Faudrait peut-être vous poser la question…
Dans un pays où il y a 20 % d’illettrés et autant de personnes qui ne maîtrisent pas les quatre opérations arithmétiques de base (addition, multiplication, qui n’est jamais qu’une suite d’additions, et leur inverse, soustraction et division), faire une simple règle de trois de tête, c’est mission impossible.
Une racine cubique, naturellement, il n’y a que moi qui sache faire pour être déjà « I-cubique » (même si, avec mon double quintal, je suis rond en permanence).
Notez que quand il s’agit de calculer une régression linéaire, j’ai quand même besoin d’une des machines à « Bill Gates » : Merci à lui !
7 x 8, là comme ça, c’est combien le résultat ?
Soit on sait pour avoir appris ses tables de multiplication, soit on additionne 8 fois 7, ou plus facile seulement 7 fois 8. Normalement, on tombe sur le même résultat, soit 56.
Et pourtant, interrogé de la sorte en direct à la radio, « Besace-no », le petit facteur de « Neuilly-sur-la-Seine », tellement fort quand il s’agit de « tchatcher » sur les plateaux télévisés, Bac + 5 d’histoire, il n’aurait pas osé répondre au motif qu’il « n’était pas très fort dans ce domaine »…
Comment peut-on avoir pu faire les universités sans avoir appris ses tables de multiplication ?
Passons : Si on en est là, c’est qu’il y a une « grosse-kouille » dans notre système éducatif et plein de vide dans la tête des enseignants, manifestement.
Je vous l’avais d’ailleurs déjà suggéré : Quand plus des deux tiers de mes « kon-citoyens » pensent qu’ils auront autant d’argent au bout de 5 ans si celui-ci est placé à 2 %, hors les effets de l’inflation, on peut s’attendre à tout.
(L’équation est pourtant simple : 1.000 [par exemple] x 1,025 [5 pour le nombre d’année] et 1,02 pour 100 % [le capital de départ] + 2 %, [le taux d’intérêt], ce qui donne 1.104,08 [invariablement] > 1.000…)
Mais plus intéressant – après avoir posé la question à votre candidat local – ça reste cette étude portant sur quelques responsables politiques … je vous rassure tout de suite, dans le monde entier.
La question de la « compétence » des décideurs politiques est en effet un débat récurrent, notamment dans les domaines liés à l’économie, et a fortiori en période de crise, alors il y en a qui ont cherché à se rassurer.
L’idée sous-jacente est que des gouvernants incompétents auraient une propension plus forte à prendre de mauvaises décisions. En prenant ces mauvaises décisions, ils auraient engendré la crise, ou en tout cas l’auraient favorisée ou aggravée, et ils seraient maintenant incapables d’y mettre un terme du seul fait de leur incompétence.
Ce n’est pas sûr, mais ça tombe assez bien sous le sens commun…
Une étude américaine a donc essayé de mettre en relation compétences techniques et niveau de responsabilité.
Hélas, elle ne permet pas d’identifier un effet de cause à effet entre compétence et résultats (justement une régression linéaire avec un taux de corrélation insatisfaisant).
Pourtant, il en ressort un certain nombre de conclusions passionnantes.
L’étude en question concerne 1.200 décideurs politiques issus des pays de l’Union Européenne et de l’OCDE, entre 1973 et 2010.
Elle se concentre uniquement sur les postes politiques dont le domaine est directement lié à la gestion de la politique économique d’un pays, et pas aux fonctions périphériques ou régaliennes.
Et uniquement sur les périodes démocratiques des pays étudiés.
Typiquement, l’analyse du Chili ne porte pas sur les années antérieures à 1990 pendant lesquelles Pinochet était à la tête du pays…
Afin de comprendre, prenons le cas des Ministres de « Gauloisie-impécunieuse » des Finances qui se sont succédé depuis 1973.
L’analyse des résultats indique que seulement 10 % d’entre eux détenaient un Doctorat ou équivalent, 15 % une Licence et 20 % un Master.
Les autres, ma foi… ont-ils eu seulement leur certificat de fin d’études… primaires ?
D’autant qu’un « docteur » détient par la force des choses au moins une licence et un master !
L’observation indique que la grande majorité des premiers ministres qui se sont succédés depuis 1973 dans les pays étudiés ne détenaient aucun diplôme universitaire en économie !
Je vous le fiche en mille : Confirmation pour notre « grand-queutard » de « Déesse-khâ », à peine diplômé « avocat », mais qu’on consulte comme un gourou en économie alors qu’il n’a même pas pensé à faire écrire un bouquin sur ce thème par quelques « nègres » et qui fait encore illusion dans nombre d’esprits-faibles.
Notez, il est né « feuj » (pas de sa faute), et ça vaut peut-être tous les diplômes…
Le constat est le même pour les Ministres des Finances, même si la proportion est néanmoins un peu plus élevée.
En revanche, la grande majorité des banquiers centraux détenaient au moins un diplôme universitaire en Économie.
Allez savoir pourquoi…
Mais ce n’est pas tout : Il y a des tendances de fond heureusement « correctrices », quoique…
Dans les conclusions qui suivent, le sens de « compétent » doit être entendu comme « diplômé en économie » :
1 – Les décideurs politiques ont tendance à devenir plus compétents lorsque le pays est touché par une crise financière…
2 – Les pays de la zone euro sont les pays avec le moins de premiers ministres compétents…
3 – Plus les pays sont une démocratie récente, plus les décideurs politiques sont compétents…
4 – Les gouvernements de gauche sont moins compétents hors période de crise mais plus compétents en période de crise !
5 – Les systèmes présidentiels ont des Ministres des Finances plus compétents.
6 – Plus le gouvernement est en poste depuis longtemps, moins les Ministres des Finances sont compétents, mais plus les banquiers centraux le sont.
7 – Plus le niveau général moyen des diplômes tous domaines confondus est élevé parmi les décideurs politiques, plus le niveau de compétence technique en économie est faible…
Curieux, n’est-ce pas !
En tout cas, tout pourrait ne pas être définitivement perdu pour mon pays, celui que j’aime tant…
Mais il faut « relativiser »…
Il est par ailleurs généralement reconnu deux qualités à un décideur politique : Sa probité et sa compétence.
Autant le critère de la probité est difficile à évaluer et revêt un caractère parfois très subjectif, autant celui de la compétence peut être évalué au regard de critères objectifs : Les diplômes dans une spécialité donnée !
Dès lors, même si le critère du diplôme n’est pas forcément pertinent pour évaluer la compétence d’un homme, il permet néanmoins d’appliquer une grille de lecture objective permettant de réaliser des comparaisons.
Car le critère de compétence ne garantit pas l’efficacité des politiques.
En effet, au-delà du caractère pertinent ou non des mesures prises, l’efficacité d’une politique tient au moins autant à la capacité de s’entourer qu’à la compétence intrinsèque du décideur politique.
Ainsi, le fait de maîtriser un domaine donné (ici l’économie) n’implique pas nécessairement la capacité à comprendre et à utiliser à bon escient les rouages de l’administration pour rendre efficaces les politiques menées.
Enfin, un bon technicien peut également être un piètre politicien, qui ne réussit pas à faire accepter ses réformes et les changements dans la société, autrement dit la forme est souvent aussi importante que le fond dans les sociétés démocratiques.
La compétence des décideurs politiques semblerait, toujours d’après cette étude, plutôt correspondre à une logique d’offre et de demande.
– En effet, du côté de la demande, il ne faut pas oublier que dans les sociétés démocratiques, c’est le choix du peuple qui détermine les dirigeants politiques d’un pays.
Autrement dit, même si les postes en question ne sont pas forcément issus du suffrage universel direct, il n’en demeure pas moins que les décideurs politiques en poste sont généralement le reflet du souhait né d’un vote démocratique.
Si ce dernier n’est pas en faveur de personnalités compétentes, il n’y a pas de raison pour que les décideurs politiques reflètent un choix différent de celui du peuple.
Autrement dit, on a bien les dirigeants politiques, reflets du peuple, que l’on mérite et pas mieux !
– Enfin, du côté de l’offre, il faut d’une part que les pays en question aient suffisamment de personnes compétentes, et d’autre part, il faut que les partis politiques traditionnels proposent aux électeurs ces personnels compétents.
Et là, ça n’a rien d’évident, peut-on constater.
Ce sur quoi, finalement, au fil de l’actualité et du filtre de la probité, bé là encore, on peut se poser la question du sort des urnes.
Si, comme beaucoup, on considère que l’on rentre tranquillement et patiemment dans une ère de « totalitarisme-mafieux » qui brouille les cartes et capte toutes les créations de richesse au profit de quelques-uns, jusqu’à désormais exiger plus de transparence (et presque à faire entrer des magnétophones dissimulés dans les chambres à coucher), forcément, on aura de plus en plus de surprises dans les années à venir !
En attendant, questionnez donc de ma part quelques-uns des candidats qui se présentent à vos suffrages, si l’occasion se présente.
Vous direz que c’est pour un « sondage » national initié par « l’Ignoble » !
Ils vont apprécier, j’en suis sûr.
Et vous n’aurez pas loupé une occasion de rigoler.