, ça vaut autour de 50 euros et qu’il faut deux arbres pour un mètre-cube. L’abattage, pareil, 50 euros pour avoir un fût équarri de ses branchages à peu près droits et débités au « gabarit route »(*).

(Encore un astérisque, parce qu’à un moment donné, quand je suis allé visiter une équipe de nos bûcherons à l’œuvre sur une parcelle des domaines pour notre compte, je me suis rendu compte qu’on perdait de la « matière » : Les grosses branches sont en principe revendues à des menuisiers ou des charpentiers et les plus petites mises en fagots ou servant à faire du charbon de bois.

Mais comme l’ensemble n’est pas systématiquement ramassé, on se fait voler comme au coin… d’un bois bien sûr, alors même que la cour est équipée pour ensacher ces mini-bûches ou les à transformer en charbon de bois…)

 

Le coût du transport, ça dépend de la distance, mais d’après les comptes, on tourne autour de 40 à 60 euros la grume dans la boutique.

J’ai donc sous les yeux une usine qui transforme 34 à 36 arbres/jour en 5.800 plaques/jour, pour 30 K€/jour après avoir acquis sa matière première à la « porte de déchargement » (y compris la colle, la peinture et les films de plastique protecteur) pour 10,6 K€/jour…

À première vue, s’il y a « fastoche » 10 à 15 % à récupérer dans l’approvisionnement, soit parce qu’on paye trop cher le bois, soit à l’abattage (*) (Nouvel astérisque, parce que j’apprendrai plus tard qu’une partie est sous-traitée à des « copains » et l’autre est le fait de notre équipe de bûcherons, ce qui renchérit mes ratios pour être déporté sur d’autres postes comptables et est une nouvelle source de « coulage »), soit à l’occasion des transports (*) (Encore un, parce que cette noria de camions baladeurs me paraît au moins aussi compliqué qu’un trafic d’aéroport international, d’autant que là aussi, deux types de chez nous font la tournée ce qui renchérit mon ratio).

Plus tard, je me rendrai compte qu’on perd aussi au moins 5 % de valorisation des « déchets et rebuts », faute de les retraiter…

Ça fait quand même entre 100 et 150 K€ de recettes perdues bêtement.

Et 10 % des coûts d’achat, ça fait 234 K€ qui plombent les résultats.

Faites les comptes, n’est-ce pas : La moitié des pertes 2010 !

 

À la deuxième approche il faut aussi considérer qu’avec un coefficient multiplicateur de 2,8 entre l’entrée et la sortie de la matière, ça me paraît correct. Mais là où je tique, c’est le coefficient du revendeur sommairement estimé à 2.

Guère plus.

Difficile de le lui faire baisser pour éventuellement booster les volumes et en même temps difficile de ne pas chercher des débouchés différents.

Sans doute vers des matériaux finis plus élaborés, je ne sais pas.

Faut que je mette « JB » sur le coup.

Et pourquoi pas « Noël », mon « commercial-mono-poumon », qui n’attend d’ailleurs que mon coup de fil pour se mettre en route.

Parce qu’il y a lieu de savoir très vite si nos produits sont considérés comme de la merde hors de prix (ce qui explique le coefficient « limite » du revendeur), ou si au contraire, c’est déjà considéré comme un produit de luxe sur lequel il massacre sa marge et lui sert alors de produit d’appel.

 

Bien sûr, je passe et « rapace » dans les bureaux (qui se remplisse de 8 h 30 à 9 h 30 et se vident à partir de 16 h 30, horaire flexible oblige). La compta banque.

Il faut payer les salaires de janvier, en tout cas ceux revenus impayés : C’est une urgence.

Parce ce que les gars, ils ont bossé en décembre, ont eu leur acompte avant Noël, pour financer leurs fêtes de fin d’année, mais pas tout des queues de l’année 2010, quasiment rien du salaire de janvier (y’en a qui avait pris un acompte au 15).

Février, ils ont fait un demi-mois avant de se coller en grève. Et ils n’ont repris le boulot qu’à la mi-Mars.

Je ne sais pas comment ils font…

On est en avril, ils n’ont toujours rien vu venir : Faut débloquer très vite la situation, si on peut.

Un mois de salaire plus les charges sociales, ça fait 313 K€.

Et on va disposer de près de 1.270 K€ avec les remises en banque en cours, alors qu’un mois de frais divers, ça représente 320 K€…

La TVA attendra un peu, parce que le différentiel entre prix d’achat à 5,5 % et prix de vente à 19,6 %, ça fait « chaud » : 97 K€/mois !

Et on pourra dès demain en comptant les jours de valeur.

Reste à faire le tri des urgences parmi les fournisseurs : On va manquer de gaz et EDF relance avec menace de coupure.

Et le contrôleur de gestion (qui s’occupe d’abord des payes et depuis le départ de la compta-chef, des déclarations aussi) de me faire : « Oh, ça ? Ce n’est pas très grave ! Ils peuvent couper ce qu’ils veulent, on a un groupe électrogène de secours. »

Pour les pannes de réseau et les périodes de « délestage »…

« Euh, on a assez de fioul pour faire face ? »

Pas sûr, mais on peut refaire le plein de la cuve.

Et puis il nous faut des sous pour les chèques de banque payable aux ventes par adjudication des domaines, me fait-il remarquer, pour le bois sur pied : Ça va devenir impératif.

Une caution suffit, mais comme elle a été dénoncée, on a loupé plusieurs ventes depuis janvier et cela va se faire sentir sur l’approvisionnement dès le mois de juin, quand la matière première va commencer à manquer.

Je me rappelle alors les « filiales-sœurs » en Slovénie et en Suède. Faut qu’il se renseigne sur les prix franco de port : On ne va pas non plus immobiliser nos tracteurs et nos plateaux pendant des semaines pour avaler en une journée de production leur chargement…

 

Et les payes d’avril ?

On passera, mais il est temps que la compta-client fasse rentrer les paiements.

Je me fais tirer une balance-fournisseur au passage par date d’exigibilité en me demandant bien s’il faut faire la distinction entre ceux d’avant et ceux d’après la date du dépôt de bilan, même si je sais bien que chez les fournisseurs, évidemment, ils imputeront nos paiements sur les factures les plus anciennes, contre toutes les vertus de la loi sur les règlements judiciaires des entreprises.

 

Et une balance-client, bé, c’est l’horreur : Un vrai bottin !

Je rappelle : 2.145 K€ au 31 décembre, soit avec un taux de TVA de 19,6 %, ça fait 98 jours de CA.

Là, avec la pagaille dans l’entrepôt, la facturation en retard sur l’activité fin mars/début avril, le reporting des « boutiques » déconcentrées, on ne sait plus.

Je parierai presque qu’on dépasse les 4 mois, à l’aise.

Mais c’est pire que ça quand je refais retirer une balance-client par ordre alphabétique, pour m’y retrouver dans mes petits.

À l’analyse « à la louche », mais ça m’a pris une bonne partie de l’après-midi pour comprendre, parce qu’il a fallu aussi démarrer l’audit-comptable, faire venir Aude, la loger en ville, lui installer notre bureau, trouver un hôtel pas trop cher pour « Noël » et sa grosse, faire venir « JC » (mon ingénieur méthode, celui qui se balade en avion les mercredis), parce que la môme à « JP », elle n’a finalement pas voulu lâcher son « inséminateur naturel », contacter mon pote RH (je vous raconterai) à la retraite pour venir m’épauler sur les négociations des jours de grèves à venir et la réintégration des licenciés (il n’y en a qu’une dizaine et pour motif économique)…

Bref, je n’ai pas chômé à courir après mille lièvres, me faisant monter des sandwichs et gâteaux à la crème par « Miss pigeonnante » alors que j’avais demandé ce service à « Miss Bonbon » de l’accueil, plus un pack de flotte et du café en thermos.

Bref, j’en reste sur le kul !

 

Il y a environ 200 clients habituels, un peu moins peut-être encore « actifs », des revendeurs, des menuisiers, des entreprises générales du bâtiment, un armateur et quelques autres, qui payent régulièrement autour du 15 sur relevé fin de mois.

Les remontées d’encaissement des « boutiques déconcentrées » qu’il faut que j’aille visiter rapidement (j’y laisserai mon « tas-de-boue-à-roulette » sur la BAU d’une autoroute, je vous raconterai ça une autre fois), ça représente plusieurs milliers d’encaissements/an sur des particuliers ou des « bricoleurs » de second-œuvre, plus ou moins au noir.

C’est du comptant pour la plupart, parfois du « chèque à papillon » à huit jours, de ce que je peux en déduire des relevés comptables.

Mais un bon tiers des comptes débiteurs en comptant les lignes, mettons un quart en comptant les dus, ce sont des factures émises depuis des trimestres, parfois pour des montants ridicules, mais parfois pour des montants nettement plus importants, et parfois depuis plusieurs années…

Vite fait et au « doigt mouillé » (sur la calculette qui en a transpiré pour le coup), pour pas loin de 500 K€ !

 

« C’est qui ces gens-là ? »

Le contrôleur de gestion, il jette un œil sur le relevé, l’air dubitatif : « Je ne sais pas. La plupart était déjà dans les comptes quand je suis arrivé ! »

Et personne n’a relancé quoique ce soit ou même suggéré de provisionner ces comptes ?

« Je ne sais pas, c’était du ressort de la chef-comptable… » Et du « CAC-papounet »…

Extraordinaire !

« Euh minute ! Y’en a quelques-uns qui sont toujours livrés depuis récemment. Faut les relancer ! »

« Ah oui, celui-là. Celui-ci aussi : Ce sont des clients de nos VRP ! »

Quoi, quoi ?

Les brokers multicartes, pas vraiment de la maison mais qui assurent quand même la moitié des ventes, essentiellement mais pas forcément, la preuve, en GMS, qui ne relancent pas leurs clients ?

« Je paye aussi des commissions sur du fric qui n’est jamais rentré ? »

Vous imaginez mon indignation : Je suis bord de l’implosion (*) !

(Encore un astérisque, parce qu’évidemment, je mets le doigt en m’en doutant un peu, sur un autre « coulage » pas possible de facturations sans livraison…)

Et pas de chance, ça tombe sur « Miss pigeonnante » qui m’apporte un catalogue de mobilier et la facture de sa fille pour le débogage de l’ordinateur de l’autre jour, tellement je suis sur les nerfs, là.

Je vous raconte la scène, parce que c’est pliant de rire…

Enfin… Ç’aurait pu prendre une tournure plus embarrassante !

 

Je fulminais déjà sévère à faire sortir les contrats des brokers, que déjà j’imagine mille plans pour leur serrer le kiki à la première occasion. Pensant aussi à charger l’équipe d’auditeurs qui arrive à se mettre en priorité sur ces comptes-clients.

Avec mon esprit tordu, je sais déjà comment la boutique se fait voler depuis des années.

Bref, la porte est ouverte, tout le monde m’entend râler au téléphone depuis un bon moment et depuis tout l’étage, balançant des noms d’oiseaux entre deux onomatopées quand je n’y suis pas, occupé à éplucher les konneries que je découvre au fil des pages…

Et je la vois arriver, toute pigeonnante, mini-jupe raccourcie, décolleté franchement ouvert sur sa poitrine orné d’un collier qui lui descend jusqu’au nombril qu’on peut apercevoir entre les boutons de son chemisier quand elle se déhanche subtilement, sa chevelure bouclée virevoltant au vent relatif créé par son avancée.

Tout sourire la fille.

Je ne sais toujours pas ce qu’elle fait dans les murs, à ce moment-là : En fait, elle est à la compta-client, justement, mais s’occupe de tout et vient pour me faire choisir le mobilier qu’elle veut commander pour « mon » bureau.

Évidemment, comme je fulmine, c’est elle qui se prend mon indignation entre les dents.

Tout ce qu’elle sait avancer, ce sont quelques explications alambiquées de factures contestées par les clients, de refus de livraison sans émission d’avoir, etc.

Très mal à l’aise la fille.

Alors elle fait le tour de mon bureau pour se coller à mon fauteuil et lire à l’endroit mes papiers.

J’ai la tête au niveau de sa poitrine et quand elle se penche avec ses lunettes de presbytes au bout du nez, elle se démerde, en pivotant je ne sais comment, pour que j’ai le nez dans son échancrure magistrale.

Pas gonflée la fille : Je ne suis pas là depuis 24 heures, que déjà elle me fait du gringue !

Le manège dure un moment comme ça, elle frotte sa poitrine sur mon épaule quand elle se redresse ou se penche : Une douée.

Moi, imperturbable, la tête dans les chiffres et libellés, je continue à écouter ses explications (parce que pour certains comptes, il y en a : Des changements de noms, des adresses incomplètes qui fait que le solde apparaît sur une autre ligne, l’ouverture par mégarde d’un autre compte parce qu’il y a une faute de frappe sur une facture, etc.).

Mais sa voix tremble, son parapheur aussi et elle laisse tomber son crayon qui roule sous mon fauteuil.

Je ne sais pas comment elle fait, mais elle se baisse naturellement pour le ramasser, tout en continuant de parler et prend appui sur ma cuisse droite, dont je sens la main « déraper » vers mon entre-jambe au fil de sa descente vers le sol.

Pas de chance, avant qu’elle n’arrive aux « bijoux de famille », je sens déjà mon « Popaul au col roulé » se mettre en position « béquille » et je recule brutalement mon fauteuil d’un coup de talon pour lui laisser la place de manœuvrer (à elle, parce que « Popaul », il est partiellement coincé dans le slip !).

Et d’un mouvement de tête, elle parvient à coincer une mèche de ses longs cheveux, dans un des boutons de ma veste.

« Aïe ! » Qu’elle fait en tentant de se remettre debout.

 

T’as pas l’air kon avec une canon-défraîchie à genoux à tes pieds la tête sur ta cuisse qui hurle dès que tu bouges !

Un peu plus et tu te retrouves comme Pierre Richard dans la scène avec Mireille d’Arc du film « Le grand blond à la chaussure noire » !

« Une paire de ciseaux ! Vite ! Une paire de ciseaux ! » que je crie.

« Ah non ! » fait-elle fermement. « Ma mise en pli ! Je sors à peine de chez le coiffeur ! »

Je retire assez souplement ma veste et c’est elle la kon, qui repart à travers les couloirs avec mon veston au bras attaché aux cheveux, à la recherche de l’aide d’une de ses collègues.

Je ne vous raconte pas les fantasmes dans le regard du personnel féminin qui accoure à elle.

« Oh ! Monsieur le Directeur, n’allez pas imaginer des choses ! Je suis vraiment désolée » fait-elle en revenant après avoir sacrifié sa mèche.

Mais non, mais non, je n’imagine rien : Je veux juste comprendre comment ces comptes-client restent ainsi débiteurs durant tant de temps…

Tu parles : Il faut un certain temps pour que la « béquille » reprenne sa position initiale et tout ce beau monde n’a d’yeux que pour mon haut de pantalon quand je me lève pour remettre ma veste !

 

Je vérifie quand même que mes papiers, cartes bleues et clés sont à poste et découvre un bout de papier avec un numéro de portable vite griffonné au fond d’une des poches.

Des folles !

Bref, une histoire à la kon qui a fait le tour de la boutique avant le soir !

Et dès la première remarque le lendemain matin, j’ai haussé des épaules en laissant tomber que je n’étais pas venu pour ça non plus !

Plus tard, à ceux qui insistaient un peu « graveleusement », notamment le tatoué CGT, je lui ai répondu du tac-au-tac que « je suis beaucoup plus sélectif que ça, moi ! » et qu’il ne le pensait.

Sous-entendu, lui se contente peut-être de n’importe quoi, pas moi !

Parce que des histoires comme ça, il y en a eu toute une ribambelle durant mon séjour, ne me concernant même pas toutes, en plus : Y’en a, c’est sûr, ils ont mauvais goût !

 

Mais du coup, ce jour-là, j’ai signé le « bon à payer » de la facture, sans discuter de son montant et ai laissé le choix du mobilier et des coloris aux filles de l’étage.

Y’en a quand même une qui, perfide, a posé la question subtile le soir même, à savoir si le lit dans l’armoire, c’était à « une place ou deux places ? ».

« Une seule, c’est moins cher ! »

« Pas très pratique, pour… certaines occasions ! »

« Si ! Puisque de toute façon, si on n’y dort pas, pour ces occasions-là, on ne peut que s’empiler ! »

Pan dans les dents !

Et puis j’y ai renoncé l’instant d’après : Bien trop dangereux avec toutes ces folles dans les parages !

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 05:42

Une semaine passe…

 

Pas de nouvelle du CAC et comme je ne sais rien des dirigeants des actionnaires, je me tiens coi. Mais ça urge : Sur mon « tas de boue à roulette », le garagiste m’annonce la doudoune !

Courroie à changer, suspensions, pneus, cardans, signes de faiblesse dans la boîte (y’a du jeu entre les pignons), embrayage à la limite de l’usure totale (dans les montées, ça débraye tout seul quand je donne un coup d’accélérateur), fuites diverses ici et là, électricité à contrôler, contrôle technique à venir assez aléatoire.

Et puis il ne le sait pas, mais vu qu’il consomme de moins en moins, ça m’avait déjà fait le coup sur une avant-précédente, c’est le signe que ça compresse de moins en moins. Un jour, j’en serai bon pour changer le moteur.

Bref, il faut que je me décide et je n’ai pas le premier rond.

Comme d’habitude, n’est-ce pas, à vivre toujours « à la limite ».

 

Puis la semaine d’après, le deal se met en place : Le « dégé-Europe » veut me voir à l’occasion d’un passage à Bruxelles.

Un coup de Thalys et je me retrouve le surlendemain dans un centre d’affaire pas très loin de la gare TGV : C’est extraordinaire le train. Un peu plus d’une heure pour y être, 10 minutes de marche à pied pour m’y retrouver, 2 heures de palabre, 5 minutes pour retrouver un train et je suis à l’heure de l’apéro du déjeuner à la gare du nord !

 

Le bonhomme parle un « vieux françois » de la belle-province, avec un accent pas piqué des vers.

J’ai un peu de mal, mais je parviens quand même à traduire à moi-même.

Un grand gars à la carrure impressionnante, des paluches d’enfer, un sourire assez sympathique, souple du mollet, la soixantaine avancée, recomposition capillaire également avancée sur le sommet du crâne qui lui va comme des bretelles à une vache, le teint basané des meks qui rentrent de vacances aux îles.

Il est accompagné d’une minette, blonde et longiligne, aux doigts effilés, la voie douce, qui pourrait être ma fille mais semble plutôt être celle d’un des administrateurs de leur boutique à eux. Elle aurait pu être mignonne si elle avait eu le kul un peu moins enflé que le haut du corps, mais le truc qui tue chez elle, c’est qu’elle pue du bec que ce n’est pas possible !

Je ne dois pas être mieux avec mes odeurs de « tabac/bière-matinale » mais au moins je ne les sens pas et j’avais pris la précaution de prendre et de mâchouiller sur une bonne longueur du parcours, des pastilles à la menthe qui m’arrachent la tronche, avant d’arriver à notre RDV.

Pas elle.

En plus, cette traînée d’odeur de transpiration au matin, dans son sillage, c’est assez répulsif.

Ou alors se sont ses chaussettes.

Et on dit que ce sont les « Franco-Gaulois » qui sont sales ?

Passons.

 

Naturellement, je lui dis que je n’y connais absolument rien en allumette et contreplaqué : Faut pas dékonner non plus ! Je ne sais pas tout et m’en contre-cogne : Moi, je suis juste là pour apprendre et apporter un savoir-faire plus global en échange.

Ambiance…

Je leur explique la situation, les quelques règles de droit qu’ils ont à savoir pour éviter la liquidation ou de laisser faire le dépeçage qui s’organise déjà : On va manquer de temps s’il ne se dépêche pas de choisir.

Il me demande si la boîte à besoin d’argent immédiatement après m’avoir expliqué qu’elle n’a pas coûté grand-chose à racheter.

En fait, tout dépend des paiements bloqués faute de provision et du montant des encours : Elle peut en avoir besoin, mais on peut aussi jouer quelques temps « au rodéo ».

Pas trop longtemps quand même : Je fais pour moi déjà, alors le pognon d’autrui, je n’aime pas trop…

« Ce dont j’aurai surtout besoin, c’est l’assurance de pouvoir faire-face en cas d’imprévu. De l’argent, il y en a encore un peu ! »

En tout cas assez pour le moment.

Et puis je m’arrange pour lui faire savoir que les autorités publiques seraient prêtes à en remettre, mais je ne sais pas à quelles conditions…

« En revanche, dans la phase de redéploiement, je suis un peu tout nu : Je n’ai pas les données du marché, je ne sais pas où sont les niches à exploiter, ni les techniques nouvelles et encore moins les filières. »

Ils ont tout ça : Par tombereaux et wagons même.

Le bois, c’est leur « truc ».

Ils connaissent tout du bois canadien, puisque ce sont eux qui collectent les cotisations des entreprises et de leurs salariés.

Les filières aussi, canadiennes, mais également mondiales : Il verrait d’ailleurs assez bien que je me mette en relation avec une usine de meubles en Italie, qui se trouve être… une de leur participation active. Ça, c’est pour « l’aval ». Et elle pourrait payer comptant au kul du camion.

Bonne nouvelle.

Et puis leurs bûcherons suédois pourraient livrer en se faisant payer sur le tard, si nécessaire…

Idem en Slovénie.

Deux filiales à eux !

Que si je dois prendre l’intérim de façon un peu durable, je suis invité en Espagne à l’occasion de la semaine sainte pour rencontrer tout ce petit monde à l’occasion d’une réunion du syndicat… mondial !

Enfin, d’une internationale syndicaliste, patronal.

Pourquoi pas, hein ?

 

On passe à la phase de l’organisation du redéploiement : Je lui fais savoir que je ferais faire un audit comptable, un audit d’organisation (méthodes, production et tout ça) et que dans un deuxième temps, il s’agira d’abord d’aveugler les points de coulage avant de prévoir une augmentation du CA.

« Pas question d’augmenter les volumes si ça doit augmenter les pertes ! »

Il aime bien la formule.

Réduction des effectifs ?

Seulement si c’est nécessaire. « Quand on a les compétences sous le toit, pas la peine d’aller les faire s’embaucher par la concurrence ! »

Là encore, il aime bien : Lui, ce qu’il voit, ce sont les cotisations sociales à venir ! C’est d’ailleurs une des raisons de leur présence au capital, quand il a fallu sauver la boutique après les distributions de dividendes qui ont asséché la trésorerie : Prendre pied sur le territoire.

Dans la foulée, il m’annonce qu’il aimerait bien aboutir à faire faire par un expert de sa boutique, un « audit social », « qu’on ait au moins une équipe qui sache comment ça tourne en matière de prévoyance et d’assurance-complémentaire dans votre pays… »

Pourquoi pas, n’est-ce pas, si ça ne coûte rien à la boutique ?

 

Lui aussi m’escagasse à propos de mon niveau d’honoraires qu’il juge trop bas. Je lui dis que ce n’est que la face visible du coût de la mission : Je me fais sapiter (un mot qu’il ne comprend pas) pour les audits comptables, de production, d’organisation et pour les actions commerciales.

Qu’il en retrouve le sourire, dites donc.

Ils n’ont pas l’habitude de la démarche « discount », ce n’est pas dans leurs gènes et c’est une invention « gauloise », lui fais-je remarquer.

« Mais qu’aucun français n’a su développer hors d’Europe, et encore, du sud seulement, de façon durable ! » Ce qui est parfaitement exact : Un jour, je lui raconterai pourquoi et comment en « Gauloisie de la distribution » et du commerce, on peut travailler à 18 % là où le monde entier travaille à 25 % minimum. Le cas du Japon étant le plus caricatural pour assurer une couverture « numérique » de tout le pays…

 

Point clé : Il faut que j’accepte la « minette », Aude, comme stagiaire en formation. Ma bras droite en quelle que sorte. Ma « secrétaire générale » en observation permanente.

« Vous savez, c’est un peu le « trou-du-kul-du-bout-du-monde », ce bled-là. Elle va s’emmerder ! »

Oui, mais c’est un stage obligatoire de leur HEC local…

Tout le monde sait que chez eux, dès que vous avez été accepté dans une ékole préparatoire au point de tenter les concours d’entrée, de toute façon, ils vous prennent là-bas.

Y’a Chambéry et puis la leur, bourse offerte en plus. À condition de s’expatrier pour 4 ans pour les français et de faire un stage sur place.

Inversement, pour les canadiens, il leur faut faire un stage de 12 mois à l’étranger.

Et elle sait faire quoi, la « Minette » ?

Rien.

« Bon, bé elle apprendra ! » Tant pis si elle devient neurasthénique, ce n’est pas ma gamine, après tout.

Mais si elle est dans mes pattes, en revanche je suis farouchement contre le fait d’avoir deux patrons. « D’ailleurs, c’est la première chose que je demande avant de prendre un mandat : Dehors les loosers ! »

Là encore, il aime bien la formule.

Mais je sais que c’est surtout une façon d’éviter que le redressement s’emmêle les pieds dans les chausse-trappes : Avec deux boss, ils finissent au mieux par se neutraliser mutuellement…

Et dans un redressement d’entreprise, c’est une situation infernale qui finit toujours par faire capoter la boutique.

On signe les papiers, les mandats, la convention de stage et on s’échange les numéros des portables.

RDV est pris pour la semaine suivante.

 

Moi, je file à la Capitale tenir au courant notre CAC, qui a réfléchi au détachement de personnels de sa maison à lui pour venir épauler mon comptable à moi pour une mission de dix jours : C’est beaucoup s’ils sont nombreux, mais bon.

Que du coup, un peu contrarié, j’en informe le comptable en question qui n’y voit pas de problème : De toute façon, il lui aurait fallu embaucher et former au moins deux « petites mains » !

Ah bon, si ça arrange tout le monde alors, pourquoi faire la fine bouche ?

Et le lendemain, je file sur place en commençant par le banquier…

Mandat, délibération en règle du CA qui donne pouvoir.

Ah mais oui, c’est au nom de ma boîte… Vous avez le K-bis ? : J’ai.

Une copie des statuts ? De ma boîte ou de la boîte que je prends en charge ?

Les deux (comme si il n’avait pas déjà la seconde) : J’ai.

Le dernier bilan. De ma boîte ou de la boîte que je prends en charge ?

Les deux : J’ai.

La délibération me nommant gérant (et mandataire ad hoc). De ma boîte ou de la boîte que je prends en charge ?

Les deux : J’ai.

Une attestation d’assurance professionnelle : J’ai.

Un quitus fiscal : Je n’ai pas, mais je peux demander.

Une attestation de l’Urssaf comme quoi je suis en règle à titre personnel : J’ai (une vieille, mais y’a le numéro d’employeur, c’est suffisant).

Une photocopie d’une pièce d’identité : J’ai.

La photocopie d’une deuxième pièce d’identité : J’ai aussi, tiens donc, eh, konnard !

Une quittance EDF à mon nom justifiant de mon domicile : J’ai.

À tout hasard, j’avais aussi amené une photocopie de la dernière facture de téléphone, mais il me demande mon avis de taxe professionnelle : J’ai.

Et celle de ma taxe d’habitation : J’ai et je lui fournis aussi ma taxe foncière.

Il me prend pour un débile ou quoi, là ?

J’ai même pris mon carnet militaire, un vieil extrait de naissance (au cas où il ait eu envie de me considérer comme « non-existant ») et mon carnet de vaccination, que j’excipe sous son nez, mais il n’en veut pas.

Bien emmerdé donc, il me délivre les cartons de signature et je veux annuler toutes les procurations antérieures à ma prise de fonction.

« – Ah mais, il va me falloir votre carte d’identité, une copie de votre mandat, les statuts de…

 – Vous avez tout ça déjà, là, dans la chemise que vous venez de refermer !»

Pour finir, je signe le bulletin de rachat de toutes les parts de SICAV et FCP que la boutique a dans ses comptes à lui, que je solde : Valeur à 48 heures.

Puis je sors de là pour aller dans la banque d’en face…

Et y ouvrir un compte nouveau…

Un peu surpris, le directeur de la concurrence.

Mais il est moins compliqué et me fait juste signer une demande de chéquier : Sous quinzaine.

Une sécurité indispensable que d’avoir deux banquiers, même si dans un bled pareil, tout le monde sait tout de tout sur tout le monde, bien évidemment.

 

Ça demande tellement de temps que la nouvelle de l’arrivée de mon « tas-de-boue-à-roulette » en ville a dû faire le tour du pays entre-temps.

Que je suis bon pour faire un détour au Netto du coin et acheter quelques sandwiches et ma dose de glucide quotidienne, pendant que « Cocolito » a eu le temps de revenir de sa centrale syndicale et nucléaire pour m’accueillir avec les deux cerbères de délégués de la boutique pour faire barrage.

Aujourd’hui, ils sont bien seuls.

Là, je me fends la pipe : Je suis venu avec un vieux compteur Geiger un peu détraqué que je ballade habituellement sur les marchés des quatre-saisons à Paris (ou à Calvi quand m’en prend l’idée) : Il a le mérite de crépiter un peu tout le temps.

Il suffit d’y mettre des piles neuves et de fumer un coup de clope dedans, mais il faut le fermer pour qu’il arrête son concert quand on le détourne de la cible : Ça fait plus sérieux.

Je ne dis pas la tête des trois meks quand j’allume le bidule qui se met à « crique-tiquer » avec frénésie en leur présence :

« Vous ne restez pas trop longtemps dans les locaux, hein ! Vous êtes contaminant ! Vous voulez quoi au juste ? ».

« Non à la casse ! Match survivra ! »

Y’a grève ? « Parce que si c’est le cas, je repars ! »

Non mais faudrait pas les bousculer ni leur manquer de respect : Ils représentent les intérêts de tout le personnel.

Je n’en doute pas : « Montez, je vais vous dire comment on va faire ! »

Je suis accueilli avec de vifs sourires du personnel des bureaux (les locaux des « techniques » étant au rez-de-chaussée et celle des « commerciaux » au premier).

« On fait AG en fin de service aujourd’hui. J’appellerai à la formation d’un « Copil » (Comité de pilotage du redressement) après avoir vu les chefs de service que je regroupe dans un « Codir » (Comité de Direction) cet après-midi. ». Du chinois…

« Et ensemble on met en place le plan de redressement contrôlé par le CE » (CE, ils savent : Comité d’Entreprise).

Ils savent si bien, que l’un des deux cerbères me dit qu’il faut aussi que le CHSCT face parti des réunions.

Pour les réunions de sécurité et des conditions de travail, pas de problème.

 

Et les licenciés ?

Ils seront convoqués par un DRH délégué en vue de réexaminer leur situation.

Et le paiement des jours de grève : Le « Copil » sera chargé d’élaborer des solutions juridiquement et financièrement viables.

Ils peuvent ressortir en exprimant toutes leurs satisfactions : Le syndicat a enfin eu gain de cause, le patronat a plié !

Mais oui, les gueux : Vous pouvez raconter n’importe quoi, ça n’attrape même plus les mouches.

Sitôt partis, je fais le tour des locaux, de façon à me présenter, à mettre les têtes sur des prénoms (z’ont pas de nom, mais des sobriquets parfois seulement) à leur poste de travail.

Au second, la direction, la compta et le contrôle de gestion. Y’a des têtes que je ne connais pas, mais ça turbine.

Au premier, une salle de réunion, des casiers, et surtout le « service commercial ». Certains acheteurs ne sont pas là, pour être « aux adjudications » des arbres à abattre.

Le reste, c’est de la gestion des ventes, assez classique.

Au rez-de-chaussée, à côté de l’accueil tenu par une « bombinette » hyper bien maquillée, un vrai bonbon délicat, toute blonde, qui fait standard, courrier et informatique derrière son guichet, je vous le donne en mille : « Niña » qu’elle s’appelle ; je lui fais savoir que je veux viser tout le courrier qui sort et avoir copie de tous les courriers entrant !

Elle me regarde de ses beaux yeux bleus l’air hébétée : « Et c’est pour quoi faire ! »

Pour savoir tout ce qui se passe dans la boutique : Il en sera de même, mais ça c’est naturel, des factures à payer et je demanderai un tableau de bord assez simple de suivi d’activité au contrôleur de gestion : Volume commandé, volume à la fabrication, volume en expédition, volume livré, volume facturé, volume payé…

Plus tard, on attaquera les coûts en passant par les décaissements.

 

Et puis je file dans l’entrepôt : Mes deux syndiqués, ils sont devant la machine à distribuer le café avec « Cocolito », en grande discussion secrète… à distances les uns des autres.

Le temps de faire la tournée des ateliers et de serrer quelques mains, ils seront repartis.

Et moi, je ressens le soulagement des uns et les questionnements dans le regard d’autres.

« On fait réunion des chefs de service dans une demi-heure ! » que je circularise à tous ceux qui veulent en savoir plus parce qu’il y a AG après.

La demi-heure passée, ils sont tous là, une dizaine.

Je leur explique les « Copil » et « Codir » en insistant bien sur le fait que c’est le « Copil » qui va avaliser les transformations à venir, s’il doit y en avoir, mais que je compte sur le « Codir », eux autrement  dit, pour être à la fois « boîte à idées », « censeurs » du « copil » et mémoire de la boutique.

« C’est vous qui allez faire avancer les projets et je tiens absolument que quand j’ai une idée idiote, vous me le disiez franchement ! Ok ? »

Pareil avec les représentants du personnel qui se transforme illico presto en « Copil ».

Ça tombe bien, y’aura eu des types (et des filles) qui auront entendu le même discours deux fois, du coup : Je m’y attendais un peu, il faut dire.

 

Bien sûr, j’annonce que je dirige leur « boutique » pendant quelques mois, que nous aurons des « auditeurs » de toutes espèces qui viendront fouiner dans tous les sens et qu’il ne s’agit pas de censeurs, mais juste des gars qui doivent poser un diagnostic le plus juste possible sur ce qui va et ce qui ne va pas.

« Ça va coûter ? » la ramène l’un d’eux. « Et c’est justement l’argent qui manque ! Y’a nos jours de grèves à payer et la réintégration des licenciés à prévoir… C’est quand même grâce à nous que Match n’a pas été démantelée. »

« C’est provisoire… pour le moment. Ça sera le cas quand on aura présenté un bilan en équilibre avec une trésorerie suffisante ! Et c’est pour ça que je compte sur vous. Sur vous tous et sur chacun d’entre vous : Je ne suis pas venu faire du tourisme ! »

Bref, tout est à mettre sur la table et à discuter, mais « Un, rien ne doit filtrer de nos discussions hors les murs de ce local, absolument rien. Deux, une fois qu’une décision est prise, on s’y tient sans revenir dessus. Quant aux coûts superfétatoires, ils sont nécessaires : À nous de faciliter les missions de ces auditeurs de façon à ce qu’il nous la fasse courte, donc la moins onéreuse possible ! »

On aborde de nouveau le cas des licenciés et des heures de grèves.

Je redonne la même réponse que pour le « Codir ».

 

« Il faudrait peut-être aussi songer à embaucher un patron de production et une chef-comptable », en remplacement des « disparus ».

Ah oui, je n’y avais pas pensé. « Faites fonctionner vos carnets d’adresse : Il y a peut-être quelques-uns qui orbitent autour de la boîte que ça intéresserait ! Et ça nous éviterait les coûts d’un recrutement ! »

De mon côté, je leur suggère de faire faire des devis d’entreprises locales pour refaire le sol de l’atelier… « Et la cour ? »

Pourquoi pas ?

Par ailleurs, je leur annonce que je vais être flanqué d’une secrétaire générale-adjointe : « Vous en prenez soin, s’il vous plaît. C’est une stagiaire HEC-Montréal, mais c’est surtout une jeunette qui est la fille d’une des actionnaires canadiens de la boutique. Faites gaffe, eux, ce sont tous des bûcherons, des vrais de chez les durs ! Alors pas de mot déplacé, pas de geste suspect, par de réflexion graveleuse. Elle ne prend aucune décision, me rapporte à moi pendant mes absences, mais ne la sollicitez pas trop, je ne sais pas ce qu’elle vaut ! »

Je l’installe et je m’installe où ?

« Elle dans mon bureau, mais mon bureau, je ne sais pas. J’aimerai un coin pas trop infâme qui soit au milieu du maximum des services, que je ne sois pas trop inaccessible. Mais ça me fait penser que la « SGA », faudra lui trouver un point de chute en ville qui fasse un peu honneur à votre ville. Si vous aviez des idées. »

Et moi ?

« Un lit dans un placard, ça ira. Je ne reste pas trop longtemps dans la semaine avec vous, même si j’essaierai de passer tous les jours. On verra : C’est selon la charge de travail, mais j’ai d’autres obligations par ailleurs. »

Ils sont sympas : Ils m’auront trouvé un vaste bureau au fond du couloir du second, avec d’un côté la vue sur le parking, la Seine et la route et de l’autre sur les ateliers. Pris sur un local qui servait dans le temps à faire de la photocomposition d’étiquette des boîtes d’allumettes…

Et de faire entrer un lit escamotable dans une armoire : Je ne vous raconte pas.

 

Fin de journée, rebelote dans l’atelier devant tout le personnel encore présent. Et comme je sais que les discours sont redescendus via les délégués du « Copil » et la hiérarchie du « Codir », je commence fort en les remerciant de l’accueil qui m’a été réservé et leur explique que je suis là pour remettre leur boîte sur les rails avant de les quitter.

« Vous avez de la chance, j’ai déjà fait et je sais donc comment on va y arriver ! »

« Non à la casse ! Match survivra ! » pour toute réponse.

« Alors on va se mettre bien d’accord tout de suite : Pour les revendications, vous avez vos délégués syndicaux, du personnel et les membre des comités d’entreprise et d’hygiène et sécurité. À la moindre grève, je considèrerai avoir échoué et donnerais sur le champ ma démission : Faites-le tout de suite qu’on ne perde pas de temps ! »

Grogne et silence dans les rangs.

On peut discuter sans que vous preniez un coup de sang !

« On discutera de tout, mais d’abord il s’agit de se retrousser les manches pour sauver vos emplois et la boutique. Là où vous avez de la chance, c’est que de toute façon, je n’ai rien à perdre ni à gagner que ça marche ou non, mais qu’en revanche, tant que je suis votre patron, on peut élaborer toutes les solutions possibles et imaginables pour que personne ne soit perdant, en commençant par vous tous !

Après, je ne sais pas : Alors profitez de cette occasion unique ! »

Parce que je ne suis pas non plus contre une révision de la politique salariale.

« Je ne suis pas venu vous ôter le pain de la bouche, mais je dénoncerai tous les acquis sociaux pour vous en proposer de meilleurs si besoin. Mais laissez-moi le temps de compter d’abord et de vous faire des propositions intelligentes ensuite à travers le « Copil », Ok ? »

Ok.

 

C’est bon pour ce soir, même s’ils reviennent sur le paiement des jours de grève et le sort des licenciés, avec les réponses que vous connaissez.

Y’en a dans le tas, un peu moins kons que d’autres, qui demandent surtout où on en est avec l’argent en caisse et si les jours de travail seront payés à la fin du mois.

« Je fais les comptes demain matin, je vous ferais savoir. De toute façon, si on a la confiance de nos actionnaires, et il faut en donner des signes tangibles, la reprise du travail depuis mon dernier passage en est un, si on a la confiance des autorités locales, l’argent on le trouvera d’une façon ou d’une autre. »

Mais je sais déjà que dans 48 heures, on est in bonis au moins jusqu’à la fin du mois : Je suis bien plus préoccupé par les échéances du mois suivant et l’apurement des dettes plus longues, notamment, les crédits-baux.

On se sépare, ils rentrent. Je reste un long moment à fouiner dans les bureaux désertés et je vais prendre une chambre sur le premier F1 que je trouve sur la route.

Le « deuxième jour » est tout aussi important que le premier : Il s’agit d’être là avant tout le monde et la reprise du travail : Et puis il faut organiser la venue des « sapiteurs ».

Ça va « urger ».

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 04:14

 

Et quand ça tourne au vinaigre…

 

Y’a du dégât en perspective ! Parce que là, le « propriétaire » légitime de l’entreprise « failliteuse » n’a même plus droit au Chapitre : On décide de tout à sa place. Il est carrément évincé.

Le jugement qui prononce l'ouverture d’une « période d’observation de six mois », renouvelable une fois à la demande de l’administrateur, du débiteur, peut être prolongée à la demande du Procureur de la République.

Pendant cette période le passif antérieur du débiteur est gelé. À tout moment de la « période d’observation », le tribunal, à la demande du débiteur, de l’administrateur, du mandataire judiciaire, d’un contrôleur, du ministère public ou d’office, peut ordonner la « cessation » totale ou partielle de l’activité.

Le tribunal peut donc convertir la « procédure de sauvegarde » en « procédure de redressement judiciaire » et si nécessaire, modifier la durée de la « période d’observation » restant à courir et s'il prononce la liquidation, il met fin à la « période d’observation ».

Sous réserve des dispositions de l’article L. 641-10 du Code de commerce, à la mission de l’administrateur s’arrête.

 

D'une manière générale, « liquider » une dette, c'est en déterminer le montant. Ainsi, les astreintes qui ont été prononcées à titre comminatoire sont ensuite « liquidées » par le juge de l'exécution. L'article 1291 du Code civil fait de la liquidité de la dette et de la créance concernées une des conditions de la compensation.

Le mot « liquidation » est utilisé d'une manière commune pour exprimer la fin d'un processus et lorsqu'un commerçant vend son stock avant fermeture définitive de son magasin, il affiche « soldes avant liquidation totale ». Dans un sens proche, le client d'une banque qui change d'établissement « liquide » son compte.

Dans la pratique financière, l'expression « jour de liquidation » est employée pour désigner la date à laquelle les personnes qui sont intervenues sur le marché à terme doivent, soit obtenir un report de leurs opérations, soit livrer les titres lorsqu'ils ont pris une position de vendeur, soit payer le prix de leurs acquisitions si à l'inverse ils ont acheté à terme.

 

Il est aussi question de « liquidation » chaque fois que des biens ont été mis en commun et que, soit par suite d'un accord conclu entre les personnes propriétaires d'un patrimoine en indivision pour y mettre un terme, soit en raison d'une divergence entre elles, soit encore en raison de l'intérêt qu'ont les créanciers de cette indivision (Art. 815-17 C. Civ) à se faire payer de leurs créances, il est alors procédé soit amiablement, soit judiciairement, à la liquidation de l'indivision.

Le patrimoine resté jusque-là commun est alors, soit partagé en nature, soit vendu pour qu'il soit procédé à la distribution du produit net de la vente.

Le solde net liquide restant après ces opérations est désigné par les comptables sous l'appellation de « boni de liquidation » que les anciens co-indivisaires ou les anciens associés s'il s'agit d'une société, se partagent au prorata de leurs droits respectifs.

 

La dissolution d'une société peut résulter d'une décision collective lorsque les associés s'entendent pour mettre fin à leur entreprise commune. Mais elle peut être judiciaire si, à défaut d'accord de tous les associés, un ou plusieurs d'entre eux saisissent, selon le cas, le Tribunal de grande instance ou le Tribunal de commerce, pour que soit ordonnée la liquidation et le partage de l'actif net.

La « liquidation » peut aussi être ordonnée en justice comme conséquence du prononcé de la nullité d'une société.

La personne désignée par les statuts, par l'assemblée générale extraordinaire qui décide de la dissolution ou par le tribunal qui prononce cette liquidation et qui ordonne le partage, nomme pour procéder à ces opérations, un « liquidateur ».

 

La « liquidation judiciaire » est la conséquence d'une procédure collective, résultant d'une action engagée par un ou plusieurs créanciers d'un commerçant, lorsque son entreprise ne dispose plus d'une trésorerie suffisante pour payer les dettes exigibles.

Le liquidateur judiciaire exerce pendant toute la durée de la liquidation judiciaire les droits et actions du débiteur concernant son patrimoine par suite du dessaisissement de ce dernier de l'administration et de la disposition de ses biens.

Ainsi il est seul à détenir à ce titre le pouvoir de délivrer une attestation destinée à l'assurance chômage à un salarié de l'entreprise en liquidation judiciaire (Cass. Soc., 23 septembre 2009, pourvoi n° 08-41929 – BICC n° 717 du 1er mars 2010).

 

Un administrateur, chargé des opérations de liquidation, est désigné en qualité de liquidateur.

Lorsque l'activité de l'entreprise est poursuivie, ce qui n'est pas un cas général, le liquidateur administre l'entreprise après le prononcé de la liquidation judiciaire, il est chargé de tenir le juge-commissaire des résultats de cette activité.

S'il est procédé à des actes de cession, le liquidateur en fait un rapport qui est déposé au greffe du tribunal.

En cas d'inexécution du plan de cession le liquidateur adresse un rapport au juge-commissaire et au Procureur de la République.

Il passe les actes nécessaires à la réalisation de la vente, il en reçoit le prix et procède à sa distribution aux créanciers.

En application de l'article L. 642-24 du Code de commerce, il peut se faire autoriser par le juge-commissaire, à compromettre ou à transiger.

En cas de vente de gré à gré d'un bien immobilier, le notaire chargé de la vente remet le prix, dès sa perception, au liquidateur.

Soit qu'il agisse d'office, soit qu'il en soit requis par l'acquéreur ou par tout intéressé, il procède à l'ouverture de la procédure d'ordre.

Sur le rapport du liquidateur, le tribunal statue sur la clôture de la procédure. Sa mission est alors terminée. Les jugements par lesquels le tribunal statue sur le recours formé contre les ordonnances rendues par le juge-commissaire sur les demandes en restitution prévues par l'article 85-4 du décret du 27 décembre 1985 sont, à l'instar de ceux se prononçant sur les demandes en revendication, susceptibles d'un appel de droit commun (Cass. Com. – 3 février 2009 – BICC n° 704 du 15 juin 2009).

 

Lorsque le nombre des salariés ou le chiffre d'affaires est supérieur ou égal à des seuils fixés par décret pris en Conseil d'État ou, en cas de nécessité, le tribunal désigne un administrateur judiciaire pour administrer l'entreprise.

Dans ce cas, l'administrateur exerce les prérogatives conférées au liquidateur par les articles L. 641-11-1 et L. 641-12 : Il prépare le plan de cession, passe les actes nécessaires à sa réalisation et, dans les conditions prévues à l'article L. 631-17, il peut procéder aux licenciements.

 

Il a été prévu une procédure de « liquidation judiciaire simplifiée » (articles 95 et 96 de l'ordonnance n° 2008-1345 du 18 décembre 2008). Le régime simplifié est réservé à la liquidation des entreprises qui ne sont propriétaires d'aucun bien immobilier, lorsque le nombre de ses salariés au cours des six mois précédant l'ouverture de la procédure ainsi que son chiffre d'affaires hors taxes sont égaux ou inférieurs à des seuils fixés par décret.

Dans certain cas l'ouverture d'une liquidation simplifiée est obligatoire, dans d'autres cas, l'utilisation de cette ouverture est seulement facultative comme le prévoient les articles L. 641-2 et L. 641-2-1 du Code de commerce.

Le Tribunal décide quels biens du débiteur seront vendus et s'ils seront vendus aux enchères publiques ou de gré à gré.

 

Pire que ça, l’ancien propriétaire « liquidé », dépecé, évincé, failli, peut être poursuivi par une « action en comblement de passif », si notamment, la liquidation de l’actif n’est pas suffisante pour éteindre les dettes, au moins celles qui sont privilégiées.

Sous le régime légal antérieur, « l'action en comblement du passif » était une sanction appliquée par le tribunal de commerce aux dirigeants d'une société dont la gestion avait été jugée fautive et qui étaient condamnés à payer en tout ou en partie les dettes sociales qui n'avaient pu être réglées sur les actifs de l'entreprise dont ils assuraient la direction.

Mais l'application des règles de la responsabilité civile de droit commun ou des règles issus du droit commun des sociétés est écartée au profit de « l'action en paiement des dettes sociales ».

Lorsque le redressement ou la liquidation judiciaire d'une personne morale fait apparaître une insuffisance d'actif, le tribunal peut, en cas de « faute de gestion » uniquement, même unique, ayant contribué à cette insuffisance d'actif, décider que les dettes de la personne morale seront supportées, en tout ou partie, avec ou sans solidarité, par tous les dirigeants de droit ou de fait, rémunérés ou non, ou par certains d'entre eux.

Si le montant de la condamnation prononcée relève de l'appréciation souveraine des juges du fond dès lors qu'il n'excède pas l'insuffisance d'actif, il importe, lorsque plusieurs fautes de gestion ayant contribué à cette insuffisance d'actif sont retenues, que chacune d'entre elles soit légalement justifiée (Cass. Com., 15 décembre 2009, pourvoi n° 08-21906 – BICC n° 723 du 1er juin 2010).

 

En revanche, relativement au délai de prescription de « l'action en comblement du passif », l'absence de solidarité a pour conséquence que l'action en paiement de l'insuffisance d'actif engagée dans le délai légal contre un dirigeant n'interrompt pas la prescription à l'égard des autres dirigeants, qu'ils soient de droit ou de fait.

 

Notez que par « faute de gestion », on entend toute une série de « manquement » aux obligations déclaratives, la présentation de faux bilans, mais tout autant l’emploi de « moyens ruineux », tels que les découverts, l’escompte, pour maintenir l’activité…

 

Pour le reste, avec le peu d’argent qu’on retire de la liquidation des actifs disponibles, on paye dans l’ordre :

– Les frais de justice, d’expertises, de mandat des différents administrateurs judiciaires ou liquidateurs ;

– Les créanciers privilégiés ;

– Le passif « de la masse » né après la déclaration de cessation de paiements, durant la période d’observation ou au moment du « plan de redressement » qui a échoué ;

– Les créanciers chirographaires « au marc le franc », c’est-à-dire au prorata de ce qui reste ce qui signifie qu'ils reçoivent un « dividende » lequel est calculé en faisant le rapport entre le montant de la créance de chacun d'eux et le montant global de la somme restant à distribuer.

La plupart du temps, pas grand-chose.

 

Lorsque plusieurs créanciers doivent se partager le produit de la vente des biens ayant appartenu à leur débiteur commun et que cette somme n'est pas d'un montant suffisant pour les désintéresser tous, il s'ouvre une procédure dite « de distribution » qui a lieu à l'initiative du Greffier en Chef de la juridiction. Les créanciers qui disposent d'un privilège ou d'une sûreté, par exemple, le Trésor pour le paiement des impôts restés impayés ou les employés pour leurs salaires et leurs avantages salariaux ou encore le bailleur pour les loyers et qui sont dits par opposition des « créanciers privilégiés », puisqu’ils sont remboursés avant les autres, et dans l'ordre que fixe la loi.

Quant aux autres, ceux auxquels la loi ne confère pas de privilège, ils sont dits créanciers « chirographaires ».

 

L’ordre des paiements est organisé par la loi pour les « créances dans la masse ».

Si un sort meilleur est réservé aux créanciers postérieurs au jugement d’ouverture, c’est pour les inciter à contribuer au redressement de l’entreprise. Dès lors, les derniers deviennent les premiers dans le paiement des créanciers, sous réserve des créanciers antérieurs hypothécaires ou titulaires de sûretés mobilières et bien entendu des salariés.

Sont également réglés en premier lieu, sans avoir à subir le concours d’aucun autre créancier :

– Le créancier qui peut compenser sa créance avec une dette qu’il a envers l’entreprise en redressement ou liquidation judiciaire ;

– Le créancier qui peut utiliser un droit de rétention ou de revendication (au titre d’une clause de réserve de propriété par exemple) ;

– Le créancier qui bénéficie d’un gage sur véhicule car, en pratique, tant que ce créancier ne sera pas payé, le certificat de non-gage ne pourra pas être obtenu.

 

Vade-mecum des ordres de priorités de règlements en différentes hypothèses :

 

A – Rang dans le cas d’une liquidation judiciaire immédiate :

1 – Super-privilège des salariés (1) ;

2 – Les créanciers bénéficiaires d’un gage sur matériel ; les créanciers hypothécaires (2) ;

3 – Trésor public pour : Les contributions directes et les contributions indirectes (3) ;

4 – Le privilège du bailleur (4) ;

5 – Le nantissement sur fonds de commerce (7) ;

6 – Les organismes sociaux (URSSAF, caisses de retraite…) (3),  Le privilège général des salariés (2) (5) ;

7 – Les créanciers chirographaires.

 

B – Rang dans le cas de la conversion d’un redressement en liquidation :

1 – Super-privilège des salariés (1) ;

2 – Les créanciers bénéficiaires d’un gage sur matériel ; les créanciers hypothécaires (2) ;

3 – Les créances nées pendant la « période d’observation » (6) ;

4 – Trésor public pour : Les contributions directes et les contributions indirectes (3) ;

5 – Le privilège du bailleur (4) ;

6 – Le nantissement sur fonds de commerce (7) ;

7 – Les organismes sociaux (URSSAF, caisses de retraite…) (3),  Le privilège général des salariés (2) (5) ;

8 – Les créanciers chirographaires.

 

C – Rang en cas d’adoption d’un plan de cession :

1 – Super-privilège des salariés (1) ;

2 – Les créanciers bénéficiaires d’un gage sur matériel (7) ; les créanciers hypothécaires (2) (7) ;

3 – Trésor public pour : Les contributions directes et les contributions indirectes (3) ;

4 – Le privilège du bailleur (4) ;

5 – Le nantissement sur fonds de commerce (7) ;

6 – Les organismes sociaux (URSSAF, caisses de retraite…) (3),  Le privilège général des salariés (2) (5) ;

7 – Les créanciers chirographaires.

 

D – Rang en cas d’adoption d’un plan de continuation :

1 – Super-privilège des salariés (1) ;

2 – Les créances nées pendant la période d’observation (6) ;

3 – Tous les autres créanciers suivant les échéances prévues au plan…

 

Pourquoi le nantissement du fonds de commerce passe après les autres privilégiés ?

Mais parce qu’il ne vaut plus rien faute d’activité solvable…

Mais notez que souvent les Urssaf, les banquiers, font inscrire leurs créances impayées sur un nantissement du fonds : L’Urssaf, c’est de droit, les autres, pour ne pas rester au rang des « chirographaires » se le font consentir.

Mais si la « période suspecte » remonte à antérieurement à l’inscription de leur privilège, celui-ci peut être annulé comme il a été dit ci-avant.

Il faut savoir aussi qu’un banquier peut être plus retord encore en conditionnant son soutien, avant ou après les premières difficultés, à une caution personnelle du ou des dirigeants (voire parfois des hypothèques sur la maison ou autres biens immobiliers « apportés en garantie » de ces derniers).

C’est aussi en général pour éviter le nantissement sur le fonds que le dirigeant l’accepte ! Car une caution, ce n’est pas publiée.

Une hypothèque, ça le reste, mais il faut s’adresser au Conservateur du lieu du bien (qu’il faut donc connaître et avoir identifié préalablement auprès des services du cadastre).

Alors qu’un état des nantissements s’obtient très facilement auprès du greffe du tribunal compétent du lieu de la « boutique »…

On y « respire » tout de suite la santé financière d’une « boutique » !

 

Vous avouerez que le « plan de continuation » à la faveur d’à peu près tout le monde, sauf les « gagés », « nantis » ou titulaire d’une sûreté réelle (hypothèque immobilière).

Notez également que le Trésor et les Urssaf sont un point clé en cas de « continuation » : Ils sont gros perdants en cas d’échec et en général sont titulaires de grosses créances, puisque ce sont celles-là qu’on commence à payer avec retard en cas de « difficulté passagères » de trésorerie…

Je ne vous dis pas non plus que c’est pour ces deux administrations l’occasion d’aller faire un « petit contrôle sur place », histoire de gonfler un peu la « doudoune » pour récupérer quelques billes…

Là, avec « Match », le problème ne se pose pas : Le directeur du cabinet du Préfet s’est montré plus que favorable à la poursuite de l’activité, en suggérant fortement même, d’aller piquer du pognon à un fonds européen de la « filière bois » et quelques autres à la région et au département !

Vous noterez aussi qu’un des plus mal placés, ça reste par principe le banquier. Sauf que chez « Match », via le « crédit-bail », c’est lui qui est aussi en position de force : Le matos, les murs lui appartiennent déjà et restent insaisissables au profit « de la masse »…

D’autant mieux qu’on apprendra par la suite que les contrats sont à échéances se baladant entre début 2012 et fin 2014, l’essentiel ayant déjà été payé par la « boutique » !

De vrais gougnafiers !

 

Précisons aussi que le super-privilège des salariés garantit (dans la limite d’un plafond) le paiement des rémunérations dues aux salariés et apprentis (à la date du jugement d’ouverture) pour les 60 derniers jours de travail ou d’apprentissage (les 90 derniers jours pour les VRP statutaires).

 

Bref, tout le monde connait ces règles et les intérêts contradictoires qui en résultent.

La « bagarre » va donc être, si on persiste dans la « procédure collective », à parvenir à une conciliation qui va être entravée par la perspective d’un gain rapide contre la perte de « bonnes affaires » à faire d’ici l’été ;

Si on sort de la « période d’observation » rapidement en « faisant les échéances » du prochain trimestre, il conviendra de toute façon de bâtir un plan de redressement… « durable » avec ce qu’on a sous le pied.

C’est « philosophiquement » plus facile, mais « techniquement » plus incertain, parce que la « boîte » sort du domaine de protection de la loi : Quand les « vautours » sont là, au moindre faux-pas, ils passent à table !

Et après une « première alerte », inutile de dire qu’ils ne perdront pas de temps après leur premier « loupé »…

 

Mais jusque-là, je peux faire les deux au choix, et ce sont les « canadiens » qui vont devoir le faire rapidement, désormais, le choix.

 

Nota :

(1) Toutefois, le créancier hypothécaire sera primé par le privilège général des salariés si celui-ci ne peut pas être intégralement réglé sur le reste du patrimoine de l’entreprise.

(2) Privilège général sur les meubles.

(3) Le privilège du bailleur est un privilège spécial portant sur les meubles (mobiliers, matériels et marchandises) qui garnissent les lieux loués.

(4) Les rémunérations dues aux salariés et apprentis (à la date du jugement d’ouverture) pour les 6 derniers mois et un certain nombre d’indemnités sont garanties par un privilège général sur les biens meubles et à défaut sur les immeubles de l’employeur.

(5) Si elles n’ont pas été payées à leur échéance. Les différentes créances nées pendant la période d’observation et impayées à leur échéance sont elles-mêmes honorées suivant un ordre précis de règlement.

(6) S’agissant de ces créanciers bénéficiant de sûretés, la somme qui leur est attribuée sur le prix de cession est, en fait, fixée par le tribunal dans le plan de cession.

(7) En cas de cession du bien gagé, nanti ou hypothéqué.

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 04:37

   

 

Car ça peut tourner au vinaigre…

 

Et à peu-près à n’importe quel moment.

Ce qui remettra d’emblée la société à redresser entre les mains du TC qui désignera un Juge-Commissaire », dont je serais prêt à parier que c’est celui-là même qui a déjà essayé de m’avoir « à l’estomac » à grands coups de picoles assidus…

 

La fonction de « Juge-commissaire » est attribuée à un Juge du Tribunal de commerce qui intervient dans les procédures collectives. La Loi nº 2005-845 du 26 juillet 2005 a plutôt amplifié sa fonction, par rapport à ses anciennes compétences.

Selon l'article L. 621-9 du Code de commerce, il est chargé de veiller au déroulement rapide de la procédure et à la protection des intérêts en présence.

Les fonctions de juge-commissaire peuvent aussi être exercées par un juge du siège du tribunal de grande instance ou par un juge chargé du service du tribunal d'instance du domicile du débiteur en l’absence d’un TC, ou si le « failliteux » n’a pas d’activité commerciale au sens du Code du même nom.

Lorsque la désignation d'un technicien est nécessaire, seul le juge-commissaire peut y procéder en vue d'une mission qu'il détermine, sans préjudice de la faculté pour le tribunal prévue à l'article L. 621-4 du Code de commerce de désigner un ou plusieurs experts.

Il a compétence pour relever les créanciers qui ont omis de produire ou qui ont produit hors délai, de la forclusion qu'ils ont encourue.

Il connait de la procédure en revendication, enfin dans le cas de poursuite de l’activité de l'entreprise, il a aussi compétence pour autoriser les licenciements pour motifs économiques.

 

Les jugements par lesquels le tribunal statue sur le recours formé contre les ordonnances rendues par le juge-commissaire sur les demandes en restitution prévues par l'article 85-4 du décret du 27 décembre 1985 sont, à l'instar de ceux se prononçant sur les demandes en revendication, susceptibles d'un appel de droit commun. (Cass. Com. – 3 février 2009 – BICC n° 704 du 15 juin 2009).

Un juge commissaire était aussi désigné dans la procédure d'Ordre dans le cadre de l'adjudication d'un bien immobilier. Depuis le 1er janvier 2007 cette fonction appartient au Juge de l'exécution.

En bref, il a globalement tout pouvoir de décision, mais ne les exécute pas lui-même…

 

Dans les faits, il y a deux sorties possibles dans une « boutique » qui n’a pas réussi à « concilier » et n’est plus en « période de sauvegarde » : Soit elle se redresse, soit elle est liquidée.

 

1 – Le « Redressement » est habituellement le nom donné au rétablissement des articles d'un compte financier entaché d'inexactitude ou de fraude. C'est ainsi que l'on parle de « redressement d'écritures » et de « redressement fiscal ».

Le « redressement judiciaire » est quant à lui une procédure collective d’une entreprise qui ne se trouve plus en mesure de faire face à ses dettes exigibles.

Elle s’ouvre dès l’état de « cessation des paiements », nonobstant la « procédure de sauvegarde » ou de « conciliation » citée précédemment et peut remonter à dix mois antérieurs pour valider la nullité de certains actes de gestion visant à briser l’égalité de traitement des créanciers (période où les dirigeants en place organisent parfois l’insolvabilité future de l’entreprise défaillante).

La procédure de redressement judiciaire est applicable à toute personne exerçant une activité commerciale ou artisanale, à tout agriculteur, à toute autre personne physique exerçant une activité professionnelle indépendante, même aux personnes exerçant une activité libérale, comme il a été précisé par ailleurs.

Précisons aussi que le gérant majoritaire d'une SARL, qui agit au nom de la société qu'il représente et non en son nom personnel, n'exerce pas une activité professionnelle indépendante au sens de l'article L. 631-2 du Code de commerce et ne peut être placé personnellement en redressement judiciaire. (Cass. Com. – 12 novembre 2008 – BICC n° 698 du 15 mars 2009).

 

La procédure de redressement judiciaire est destinée à permettre la poursuite de l'activité de l'entreprise, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif.

Elle donne lieu à un plan arrêté par jugement à l'issue d'une « période d'observation » et, le cas échéant, à la constitution de deux comités de créanciers.

Précisons que l'envoi, par le bailleur d'un immeuble affecté à l'activité de l'entreprise à l'administrateur judiciaire, d'une mise en demeure de prendre parti sur la poursuite du bail est sans effet. Le bail n'est pas de plein droit résilié par l'absence de réponse à cette mise en demeure (Cass. Com. 2 mars 2010, pourvoi n° 09-10410).

Dans le cadre d'un plan de redressement par cession d'entreprise, le commissaire à l'exécution du plan a seul qualité pour recouvrer le prix de cession de sorte que la société faisant l'objet de la procédure collective ne peut se substituer à ce mandataire de justice pour prétendre que ce prix n'a pas été réglé et en poursuivre le paiement à son seul profit et non en vue de sa distribution.

Cette société n'est pas davantage recevable en sa demande subsidiaire formée à l'encontre du cessionnaire tendant à obtenir le paiement de cette même somme à titre de dommages-intérêts (Cass. Com. 19 octobre 2010, pourvoi n° 09-67180 – BICC n° 736 du 15 février 2010).

 

L'ouverture de cette procédure doit être demandée par le débiteur au plus tard dans les quarante-cinq jours qui suivent la cessation des paiements s'il n'a pas, dans ce délai, demandé l'ouverture d'une « procédure de conciliation ».

On rappelle que c'est une procédure qui s'ouvre, soit, en cas d'échec de la « procédure de conciliation », soit si la « procédure de conciliation » n'a pas été utilisée, mais elle peut être ouverte d'office ou sur les réquisitions du Ministère public, soit encore sur l'assignation d'un créancier.

Lorsque le tribunal se saisit d'office, pendant la « période d'observation » en vue de convertir le redressement judiciaire en liquidation judiciaire en application de l'article L. 631-15, II, du code de commerce, le Président du tribunal fait convoquer le débiteur à la diligence du greffier, par acte d'huissier de justice.

À la convocation doit être jointe une note par laquelle le président expose les faits de nature à motiver cette saisine d'office. Le tribunal ne peut prendre sa décision sans constater que ladite note ait été jointe au dossier de la procédure. (Cass. Com. du 9 février 2010, pourvoi n° 09-10925 – BICC n° 725 du 1er juillet 2010).

 

Il existe des conditions particulières à la recevabilité de la demande lorsque le débiteur a cessé son activité ou que le débiteur personne physique exerce une profession agricole.

Selon un Avis rendu par la Cour de cassation le 17 septembre 2007 (BICC n° 673 du 15 décembre 2007), « à compter du 1er janvier 2006 une procédure collective de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire peut être ouverte, sur le fondement de la loi du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises, à la demande d'un professionnel ayant cessé son activité et qui n'est pas déjà soumis à une procédure collective, dès lors qu'il se trouve en état de cessation des paiements et que tout ou partie de son passif provient de son activité professionnelle, peu important la date à laquelle il a cessé son activité ».

 

Le tribunal nomme alors un ou plusieurs administrateurs en vue d'assister le débiteur pour tous les actes relatifs à la gestion ou certains d'entre eux. Il peut aussi décider que le débiteur continuera à assurer seul, entièrement ou en partie, l'administration de l'entreprise.

Dans ce dernier cas, le tribunal désigne un ou plusieurs experts aux fins d'assister les administrateurs ou le débiteur dans leur mission de gestion.

Le tribunal peut ordonner la cession totale ou partielle de l'entreprise si le débiteur est dans l'impossibilité d'en assurer lui-même le redressement.

Si le redressement est manifestement irréalisable, le tribunal ouvre alors une « procédure de liquidation judiciaire ».

La décision qui statue sur l'ouverture de la « procédure de liquidation judiciaire » est une mesure d'administration judiciaire non susceptible de recours (Cass. Com., 4 mars 2008 – BICC n° 684 du 15 juin 2008).

C’est le couperet définitif qu’il convient d’éviter lorsque l’on veut faire redémarrer une « boutique ».

Et on n’a que 45 jours pour le préparer correctement et être convaincant, chiffres à l’appui.

 

Dès l'ouverture de la procédure, les tiers sont admis à soumettre à l'administrateur des offres tendant au maintien de l'activité par une cession totale ou partielle de l'entreprise : L’arrivée de vautours !

Les créanciers font connaître le montant de leur créance par le dépôt d'un document appelé « production » auquel ils annexent les pièces qui en justifient à la fois le principe et le montant.

La manifestation de leur qualité de créancier doit se faire dans un certain délai après la date à laquelle a été publié un avis dans les journaux d'annonces légales. Passé ce délai ils doivent demander au juge commissaire d'être relevés de la forclusion pour motif « incontournable » (absence : Il n’a pas pu lire ni le JAL, ni le BODACC).

Dans le but d'accélérer les opérations destinés à arrêter le montant du passif du débiteur, la chambre commerciale de la Cour de cassation a rendu un arrêt le 9 mai 2007, dans lequel elle exprime que « si aucun texte n'oblige le créancier défaillant à déclarer sa créance avant de saisir le juge-commissaire de sa demande de relevé de forclusion, il est néanmoins tenu de la déclarer dans le délai préfix d'un an à compter de la décision d'ouverture de la procédure, même si le juge-commissaire n'a pas statué sur sa demande de relevé de forclusion à l'intérieur de ce délai ». (Cass. com., 9 mai 2007, pourvoi n° 05-21.3577).

Globalement, il s’agit d’être rapide.

 

Car dans un arrêt de la Chambre commerciale (Cass. Com. – 27 février 2007 – BICC n° 663 du 15 juin 2007) la Cour de cassation a jugé que dès lors qu'un débiteur mis en redressement judiciaire ne s'est pas prévalu, dans une instance en cours au jour du jugement d'ouverture concernant une créance à son encontre, de l'absence de mise en cause du représentant des créanciers, seul celui-ci, dont les attributions sont ensuite dévolues au liquidateur ou au commissaire à l'exécution du plan, serait recevable à se prévaloir de l'inopposabilité à la procédure collective de la décision statuant sur cette créance.

 

Notez que les créances nées de l'exécution de ces actes accomplis sont payées par priorité à toutes les autres créances. Si le tribunal estime qu'en raison de leur importance et de leur nature, certains de ces actes faits pendant la « période d'observation » à la demande du débiteur et non à la demande ou avec l'autorisation de l'administrateur chargé de l'assister, dépassent ce que le débiteur pouvait faire seul au titre de la gestion courante, il peut décider que seules et pour quels montants les créances proviennent d'actes de gestion courantes qui seront payées par priorité à toutes les autres créances, tandis que le surplus suivra le sort réservé aux créances chirographaires de la liquidation judiciaire (Cass. Com du 30 mars 2010, pourvoi n° 09-10729 – BICC n° 726 du 15 juillet 2010).

 

Le débiteur soumis à une procédure collective continue sans l'assistance nécessaire de l'administrateur à exercer certains actes de disposition et d'administration dits de gestion courante. En revanche tout paiement effectués par le débiteur sont interdits, à l'exception toutefois, des créances nées antérieurement au jugement d'ouverture, des créances nées après le jugement d'ouverture lorsqu'elles ne sont pas au nombre de celles qui sont mentionnées au I de l'article L. 622-17, à l'exception de celles qui sont liées aux besoins de la vie courante du débiteur et à l'exception des créances alimentaires (Cass. Com., 3 novembre 2010, pourvoi n° 09-69533 – BICC n°737 du 1er mars 2011).

 

La déclaration des créances équivaut à une demande en justice. La personne qui déclare la créance d'un tiers doit, si elle n'est pas avocat, être munie d'un pouvoir spécial donné par écrit. S'agissant d'un groupe d'établissement financier dont chacun d'eux était créancier, une Cour d'appel a estimé que, en l'absence d'un mandat écrit pour chacun des établissements qui entendaient produire, l'existence d'un mandat aux fins de déclaration de créance donné à l'un d'eux se trouvait établie par un « commencement de preuve par écrit ».

La Chambre commerciale de la Cour de cassation réunie en Assemblée plénière a jugé que la recherche d'éléments de preuve d'un mandat tirés des circonstances de la cause ne pouvait suppléer l'absence de production d'un pouvoir spécial et écrit lors de la déclaration des créances ou dans le délai légal de cette déclaration (Cass. Ass. Plénière du 26 janvier 2001, cassation avec renvoi, pourvoi n° 99-15153).

 

Le « plan de redressement » est un programme qui, au cours d'une procédure collective, est présenté en vue, soit d'organiser la continuation de l'entreprise, soit de procéder à sa cession. Si le tribunal rejette le Plan qui lui est présenté, il prononce la liquidation des biens.

Les articles L. 626-1 et suivants introduits par la Loi nº 2005-845 du 26 juillet 2005 disposent que lorsqu'il existe une possibilité sérieuse pour l'entreprise d'être sauvegardée, le tribunal arrête dans ce but un plan de redressement. Le tribunal nomme, l'administrateur ou le mandataire judiciaire en qualité de commissaire chargé de veiller à l'exécution du plan. Le tribunal peut, en cas de nécessité, nommer plusieurs commissaires.

Ce plan met fin à la « période d'observation ».

Il détermine les perspectives de redressement en fonction des possibilités et des modalités d'activités, il définit les modalités de règlement du passif et les garanties éventuelles que le chef d'entreprise doit souscrire pour en assurer l'exécution, il expose et justifie le niveau et les perspectives d'emploi ainsi que les conditions sociales envisagées pour la poursuite d'activité. Il recense, annexe et analyse les offres d'acquisition portant sur une ou plusieurs activités, présentées par des tiers. La durée du plan est fixée par le tribunal.

Elle ne peut excéder dix ans.

Mais en « dix ans de crédit » sur le dos des créanciers « dans la masse », on peut en faire des choses !

 

À l’occasion d’une éventuelle cession d’activité, doivent être pris en compte comme constituant une obligation de garantie du passif, les termes d'une convention par laquelle les cédants ont déclaré et garanti que le bilan, le compte de résultats représentaient loyalement et complètement la situation financière et patrimoniale des sociétés reprises et rendaient compte de la totalité des éléments composant le patrimoine actif et passif des sociétés dont les actions étaient cédées.

Ces dispositions obligent les cédants à garantir la différence entre la situation nette déclarée et la situation nette réelle à la date de la déclaration (Cass. Com., 2 février 2010, pourvoi n° 09-11064, –BICC n° 725 du 1er juillet 2010).

Le jugement qui arrête le plan en rend les dispositions opposables à tous.

À l'exception des personnes morales, les coobligés et les personnes ayant consenti un cautionnement ou une garantie autonome peuvent s'en prévaloir.

Le tribunal fixe les modalités du paiement des « dividendes » arrêtés par le plan. Les dividendes sont payés entre les mains du commissaire à l'exécution du plan, qui procède à leur répartition.

 

Le tribunal qui a arrêté le plan peut, après avis du ministère public, en décider la résolution si le débiteur n'exécute pas ses engagements dans les délais fixés par le plan. Saisi par un créancier, par le commissaire à l'exécution du plan, par le ministère public ou même d'office, le tribunal peut décider la résolution du plan.

Et c’est l’ouverture d’une deuxième « cessation des paiements », mais celle-là se termine systématiquement par une liquidation judiciaire forcée.

 

Lorsque le juge adopte un « plan de redressement », des voies de recours sont ouvertes. En cas de « plan de continuation », le représentant des créanciers peut faire appel mais les créanciers ne le peuvent pas ; s'il s'agit d'un « plan de cession », le représentant des créanciers et les créanciers sont exclus de l'appel mais peuvent former un recours en annulation en cas d'excès de pouvoir.

 

Le jugement qui prononce la résolution du plan met fin aux opérations et emporte déchéance de tout délai de paiement accordé.

Il est alors institué une « procédure de liquidation judiciaire » destinée à mettre fin à l'activité de l'entreprise ou à réaliser le patrimoine du débiteur par une cession totale ou séparée de ses droits et de ses biens. En revanche, la décision qui arrête le « plan de redressement » d'une personne morale ne faisant pas obstacle à l'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaires à l'égard de son dirigeant par application de l'article Loi 624-5 du Code de commerce (Cass. Com., du 7 juin 2005 – BICC n° 626 du 1er octobre 2005).

Le « truc » à éviter pour l’actionnaire canadien…

 

Dans le cas contraire, et si le Plan est adopté et que dès lors le débiteur redevient maître de ses biens et de ses actions, et il a qualité pour introduire une action en résolution d'un contrat, sans qu'on puisse lui opposer l’inaction de l’administrateur pendant la période d’observation. (Cass. Com. du 16 septembre 2008 – BICC n° 694 du 15 janvier 2009).

 

Bon oui, je sais, aujourd’hui, c’était le 66ème anniversaire de la capitulation allemande et la fin officielle des combats sur le sol européen (après la capitulation du front ouest de la veille).

Enfin, chez les russes, c’était déjà le 9 mai, demain…

Ça se fête !

 

Mais la seconde guerre mondiale (la dernière jusqu’à présent, même si on peut en douter vu le nombre de conflits régionaux encore actifs), n’en était pas terminée pour autant…

Il fallait encore réduire le dernier pilier de « l’axe » sur la rive occidentale du pacifique.

La bataille d’Okinawa avait débuté le 25 mars pour ne s’achever que le 21 juin. Et les troupes alliées (américaines et britanniques) étaient encore très loin de Tokyo…

 

Je n’étais pas né, mais je me souviens quand même pour ne pas oublier ce déchaînement de violences inouïes, de l’espèce humaine contre l’espèce humaine, au nom de sa Liberté.

Parfois aussi, je pleure sans raison… quand je pense à tous-ceux-là.

Merci à tous-ceux-là…

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