L’aîné, c’est Bernard !
De quelques minutes. Mais lui, il a vraiment coûté plus chaud que le cadet : Tout le monde ne peut pas être premier prix au concours général des lycées dans la même famille !
Sa fiche : toujours source IFRAP :
« 18 - Bernard Attali : ENA, promotion Turgot (1966-1968). Auditeur puis conseiller référendaire à la Cour des comptes.
Cet ami de François Mitterrand fut parachuté à la présidence d’Air France en 1988 et assurera une gestion désastreuse jusqu’à ce qu’il quitte ses fonctions en 1993. »
Notons quand même qu’auparavant, il a fait ses armes de « super-manager » chez GAN, la compagnie d’assurance qui a coûté si chère à quelques banquiers. Mais c’était après son passage aux commandes.
Ses mérites personnels pour accéder à la « Promotion Titanic » datent d’un peu après : Air France.
« Bernard Attali a mené une politique d’investissements douteuse : il a racheté la compagnie UTA à Jérôme Seydoux en payant les actions UTA plus de 4.000 francs, alors qu’elles étaient cotées en bourse à moins de 2.900 francs. »
Je rajoute, à titre personnel, pour avoir été sollicité par Spineta (encore un cousin) sur un dossier concomitant, qu’UTA ne valait même pas sa capitalisation boursière : La justification de ce prix là tenait aux immenses déficits fiscaux qui allaient être perdus. Aussi, c’est UTA qui a absorbé, avec la bénédiction du SLF de la DGI, Air France, moyennant la création d’actions nouvelles dans le capital d’UTA.
Du coup, devenu majoritaire, le nouvel actionnaire a viré dans la foulée les anciens administrateurs, changé de nom pour s’appeler Air France, mais a gardé son statut de SAPO (Société Anonyme à Participation Ouvrière, un ersatz de SCOP), pour réduire ensuite son capital en annulant les actions de l’ancien actionnaire majoritaire et les rachetant.
Bref, ça eut permis à Air France de capitaliser sur le dos du contribuable, en rajeunissant les déficits fiscaux récupérables, s’exemptant ainsi pour quelques années de payer le moindre IS.
Mais ça n’a pas bien suffit.
« Cette surprime avait-elle pour but d’améliorer les finances de Jérôme Seydoux, proche de François Mitterrand et fragilisé par les pertes générées par ses investissements dans la 5ème chaîne de télévision ?
Air France a ensuite pris une participation dans la compagnie Sabena, participation qu’il a fallu vendre quelques années plus tard.
Enfin, Bernard Attali a trouvé qu’Air France manquait d’avions et de pilotes et a lancé un vaste programme de formation de pilotes. Au cours de la formation de ces jeunes pilotes, la direction s’est aperçue qu’Air France avait trop de pilotes et a suspendu la formation de ces jeunes pour leur attribuer des emplois subalternes du type bagagiste…
Selon l’avis numéro 87 de 1997-1998 de la Commission des affaires économiques du plan du Sénat, la situation financière s’est dégradée à partir de 1989 pour devenir catastrophique en 1992 et 1993 : « le déficit était de 8 milliards de francs en 1993, avant la mise en place du plan de redressement intitulé « projet pour l’entreprise ».
En effet, en 1992 déjà, le déficit atteint 3,2 milliards de francs(500 millions d’euros), etatteindra 8 milliards (1,2 milliard) un an plus tard.
Dans le même temps, British Airways et Lufthansa, les deux grandes concurrentes européennes d’Air France, évoluent dans le même paysage mais la première reste bénéficiaire et la seconde se redresse.
Le 15 septembre 1993, au conseil d’administration, est annoncée une suppression de 4.300 postes d’ici à 1994, dont 1.000 emplois de navigants. C’est la première fois que les pilotes seront touchés.
Ces mesures seront accompagnées d’un coup de pouce financier de l’État proche de 4 milliards de francs (600 millions d’euros).
En 1993, la compagnie aérienne est inscrite par E. Balladur sur la liste des entreprises privatisables. Les difficultés d’Air France ont commencé avec Bernard Attali et se termineront grâce à son départ. En effet, à partir de 1995 la situation va s’améliorer.
Christian Blanc remplacera Bernard Attali au poste de Président d’Air France en 1993.
Bernard Attali devient président du conseil de surveillance puis président du collège des associés-gérants de la banque Arjil.
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- Air France : 8 milliards de francs de déficit (1,2 milliard d’euros)
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- Aide de l’État : 4 milliards de francs (600 millions d’euros)
Décorations : Officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’ordre national du Mérite. »
Il a bien mérité de la Nation, cet homme là !
On peut également rajouter que Bernard a rejoint ensuite la Cour des comptes, puis s’est remis en disponibilité pour aller faire « senior advisor » chez le fonds d’investissement Texas Pacific Group, lié lui-même à des grosses pointures de l’Intelligence économique… autrement dit des espions industriels.
Comme le murmurent certains, un bon patriote… « franco-gaulois » rajoute-je.
Mais il reste garder un fauteuil d’administrateur chez Baccarat : On ne sait jamais, les affaires deviennent si difficiles par les temps qui courent.
Finalement, le sens des bonnes affaires est-il une question génétique ?
Ou tout simplement une question de déformation ?
La question demeure… au moins dans cette fratrie là !