Avec le recul, il nous faut revenir sur la Syrie.
On sait désormais, pour avoir vu la photo de la première page du rapport de l’ONU sur le sujet dont le contenu sera dévoilé demain, que le 21 août dernier, le régime syrien a gazé sa population, avec un tir de missile sol-sol.
Pas un scoop en soi, puisque nous avons finalement des services d’espionnage bien faits et au courant de tout et même du reste, mais une sacrée raclée à notre vaillant « François III » va-t’en-guerre…
Parce que naturellement, « l’expédition punitive » est désormais rangée au bestiaire des « iconoclasteries-historiques » comme la « Gauloisie-ruinée » sait encore en générer, malgré plus de 70 ans de travail diplomatique acharné à construire un droit international public encore chancelant mais à peu près cohérent, avec notamment et en apothéose, son tout nouveau « droit d’ingérence ».
Droit qu’a su utiliser à bon escient notre « Bling-bling » dans sa tête-à-lui en Lybie, après son échec cuisant en Géorgie, se tirant même une balle dans le pied pour les financements occultes de ses futures campagnes électorales : Au moins, plus personne ne pourra témoigner des précédentes.
Mais pas seulement…
C’est d’abord une humiliation internationale pour le gouvernement de mon pays.
Et pas qu’une fois !
La première, le 31 août, lorsque « Baraque Au-bas-mât », sans véritable préavis et sûrement sans consultation, a décidé que les frappes de missiles Tomahawk prévues pour le lendemain sur des objectifs syriens ponctuels étaient reportées jusqu'à ce que le Congrès des États-Unis décide ou non de leur bien-fondé.
Une position qui non seulement contraignait « François III » à reporter ses propres plans de frappe aérienne, mais l'obligeait à se demander, si en bon « démocrate-électif » et en dépit des libertés que la Constitution offre aux présidents de la Vème République dans ce domaine, il ne devait pas, lui aussi faire approuver sa décision par le Parlement.
Heureusement pour lui, la cacophonie habituelle dans l'opposition, toute à son devoir d’inventaire des années « Bling-bling » et du refinancement opaque de son siège, lui a évité de se poser trop longtemps la question.
Deuxième « claque », le 10 septembre, quand le président des États-Unis, dans un discours solennel censé mobiliser la nation, a, dans le même quart d'heure, annoncé que le massacre commis avec des armes chimiques dans la banlieue de Damas ne pouvait pas rester impuni.
« Car ces armes ne sont pas comme les autres et leur utilisation est à la fois un crime contre l'humanité et une violation des lois de la guerre », comme si la guerre avait d’autres lois que celui du plus fort !
Et puis d’en tirer des conclusions diamétralement opposées et contradictoires dans une magnifique virevolte oratoire : Les intérêts américains n'étant pas directement menacés, il était temps d'explorer l'initiative diplomatique russe pour un démantèlement de l'arsenal chimique de la Syrie.
Sans tenir, au passage, aucunement compte des réserves que notre gouvernement tentait désespérément de faire valoir à l'ONU pour que la menace militaire reste une épée de Damoclès pour les dirigeants syriens en cas d'échec des négociations.
Hypothèse repoussée, parce que la porte s’est fermée depuis les encouragements du régime syrien au processus lui-même, qu’il approuve totalement et va jusqu’à adhérer au traité international bannissant « la fabrication, la détention et l’usage » des armes chimiques.
Mais pas bactériologiques…
Reste que si les uns ferment la porte guerrière pour ouvrir celle de la voie diplomatique, chacun s’imagine bien qu’il y a des fenêtres qui s’ouvrent par ailleurs, devant permettre de « temporiser » et de garder le « parapluie » russe omniprésent … pour garantir l’accès aux ports en eaux profondes de la flotte martiale de Poutine en Méditerranée, le véritable enjeu géopolitique du moment.
On n’allait quand même pas faire la guerre à l’empire russe pour quelques rebelles islamisés à outrance, non mais !
Et puis ultime humiliation de « Fafa-l’empoisonneur » et consorts avec le troisième lâchage en rase campagne par un pays dont le secrétaire d'État John Kerry venait pourtant de rappeler « qu'il était le plus vieil allié des États-Unis » … derrière l’Angleterre qui a eu la sagesse de débattre et de se retirer de ce plan foireux.
Certes, on avait déjà noté que dans aucun de ses discours, ni celui du 31 août, ni celui du 10 septembre, « Haut-bas-mât » n'avait mentionné la « Gauloisie-vengeresse », seul pays pourtant à avoir affirmé qu'il serait militairement aux côtés des États-Unis lorsque ceux-ci décideraient de frapper la Syrie.
Mais ne pas se voir proposer, ne fût-ce qu’un strapontin, aux négociations de Genève de la fin de la semaine dernière, au cours desquelles le secrétaire d'État américain et le ministre des Affaires étrangères russes ont décidé des modalités du recensement, de la mise sous séquestre et de la destruction de l'arsenal chimique de la Syrie, est malheureusement révélateur de l’estime que nous portent des « puissants-qui-comptent » quant à nos initiatives internationales.
Et alors, pire que tout, le dévastateur numéro télévisuel de dimanche dernier où il est affirmé que « la Syrie est la tragédie la plus grave du XXIème siècle. Le 21 août, 1.500 civils, femmes, hommes, enfants, ont été tués par l'utilisation de gaz. Le drame syrien prenait un tour à travers les armes chimiques qui ne pouvait plus être accepté. Une réaction était nécessaire. S'il n'y avait pas eu de réaction internationale, le massacre aurait pu continuer. Je comprends les « Gaulois » qui peuvent se dire : ce n'est pas notre affaire. Si, c'est notre affaire ! »
Il comprend, ou il ne comprend pas, au juste ?
« (…) L'accord conclu ce week-end entre les États-Unis et la Russie est une étape importante, mais n'est pas le point d'arrivée. Les Russes pourront maintenant être partie prenante d'une éventuelle sanction. Il faut prévoir la possibilité de sanctions en cas de non-application de l'accord. »
Ce serait grâce à nos diplomates que les américains et les russes ont plié de concert, voyons donc !
Car notre « Capitaine de pédalo » continue d'estimer que notre pays est à l'origine de la résolution du conflit syrien...
Qui n’est pourtant pas résolu, puisque le massacre continue et persiste avec des moyens … « humains » !
Personnellement, je crois qu’on peut considérer cet épisode comme une caricature de fatuité : Le « coq-glorieux », juché sur son tas d’immondices, il persiste à donner la leçon à la communauté internationale et la « faire ployer » à ses diktats !
Trop drôle.
Alors qu’il s’agit seulement de garder dans cette partie du monde un équilibre précaire entre « gens du même monde », par ONU interposée, et de régler les problèmes sur tapis-vert.
Et les « grands équilibres » du monde, ça reste depuis 1945 la survie d’Israël entouré de pays hostiles à sa présence dans la région.
Et eux-mêmes ont donné des gages, avec leurs colonies, leurs guerres de voisinage, le mur de la honte, le transfert de leur capitale à Jérusalem, leurs tirs incessants, qu’ils n’étaient pas des voisins de tout repos.
Il faut dire aussi à la décharge de ce pays, que lesdits voisins le leur rendent bien avec les conséquences des drames successifs palestiniens…
Et réciproquement et à l’infini !
Or, il n’est pas dit qu’un régime de plus, devenant islamiste, aux sources du Jourdain, soit un gage de survie, bien au contraire.
Et ce n’est sûrement pas les maigrelets muscles de mon pays qui peuvent la garantir tout seul non plus.
Et de se rappeler que la dernière fois que « la flotte » a frappé la région, c’était au Liban contre le Hezbollah armé par les mêmes syriens, dans la plaine de la Bekaa, mais après avoir prévenu tout le monde de dégager, pour éviter des victimes…
Le « capitaine de pédalo », il a finalement pédalé trop vite jusqu’à en semer la 6ème flotte toute entière.
Et s’est fait lâché par tous ses alliés, y compris jusqu’en Europe à vouloir trop en faire, discréditant tous les services après sa réussite au Mali…
Mais ce n’était qu’une bande de bandits de grands-chemin, faut dire…
Comme Icare, allant trop près du soleil, il s’est cramé tout seul.
Et durablement, j’imagine.
Pendant ce temps-là, on meurt toujours en Syrie, avec ou sans gaz sarin.
Hélas.
Et c’est bien ce qui me chagrine après les années d’enfer vécues au Liban ou dans d’autres camps de réfugiés en Jordanie et ailleurs…
Bonne journée quand même !
I3