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Les Ex-Archivés

Amis visiteurs !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » !
Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance !
Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite !    
En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle !
Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…
7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 05:05

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Soirée-gala surprise au palais des Doges…

 

Le second soir venu, non sans avoir pu échapper à la séance d’habillage avec le couturier appelé en renfort par le Concierge de l’hôtel, ni fait quelques boutiques au préalable pour en ramener quelques « souvenirs » immondes à l’attention de la famille de Florence, ils sont partis respirer l’air de la ville, charmés par les bruissements entre murs et les clapotis des canaux pour se retrouver dans la grande salle de conseil du palais des Doges, archibondée.

Florence porte une robe de soirée blanche barrée de bandes de tissu noir, simple et apprêtée, avec un large « dos-nu » qui lui descend jusqu’au creux de rein : véritablement resplendissante.

La plupart des personnes invitées sont costumées façon … vénitienne d’un autre âge, beaucoup déambulent avec un masque ou un loup devant ou sur le visage, de ces masques absolument fabuleux de couleurs et de formes diverses, quelques-uns d’un blanc immaculé, pas très pratique quand même pour boire ni manger les petits fours qui circulent, nombreux, sur des plateaux.

Même si quelques-uns, comme eux deux sont à visage découvert.

Ils ont tous l’air de se connaître comme cul et chemise, sauf Florence et Paul vers qui les regards convergent.

Ravie et intimidée, la Florence.

 

Heureusement Paul Allen se précipite du fond de la salle vers Paul de Bréveuil, dès qu’il l’aperçoit.

Lui, il est connu dans l’assistance, faisant moult haltes pour saluer les uns et les autres.

« Vous me présentez ? » fait-il en anglais à l’adresse de Paul en désignant Florence.

« Madame, vous êtes le soleil de cette soirée, tellement votre beauté resplendissante illumine toute cette pièce… » qui est grande, dit-il dans la même langue que Florence maîtrise naturellement pour avoir vécu aux USA pendant plusieurs années !

Le charmeur, va.

Et Florence d’en roucouler quelques remerciements avec hésitations et un de ses fameux « Je n’ai pas voulu dire ça… » quand elle réplique qu’il exagère véritablement effrontément, les joues rosies par le compliment.

Et puis tout de suite après, ils font le point de leurs travaux respectifs.

Paul n’a pas avancé, sauf à reconnaître qu’il s’était planté dans ces simulations.

« On peut satelliser mon prototype, sans problème et même d’un seul tenant, mais on ne peut pas le redescendre facilement, faute de carburant en quantité suffisante. Il faudra un apport de puissance supplémentaire que je ne sais pas comment soulever, hors l’usage de booster au décollage. »

Ce qui est un peu contraire à la philosophie générale du projet.

« Il vous faut des ailes pour les premiers kilomètres de prise d’altitude… »

Celles d’Allen, bien sûr.

« Justement, j’aurai voulu ne faire qu’un seul étage. Or, des boosters au décollage horizontal, ça reste possible, mais il faut que je recalcule les résistances de la structure. »

Plus simple avec un gros-porteur, non ?

« Vous en êtes où avec celui-là, de votre côté ? »

Ils vont inaugurer le premier astroport dans quelques semaines. La piste est terminée.

Restera à monter les hangars et les ateliers.

« Et si vous envisagiez de transformer votre « porteur » en hydravion ? Parce que pour l’heure, de devoir aller jusqu’au fin fond du Nevada, c’est bien, mais l’endroit est unique. Un peu contradictoire avec l’idée de nombreux vols partant de partout, non, juste avec une piste pour A 380 ? »

Il faut qu’il y songe, pourquoi pas : la mer, un lac, ça multiplierait les lieux de lancements sans coût supplémentaire…

Ils voudraient se parler plus longuement, Allen des routes, calculs et station orbitale, De Bréveuil de ses recherches de nouveaux moteurs en céramique usant de plasma et donc de la nécessité de trouver une nouvelle forme d’énergie primaire à stocker…

Mais l’orchestre qui joue de la musique de chambre de Bach à l’entrée de la grande salle s’interrompt.

 

Un « emplumé », son « déguisement » du moment, prend la parole sur l’estrade dressée au fond de la salle. Il parle italien à l’adresse de ses invités et après quelques banalités et plaisanteries emportant quelques rires dans l’assistance où il est question de Noël et des festivités de fin d’année, il finit par présenter son invité d’honneur, le grand-maître philanthrope Harry Harrison junior (numéro 4 de la série), manifestement connu de la plupart ici, en déplacement spécial et longuement applaudi.

L’orchestre joue les premières mesures de l’hymne américain.

Harry Harrison s’exprime d’abord et exclusivement en italien, puis se met à traduire en anglais.

« J’aimerai que vous accueilliez mon ami l’illustrissime Paul Allen, que beaucoup connaissent ici pour être de nos réunions et travaux aux États-Unis et qui reste l’un des cofondateurs de Microsoft.

Il nous fait l’immense plaisir d’être parmi nous ce soir pour vous présenter notre « guest-star » avec qui il partage quelques projets … ou en tout cas quelques ambitions planétaires. J’ai nommé Paul Allen ! »

De nouveau l’hymne américain… le temps pour Allen de fendre la foule des invités et de monter sur l’estrade.

Ovation. Paul Allen avance sous les applaudissements en souriant à tous et rejoint l’estrade entre Harry et l’emplumé local.

Lui s’exprime en anglais et est retraduit en italien par Harry.

Il remercie tout le monde, raconte une blague idiote et se demande qui est donc la « guest-star » à annoncer : « J’en connais plusieurs, ici ! Laquelle préférez-vous, mon cher Harry ? »

C’est là où les jambes de Florence ont failli défaillir.

 

« Vous ne le connaissez pas. Ce qui est normal parce qu’il ne fait partie d’aucune de nos confréries… Et pourtant il est là pour vous ce soir et tâchez de le retenir avant qu’il ne s’enfuit !

C’est l’homme qui a changé le cours de l’histoire du monde l’été dernier pour confirmer qu’il reste en paix, et vous savez sans doute, au moins pour quelques-uns de quoi je parle. J’ai nommé Paul de Bréveuil ! Venez jusqu’ici, Paul ! » fait-il d’un signe de la main à son adresse.

Et l’orchestre entame les premières mesures de la Marseillaise…

Paul qui a senti le piège se refermer en reste étourdi dès l’accueil sur l’estrade d’Allen.

Florence … n’est-ce pas…

Pendant qu’à leur tour ils fendent la foule, Harry continue.

« Dans quelques semaines, sa sainteté Benoît XVI le distinguera de l’Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ dont il deviendra le seul détenteur vivant. C’est dire s’il devient au moins mon égal, sans pour autant avoir été initié à nos rites et fondamentaux.

Ce jeune-homme-là cumule déjà de nombreuses distinctions, jusque dans ma patrie à moi où il est déjà titulaire des deux plus hautes.

Il paraît que dans son pays d’origine, la France, il débute seulement au bas de l’échelle des décorations et honneurs pour quelques services rendus à sa propre patrie.

On parle de lui jusque dans la Cour du Royaume-Uni pour lui décerner le grade de Chevalier du « Royal Victorian Order » au rang « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou encore « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

C’est dire si ses mérites sont déjà nombreux et invariablement reconnus !

Je vous demande de l’applaudir pour ses bravoures et talents ! »

C’était donc ça, ces plans fumeux de ce petit-bonhomme qui ressemble tant à Klaus Kinski !

Le faire connaître à visage découvert à quelques-uns de ses « initiés » locaux.

 

« Quelques mots ? »

« My name is « Charlotte » ! Alias Capitaine de frégate réserviste Paul de Bréveuil. »

Trop drôle : l’orchestre joue alors les premières mesures de la musique des James Bond. De la guitare jusqu’aux trompettes !

Fume mon gars : tant qu’à boire la coupe, ce sera jusqu’à la lie, n’est-ce pas et il prend la posture le bras droit en travers de la poitrine, deux doigts tendus pour former un pistolet imaginaire au bout du bras droit, avec un large sourire et un clin d’œil !

« Agent en disponibilité de mon ministère de tutelle et accessoirement industriel ardéchois, j’étais seulement venu dans votre ville pour remplacer mon voilier percuté et naufragé par « Ahmed-le-diabolique ». Rien de plus… Merci du fond du cœur pour votre accueil si chaleureux, si… surprenant, que je ne mérite sans doute pas et pour le moins inattendu. »

Paul Allen reprend en anglais, retraduit en italien par Harry.

« Mon ami Paul de Bréveuil n’est pas seulement que ce qu’il dit ou veut vous cacher. C’est peut-être avec lui que nous construirons les premiers vaisseaux spatiaux ouverts à tous, en route pour les étoiles !

Il est d’abord, et c’est comme ça que je l’ai connu, le premier homme à avoir fait le tour du monde par les deux pôles, dans l’atmosphère, en 12 heures et sans escale à bord d’un prototype de sa conception, financé sur fonds propres. Un très bel exploit, je vous le garantis ! »

Applaudissements : n’en jetez plus, n’en jetez plus !

Florence en a les yeux écarquillés, la bouche tétanisée en mode « ouverte-bêtement »…

En moins de 48 heures, elle en aura infiniment appris plus sur le père de sa fille qu’en 9 mois de grossesse, et ce n’est pas fini.

Il est loin, à des années-lumière, le temps de leurs travaux et ébats-émotions sous les pins de la plage de Calvi… Que de chemin parcouru depuis lors !

Elle en prend à peine conscience.

 

Plus tard, quand la cérémonie des présentations finit par s’évanouir, Harry Harrison rejoint le petit groupe formé autour des deux Paul.

« Je vous le rend dans quelques minutes… »

Florence reste happée un peu plus loin par quelques beautés-déguisées et envieuses, et suit du regard l’aparté.

« J’aimerai vous inviter à bord de mon yacht, demain, pour déjeuner. Accepteriez-vous ? »

Pourquoi refuser, même s’ils avaient d’autres projets ?

La soirée s’est un peu éternisée et Florence se montre contrariée de devoir recroiser Harry, qu’elle n’apprécie pas.

« C’est sûrement très important, chérie. Il est manifestement venu des États-Unis que pour ça. On ne peut pas faire autrement… » lui confie-t-il sur le chemin du retour.

Quelle soirée !

Et ce n’était pas fini…

 

De retour à l’hôtel, Paul se dit qu’il est urgent de se remémorer le document remis par Junior IV. La fameuse prophétie de Jean de Jérusalem : il sera sûrement question de ça, parce qu’on ne fait pas un aller-et-retour des Amériques uniquement pour organiser une fête à Venise.

Autre chose se cache sous les apparences.

Lecture qui a le don d’agacer Florence, qui aimerait que son « héros-multinational » s’occupe un peu de ses zones érogènes : alors elle s’occupe des siennes, mourant d’envie de lui poser aussi mille questions sitôt son plaisir apaisé.

Le document est étonnant et commence comme suit :

« Prologue : « Je vois et je sais. »

 

Mes yeux découvrent dans le Ciel ce qui sera et je franchi le temps d’un seul pas. Une main me guide vers ce que vous ne voyez ni ne savez. Mille ans auront passé et Jérusalem ne sera plus la ville des Croisés du Christ. Le sable aura enfoui sous ses grains les murailles de nos châteaux, nos armures et nos os.

Il aura étouffé nos voix et nos prières.

Les Chrétiens venus de loin en pèlerins, là où étaient leurs droits et leur Foi, n’oseront s’approcher du Tombeau et des Reliques qu’escortés par des Chevaliers Juifs qui auront ici, comme si le Christ n’avait jamais souffert sur la Croix, leur Royaume et leur Temple.

Les Infidèles seront une foule innombrable qui se répandra partout et leur foi résonnera comme le tambour d’un bout à l’autre de la Terre. Je vois la Terre immense. Des continents qu’Hérodote ne nommait que dans ses rêves se seront ajoutés au-delà des grandes forêts dont parle Tacite, et loin au bout de mers illimitées qui commencent après les Colonnes d’Hercule.

Mille ans auront passé depuis le temps que nous vivons et les fiefs se seront partout rassemblés en de grands royaumes et de vastes empires.

Des guerres aussi nombreuses que les mailles de la cotte que portent les Chevaliers de l’Ordre se seront entrecroisées, défaisant les royaumes et les empires, en tissant d’autres.

 

Et les serfs, les manants, les pauvres sans feu se seront mille fois révoltés, brûlant les récoltes, les châteaux et les villes, jusqu’à ce qu’on les écorche vifs et qu’on force les survivants à rentrer dans leurs tanières.

Ils se seront crus Rois.

Mille ans auront passé et l’homme aura gagné le fond des mers et des cieux et il sera comme une étoile au firmament.

Il aura acquis la puissance du soleil et il se sera pris pour Dieu, bâtissant sur l’immense terre mille tours de Babel. Il aura construit des murs sur les ruines de ceux qu’avaient élevés les Empereurs de Rome et ils sépareront une nouvelle fois des Légions et des Tribus Barbares.

 

Au-delà des grandes forêts sera un Empire.

Quand les murs s’effondreront l’Empire ne sera plus qu’une eau boueuse. Les peuples seront une nouvelle fois mêlés.

Alors commencera l’An Mille qui vient après l’An Mille. Je vois et je sais ce qu’il sera.

Je suis le scribe.

Lorsque commencera l’An Mille qui vient après l’An Mille l’homme sera devant la bouche d’ombre d’un labyrinthe obscur. Et je vois au fond de cette nuit dans laquelle il va s’enfoncer les yeux rouges du Minotaure.

Prends garde à sa fureur cruelle, toi qui vivras l’An Mille qui vient après l’An Mille. »

Puis suivent les 40 strophes de descriptions terrifiantes d’actualité…

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 05:02

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Eurydice

 

Le lendemain, une vedette-taxi les emmène sur le continent, à la rencontre de la Goélette repérée par Paul.

Qui espère franchement qu’elle n’a pas pris une seule goutte d’eau depuis qu’il l’a fait remettre à l’eau.

 

 « Je me nomme Eurydice. Je porte le nom de plusieurs navires qui ont sombré et qui évoque un mythe antique.

Dans l'histoire du Royaume de Macédoine, c'est le nom de plusieurs princesses. Eurydice, épouse d'Amyntas III et mère d’Alexandre II de Macédoine, de Perdiccas III de Macédoine et de Philippe II de Macédoine ;

Eurydice, fille d'Amyntas IV et de Cynané et épouse de Philippe III de Macédoine ;

Eurydice, fille d'Antipater et épouse de Ptolémée Ier ;

Eurydice, fille de Lysimaque et épouse d'Antipater de Macédoine ;

Eurydice, épouse de Démétrios Ier Poliorcète.

 

Les hommes ont donné mon nom à un astéroïde.

Le réseau Eurydice existe en ce qui concerne l'information sur l'éducation en Europe, partie intégrante du programme communautaire Socrates.

Eurydice c’est encore un opéra italien de Jacopo Peri (1600) qui est considéré comme le premier opéra véritable.

La Nouvelle Eurydice est un roman de Marguerite Yourcenar (1931).

Eurydice est une pièce de théâtre de Jean Anouilh (1941).

Eurydice c’est le nom d'un genre de crustacés isopodes décrit par Leach en 1815.

 

Mais tous se réfèrent à la mythologie grecque, où Eurydice est une dryade (nymphe des arbres). Elle est l'épouse d'Orphée, grand poète et musicien.

On raconte d’elle que, poursuivie par les assiduités d’Aristée, elle est mordue dans sa fuite par un serpent et meurt.

Orphée, son époux, c’est le fils d'Oeagre, et de Calliope. Et Oeagre était fils d'Arès. Il suivit Dionysos aux Indes et fut instruit des Mystères de Dionysos qu'il enseigna à son fils.

Orphée, l’aimé d’Eurydice, fut le poète et le citharède le plus célèbre qui n'ait jamais vécu dans l'Antiquité. Il fonda même de l'orphisme.

Dès son enfance il montra de grandes dispositions pour la poésie et la musique tel qu'Apollon lui fit don d'une lyre à sept cordes qu'avait conçue Hermès dans son jeune âge. Les Muses lui apprirent à en jouer et en leur honneur il rajouta deux cordes à sa lyre.

Il passe depuis pour être l'inventeur de la cithare.

Par sa musique, non seulement il attendrissait les bêtes féroces mais il charmait aussi les arbres et les rochers au point qu'ils se déplaçaient pour le suivre et l'écouter.

Il forma à son tour tous les grands musiciens de la mythologie : Musée que certains considèrent comme son fils, Eumolpe (ou Eumolpos), Linos qui passe pour son frère.

Jason, sur le conseil de Chiron, demanda à Orphée de se joindre aux Argonautes.

Il s'embarqua sur l'Argo pour la Colchide et sa musique et ses chants les aidèrent à vaincre de nombreuses difficultés qui se présentèrent au cours de leur expédition : le navire Argo descendit de lui-même à la mer ; Orphée immobilisa les terribles rochers mouvants, les Symplégades, qui menaçaient de briser le navire ; il encouragea les rameurs durant les longues journées de navigation et leur fournit la bonne cadence ; il charma le terrible serpent gardien de la Toison d'or.

Il vainquit les sirènes et leurs sortilèges par la puissance et la beauté de son chant mais contrairement à leur légende, les Sirènes ne se tuèrent pas après avoir laissé l'Argo s'enfuir.

 

À son retour, il épousa la très belle dryade, Eurydice dont je porte le nom et il s'installa en Thrace pour régner sur le peuple des sauvages Cicones.

Le couple vécut très heureux et selon Diodore de Sicile, il eut un enfant appelé Musée qui devint le premier prêtre de Déméter à Éleusis.

Mais ce bonheur idyllique et cet amour parfait allait être troublé par ce drame atroce.

Un jour, près de Tempé, dans la vallée du fleuve Pénée, Eurydice refusa les avances d’un dieu champêtre nommé Aristée qui se mit à la pourchasser. Ou bien dansait-elle simplement avec des Nymphes, toujours est-il qu'elle posa malencontreusement son pied nu sur un serpent venimeux caché dans l'herbe drue qui la mordit à la cheville.

Terrassée par le poisson foudroyant Eurydice s'écroula sur l'herbe tendre. En vain Orphée employa le suc bien-faisant des plantes pour détruire l'effet du poison mais rien n'y fit et Eurydice mourut.

Quand Orphée vit le corps inanimé d'Eurydice, blanche comme un lys, il comprit que la Mort avait fait son œuvre et il laissa échapper son chagrin en de longs sanglots.

Alors Orphée, inconsolable, vit que tout était perdu et il prit la décision d'aller chercher Eurydice dans le royaume d'Hadès. Il se rendit à Ténare en Laconie où se situe l'entrée des Enfers et descendit courageusement au Tartare dans l'espoir de ramener son épouse.

À son arrivée, non seulement il charma le passeur Charon, le chien Cerbère et les trois Juges des Morts par sa musique, mais il interrompit momentanément les supplices des Camnés : il adoucit à tel point l'insensible Hadès et son épouse Perséphone qu'il obtint la permission de ramener Eurydice dans le monde des vivants.

 

Hadès n'y mit qu'une seule condition : Orphée ne devait pas se retourner jusqu'à ce qu'Eurydice soit revenue sous la lumière du soleil.

Eurydice suivit Orphée dans le sombre passage, guidée par la musique de sa lyre, mais lorsqu'il revit poindre à nouveau la lumière du jour, Eurydice, ne comprenant pas pourquoi Orphée ne lui adresse pas un seul regard, le supplie de la regarder. Il cède.

Eurydice lui fait alors un signe d'adieu avant de disparaître pour toujours et c’est ainsi qu’il la perdit à nouveau.

Le pauvre garçon en fut désespéré. Il tenta une fois encore de convaincre Hadès de lui rendre son aimée. Mais il n'eut pas de seconde chance ; le dieu resta insensible à ses supplications. Le poète se retira alors dans un lieu isolé où il chanta sa peine. Et nulle jeune fille ne put jamais le consoler. 

 

D’autres navires avant moi ont porté mon nom. »

Notamment le HMS Eurydice, frégate de 26 canons. Refondu en 1876 au chantier J White's shipyard à Cowes.

C’était une frégate voilier rapide complétement-gréée, qui avait été construit en 1843 et reconvertie plus tard en un vaisseau d'entraînement à la voile.

Le 24 mars 1878 il revenait d'une croisière d'entraînement dans les Antilles avec 300 jeunes marins à son bord et 35 passagers.

À environ 13 h 30, il a été aperçu par les Garde-côte de Bonchurch vers le Spithead sous voile simple...

Vingt minutes plus tard une lourde rafale accompagnée par une tempête de neige aveuglante est venue et a attrapé complétement à l'improviste le vaisseau. En moins de dix minutes la rafale avait passé, le vent s'était apaisé, mais tout ce qui pourrait être vu de l'Eurydice était les mâts et les haubans supérieurs au-dessus de l'eau à peu près à 2 ½ miles de l'île.

Apparemment la rafale féroce avait tourné la route du vaisseau à l'est, le faisant chavirer par tribord, avec pour résultat une inondation.

Un petit schooner, Emma, qui avait réussi à survivre à la même rafale, a recueilli les quatre seuls survivants mais malheureusement deux marins sont morts plus tard.

Le chiffre des morts final était 364 officiers et hommes, dont la plupart ont été enterrés dans le cimetière à l'Hôpital Haslar à Portsmouth.

Vers la fin du mars des plans de sauver le vaisseau ont été lancés et sa carcasse a été finalement amenée dans le port de Portsmouth.

La cour martiale a rendu un verdict sur l'accident en août de 1878 et a constaté que le vaisseau avait sombré ... par la pression du vent sur ses voiles pendant une tempête de neige soudaine et exceptionnellement dense, qui l'a dépassée et aucun blâme n'a été fait au capitaine, ni aux officiers ni aux hommes de l'Eurydice…

 

Eurydice c’est aussi un sous-marin français (800 tonnes), dit « à hautes performances ».

Il a coulé au large de Saint-Tropez le 4 mars 1970.

Son numéro de coque était S644, numéro de projet Q245, faisant partie de la classe de sous-marins français Daphné, dont 11 sous-marins construits pendant les années 1950 et années 1960 pour la Marine nationale.

Mis sur cale en juillet 1958, il est baptisé le 19 juin 1960 et mis à flot le 19 juin 1962. Entré en service actif le 26 septembre 1964, il est affecté à la première escadrille des sous-marins.

Le 4 mars 1970, l’Eurydice coule corps et biens au large du cap Camarat en faisant 57 morts. La détonation sera ressentie jusqu'au port de Toulon. Il n'y a pas eu de détonation propre, mais l'implosion de la coque vers 600 mètres, profondeur théorique d’immersion de sa destruction. Le sismographe de Nice a enregistré l'implosion, comme pour la Minerve en 1968.

L'épave de l'Eurydice fut repérée et photographiée grâce au Mizar, un engin spécialisé de la marine américaine. La cause exacte du naufrage n'est pas clairement établie, l'hypothèse la plus probable est une collision avec un cargo tunisien le Tabarka sur lequel des traces de rayures récentes furent repérées sur la coque.

Déplacement : 869 t en surface, 1.043 t en plongée ; Dimensions (m) : 57,75 × 6,74 × 5,25 ; Vitesse : 16 nœuds en plongée.

Équipage : 6 officiers, 44 hommes d'équipage. Armement : 12 tubes lance-torpilles.

Propulsion : 2 groupes électrogènes, 2 moteurs électriques de propulsion, 2 hélices

Immersion : 300 m ; autonomie : 30 jours.

Une belle machine de guerre.

 

« Moi, je suis une goélette qui a vu le jour sur les chantiers de Southampton en 1968 et qui n’a pas connu de fortune de mer, ni même le destin tragique de l’antique épouse d’Orphée.

Juste quelques rafales soutenues sur de nombreuses mers du globe parfois bien formées, et des gens heureux d’y vivre de belles heures à mon bord, propriétaires ou locataires successifs.

23 mètres à la flottaison, 35 mètres hors-tout du bout du mât de beauprés à la hampe des couleurs sur le tableau arrière, 8,33 m de maître-bau, de 1,75 m à 1,25 m de franc-bord de la proue à la poupe ; pour 4,72 m de tirant d’eau sous la quille, mes lignes sont douces et fines.

J’offrais 2,05 m de hauteur sous barrot dans le carré, près de 480 m² de voilure pour un tirant d’air de 37 mètres en haut de flèche du grand-mât qui propulse mes 47 tonnes de déplacement, pour un volume fermé de 42 tonneaux de jauge brute.

Je disposais d’un immense carré de 8 m sur 5, sous lequel étaient installés mes équipements mécaniques, les réservoirs et cambuse, mon moteur diesel de 250 chevaux étant placé sous la descente en demi-rond depuis le pont, au pied de mon grand-mât.

Deux vastes cabines, équipées d’une salle de douche, étaient situées entre le carré et la soute à voile à l’avant délimitée par mon pied de mât de misaine, trois l’étaient derrière, après la descente principale (sous laquelle se situait mon moteur diesel), elles-mêmes équipées d’une salle d’eau d’un côté et de la salle des cartes avec un barre à roue de secours sur tribord, la cuisine étant située en face, sur bâbord.

Chaque compartiment débouchait sur le pont par des échelles de coupée.

J’étais habillée de boiseries vernies du meilleur effet.

Aujourd’hui, je suis toute nue, sans mes boiseries habillant mes membrures, sans mes mâts, sans même mes voiles.

Si on entre dans ma coque vide, on ne peut y voir que mon bordage, mes couples, mes ouvertures sur le pont, les tire-fond de ma quille, l’écubier et mon étambot : je suis véritablement toute dénudée !

 

Lui, je l’ai déjà vu passer. Une bonne tête d’honnête citoyen. Qui est passé me caresser la coque : il a la peau douce et saurait me charmer.

C’est grâce à lui que j’ai quitté ma cale sèche et retrouvé mon élément : la mer, les flots de la lagune pour l’heure !

Sous la lumière des étoiles et du soleil.

Le seul endroit où je me sens bien, alors que j’étais coincée dans un hangar, sous une bâche, perchée sur un « échafaudage ». Je mourais d’ennui.

C’est dire si je l’aime déjà…

 

J’ai été prévenue : je dois serrer les bordés de ma coque pour ne pas faire eau. Je ne suis pas sûre d’y parvenir. Mes planches de bois jointes ont peut-être séchées ici ou là. Le joint du presse-étoupe est peut-être disjoint.

Mais l’eau a pu gonfler les listons par où mes vernis s’étaient écaillés.

Je ne sais pas si je suis prête, mais j’ai hâte de le voir revenir tant je lui dois déjà beaucoup.

 

Et quand je l’ai vue, elle, j’ai su : ce sont eux que je veux comme armateur.

Eux, je vais les emmener loin à vivre doucement.

Elle, elle a une façon de me regarder qui me fait vibrer l’âme. Avec elle, je sais que je vais retrouver mes atours intérieurs et ma splendeur passée. Avec lui, je sais qu’il va mener dans les rafales affronter la mer, mon élément, glisser dessus et dedans en douceur et souplesse.

Je les tiendrai au chaud et au sec, je les choierai avec délice.

Entre tous ceux que j’ai pu voir passer, ceux-là, je les veux ! Je les prends ! »

 

Ce n’est pas le coup de foudre immédiat, mais déjà Florence explore émerveillée le grand volume offert par cette belle coque aux lignes fines. Les mâts sont démontés, mais on y voit parfaitement les emplacements sur le pont et la quille.

Et tout le reste est nu et superbement magnifique.

Il y a bien du travail en perspective pour rendre cette coque-là habitable et agréable, mais elle se voit déjà arpenter le pont vernissé, lézarder au soleil, faire la fête avec des amis de passage sous les cocotiers ou la lune, dans un carré qu’elle veut déjà grand, chaleureux et ouvert sur l’horizon.

Alors, dès la première demi-heure, elle sort sont télémètre-laser de poche et un de ses carnets à dessins pour prendre les mesures, faire des croquis alors que Paul va de long en large sur le pont s’imaginant l’emplacement des équipements de l’accastillage, winches, écoutes, renvoi de drisses, de hale-bas, de hale-haut, de haubans…

Non sans avoir examiné avec minutie les traces d’humidité intérieures : l’odeur y est saine, c’est plutôt bon signe. Cette coque a passé le test de la mise en eau avec succès !

C’est dire si Eurydice est fière d’elle-même en fin de matinée.

Reste à négocier le prix et réfléchir à un chantier capable de refaire les aménagements.

La facture risque d’être sévère, même si les chantiers vénitiens restent de bonne réputation.

Un remorquage ne semble en définitive pas indispensable : Eurydice sera remise au sec pendant que Florence, architecte de formation, s’attachera à faire des plans avec l’aide de Paul qui voudrait se faciliter le travail de la manœuvre à bord avec des treuils électriques, sans pour autant mettre à mal, par les efforts imposés, la structure générale. Quelques simples calculs.

De quoi occuper les six prochains mois de loisir (en fait bien plus) et de justifier de plusieurs dizaines d’allers-et-retours depuis Paris.

Et si ce n’est par le train, il lui faudra envisager de louer un hydravion, parce que les voyages en avion de ligne, ça va finir par devenir insupportable…

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 05:01

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Harry Harrison

 

Et quand Florence et Paul, après s’être installés dans leur superbe chambre où la hauteur sous plafond décoré reste impressionnante, vont pour aller Place Saint-Marc respirer l’air de la ville et ses pigeons, Harry Harrison junior, arrivé exprès à peine 15 minutes auparavant directement par un vol privé avec escale à Londres, mains dans les poches de son blazer orné d’un gros écusson doré, leur barre poliment le passage dans le hall de l’hôtel à la façon des mâles dominants.

Il attendait dans les salons…

« Magnifique » s’exclame-t-il l’adresse de Florence lui tendant une main pour la lui serrer mollement : « Julia Roberts, si je m’abuse ? »

Il y a un peu de ça, en mieux, et ça reste flatteur aux yeux de Florence qui ne sait quoi répondre.

« Euh … non ! Florence De Bréveuil… Enfin non ! Pas tout-à-fait ! Enfin, c’est que… ce n’est pas ce que je voulais dire… »

La miss et ses embarras légendaires, tout un poème !

« Monsieur ? » intervient Paul.

Ils se présentent alors mutuellement.

« J’ai à vous entretenir. Souhaitez-vous que nous marchions ou préfériez-vous vous installer dans les salons afin que je puisse vous offrir une coupe ? »

Florence est prise entre deux priorités : passez quelques minutes avec cet inconnu qui la confond avec une star hollywoodienne, à siroter un champagne de luxe, ou aller voir les lueurs du soleil couchant sur le Grand-Canal au bras de Paul et se désaltérer ensuite sur la place Saint-Marc ?

C’est la seconde option qui s’impose.

Le trio marche dans l’air paresseux en direction du Caffé Florian, installé sous les colonnades de la place rebâtie dans ce style sur ordre de Napoléon.

Ils sont discrètement suivi par deux G-men qui suivent « junior » comme son ombre et à courte distance.

 

Le Caffè Florian, c’est le plus ancien, le plus célèbre et le plus luxueux café de la place Saint-Marc de Venise, fondé en 1720 par Floriano Francesconi.

Il est situé à côté du campanile de Saint-Marc.

Le 29 décembre 1720, Floriano Francesconi, ami de tous les notables de Venise, inaugure son célèbre café sous le nom de Venezia Trionfante (Venise triomphante en italien) sous les arcades des procuraties neuves de la place Saint-Marc avec vue sur la basilique et le campanile de Saint-Marc. Les clients le rebaptisent rapidement par le nom de son propriétaire : caffè Florian.

Doges de Venise, aristocrates, ambassadeurs, riches marchands, artistes, hommes de lettres, Goethe, Alfred de Musset, George Sand, Giuseppe Verdi, Lord Byron, Giacomo Casanova etc. sont des habitués.

Grâce à sa popularité, durant le carnaval de Venise, des personnes costumées entrent dans le café pour boire une tasse de thé ou de café, mais surtout pour attirer l'attention des touristes qui peuvent facilement les photographier depuis les six grandes vitres.

 

À l'intérieur, le café au charme délicat de bonbonnière se divise en six petits salons. La « salle des Grands Hommes » qui tire son nom des nombreux portraits de célèbres vénitiens peints par Giulio Carlini (Carlo Goldoni, Francesco Morosini, Titien, Marco Polo, Andrea Palladio, Dandolo...), la « salle des Saisons ou des Miroirs » décorée par Porta, la « salle du Sénat » qui expose des œuvres d’art et des sciences, la « salle Liberty » aux voûtes décorées, lambris et miroirs peints du début des années 1900.

La « salle orientale » et la « salle chinoise » rappellent l'époque où l'on consommait du Malvasia et des vins d'Orient.

La terrasse sur la place Saint-Marc, accueille normalement un orchestre de chambre permanent à la belle saison.

 

« J’ai beaucoup entendu parler de vous, Monsieur… » fait leur accompagnateur en français, avec un fort accent américain, de celui qui avale tout ou presque et roule un peu les « r ».

Ce n’est pas la réciproque : ni Paul ni Florence ne connaissent « Junior » (quatrième du nom en dira-t-il plus tard pour souligner l’ancienneté de sa famille).

Ils notent qu’il ressemble de loin à Klaus Kinski, l’acteur au visage ravagé de larges et profondes rides sur le visage.

Sans doute la taille est semblable, pour toiser le bonhomme de plus d’une tête.

Sitôt installé, Florence commande une flûte alors que les deux hommes portent leur choix sur le « Spritz » local, boisson orange, noyée dans une nuée de glaçons, à base d’Apérol et de vin blanc pétillant, un peu plus fort que le champagne…

 

« Je dirige plusieurs entreprises philanthropiques aux États-Unis.

Je suis au courant depuis des années de vos exploits dont a bénéficié mon pays, ce qui vous a valu les deux des plus hautes distinctions décernées, même à des étrangers, par les deux plus hautes autorités de mon pays… Permettez-moi de vous féliciter et de vous remercier ! »

Florence écarquille les yeux, une fois de plus, mais évite de faire une nouvelle gaffe en buvant son champagne, regrettant la boisson à base d’orange de ses voisins, sans rien dire, cette fois-ci : mais quel est donc l’homme qui lui a fait un enfant ?

« Savez-vous que j’ai également appris récemment que sa Sainteté Benoît XVI se propose de vous distinguer dans l'Ordre du Christ… »

Les nouvelles vont vite suppute Paul : son vis-à-vis est sûrement un personnage très important pour espionner ainsi directement soit l’évêché de Paris, soit la Curie romaine !

« … et que sa très gracieuse Majesté Elizabeth II s’apprête également à vous recevoir pour vous élever au grade de Chevalier du « Royal Victorian Order », l’ordre royal de Victoria, au rang « Knight Grand Cross », autrement dit le GCVO ou « Chevalier Grand-croix », emportant l’usage du titre de « Sir ».

Autrement dit, vous voilà destiné à devenir un pair du royaume, pour ne pas avoir à être confondu avec la simple « Victoria Cross » qui reste somme toute assez banale au Royaume-Uni… »

Ah, là… Paul n’est pas au courant.

 

« Chez nos « cousins » britanniques », continue-t-il, « les décorations, bien que décernées par la reine, le sont sur la proposition du gouvernement ou des ministres de la couronne. La reine Victoria ne sachant que faire pour distinguer personnellement ses plus éminents sujets, elle s’inspira des plus anciens ordres comme l’ordre de la Jarretière et l’ordre du Chardon. Et c’est ainsi qu’elle a établi les six grades de l’Ordre royal de Victoria en avril 1896.

Il est décerné suivant les seules volontés du souverain aux personnes qu’il souhaite distinguer, sans consultation du Premier ministre – ce qui était une nouveauté à l’époque de sa création. »

Paul en est fort-aise, même s’il reste très surpris pour n’en avoir pas encore entendu parler, et reste « tête-droite » sans aucune une réaction.

En revanche, Florence s’étouffe dans son verre à l’énoncé de la nouvelle.

Mais pourquoi, semble quémander ses yeux ?

« Vous m’en voyez flatté, mais comment savez-vous tout ça, Monsieur Harrison ? »

 

Il sait tout de tout ce qui se passe autour du globe.

« Si je comprends bien la décision du Vatican, c’est qu’ils sont sûrs de vous devoir encore quelques années de paix sur la chrétienté. Quant aux britanniques, ils vous doivent bien plus et même une très fière chandelle !

Sans votre à-propos et votre sens des responsabilités, peut-être qu’il ne se serait rien passé, même si personne n’en saura jamais rien. En revanche, vous êtes passé au bon moment au bon endroit, avez fait ce que le bon sens vous commandait de faire pour que les jeux olympiques se déroulent sans catastrophe. »

Mais de quoi parle-t-il, demandent toujours et avec insistance les yeux de Florence ?

« C’est un juste retour des choses que j’approuve personnellement, pour ma part.

Un jour, je vous raconterai ce à quoi nous avons échappé grâce à vous. À moins que ce ne soit que partie remise.

Avez-vous jamais lu les prophéties de Jean-de-Jérusalem ? »

Il en avait parcouru quelques résumés pendant ses soirées d’étudiant : sans intérêt pour lui à l’époque.

 

« Je vous en ai apporté deux copies. L’une enluminée par les copistes du moyen-âge et en Latin, l’autre, dactylographiée dans une traduction contemporaine en français. Lisez les avant qu’on ne se recroise et on en rediscutera… »

Qu’il sache qu’ils ne font qu’un court séjour dans la ville.

« Il n’empêche, j’aimerai vous présenter à quelques amis qui organisent une fête au palais des Doges en mon honneur.

Sachant que je vous trouverai ici à ce moment-là, je me suis permis d’inviter Paul Allen avec qui vous avez des relations épistolaires. Et il ne s’est pas fait prier pour renouer depuis votre rencontre au salon du Bourget de 2011.

Comme ça, vous ne pouvez pas dire non. »

Mais pourquoi ?

« Je n’ai rien à me mettre… » intervient Florence ! « Ça ne va pas être possible… »

Enfin, peut-être qu’elle voulait dire que ça ne l’emballe pas trop, finalement.

« Venez en touriste, comme vous êtes actuellement. Vous êtes absolument ravissante telle quelle ».

 

Quoiqu’on puisse lui trouver une robe décente dans les rues d’ici, en 24 heures, non ?

Même si finalement ça a été un peu « compliqué », bien plus que de trouver un smoking potable et ce, grâce au concierge de l’hôtel qui s’est vraiment mis en quatre.

Paul est tellement ravi de saluer Paul Allen : leurs plans d’aller dans les étoiles n’avaient pas avancés, en tout cas du côté de Paul de Bréveuil…

« C’est entendu comme ça. Je vous enverrais un coursier chargé de vous guider. Demain à 20 heures au Danieli ! »

Et le bonhomme se lève, salue et s’en va. Les deux hommes au complet noir et lunettes de la même teinte se lèvent également et escorte Harry Harrison Junior… le IVème.

 

La soirée est merveilleuse et Florence est autant ravie que ravissante à déambuler dans le centre de Venise… à pied.

Ils ont pris chacun une Calzone, une bouteille de Chianti pour deux, ont fait du lèche-vitrines et sont rentrés à leur hôtel.

(…)

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 05:09

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Cité des Doges (2/2)

 

Le déclin commença avec la progression turque en Méditerranée, qui la priva progressivement de toutes ses terres grecques, à l'exception des Îles Ioniennes, et de ses accès aux débouchés de la Route de la Soie, qui fut en plus très touchée par la peste noire.

Malgré la victoire sur les Turcs à Lépante en 1571, la république de Venise perdit encore de son importance commerciale à cause du détournement du commerce européen vers les océans après la découverte de l'Amérique.

Mais Venise maintient son rayonnement culturel, en devenant la ville européenne la plus élégante et raffinée du XVIIIème siècle, avec une forte influence sur l'art, l'architecture et la littérature.

 

Redevenue politiquement un État italien parmi d'autres, elle fut annexée par Napoléon Bonaparte le 12 mai 1797, durant la première coalition. L'invasion des Français mit un terme à près de 800 ans d'indépendance ! Napoléon fut cependant perçu comme une sorte de libérateur par la population pauvre et juive de Venise, république aristocratique où le pouvoir et la plupart des richesses étaient monopolisés par quelques familles. Napoléon supprima les barrières du Ghetto ainsi que les restrictions de circulation imposées aux Juifs.

En 1797, par le traité de Campo-Formio, Napoléon livre Venise et ses territoires aux Habsbourg en échange de la Belgique, puis il la leur reprit en 1805 pour l'intégrer au royaume d'Italie dont il se fit couronner roi, avant que la ville ne soit intégrée dans l'Empire d'Autriche de 1815 à 1866.

La domination autrichienne sur Venise et la Vénétie ne s'acheva que le 3 octobre 1866 après sa défaite de Sadowa contre l'alliance Prusso-Italienne.

Venise devint un chef-lieu de province italien et au fil du temps l'un des hauts lieux du tourisme mondial.

 

Après la Première Guerre mondiale, l'Italie revendique à l'Autriche vaincue l'ensemble des territoires jadis vénitiens, mais se heurte aux revendications yougoslaves et n'obtient au Traité de Rapallo que l'Istrie, la ville de Zara en Dalmatie et les îles de Veglia, Cherso et Lagosta.

Le ressentiment développé à ce moment contribuera au succès ultérieur de Mussolini.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'Italie perdit aussi ces possessions au profit de la Yougoslavie, ne conservant que Trieste qui ne fait pas partie des territoires jadis vénitiens, mais où les populations italophones expulsées de Yougoslavie se réfugièrent.

 

Venise occupe une situation géographique exceptionnelle en mer Adriatique. Les Vénitiens établirent leur ville en enfonçant des pieux en chêne et en aulne dans le sol sablonneux.

Sur ces fondations, ils bâtirent des maisons et des palais et entamèrent un combat contre le mouvement continuel des marées.

La ville est parcourue par 177 canaux (dont le plus important est le Grand Canal), 455 ponts (le plus souvent arqués pour laisser passer les bateaux). Elle y a 123 églises et s'étend sur 118 îles situées entre l'embouchure de l'Adige (au sud) et du Piave (au nord).

Les principales autres îles de la lagune sont : le Lido, Murano, Burano, Torcello.

Sans oublier : San Michele (l'île cimetière de la ville), San Erasmo, Mazzorbo, Le Vignole, Certosa, San Francesco del Deserto, San Giacomo in Paludo, San Servolo, San Lazzaro degli Armeni, Giudecca.

Elle est découpée en six quartiers historiques appelés les sestieri : San Marco, Castello et Cannaregio sur la rive gauche du Grand Canal et Santa Croce, San Polo et Dorsoduro sur l'autre rive.

Le quartier de San Marco et la basilique du même nom constituent le cœur de la cité.

Le quartier de Castello recouvre toute la partie sud-est de Venise. Son nom serait lié à la présence légendaire d'un château ou bien encore à la curie patriarcale qui se trouvait à cet endroit.

Le quartier de Cannaregio occupe toute la partie de la ville comprise entre le Rialto et la gare ferroviaire. Il est nommé ainsi en raison du caractère rectiligne des canaux qui le parcourent (canal reggio).

 

Sur l'autre rive, Santa Croce et San Polo doivent leur nom à deux églises (la première, étant détruite).

Dorsoduro s'appelle ainsi en raison de l'altitude du sestiere (désignation traditionnelle locale du quartier) qui est plus élevé que les autres. En conséquence, pendant les épisodes d'« acqua alta » (hautes eaux), il est moins souvent inondé.

 

Le centre historique est entièrement piétonnier, les canaux faisant fonction de route, et les divers bateaux qui traversent seulement le Grand Canal, le Canal de la Giudecca et la lagune autour de la ville, sont le moyen de transport public.

Venise est une ville unique où l'on se déplace presqu'exclusivement à pied. On y trouve aussi des taxis d'eau - petits bateaux motorisés qui peuvent transporter de huit à dix personnes – et des gondoles asymétriques – petites embarcations à l’unique aviron, très légères. Le transport privé des Vénitiens au moyen des bateaux motorisés ou à avirons est limité aux excursions dominicales. Le transport traditionnel est la gondole vénitienne, bien qu'elle ne soit quasiment plus utilisée que par les touristes ou pour des occasions particulières (cérémonies, mariages et enterrements), ou plus grande et richement décorée, pour les joutes nautiques.

Son coût est en effet prohibitif. D'ailleurs, il n'en reste que 425.

D'autres modèles d'embarcations plus ou moins grosses sont destinés aux transports commerciaux, pilotées par un barreur et un ripeur.

Les vaporetti desservent les différentes îles en sillonnant les principaux canaux.

Ainsi que les traghetti, des gondoles à deux rameurs pour piétons qui assurent la traversée du Grand Canal à quelques endroits dépourvus de ponts.

À cela s'ajoutent toutes sortes d'embarcations publiques et privées tels que les canots à moteur et le transport commercial.

 

La navigation maritime et lagunaire resta le seul moyen de transport existant à Venise jusqu'à la construction au XIXème siècle d'un pont ferroviaire, le Pont des Lagunes.

Inauguré en 1846, il permit de relier la gare de Venise-Santa-Lucia, construite en 1860, au reste du continent. La gare devint un terminus des trains de nuit, amenant au cœur de la cité, à deux pas du grand canal, les voyageurs venant des capitales européennes.

Sous le régime fasciste, une liaison routière, le Pont de la Liberté (Ponte della Libertà), inauguré en 1933, fut également établie, menant à un grand parking sur l'île artificielle de Tronchetto en périphérie nord.

Une navette monorail (people mover) relie Tronchetto à la Piazza Roma où se situe la gare ferroviaire.

En 2007, Venise a accueilli 21 millions de touristes. Le tourisme génère un chiffre d'affaires d'environ 1,5 milliard d'euros par an.

Un montant sans doute sous-estimé car de multiples transactions sont effectuées au noir.

 

Si les bâtiments de Venise sont construits sur des piliers de bois, ils sont exposés à la menace de marées, notamment entre l'automne et le début du printemps. La ville est périodiquement inondée. C'est ce que les Vénitiens appellent « l’acqua alta ». Ce phénomène s'explique par la réunion de plusieurs facteurs naturels : attraction lunaire, et surtout le sirocco, vent chaud venu d'Afrique qui empêche la lagune de se vider, les marées hautes se succédant les unes aux autres.

Ce phénomène a toujours existé, mais s'est largement amplifié ces dernières décennies sous l'influence conjuguée de plusieurs causes relatives au climat et à l'activité humaine : la montée générale du niveau des mers (eustatisme) ; l'affaissement du sol (subsidence) : d'importants puits ont été creusés au XXème siècle pour pomper dans la nappe phréatique, ce qui a fragilisé les terrains déjà instables. Enfin les perturbations dans l'hydrographie : la modernisation du port a entraîné le creusement de canaux profonds pour permettre le passage de gros navires.

La mer s'engouffre ainsi beaucoup plus facilement dans la lagune.

Les conséquences sont importantes dans la vie quotidienne des habitants, qui doivent abandonner les niveaux inférieurs des maisons et emprunter des systèmes de passerelles pour se déplacer. Mais les conséquences les plus importantes sont la détérioration inexorable des monuments historiques et de l'habitat due à la montée des eaux et l'apport qui s'ensuit de produits nocifs à la pierre et à la brique.

 

Le problème des vagues en lagune (moto ondoso) est lié à l'accroissement du trafic des bateaux à moteur dans les canaux de la ville et en lagune. Il fragilise les fondations des constructions, érode les rives et fragilise les quais. Dans la lagune, il entraîne la disparition des barènes, bancs alluvionnaires indispensables à son équilibre. Plusieurs problèmes se conjuguent. D'abord, les bateaux sont de plus en plus nombreux pour satisfaire les besoins des touristes et sont de plus en plus gros. Des centaines de paquebots entrent chaque année en lagune pour rejoindre la gare maritime située à San Basilio, sans oublier les navires de commerce servant les industries installées à Marghera. Enfin, les bateaux, avec l'amélioration des moteurs, vont de plus en plus vite, créant des vagues toujours plus fortes. Pour autant, depuis peu des contrôles de vitesse sont effectués : ainsi la vitesse est limitée à 5 km/h dans les canaux de la ville et à 15 dans la lagune.

 

Les îlots de la lagune de Venise, composés de matériaux de remblais et alluvionnaires, ne permettaient pas de construction traditionnelle car le sol humide et instable ne pouvait supporter le poids des bâtiments. La solution a été l'utilisation de pilotis, permettant la construction au-dessus de l’eau. La technique consiste à enfoncer ceux-ci dans le sol afin de leur faire porter une plate-forme constituée de madriers en chêne et en mélèze solidement attachés les uns aux autres, consolidant et nivelant le terrain. Ainsi par exemple, afin d’ériger la Basilique Santa Maria della salute, les Vénitiens utilisèrent 1.006.657 pilotis de 4 mètres de long, en chêne, aulne et mélèze.

Les contraintes liées à une construction sur l’eau avec des pilotis comme fondations font que les palais sont conçus à l’inverse des règles traditionnelles de l’architecture. En effet si dans les palais terrestres, l'usage veut que l’on commence par les fondations sur lesquelles on pose l’infrastructure destinée à supporter le poids de l’ensemble architectural, à Venise la méthode est totalement inversée : on pose d’abord une grande « boîte » sur des portiques afin de transmettre la charge directement aux pilotis des fondations par un système d'arcs et de voûtes appropriés.

 

Dans Venise il y a près de 84 églises pratiquement intactes et des centaines de demeures richement meublées et décorées avec art : de vrais palais !

Les campaniles sont des clochers qui ont pour particularité d'être excentrés et parfois non attenants à leur église. Ils ont tous une architecture différente et servent de points de repère dans la ville.

Quand l’un tombe sous son propre poids, il est rebâti comme celui de la place Saint-Marc haut de de 98,6 mètres, le 14 juillet 1902 à 10 heures, reconstruit à l’identique et inauguré le 25 avril 1912, à l'occasion de la fête de Saint-Marc, exactement 1.000 ans après la fondation de l'édifice original.

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 05:08

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Cité des Doges (1/2)

 

Dans l’intervalle, entre Noël 2012 et le premier jour de l’année 2013, pour se détendre, c’est l’escapade à Venise, en compagnie de Florence alors qu’Annabelle est à peine sevrée et même pas encore baptisée à Saint-Julien-le-pauvre, parce que Notre-Dame de Paris, c’est compliqué et pas très intimiste.

Un déplacement à la rencontre d’« Eurydice », la goélette restée en panne au fond de la lagune qu’un broker a signalé à Paul en milieu de trimestre.

Il a même fait un aller et retour rapide en voiture depuis Aubenas pour voir « l’engin », complétement désossé de ses aménagements intérieurs, et demander sa remise à l’eau pour vérifier sa capacité à flotter.

 

Cette fois-ci, ils y vont en avion. Naturellement, Florence reste surprise au dernier degré quand elle voit débouler tout l’équipage du vol Alitalia qui demande à tour de rôle un autographe à Paul.

Même le commandant de bord et son co-pilote !

« Mais qu’est-ce qu’ils ont tous ? L’avion peut voler sans son pilote ? »

Non, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire… Mais tout de même.

Paul doit se faire une raison : s’il veut voyager incognito par la voie des airs, il lui faudra désormais soit emprunter les avions de chez Dassault, soit se mettre aux commandes d’un à louer…

Comment expliquer tout ça à Florence ? De toute façon, elle ne le croirait pas…

Le tour du monde par les pôles sans escale, elle ne savait que celui par les trois-caps et à la voile… Pas le premier.

Le Boeing tombé au milieu d’une tempête dans l’atlantique où Paul a pu ramasser la totalité de l’équipage et des passagers… inconcevable !

Et encore, ne sait-elle pas les missions de récupération en milieu hostile des pilotes de guerre en Afghanistan ou ailleurs, ni l’écho reçu à l’occasion de la patrouille « Charlotte » !

Que des légendes forcément incroyables, pour une béotienne comme elle…

 

Sortie de l’aéroport « Marco-Polo » par les salons « VIP » et un petit salut protocolaire et chaleureux du directeur et de son équipe naturellement, c’est direct et en taxi-vedette pour une traversée de la lagune jusqu’aux abords de l’Hôtel Danieli.

Là, de toute façon, ils vous reçoivent comme un prince des mille et une nuits : on rentre dans la « norme », peut-on dire.

La chambre est luxueuse, bien sûr, décorée avec goût et raffinement, robinetterie et poignées de fenêtre à l’ancienne, mais donnant sur le canal latéral. Pas grave pour y dormir…

 

Venezia, ses 270.000 habitants, dont ses 61.000 « intra-muros », sur ses 41.594 hectares, dont 25.302 sont recouverts par les eaux lagunaires. Les localités de la terre ferme occupent une superficie de 13.028 hectares, le Centre historique ne mesure à peu près que 800 hectares et les principales îles, environ 2.186 hectares.

Une ville plantée en zone perpétuellement inondable au milieu de la lagune, surnommée la « Cité des Doges » ou la « Sérénissime », capitale de la… Vénétie.

Une cité lacustre fondée peu après 528, elle fut la capitale pendant onze siècles (697-1797) de la République de Venise qui votera plus tard pour son indépendance.

Une ville célèbre pour ses canaux, sa place Saint-Marc devant sa Basilique du même nom qui accueille la dépouille de l’apôtre du même nom ramené d’Égypte antique : toute la chrétienté témoignant ainsi de sa réalité historique à travers un bloc de pierre scellé sous l’hôtel principal !

Là, même les athées ne peuvent plus nier.

Son palais des Doges ainsi que son carnaval. Venise, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, il faut ça !

 

Les clés de la domination économique de Venise sur l'Italie au Moyen Âge, ce sont l'insularité et l'aisance navale des Vénitiens qui n'a cessé de croître pendant plus d'un millénaire.

La région à l'extrémité nord-ouest de la mer Adriatique, son cul-de-sac, où se jettent plusieurs fleuves issus des Alpes, est habitée dès l'Antiquité par des pêcheurs, mariniers et sauniers. Elle fut nommée Venetia du nom des Vénètes, ancien peuple italique intégré dans la République romaine dès le IIème siècle av. J-C.

Les invasions des Goths d'Alaric Ier et des Huns d'Attila poussèrent les populations locales à se réfugier dans les îles des marais situés le long de la mer Adriatique, près du delta du Pô.

Selon la légende développée ultérieurement par les Vénitiens pour démontrer l'ancienneté de leur cité et la lointaine origine de leur liberté, Venise aurait été fondée le 25 mars 421 dans les îlots du « rivus altus, » qui deviendra le Rialto.

 

La région échut au royaume ostrogoth puis fut reconquise avec le reste de l'Italie par le général Bélisaire, devenant une province de l'Empire romain d'orient sous Justinien Ier.

Fondée au VIème siècle par des habitants des régions voisines, venus se réfugier en nombre dans les îles de la lagune après l'invasion de l'Italie du nord par les Lombards en 568, cette zone marécageuse, difficile d'accès pour des navires à quille, était restée sous la juridiction de l'exarchat de Ravenne, province de l'Empire romain d'Orient.

Elle fut initialement un refuge de la civilisation romano-byzantine mais au fur et à mesure de son développement, son autonomie s'accrut pour aboutir à l'indépendance.

Car profitant de l'antagonisme entre l'exarchat de Ravenne et les Lombards, les Vénitiens élargirent leur marge de manœuvre politique et se dotèrent d'un pouvoir local incarné par le premier duc ou « doge », Paolucio Anafesto (697-717), personnage aux confins de la légende et de l'Histoire.

Mais la cité ne devint réellement indépendante qu'après le retrait des Byzantins de l'Adriatique, peu après l'an 1000, lors de l'émergence du royaume de Hongrie.

La cité-État s'appuya dès lors sur la mer pour étendre son pouvoir.

 

Venise n'eut pas de constitution propre. En effet, la définition des attributions et le mécanisme des institutions gouvernementales relevaient à Venise du droit coutumier. Les organes de décision gouvernementaux formaient une pyramide dont l'Assemblée populaire était la base et le doge le sommet.

Entre les deux siégeaient le Grand Conseil, les Quarante et le Sénat, puis le Conseil ducal.

Cette organisation politique dont les traits se dessinent au XIIIème siècle se maintiendra jusqu'en 1797.

Le quadruplement de la puissance navale dans le premier tiers du XVème siècle, fait de l'Arsenal de Venise la plus grande usine du monde, employant jusqu'à 16.000 personnes, derrière une enceinte secrète de 25 hectares.

L'activité navale est portée par le dynamisme du quartier d'affaires vénitien.

 

Le commerce du sel, puis l'expansion commerciale vers la Méditerranée orientale, entraînèrent une forte croissance de la ville. Ce n’est qu’après la 4ème croisade, que Venise se détourna sur Constantinople. La République s'empare des richesses de l'Empire byzantin et constitue son propre empire maritime constitué par la plupart des îles grecques et dalmates.

Elle le complète en conquérant la Dalmatie continentale, l'Istrie et un vaste domaine entre les Alpes et le Pô, incluant les cités de Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Trévise et Udine.

Elle entre alors en conflit avec Gênes, sa grande rivale en Italie du nord et en Méditerranée.

L'apogée de cette lutte sera la quatrième guerre génoise, autrement nommée guerre de Chioggia.

Venise en sortit vainqueur, mais très épuisée.

Le traité de Turin, en 1381, ne lui fut pas particulièrement avantageux : malgré sa victoire, Venise dut renoncer à des territoires et concéder certains droits à sa rivale.

Elle perdait Trévise et la Dalmatie qui revenait au roi de Hongrie. Cependant elle conservait ses institutions et ses principales colonies.

 

La ville a armé une flotte de 6.000 galères, lui permettant de prendre des risques, sous forme de convois réguliers, pour régner sur la mer Méditerranée. Le quartier du Rialto est la première bourse organisée, selon l’historien Fernand Braudel.

Les marchands y échangent des participations dans les galères vénitiennes, mises aux enchères selon le système de « l’Incanto des galées » du marché.

Venise devient alors le plus important port de Méditerranée, surclassant Constantinople.

Il lui fallut conquérir des terres sur la lagune.

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 05:06

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

L’affaire « Kakazucack »

 

Le mardi 4 décembre éclate, mollement d’abord, l’affaire Kakazucack et le premier « Scud » dont l’ordre de tir avait été donné la veille au soir depuis les bureaux du Kremlin-Bicêtre, l’entretien avec Denis Lespoix à peine terminé.

Le ministre délégué au Budget auprès du ministre de l'Économie et des Finances est jusque-là considéré comme un des « poids lourds » du gouvernement et comme « incarnant la ligne de fermeté budgétaire » dans un contexte de crise économique. Avant l'élection du président Landau, il était député socialiste et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Et encore avant chirurgien plasticien et capillaire de profession, non sans s’être enrichi dans l’entourage d’un ancien ministre de la santé de « Tiersmirant », Monsieur « Néron Taulard » dont il faisait partie comme conseiller en charge de l’agence du médicament et divers achats d’équipements lourds.

 

Peu après sa nomination au gouvernement, il commande une expertise à propos de la vente de l'hippodrome de Compiègne, pour laquelle un de ses prédécesseurs au ministère du Budget est placé sous le statut de témoin assisté pour « prise illégale d'intérêts » devant la Cour de justice de la République (CJR), une affaire dont il sortira totalement blanchi à la fin de l’année 2013.

Le rapport, daté du 22 juillet 2012, remet en cause le travail des trois experts de la Cour de justice et disculpe l’ancien ministre.

Cette affaire aurait retenu la curiosité de l'équipe rédactionnelle du site d'informations en ligne Mediapart qui s'interroge déjà sur la raison de ce « cadeau » fait à l’ancien, également inquiété dans l’affaire « Bêtencourte ».

 

À compter du 4 décembre 2012, le site d'information en ligne publie plusieurs articles affirmant que le ministre du budget a possédé un compte bancaire non déclaré en Suisse, à la banque de gestion de fortune UBS, et ce jusqu'au début de l'année 2010 (le compte aurait été clos et l'argent déplacé à Singapour avant qu’il ne devienne président de la commission des finances de l’Assemblée nationale).

L’intéressé dément immédiatement cette information, sur son blog, et par voie de presse. Le premier article cite aussi le mémoire d'un agent du fisc du Lot-et-Garonne, « Dorémi Gars-nié », adressé en 2008 à sa hiérarchie, dans lequel il évoquait « un compte bancaire à numéro en Suisse » ouvert selon lui par le ministre.

Celui qui est passé entre les mains de la DRM à un moment ou à un autre…

 

Plusieurs responsables politiques de droite comme de gauche demandent alors d'apporter des preuves.

Le lendemain 5 décembre, Mediapart met en ligne un enregistrement, présenté comme un échange entre le ministre et « Hervé Dréfusse », son gestionnaire de fortune en 2000, qui corrobore les informations publiées.

On y entend : « Moi, ce qui m'embête, c'est que j'ai toujours un compte ouvert à l'UBS, mais il n'y a plus rien là-bas, non ? La seule façon de le fermer, c'est d'y aller ? (…) Ça me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas, l’UBS c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques (...). Il faut ma signature (…) C’est extrêmement chiant. Il faut y aller, moi je ne peux pas y aller, je vois pas comment faire. (...) Surtout qu’il n’est pas exclu que je devienne maire au mois de mars, donc je ne tiens vraiment pas du tout à ce qu’il y ait la moindre ambiguïté. (…) Surtout que d’une certaine manière, les avoirs restent à l’UBS et que d’ici on peut gérer. C’est un jeu d’écriture pur et simple. »

Le même jour, en réponse au député UMP « Daniel Face-quelle » qui l'interpelle sur le sujet, le ministre affirme devant l'Assemblée nationale qu'il n'a « jamais eu de compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant ».

Le ministre reçoit le soutien de l'Élysée, de Matignon et des ministres du gouvernement, et les réactions de l'opposition sont curieusement jugées comme modérées. Et pour cause comme on le comprendra plus tard.

Le 7 décembre, une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Paris, à la suite de la plainte pour diffamation déposée contre Mediapart.

Le 14 décembre, l’administration des impôts demande à son ministre de signer un document attestant qu’il n’avait pas de compte caché en Suisse.

Ce dernier n’a pas donné suite à cette demande.

 

Le 15 décembre, « Michel Gamelle », ancien bâtonnier du barreau d'Agen et ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), prend contact avec « Alain Zébulon », directeur de cabinet adjoint du président de la République, qui fut sous-préfet de Villeneuve-sur-Lot entre 1997 et 1999, pour certifier l'authenticité de l'enregistrement révélé par Mediapart, qui avait été effectué accidentellement sur son répondeur en 2000. Il se dit également prêt à le fournir à la justice et à témoigner devant un juge.

« Alain Zébulon » en informe le Président de la République.

Entre-temps, le 17 décembre 2012, le virus installé depuis l’ordinateur de Denis Lespoix se réveille et détruit les tables d’index de tous les disques-durs qu’il avait pu pénétrer…

En parallèle, le 21 décembre 2012, Mediapart révèle que la direction régionale des finances publiques de Paris-Sud effectue des « vérifications approfondies » sur les déclarations de l'impôt de solidarité sur la fortune de son ministre de tutelle pour les trois années 2010 à 2012 et « dont la sincérité pourrait être remise en cause », ce que dément la direction générale des Finances publiques (DGFIP) alors que Mediapart maintient ses affirmations.

Le ministre serait soupçonné d'avoir sous-évalué le montant de son appartement parisien, d'avoir déduit un prêt parental déjà remboursé, et de ne pas avoir déclaré certains biens.

 

Le 29 décembre, le directeur de Mediapart, écrit une lettre au procureur de Paris pour lui demander l'ouverture d'une enquête sur le fond des faits qui ont été révélés.

Le parquet de Paris ouvrira, le 8 janvier 2013, une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale » et confiera l'enquête à la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale. Plusieurs personnes susceptibles de détenir des informations seront auditionnées : l'épouse du ministre, le gestionnaire de fortune « Hervé Dréfusse », l'ancien juge « Jean-Louis Fougère », qui a détenu une copie de l'enregistrement, l'agent du fisc « Dorémi Gars-nié », qui avait fait part à son administration, dès juin 2008, de ses soupçons sur le compte suisse du ministre et d'autres soupçons de fraude fiscale.

Le 16 janvier 2013, « Michel Gamelle » est auditionné pendant plusieurs heures par les policiers de la Division nationale des investigations financières et fiscales (Dniff). Il remet une copie de l'enregistrement téléphonique.

Le 24 janvier 2013, le Procureur de la République de Paris apprend d'un premier résultat d’expertise de la police technique et scientifique (PTS) que l'enregistrement n'est pas truqué.

Le même jour également, en parallèle à l'enquête conduite par la justice, le ministre de l’Économie et des Finances le ministre de tutelle et des finances demande à la Suisse si son ministre du budget a détenu un compte (à l'UBS) dans ce pays : la réponse est couverte par le secret fiscal, mais d'après Le Journal du dimanche, les autorités suisses auraient exclu qu’il ait pu avoir un compte (à l'UBS) depuis 2006, ou qu'il ait pu en fermer un d'après Le Nouvel Observateur.

Cette dernière interprétation serait « inexacte » selon une source judiciaire, citée par une dépêche de l'agence Reuters et selon Mediapart.

L'interprétation qui avait été faite était celle d'un compte en Suisse, alors que la demande ne concernait qu'un compte à l'UBS sur les 377 banques en Suisse.

Le 19 mars 2013, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X pour enquêter sur des soupçons de « blanchiment de fraude fiscale » et « perception par un membre d'une profession médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la Sécurité sociale ».

Le président de la République, annonce le même jour le départ du ministre du gouvernement, « à [l]a demande de ce dernier ».

Pourtant il réaffirme son innocence et explique cette décision par sa volonté de se consacrer à sa défense. Il est remplacé à son poste par le ministre délégué aux Affaires européennes.

 

À la suite de son aveu du 2 avril 2013, où il annonce, sur son site internet, détenir 600.000 euros sur un compte à l'étranger il demande « pardon » au président de la République et au Premier ministre, pour le « dommage causé ». Ces aveux qui font suite à la découverte par la justice suisse d'un compte lui appartenant, qui lui attire de très nombreuses critiques, en particulier du Président qui parle d'« impardonnable faute morale », et du premier ministre, qui l'appelle à « ne plus exercer de responsabilités politiques », alors qu'il pourrait automatiquement retrouver son mandat de député un mois après son départ du gouvernement.

Le président de l'Assemblée nationale, reçoit le 18 avril la lettre de démission de son mandat de député.

Mais ce n’est pas tout. Entre-temps, l’ex-ministre s’enfuit chez des « amis sûrs » et avec son chien.

Le 24 avril 2013, sur proposition du président du groupe UDI, l'Assemblée nationale décide, à l'unanimité, la création d'une commission d'enquête (composée de trente députés), relative à l'action du gouvernement entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013.

Il en ressortira également une loi applicable au 1er janvier 2014, où 8.000 élus, hauts fonctionnaires et patrons d’entreprises publiques seront astreints chacun à une déclaration de patrimoine.

Ça, c’est pour l’aspect « contre-attaque » proposée par Gustave Morthe de l’Argentière dont il avait été question fin novembre 2012 dans un des « petits-salons » de chez « Maxim’s ».

Elle a loupé complétement sa cible et aura eu des conséquences inattendues dans la vie politique du pays par ailleurs en pleine crise économique, sociale et financière sévère.

 

En fait, l’amiral aura avoué plus tard à Paul, que de toute façon, le ministre était dans la ligne de mire de l'armée française et les industriels de l'armement comme l’avançait le magazine suisse « L'Hebdo ».

Le ministre du budget souhaitait supprimer 31 régiments dans l’armée de terre, vendre le porte-avions Charles-de-Gaulle, annuler les commandes d'hélicoptères de combat Tigre et de sous-marins nucléaires d'attaque Barracuda, et d’arrêter la production des Rafales en violation des accords passés.

Il souhaitait aussi renégocier les contrats d'achats en cours avec le groupe industriel Marcel Dassault.

Dès lors, un collectif d'officiers de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur aurait donné à la justice des informations sur les comptes à l'étranger, pour détenir une copie de cet enregistrement, communiquée au juge « Fougère » le 12 novembre 2006. Ce dernier l'aurait fait circuler « parmi ses relations à la Direction centrale du Renseignement intérieur ».

Mais « L'Hebdo » ne citant pas ses sources, cette rumeur ne sera pas reprise que par le journal « La Croix » et « France-Intox ».

Puis, elle s’est évanouie…

 

Il n’empêche, dans les états-majors, il n’est désormais plus question que de tels épisodes ne se reproduisent, économies à faire ou non.

Le nouveau format des armées est donc repoussé avec des objectifs de « fin de mandat ».

Les avions voleront moins mais en échange le ministère fera un chèque d’un milliard d’euros à l’avionneur des Rafale pour le moderniser.

Tous les navires resteront 3 jours de plus dans leurs ports, mais le budget prévisionnel du « grand carénage » de 18 mois du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle sera maintenu pour 2016.

Quelques régiments seront dissous et les personnels réaffectés, mais en douceur.

Les OPEX se succéderont : le Mali puis la Centrafrique après le ratage en Syrie contre Hassan qui gaze ses propres populations (rebelles) en août 2013 et encore plus tard en 2014.

Malgré l’échec d’un tir de missile balistique nucléaire, le programme de « mise à niveau » de la FOS est maintenu.

Et puis, au summum des pressions, il est confié à l’armée les moyens d’une « cyber-défense », incluant la mise sous tutelle de tout l’espionnage électronique sur le territoire, sans contrôle de juge-judiciaire, aux dépens de la police et de la DCRI (d’ailleurs démantelée, éparpillée par ailleurs).

De quoi calmer un temps les « étoilés ».

Parce qu’il est alors promis, dès le premier trimestre de 2013, mais l’information sera éventée en mai, puis en juillet 2013, puis réitérée par le ministre de la défense qui annonce en fin d’année 2013 des REX (Recettes exceptionnelles) à venir pour financer les dépassements budgétaires des OPEX (Opérations Extérieures) et autres coûts, et notamment un grand-emprunt de 12 milliards d’euros, qui ne sera pas mis en place.

L’argent récupéré par Paul, sur les « queues » des détournements d’antan serviront alors à maintenir la pression à la baisse sur les taux auxquels emprunte le Trésor public, contre toute attente : un « effet de levier » qui démultiplie la capacité de prêts des marchés par simple « suivisme » des principaux investisseurs.

C’est tout le travail de Paul et de sa petite équipe début 2013.

 

Du coup, si le 14 juillet 2013 aucun matériel lourd n’a défilé sur les Champs-Élysées comme habituellement « sur ses chenilles », ce n’est pas tant que le goudron ait été à refaire « dans les virages », mais bien plus en raison des menaces d’un « putsch des capitaines » si les choses ne rentraient pas dans l’ordre…

La menace a été prise très au sérieux dans les états-majors et la descente des Champs-Élysées du président Landau, ce jour-là, a donné des sueurs froides aux services de sécurité : des milliers, peut-être même des dizaines de milliers de « badauds » huaient copieusement le passage du président depuis les trottoirs.

On y a vu pêle-mêle des « bonnets rouges », des bonnets-frégiens, des pancartes anti-mariage pour tous et tant d’autres…

Car, après le vote du « mariage pour tous », après l’introduction de la théorie du genre dans les collèges (elle était déjà enseignée dans les lycées), la rentrée aux nouveaux rythmes scolaires ne se faisant qu’en septembre 2013 et la circulaire sulfureuse du ministre de l’éducation nationale sur les « différences sexuelles » un peu passée inaperçue, l’indice d’insoumission de la troupe grimpe alors à des degrés jamais atteints.

Et si ce n’est ce 14 juillet-là, il y en aura d’autres.

Les rendez-vous républicains ne manquent pas, ni les raisons de gronder et de se révolter non plus, avec la taxe-poids-lourd, la révolte des bonnets-rouges, après les poussins, les pigeons, les dindons et autres volailles à plumer, et le dernier matraquage fiscal voté fin 2013… les raisons de gronder ne manquent décidément pas !

Mais revenons d’abord à fin 2012…

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 05:04

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Contrôle fiscal… (2/2)

 

Paul ne voit dès lors plus qu’une seule solution. « De toute façon, ils ne vous diront rien et je n’ai pas l’autorisation de faire ce que je vous réserve, mais vous vous souviendrez de moi très longtemps. Parce que j’ai rapporté plus de fric à vos services que tous vos services en dix ans de redressement. Et vous ne saurez jamais comment. En revanche, vous allez savoir pourquoi sur le champ.

Des types comme vous, c’est la plaie de notre pays. Vous êtes capables de laisser échapper des dizaines de milliards d’euros de fraude, des dizaines de milliards, sans même sourciller, les mêmes que je me tue à ramener honnêtement comme je peux dans les comptes du Trésor. Et vous avez le culot de venir me faire chier avec des broutilles en me refusant jusqu’à la déduction des quelques picaillons de frais que j’ai bien été obligé de financer de mon côté en me collant en plus des redressements que je ne peux même pas payer. »

Oui et alors ? Il va lui faire quoi sans autorisation ?

 

Et autorisation de qui, d’abord ?

« Un, je ne donne pas cher de votre ministre qui va me redemander d’en rajouter, parce que je suis sollicité pour en ramener encore et encore et que j’en ai les moyens.

Deux, vous, vous allez vous retrouver au secret pendant plusieurs mois. Prenez les devants, fuyez rejoindre vos putes et les gamins qui vous sucent en Asie avant qu’il ne soit trop tard, et mettez de l’ordre dans vos affaires !

Pour le reste, je me charge de me faire exonérer de toutes vos conneries dès aujourd’hui et pour le reste de mes jours ! Compris ! »

Ce n’est pas tout-à-fait ce à quoi Lespoix s’attendait. Normalement, il devait le « faire pleurer », lui aussi.

Si Paul DE Bréveuil le prend sur ce ton, ce sera pour la prochaine fois, quand il lui aura soigné ses notifications de redressements et lui présentera le courrier de dénonciation qu’il compte faire parvenir à « son ami le procureur ».

Histoire de justifier des pénalités de mauvaise-foi : le redressement du siècle qui va faire exploser les statistiques du ministère pendant de nombreuses décennies !

Et il sait y faire.

« De quoi vous faire réfléchir longtemps aux frais de la princesse entre 4 murs et … à l’ombre ! »

Gustave Morthe-de-l’Argentière éclate de rire dans le dos de Paul…

« Je vous avais prévenu… Vous pouvez y aller : ça s’impose, non ? »

De quoi parlent-ils, se demande Denis Lespoix ?

 

« Très bien, alors voilà ce qui vous attend. » Et Paul tend la clé USB que lui avait préparé l’amiral Morthe-de-l’Argentière et l’ingénieur informaticien-maison.

« Y sont stockés quelques-unes des photos et vidéos en ma possession concernant vos visites de la Thaïlande. Vous savez forcément de quoi je parle. Je vous conseille de les visionner avant de revenir ici. Parce que si vous ne le faites pas, dès lundi prochain, tout le monde saura que vous pratiquez le tourisme sexuel avec des mineurs.

Vous êtes prévenu. »

Denis Lespoix ne s’attendait pas à ça, mais on lui avait déjà fait le coup dans le passé. Sous forme de papier, pas encore en fichiers électroniques.

« Je serai curieux de savoir ce qu’il y a de nouveau que ma hiérarchie ne connaît pas déjà, Monsieur DE Bréveuil.

Sachez une seule chose, c’est que ce n’est pas ce qui vous mettra à l’abri de mes notifications de redressements. Et je me permets de vous prévenir à mon tour que, comme vous le prenez sur ce ton, ces notifications, vous concernant, concernant vos entreprises, seront particulièrement soignées.

Si l’un de nous deux doit faire de la prison, sachez que ce ne sera pas moi ! »

C’est ce qu’on verra.

 

Ce soir-là, après que l’entretien tourne court, Paul est dans un état d’énervement à peine croyable, que Jean-Charles et Gustave ont du mal à le calmer.

Il est au téléphone à prévenir Madame Nivelle qui est effondrée et Florence… qui ne comprend rien, même si ce n’est pas ce qu’elle voulait dire !

Alors que Gustave Morthe de l’Argentière lâche les chiens de son côté.

Dès le lendemain, Médiapart publie son premier billet sur le ministre du budget et ses comptes cachés : c’est la matinée sur la côte-Est des USA et les satellites de relais fonctionnent alors sans encombre… Feu-vert de partout tel que ça repart en « pluie-fine » et urgente en sens inverse, là où il était prévu !

Quant à Denis Lespoix, il repart au bureau en jubilant : le redressement du siècle !

Et rien que pour lui !

SON redressement du millénaire, même.

S’il ne commence pas l’année 2013 en qualité de conservateur aux hypothèques de Paris, son administration serait vraiment bien cruelle !

 

En fait, ce n’est pas tout-à-fait comme ça que les choses se passent.

L’amiral aura fait jouer « ses cartouches », une à une.

D’abord le ministère de la défense. Qui contacte son correspondant à Washington. Lui-même passe un coup de fil à Chicago. Qui en réfère au grand-maître Harry Harison Junior en personne, élevé lui, au 33ème degré - Souverain Grand Inspecteur Général –, archi-haut membre éminent de la loge « Liberté & Probité » de San-Francisco et autres « ordres » affiliés au Rite Écossais Ancien et Accepté. Qui joint à son tour le vénérable Charles, élu de la loge « Justice et Liberté », qui lui-même confirme à celui où est affilié le patron de Mediapart les instructions de faire, comme il a été prévu en cas d’urgence.

 

Puis l’amiral prend langue avec son contact dans le sud-ouest qui autorise à son tour à donner son feu-vert chez Mediapart : ce sera le début de l’affaire « Kakazucack » qui aboutira plusieurs mois plus tard à la démission du ministre du budget et sur une enquête parlementaire qui ne mènera à rien, tel que décrit ci-avant et qu’elle s’étalera sur plusieurs mois dans toute la presse mondiale.

Et notamment la partie la plus visibles pour l’opinion publique, quant aux projets de loi relative à la transparence de la vie politique et le non-cumul des mandats en France, pour 2017 seulement, projets qui seront étrillés par le Parlement, enterrant bien vite les retombées qu’il s’agira de circonscrire pour éviter que ça ne déferle sur la place publique : une trahison de plus des promesses électorales passées…

 

Bien sûr à cette époque, Paul est particulièrement remonté : le travail relatif au « pistage » des « milliards-manquants » dont il était question au mois d’août dans la propriété de l’amiral et chez « Maxim’s », ne sont pas encore commencés.

Et ce soir-là, il s’emporte.

« N’importe quoi amiral ! Je ramènerai le pognon, que ça ne coûtera même pas un ticket de métro à l’État et en plus ils voudront me redresser ! 35 milliards ici et vous voulez que j’en ramène encore 15 ? Démerdez-vous, mais ce sera sans moi ! »

Ou pas comme ça.

Car pourtant, le pouvoir en a besoin et ces sommes qui sont entre les mains d’aigrefins-receleurs qu’il s’agit de finir d’identifier de toute urgence avant que l’ensemble soit devenu définitivement inaccessible, même s’ils sont tous de bonne foi !

 

Mais la meilleure de cet épisode rocambolesque, aura été le sort de « Pénis Les-doigts »…

Quelques jours après ce dernier rendez-vous, il se re-pointe dans les locaux du Kremlin-Bicêtre et une dernière fois à Aubenas, pour émettre ses propositions de redressement.

Il est d’abord reçu par Jean-Charles qui l’écoute attentivement sans dire un mot jusqu’à la fin.

« Avez-vous ouvert les fichiers que mon Président vous a remis ? »

Oui bien sûr ! « Comme je vous l’ai dit ce jour-là, il n’y a rien que ne sache déjà ma hiérarchie. Et de toute façon, ça ne m’empêchera pas de faire mon travail et d’envoyer ces notifications ! »

Idem le lendemain à Aubenas : n’est présent que Gérard, le contrôleur de gestion, qui précise d’emblée qu’il n’a pas qualité pour répondre.

« Mais alors, vos dirigeants me laissent faire et paieront ? »

Rien ne sera payé, puisque rien ne sera notifié.

« Vous en êtes bien sûr ? Je poste ça la semaine prochaine et prépare le dossier contentieux ! On est appelé à se revoir… »

Il ne les aura pas non plus « fait pleurer », mais vus les montants, ça ne tardera pas, il en est certain. Peut-être même qu’il pourra butiner la taulière, si elle lui demande d’instruire aimablement une demande gracieuse de remise.

Celle-là, il l’aura par les trois orifices, se délecte-t-il déjà.

 

Sauf que…

Le virus en mode « .txt » s’est installé sur la machine de l’inspecteur central quand il a ouvert la clé USB. Son anti-virus l’a alerté très naturellement que l’origine des fichiers n’était pas connue, ce qu’il savait déjà, et que ce pouvait s’avérer dangereux. Et il lui a demandé s’il souhaitait l’ouvrir malgré tout. Ce qu’il a fait.

Bien sûr, il avait envie de voir ce qu’ils avaient pu collecter et pourquoi pas revivre quelques souvenirs attrayants autant qu’exotiques…

Mais bon, ce n’étaient que des vidéos et des photos qu’il avait prises lui-même. À se demander tout de même comment ils avaient fait pour se les procurer…

Le lendemain au bureau, le virus s’est décompressé tout seul en mode « .dll » sitôt après la série des mots de passe habituels et connexions à l’intranet de Bercy réalisé, et il est allé s’installer en mode « .txt » sur des dizaines de machines connectées.

Et ainsi de suite pendant près d’une semaine…

Et 17 décembre 2012, le virus s’est réveillé opportunément et a détruit les tables d’index de tous les disques-durs qu’il avait pu pénétrer…

Grosse panique matinale dans le « Grand Ordinateur de Bercy » (dit aussi « GOB-tout »), dans les directions régionales et locales jusque dans les comptes du Trésor.

Rien ne fonctionnait ! Jusqu’à épuisement des informaticiens et des agents bien contents de rester en rade à se tourner les pouces ou à procéder à du classement en retard.

Idem pour quelques services ministériels annexes.

Naturellement, personne n’en a jamais rien su. Les équipes de cyber-sécurité ont d’abord dû identifier le virus malveillant, juste quelques lignes de programmation en langage natif.

Puis écrire un programme de nettoyage dans les sauvegardes infectées et réinitialiser l’ensemble des machines de façon automatique…

Toute la journée, toute la nuit suivante et une partie de la journée d’après.

 

Et ils ont tracé le fichier vérolé jusqu’à remonter à la machine de Denis Lespoix. Où on a découvert un fichier classé top-secret émanant de la MAPEA.

Il avait donc non seulement emporté un fichier en violation de la loi fiscale, ce qui faisait tomber légalement toute sa procédure de redressement, mais en plus un document rapidement identifié comme « classifié »…

Les process de fabrication des boosters de la fusée Ariane IV !

Denis Lespoix aura passé les fêtes de fin d’année au secret, dans la cave d’un « service qui n’existe pas ».

Et même les mois qui ont suivi.

 

Son directeur a repris ses dossiers et archivé ce qui restait incompréhensible pour lui : les fameux 35 milliards, notamment, persuadé que cet agent-là, tout ex-gendre d’un copain lui-même directeur-retraité, était un fou, et du coup tout le reste était à mettre à la poubelle.

Il faudra des mois et des mois de lobbying intensif et discret, d’EADS, de l’amiral et de quelques autres, pour que le successeur de « Kakazucack » ordonne de clore ce dossier-là par des notifications de « non-redressement ».

C’était ça, où personne ne reverrait jamais les « 12 milliards-manquants » qui « rentraient » durant les mois suivants, mais en deux fois… Avril et mai 2013.

C’était la contrepartie, Paul s’étant engagé à ce moment-là à poursuivre ses recherches.

Denis finira sa vie bien plus tard, dans un asile psychiatrique, atteint de paranoïa aiguë, sous camisole chimique… impitoyable d’efficacité.

Triste épisode pour ce pédophile avéré.

 

À l’invitation insistante de l’amiral, Paul pourra reprendre la direction des opérations de recherche des fonds dispersés, alors que la lieutenante qui lui tient à cœur débarque début janvier 2013 dans les locaux du Kremlin-Bicêtre pour se tourner les pouces durant une bonne paire de semaines.

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 05:02

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Contrôle fiscal… (1/2)

 

Fin novembre, Denis Lespoix se présente pour la première fois dans les locaux du Kremlin-Bicêtre, mais c’est dans l’après-midi du 3 décembre que les choses se gâtent.

 

Officiellement, pour compléter ses propositions de redressements sur la MAPEA, Lespoix a en effet besoin de passer par Paris, dans les locaux du Kremlin-Bicêtre où Paul lui a proposé de faire son ESFP et la vérification des comptes de CAP-Investigations qu’il avait pu partiellement reconstituer entre-temps en demandant, durant tout le mois de novembre, le plus de copies possible à ses banquiers et fournisseurs.

« Vous verrez, c’est moins sécurisé qu’à Aubenas et on peut y discuter et travailler plus facilement. »

Ce fameux lundi 3 décembre, Jean-Charles est présent ainsi que l’amiral qui vient en repérage, pour emménager dans une pièce voisine du premier étage.

Effectivement, les échanges sont nettement moins tendus et Lespoix se laisse aller à des confidences, même s’il reconnaît Jean-Charles croisé à Aubenas.

« Lui, c’est mon fiscaliste personnel. Un ancien de votre maison. »

Et les voilà qui papotent boutique, coups marquants, services, procédures, collègues croisés et autres pendant près d’une heure, avant de passer aux choses sérieuses.

 

« C’est très simple » finit-il par lâcher quelques jours après avoir commencé son travail de vérification, dans l’après-midi.

« Pour CAP-Investigations, vous n’avez pas de comptabilité probante à me soumettre, la faute à l’incendie qui a ravagé vos locaux en 2011.

Je vais donc vous proposer, dans le cadre d’une procédure d’imposition d’office comme c’est prévu par la loi, de vous taxer sur les recettes encaissées de 2009, 2010 et 2011, moyennant un abattement de 50 % pour tenir largement compte de vos éventuels frais. Idem pour la TVA.

Je pourrai « estimer » les deux dernières années en partant des chiffres de 2009, mais je vous fais une fleur.

L’assiette est incontournable, puisque j’ai vos relevés bancaires, et l’estimation de vos frais ressortent également de vos dépenses de salaires, Urssaf, EDF, assurance etc. réellement décaissées en 2009. »

Eh ho ! Ça ne va pas ! Tout a été détruit, il n’y a pas d’activité en 2010 ni 2011 et il est resté un passif qui n’a pas été totalement épongé. Normalement, avec le mécanisme du carry-back, c’est le fisc qui doit de l’argent aux associés de la boutique.

 

« Pas du tout ! », fait-il calmement, un sourire narquois aux lèvres. « Dans cette hypothèse, vos salaires sont rejetés au titre des dépenses déductibles et traités comme d’un dividende… par nature non-déductible. Vous en êtes d’accord Jean-Charles ? »

Euh… C’est la logique fiscale.

« Pas d’accord dites-donc. J’ai y bossé, moi, et j’ai même cotisé dessus ! »

Justement…

« Parlons-en ! À la même époque vous êtes également le directeur général de la MAPEA et rémunéré à cet effet. Ça ne vous gêne pas d’avoir double-salaire, par hasard ? Or, si vous faites un mi-temps ici et un autre là-bas, je regrette, mais je rejette la moitié de vos salaires et charges sociales sur la MAPEA ! »

Cinglé…

Jean-Charles en tousse bruyamment à plusieurs reprises, là, mal à l’aise !

« Bon, ce n’est pas tout ça, mais d’une part, vous remettez ça quand vous êtes réintégré en qualité de secrétaire général de la MAPEA alors même que d’autre part vous avez une activité de marchand d’alcool bien plus lucrative ! »

D’accord, tout ça a été déclaré en bonne et due forme et les impôts payés en totalité.

« Non pas vraiment. CAP-Investigations a touché 3,5 millions d’euros en 2009 qui transitent par votre compte personnel au titre de la clause de croupier de vos statuts que je ne remets pas en cause, et qu’on retrouve quelques jours plus tard sur celui de la MAPEA. Et sans qu’on sache d’où vient cet argent à l’origine. Expliquez-moi ! »

Non, justement, c’est impossible à expliquer.

 

« C’est une prime exogène que j’ai investi dans la recherche sur un prototype d’avion financé par la MAPEA. »

Oui, il sait : c’est l’usage qui en a été fait, mais ça n’explique pas l’origine première des fonds.

« Notez que vous n’avez pas déclaré cette somme dans vos déclarations personnelles et que j’estime à 15 millions d’euros les frais de ce prototype qui ne correspond aucunement à l’objet social de la MAPEA ! »

Comment ?

« Mais c’est de la recherche sur nos céramiques pour les futurs vecteurs des missiliers ! En plein dans nos futurs marchés d’avec l’armée ! Vous plaisantez j’espère ! »

Pas du tout !

« Ce n’est pas l’objet social de la société, et je rejetterai également les dépenses afférentes, de ce que j’ai pu en estimer des comptes analytiques, au titre du crédit-impôt recherche et développement qui vous ont été octroyé sur ce projet ! Crédit qu’il s’agira de rembourser par la MAPEA ».

Il redressera et pour le même motif, la dépense à l’IS et il sera bien gentil de ne pas saisir « son ami » le procureur général de cet abus de bien social si le redressement est accepté sans discuter, pénalités et intérêts de retard inclus.

Et comme il s’agit de dépenses réellement décaissées, il demandera les noms des bénéficiaires de l’avantage en nature ou soumettra à pénalités chez la MAPEA et IR-CSG chez le bénéficiaire désigné. « C’est la procédure ! »

Il est fou se demande Paul qui voit déjà le déluge arriver de loin : IR et CSG sur les 3 millions et demi, plus sur les 15 millions qu’a pu coûter les travaux sur le prototype…

Ira-t-il jusqu’à rejeter les factures de locations de certains équipements ?

La tension monte d’un coup, avec la température de la pièce.

 

« Mais expliquez-moi pourquoi vous n’avez pas déclaré ces 3,5 millions qui ont transité par CAP-Investigations ? »

C’est une somme exonérée. « Regardez donc dans le Code des douanes ! Si je comprends bien, vous allez proposer de l’intégrer dans un redressement d’IS de CAP-Investigations, puis dans mon IR personnel, alors que j’ai abandonné cette somme à la MAPEA… »

Ce n’est pas marqué comme ça dans les comptes, mais il veut bien la prendre comme d’une recette supplémentaire à soumettre à l’IS, si telle est le cas.

« … puis vous refuser de déduire les dépenses correspondantes et en plus vous ramassez le crédit-d’impôt recherche sur celles-ci ? Autrement dit, vous vous payez trois fois sur la même somme ! » Hors les pénalités dont on ne sait pas pour l’heure si elles sont de « bonne ou de mauvaise foi », et la sauce qui va avec…

Presque quatre fois corrige Jean-Charles. « Une fois chez CAP, une autre fois toi, une troisième chez MAPEA a minima au titre des dépenses et une quatrième au titre du crédit-d’impôt. Et encore, il ne t’a pas parlé de la cascade… »

C’est quoi ça ?

 

« S’agissant de sommes encaissées comme des recettes, il s’agit donc d’une activité économique soumise à la TVA. Mais vous savez que la TVA n’est pas déductible sur les assiettes d’impôts directs, mais seulement sur elle-même. En conséquence, elle est due sur ces sommes. Comme vous me demanderez le bénéfice de la cascade qui correspond à la neutralisation de la TVA sur les assiettes des directs et que vous n’avez pas fait de CA3/CA4 ni de CA12 sur ces montants, par la force des choses, je suis donc en droit de vous redresser les assiettes d’impôt direct sur les montants auxquels vous auriez pu avoir droit à ce titre. »

Oui, bon. C’est de toute façon un gag, là !

Payer de la TVA là où il n’y en a pas et se faire neutraliser la déductibilité par un procédé retord, c’est dément…

Mais « légal », rajoute Jean-Charles…

Il est dans quel camp, au juste, celui-là ?

 

Puis il reprend : « Vous dites qu’il s’agit d’une indemnité exonérée au titre du code des douanes, justifiez-en ! »

Justement, il ne peut pas.

« Si je le fais, nous sommes tous les deux des hommes morts ! Secret d’État oblige ! Or, j’imagine que vous n’avez pas envie de mourir tout de suite et ma fille n’a pas encore un mois. J’ai aussi envie de la voir grandir un peu malgré votre totale connerie. »

Très bien. Donc, ce n’est pas tout.

« Ça, c’est pour les deux gros postes vous concernant. J’en ai un troisième relatif à vos déplacements en Chine, en orient, aux USA et ailleurs, mais il faut que je vérifie les montants dans vos comptes, qui restent des dépenses personnelles d’un point de vue fiscal et qui n’ont pas à être affecté sur vos recettes de vente d’alcool. Je ne vois pas l’intérêt de voyager à 4 sur ces diverses destinations … exotiques sans ramener la moindre commande alors que l’essentiel de votre activité de vente d’alcool n’est jamais située que sur les campus français. »

Ce qui n’est pas vrai.

Il fallait aussi chercher des stocks d’alcools « exotiques » à présenter aux prospects, pour emporter des commandes, même s’ils n’en ont pas achetés eux-mêmes.

Des frais de développement eux-aussi déductibles, en principe.

Et puis il s’agit surtout des missions sur le J20 chinois et le T50 russe, les rencontres en Californie, au Texas pour revendre les actions des sœurs McShiant, le détour sur New-York pour castrer le « banquier des pauvres », bref, tous ces « faux-frais » dont « même pas un ticket de métro » n’a eu à être remboursé par le ministère commanditaire, selon les vœux de l’amiral…

Qui pour l’occasion se faufile dans la pièce, attiré par les haussements de ton et qui s’installe silencieusement sur une chaise au fond de la pièce.

 

« Bien sûr, il y en a autant sur la MAPEA, mais assez peu vous concernant. C’est plutôt Madame Nivelle qui se paye une partie de son train de vie sur l’assiette imposable de la société, et quelques cadres qui abusent. D’ailleurs, je remets en cause bien des dépenses de votre successeur en qualité de DG, Monsieur Schmouller, sa voiture, son assurance article 39, ses frais de logement, etc. »

L’assurance, elle n’a jamais été payée. Les frais d’hôtel et de restaurant, ils sont normalement comptés en forfait de « long-séjour » par l’Urssaf.

Et pas son salaire démultiplié, à lui ?

Jean-Charles est atterré.

 

Et ce n’est pas fini !

« J’ai pu également noter que vous avez été le Gérant légal d’un Fonds De Dotation pendant les quelques mois de son existence, fin 2009. »

Là, c’est la guerre, pense Paul pour lui-même… Jean-Charles est tétanisé, se souvenant de l’épisode du juge qui débarque avec deux flics de la section financière dans les locaux parisiens de la MAPEA en sortant leurs flingues de leurs étuis et qui seront repartis après un seul coup de téléphone au général Wimereux, au ministère quand ses commandos ont débarqué…

Quant à l’amiral, il change de fesse sur son siège en se raclant la gorge discrètement.

Et l’autre de poursuivre avec un sourire malicieux : « Si j’ai bien compris les différents rapports et relevés, 35 milliards d’euros ont transité sous votre responsabilité. Je suis sûr que si je vous demande d’où viennent ces sommes, vous ne me répondrez pas. Naturellement, puisqu’il s’agit de fonds venus de l’étranger. Pas plus si je vous demande ce que vous en avez fait… »

Jean-Charles l’interrompt : « Désolé, tout cela est couvert par un rescrit ministériel ! Je l’ai moi-même fait signer par les autorités compétentes. »

Donc il sait ce que « Monsieur DE Bréveuil » en a fait. « Ne serait-ce pas de l’enrichissement personnel ? Auquel cas, je suis dans l’obligation de redresser l’ensemble au titre de l’assiette de l’IR, de l’ISF, la TVA, naturellement, en neutralisant les effets de la cascade s’il s’agit d’une activité assujettie, et de la CSG & CRDS… vous comprenez bien, vous et personne d’autre, en votre qualité de gérant du fonds dissout ! »

On vient de lui dire qu’il y a un rescrit.

« Montrez-le-moi ! »

Ce n’est pas de leur compétence et c’est couvert par le « secret d’État ».

« Pas pour la fisc ! »

Il n’a pas tort, mais il n’est pas question de laisser un connard pareil le soin de décortiquer le problème. Sauf s’il avait été habilité « secret d’État ». Or, il ne l’est même pas pour les « secrets-défense »…

« Faudrait que voyez ça avec l’Élysée. Ils ne m’ont refilé la légion d’honneur pour la couleur de mes yeux, à votre avis ?… »

Ce n’était pas pour ça, mais tant qu’à faire…

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 05:01

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Démarches spirituelles ?

 

C’est aussi l’époque de la fin des « concours anglais », où il s’agit de revendre aux sœurs McShiant la part minoritaire que Paul portait pour leur rendre service… Une belle « petite plus-value » d’1,3 M£ que Paul prend la précaution, cette fois-ci de laisser, au moins pour un petit bout nécessaire à payer les frais d’acte promis par Jacques, en compte chez Lady Joan.

Elle a fait le déplacement à Neuilly pour venir voir la tronche d’Annabelle, la toute-neuve fille de Florence et de Paul…

Et faire la gueule de n’avoir pas pu accoucher des œuvres de Paul de son côté.

 

Là, ce n’est pas pour l’amadouer à lui tirer les vers du nez sur l’oreiller, elle ne sait rien hormis pas grand-chose sur la gestion du trust, mais tout simplement parce que la plus-value est exonérée en Grande-Bretagne, là où l’hérésie des taxations françaises nouvelles et frénétiques lui en aurait encore pillé plus de la moitié.

L’objectif est de laisser passer la fin d’année et de ne recouvrer les soldes que l’année suivante, le temps de réfléchir à une « utilisation optimale ».

Pas encore encaissées, les sommes ne sont pas encore imposables nulle part.

Où les effets psychologiques de Denis l’inspecteur aberrant.

Elle lui propose d’ailleurs à cette occasion de monter un FCC provisoire, de droit britannique, là où Paul commence à réfléchir à quelques paradis fiscaux exotiques, tellement Lespoix lui perturbe quand même et parfois le sommeil.

 

Puis un retour sur Paris s’impose. La belle-famille lui impose de baptiser sa fille. Selon le rite catholique-papiste.

Comme justement, à ce moment-là, il est « convoqué » par Monseigneur André Vingt-trois, il en profite pour organiser le principe de la cérémonie.

Il n’empêche, c’est encore un moment poignant dans la vie d’un homme tel que Paul, déiste de formation mais mécréant dans le respect de tous les cultes de la planète, quels qu’ils soient.

Peu avant la fin du mois, Paul répond ainsi à l’invitation singulière de Monseigneur André Vingt-Trois, archevêque de Paris, accompagné de deux de ses quatre évêques.

Est aussi présent le nonce déjà croisé à Lyon dans les locaux d’Interpol six mois auparavant.

 

Il avait été prévenu quelques jours avant par l’amiral Gustave Morthe-de-l’Aregnetière chez Maxim’s, qu’il est question de distinguer Paul de Bréveuil par son élévation au grade de chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, une décoration accordée par le Saint-Siège, à titre civil ou militaire. Fondé le 1er septembre 1831 par le pape Grégoire XVI en l'honneur du pape saint Grégoire (590-604), il fut modifié le 30 mai 1834.

Honneur que Paul refuse tout-de-go pour ne pas vouloir assumer le privilège de le partager avec Buisson, l’âme noire de « Krasoski », le président sortant, et Jean-Claude Gaudin, le marseillais…

Il n’a rien à faire avec ces gens-là !

Et puis Paul estime ne devoir rien recevoir pour des exploits qui n’ont rien d’exceptionnels. Il a juste fait ce pourquoi il était là à ce moment-là, au bon endroit et avec les moyens disponibles.

Il n’y a aucune gloriole, même papale, à en tirer.

« Mais mon fils, il ne s’agit pas d’un honneur ! »

Ah ? Paul n’a pas tout compris, alors. Lui venait juste pour organiser le baptême de sa fille. Le reste, tout le reste, c’est du passé.

Et puis recevoir une médaille religieuse pour avoir tué un homme, ce n’est pas très … catholique, à son sens…

« Pour éviter la mort de 80.000 personnes et bien plus que cela ! Éviter l’embrasement de la planète dans l’abîme d’un chaos destructeur ! »

Il ne faut rien exagérer non plus, hein !

Le nonce reprend son exposé : « Il ne s’agit pas d’un honneur, mais seulement d’une distinction. »

Sûrement un jésuite qui fait dans l’épistémologie, pense Paul. Tout-à-l’heure, il va pontifier à gloser sur les nuances existantes entre « célibat » des prêtes et les vœux de « chasteté » des ordres réguliers monastiques…

Il y a une nuance qui échappe effectivement et depuis toujours à la plupart du commun des mortels, la chasteté emportant abstinence sexuelle et donc au minimum le célibat, alors que le célibat n’emporte ni abstinence, ni chasteté !

« Parfois, les forces de l’Esprit-saint ont besoin d’une main invisible, comme d’un vecteur pour transmettre aux hommes de bien les choix conformes à la Volonté divine. Il n’y a pas de mystère là-dessous, je vous rassure, puisque l’idée revient à Platon qui l’a énoncé le premier.

À nos yeux, une « main invisible » qui ne peut être que mue par le Saint-Esprit vous a guidé tout au long de votre parcours à la poursuite « d’Ahmed-le-diabolique » jusqu’à ce qu’il soit anéanti, lui et ses projets.

N’avez-vous pas entendu à ce sujet la « novice-Sarah » ? »

Plutôt la lieutenante Matilda, oui !

« Monseigneur, avec tout le respect que je vous dois, Matilda qui m’accompagnait au Portugal, ne vous a-t-elle pas rapporté quelques-uns de mes dires sur tous ces sujets ? »

Si, bien sûr.

« Votre chemin de foi ne nous regarde pas. Nous avons chacun le nôtre et ils sont tous différents les uns de autres. Personne ne vous juge. Ce qui nous importe ce sont les faits objectifs. Et ceux-ci nous conduisent à voir en vous quelqu’un qui a été « distingué » parmi la foultitude des enfants du Seigneur notre Dieu Souverain.

L’objet est simplement de vous reconnaître comme tel. Que vous le vouliez ou non d’ailleurs. »

Peut-être, mais alors de toute façon pas dans un ordre qui accueille aussi des fachos.

« Ils ne le sont pas tous et ceux qui pourraient l’apparaître à vos yeux ne l’ont pas toujours été. Alors que d’autres peuvent le devenir. Ce n’est pas important vous dis-je : à chacun son chemin de foi. »

 

Puis un autre : « Vous avez déjà été « distingué » par les américains et par deux fois, et des deux plus hautes distinctions de leur pays. Vous l’êtes également depuis l’été dernier par le Président Landau. Avez-vous vraiment fait le tri des « fachos » et des autres avant d’avoir accepté ? »

Non, c’est vrai. Mais il ne collectionne pas les médailles pour le plaisir et n’agit pas en vue de telles « distinctions ».

« Naturellement ! Il y a également une autre façon de vous faire voir les choses. Pour les français, la légion d’honneur est devenue tellement banale, que je ne sais pas si ce que je vais vous dire s’applique. En revanche je suis sûr et certain que pour la médaille du Congrès et la Médaille de la Liberté américaine, il a s’agit de vous faire entrer dans un cercle restreint pour dire à tous, « Celui-là, il est des nôtres ! On n’y touche pas ! ».

Comprenez-vous ce que je veux dire ? »

Pas vraiment…

« Pour nous aussi. Il s’agit de faire savoir que vous êtes un être particulier aux yeux du Saint-Esprit. Différent. Soutenu et guidé. Au moins une fois. »

Et donc de justifier de la théologie de l’Esprit-Saint ?

« Oui ! Aussi. C’est une confortation de notre foi et de celle des fidèles, à n’en pas douter. »

Honnête le gaillard, pour une belle récupération.

« Alors Ok pour le principe. Mais faites donc quelque chose de « significatif ». De marquant ! »

 

C’est là que l’idée des prélats se porte sur l'Ordre du Christ (ou Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ), la plus haute distinction pontificale, si sa Sainteté approuve cette décision.

L'ordre a été créé en 1319 par Jean XXII. Il trouve ses origines dans l'ordre des Templiers dont est aussi issu l'Ordre du Christ décerné par les rois de Portugal.

Il ne comporte qu'une seule classe et se porte avec la médaille en sautoir et la plaque sur le côté gauche de la poitrine.

« Très bonne idée. Parce que j’en ai soupé des templiers et des banquiers portugais, figurez-vous ! Très aimables, sans doute très efficaces, mais diablement omniprésents. Si eux acceptent cette décision, alors je l’accepte aussi. »

Décision d’autant plus forte de sens, qu’avec la mort du roi Baudouin des Belges en 1993, il n'y aurait plus aujourd'hui aucun membre vivant de l'Ordre, excepté Paul…

Encore faut-il en convaincre sa Sainteté le Pape Benoît XVI…

« Oui mais alors, pour le baptême de ma fille, je fais comment ? »

Paul et ses urgences… Un beau pied de nez, en tout cas, l’idée de l’ordre de Baudouin !

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 05:05

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Affaires de famille…

 

Paul prend congé et file ensuite chez son frère en voisin et à pied. Le cabinet du grand-père étant situé plus haut sur l’avenue du Faubourg-Saint-Honoré, posé après l’avenue Matignon.

Toujours cette histoire d’indivision à régler…

« Tu as l’air en pleine forme, Paul ! » fait Jacques en l’accueillant… Mais c’est tout de suite pour lui sortir une vacherie : « Je pensais que ton contrôle fiscal t’aurait fait passer quelques nuits blanches ! »

Et pourquoi donc ? Paul n’est pas un fraudeur… S’il passe des nuits blanches, c’est pour biberonner Annabelle.

Ça se passe bien au moins ?

« À merveille ! Je ne savais pas que c’était aussi reposant, un contrôle. On en fait toute une montagne, d’habitude ! »

Tant mieux, tant mieux… « Mais sache que nous avons quelques spécialistes ici-même. Ils se feront un plaisir de t’aider. »

Paul a déjà tout ce qu’il lui faut sur place.

« Ne t’en fais pas, ça ne donnera rien : il s’y prend comme un manche et tes potes ne sauront jamais de quoi il retourne. »

En revanche, ça va saigner pour ceux-là mêmes, si on en croit les prétentions et raisonnements de l’amiral qu’il vient de quitter. Mais il ne le lui dit pas.

« Bon, tu sais au moins que tu es tonton ? » Oui, par le biais de la famille. Les cousines Arlette, Huguette et Pierrette le lui ont fait savoir, parce qu’il est justement en affaires avec elles pour épurer l’indivision successorale de leur grand-père, en l’absence du tonton-indigne, leur père à elles.

« Ah oui ! Je les ai revues récemment. Elles ont fait le déplacement à la clinique de Neuilly pour voir Annabelle et sa mère… qui se portent bien, merci pour elles, toi qui sait prendre des nouvelles de la famille, à l’occasion. »

Vacherie pour vacherie, puisque Jacques ne s’était même pas déplacé, ni n’avait téléphoné.

Faut dire que Paul non plus pour les deux gamins de Jacques et de Francine, sa première épouse : il était « en opération » les deux fois. Et quand il a appris, il s’est fendu d’un télégramme et de quelques hochets des « mers-exotiques » de là où il croisait.

« Bon, tout ça pour me proposer quoi, mon grand-frère rescapé de l’Arrco ? »

 

Et Jacques de lui refaire l’historique de la succession de Charles de Bréveuil, leur grand-père. Le cabinet d’avocat, son vaste appartement parisien, plus un bel appartement donnant sur la croisette à Cannes et une maison en Normandie, du côté des plages du débarquement.

« On est tous, les cousins germains, en indivision sur le reste du patrimoine, à savoir le cabinet. Et moi j’ai besoin de ressortir mes minoritaires à l’occasion du départ des deux associés de Grand-père. Minoritaires dont tu es. Depuis peu, de 30 % chacun, toi, tu restes à ce niveau, mais moi j’ai racheté encore leur 30 %. Après que tu me cèdes tes parts, parce que ce n’est pas conforme au statut des SCP, tu n’es pas avocat, je serai à 90 % plus mes deux associés chacun à 5 %. Tu saisis ? »

Oui, mais les « trois-cochonnes » de cousine, justement ?

« Tu sais que grand-père avait déshérité le tonton, suite au scandale de l’avoir découvert en train de sucer la bite de son clerc. Il lui a fait une avance d’hoirie sur l’appart’ de Cannes à imputer sur sa part réservataire où il est censé être allé vivre. Mais en fait, on ne sait pas où il se trouve. Peut-être aux USA, parce qu’il a revendu Cannes il y a quelques années.

Mais ce n’est pas que ça… Prévoyant, il avait fait un testament au profit de la génération suivante, nous aux droits de papa, et les cousines sur la quotité disponible.

Elles ont reçu l’appartement parisien qu’elles louent depuis fort longtemps et nous deux le cabinet et la maison de Cabourg. Ce qui était équitable.

Le tout assorti d’un droit de suite sur les seules parts du cabinet, au cas où l’une d’entre-elle, ou l’un de leur mari pourrait reprendre la suite pour prêter serment ! »

Ce qui n’est pas le cas, mais comme il peut encore y avoir descendance, Jacques a souhaité les désintéresser définitivement.

« 300.000 euros chacune, c’est cher, mais c’est fait. Logiquement, et pour être équitable, je t’en dois donc la moitié du triple, pour valoriser tes parts. »

Il rigole, là, où quoi ? La moitié du triple de 300 ou de 900 plaques ?

« Tu comptes quoi, là-dedans ? »

Un peu moins d’un an de chiffre d’affaires.

« Parce que tu veux me faire croire que tu ne fais qu’un million de CA, toi ? Allo-quoi ? Non, mais je rêve, là ! T’es avocat à la Cour ou t’es un pisse-merde ? »

Ce n’est pas comme ça qu’il faut compter !

Et tiens donc.

« – Mon chiffre, il est à moi et j’ai déjà payé les droits de succession dessus…

– …Comme moi d’ailleurs.

Oui, sauf que ce chiffre-là était « historique » et que moi j’ai développé l’affaire depuis. Pas toi. Donc, il faut ôter les minoritaires actifs et garder seulement le « fonds de commerce ».

Le pas-de-porte, pas le droit de présentation.

Non, ce n’est décidément pas comme ça qu’il faut compter selon Paul.

« D’abord tu n’as racheté qu’un droit de suite sur la moitié aux cousines, alors que je suis associé à part entière pour la moitié des 60 %. Y’a des nuances qui t’échappent, même à toi le juriste. Et puis à propos de pas-de-porte et autre droit au bail, le grand-père, il avait bien acheté les locaux ici, non… ? »

Réponse gênée de Jacques.

« Oui, oui… euh, en effet… Sauf qu’en fait, s’il était à l’actif de l’activité, j’ai revendu le premier étage pour assumer un prêt à une SCI personnelle qui a racheté les 4ème, 5ème et 6ème étages au fil de notre développement. En fait, dans les 450.000 que je retiens, c’est tout droit inclus, à savoir la valeur du 1er étage où grand-père s’était installé avant-guerre. »

Paul ne veut pas comprendre, reniflant l’entourloupe…

« Excuse-moi, mais un étage entier de 250 m² dans ce quartier, ça vaut au minimum 12 à 15.000 euros du mètre si ce n’est plus. Alors 30 %, il va falloir que tu rajoutes 900.000 euros pour que je ne te réclame pas l’arriéré sur les loyers impayés depuis des années… »

Et puis avec quoi il a racheté les étages supplémentaires dans sa « SCI personnelle » ?

« Un emprunt bancaire… »

Sans apport, sans caution, juste sa bonne gueule et une hypothèque de premier rang ?

« Excuse-moi frérot, tu ne m’avais pas fait signer des procurations pour vendre Strasbourg, la pharmacie de maman et la maison de la grand-mère, à une époque. Il est où le fric ? »

Effectivement, reconnait de plus en plus gêné Jacques. Parce que voilà, si on liquide toute l’indivision, ça donne un calcul qui n’arrange pas du tout Jacques.

Son frère pourrait être compréhensif : il n’était question que des parts du cabinet. C’est lui qui se tuait à la tâche pour conserver le patrimoine familial pendant que Paul naviguait à se faire plaisir autour du monde sur tous les bateaux de la royale et à piloter tous les avions casse-gueule qu’il souhaitait avec ses impôts.

« Oui et alors ? Ça fait combien pour que je signe ton bout de torchon si on compte tout ? »

Et là, le frère Jacques change ses plans et s’embrouille dans ses décomptes, parce qu’il comptait intégrer aussi la Maison de Cabourg du grand-père, tel que ce devait être Paul qui doive de l’argent à Jacques pour lui permettre de remettre au pot en restant majoritaire dans le cabinet.

« Si tu reprends Cabourg, la maison de Normandie qui m’était réservée par préciput, puisqu’à la mort de maman, il aurait dû te revenir celle de Trouville si elle ne l’avait pas vendue avant. Il y a 600 m² plus 3 hectares de terrain partiellement constructible. Je te fais le lot à un million et non pas trois qu’elle vaut et on n’en parle plus… »

Maison de Trouville revendue pour racheter à Strasbourg, puis revendue par Jacques pour se payer la moitié de l’immeuble du Faubourg-Saint-Honoré…. Idem pour les pharmacies normandes puis alsacienne si on compte bien…

Et il compte se payer avec une soulte de 100.000 euros en plus, c’est ça ?

« – On ne peut pas faire moins, vis-à-vis du fisc, même en considérant que nous sommes en indivision même avec les charges qu’il y a dessus…

– Tu n’as rien compris, Jacques ! En partant du principe que je reprends Cabourg et la vieille Marie-Louise qui entretient la baraque, c’est toi qui me dois encore, au bas mot, 750.000 ! Je dis « et encore », parce que tu vends combien à tes américains ? »

Jacques ne répond pas, très embarrassé… Paul annonce alors : « C’est simple, sois tu prends les résultats du cabinet en y incluant les salaires des associés et on multiplie par 10 ans, sur lesquels on applique le coefficient de 30 % de mes droits sur les parts originelles, soit on prend une année de CA et on applique le même coefficient. »

Que ça va devenir impossible pour Jacques.

« Tu veux me ruiner, ou quoi ? » fait Jacques en désespoir de cause. « Merde, tu es mon frangin et on ne peut même pas discuter ? » s’emporte-t-il.

Et Paul de rappeler les événements récents.

« Je te signale que si tes potes de l’Arrco t’avait fait la peau, Francine et tes gosses auraient eu à récupérer et valoriser tes parts et moi j’aurai revêtu la robe pour le faire au mieux… Alors, tu veux voler tes gosses ou les miens ? »

C’est plus compliqué que ça. Pour être avocat, il faut des diplômes…

« J’ai toutes les équivalences que tu veux, alors que toi tu n’as pas les miennes avec ton bac plus 5 en droit du patrimoine ! Il me suffirait de prêter serment. »

Vraiment impossible pour Jacques.

« 500.000 et la maison ! C’est ma dernière offre ou c’est toi qui prends la tête du cabinet… J’ai déjà refilé 900.000 aux cousines. »

Juste pour un rachat du « droit de suite » ? Il est bien généreux avec les trois « cochonettes » et bien pingre avec son propre frère, non ?

Comme il veut. « C’est vraiment parce que tu es mon frangin et que je t’aime bien, sans ça, je t’aurai fait cracher jusqu’à ton appartement à Neuilly en plus de la maison de Cabourg, figure-toi ! »

Parce que l’héritage de leur mère, qu’elle avait conservé par effet du contrat de mariage assorti d’une donation au dernier vivant, ils n’en avaient pas vu la couleur pour avoir été investi dans les étages du cabinet rue du Faubourg-Saint-Honoré où ils se trouvaient.

L’amour fraternel ? Il plaisante, à ce prix-là…

Pour en finir, il préparera les papiers de la sorte, pressé par les américains qui veulent conclure avant la fin de l’année, à condition que ce soit à Paul d’assumer le coût des actes, publicité et enregistrement inclus, ce qu’il concède pour pas que la discussion s’éternise à en devenir « méchante ».

Et les deux frères se séparent, mécontents, chacun en ayant la très nette impression de s’être fait rouler.

Il en va souvent ainsi dans les histoires de famille…

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