En route pour le printemps de « Gauloisie » ?
En mai 1968, nous avions eu des barricades et des grenades-offensives sur les boulevards, sans compter une « grève générale » totale qui a paralysé tout le pays : Il s’agissait de virer « Le Général » qui, après quelques arbres abattus sur le « Boul’mich » et un petit tour d’hélicoptère, a envoyé tout le monde devant les urnes et remis la « Gauloisie-révolutionnaire » au boulot.
Une crise de régime bien gérée.
C’est de « l’Histoire-ancienne ».
Là, on s’en prépare un autre, de mois de mai, tout aussi mignon-comme-tout.
Pensez donc, un an de pouvoir « Soce », tous leviers confondus : Grandes (et moyennes) villes, tous les conseils généraux sauf deux, toutes les régions (ou presque), l’Assemblée Nationale, le Sénat, le gouvernement, la présidence, mais aussi la plupart des juges (sauf au conseil constitutionnel), le conseil économique et social (et de l’environnement), la presse et tous les medias (hors les « alternatifs ») tout est aux mains des mêmes, qui prennent leurs ordres dans les même loges et autres « think-tank » de la « cruchitude attitude » !
On ne peut guère mieux comme « totalitarisme démocratique » !
D’autant que l’opposition dite républicaine est aux abois, incapable de faire autrement que de se diviser, de s’étriper, d’avoir autant de « lignes » que d’egos et qui ne fait même pas son boulot d’opposition, toute préoccupée par les futures échéances électorales, de dans un an…
Un an encore pour mettre la raclée aux sortants, et ils sont tétanisés par la perspective, à se nuire à eux-mêmes…
Une situation économique catastrophique : On nous ment en permanence, sur « la croissance », le niveau de chômage, la dette, les prévisions toutes plus fausses les unes que les autres. Les caisses sont vides, les classes moyennes, les entreprises sont assommées d’impôts, de taxes, et de péripéties tracassières administratives.
On en vient même à leur piquer le pain de la bouche pour des motifs « solidaires », qui consistent à piquer le boulot des PME & TPE par des activités subventionnées paraétatiques, en soulageant les « nouveaux-promus » et en écrasant sous la paperasserie les « déchus » !
Même fournir du pain aux cantines scolaires, c’est désormais inaccessible au boulanger du coin parce qu’il lui manque tel ou tel certificat, qu’ils ne savaient même pas que ça existait…
Les commerces intérieur et extérieur sont en panne, les marchés publics également et les prestations dites « sociales » en berne voire réduites encore et encore, pour toujours plus de monde.
L’investissement « reproductif » n’est pas financé, les projets sont suspendus, reculés, on n’embauche plus que dans du précaire ou du saisonnier, les compétences sont gâchées ou poussées à l’exil.
Normal, il n’y a plus d’argent et pourtant la puissance publique emprunte à des taux faramineusement bas, la faute ou grâce à un déluge de liquidités mondiales qui ne savent plus comment être utilisées à bon escient.
En espérant que ça va durer sans que l’inflation ne grignote vos « petites-économies ».
Ce qui est bien étrange (et d’autres que moi en font des parallèles talentueux avec des situations « prérévolutionnaires passées » : 1788, 1829, 1847, 1869…), tels que « l’état du pays » appelle à un sursaut-citoyen et même démocratique.
Tous les ingrédients y sont : Il suffit que la marmite chauffe encore un peu, et elle va déborder, nous dit-on.
Mais que nenni : Pour l’heure, les thèmes de révoltes sont ailleurs, pas dans l’économie nationale qui meurt sous le joug de l’État.
1 – Un président menteur, parce que dépassé, autiste et trisomique, qui persiste à faire vivre au crochet de la Nation sa « favorite » comme dans un ancien-régime dépassé, pas loin de dans son ombre, lui procurant secrétariat, déplacements à sa guise, faux-frais payés par le denier public sans autre fonction que ne pas être mariée, ni même « concubinée », faute d’être divorcée du père de ses gamins !
Ils l’auraient été, que naturellement sa déclaration de patrimoine personnelle de 2012 n’aurait pas eu le même périmètre…
C’est en cours d’instruction devant un juge pénal.
2 – Un ministre (au moins un) menteur, acculé à la démission et au retrait de la vie politique, qui oblige tous ses collègues à publier leur propre patrimoine, où là encore les « petites omissions » restent nombreuses (aucun n’a de frigo, pas même un téléphone ou un ordinateur à lui, mais on sait tout des vélos d’une telle qui en oublie ses parts de SCI…) qui touche au ridicule absolu !
Montrer ses fesses au public, c’est une atteinte à la dignité humaine et si je comprends bien que flatter les instincts voyeurs du bas-peuple en se faisant, le motif invoqué de la « transparence » n’efface de toute façon absolument rien.
C’est dire où nous en sommes arrivés.
3 – Un ancien président, « ex-futur-leader », qui se retrouve également devant ses juges, après avoir joué les « pique-assiette » chez les vieilles rombières de « Neuilly-sur-la-Seine » doit désormais s’expliquer sur les affreuses rumeurs de financement occulte d’un ex-dictateur libyen.
Ils ont tout faux : La Libye, certes, a les moyens de s’acheter une démocratie avec ses rentes de pétrodollars, mais il n’y a pas qu’elle, naturellement.
Il suffit pour ça de regarder les photos anciennes de la tribune officielle du défilé du 14 juillet.
De tous les 14 juillets depuis « le Chi » et on comprend mieux qui, que, quoi et comment…
4 – Et le pire, une « réformette » du droit marital, qui n’est jamais qu’une promesse électorale de celle qu’on ne tient jamais, comme la promesse de réduction des déficits publics (3 % en 2012, 0 en 2017… qui est désormais de 1,7 % au mieux).
Et qui ne vise finalement que quelques milliers de personnes qui avaient parfaitement le droit d’aller se marier chez les Bataves voire même les Hispaniques, pour demain une autre promesse « d’adoption pour tous »… qui existe déjà pour peu qu’on franchisse une frontière.
Si encore c’était un progrès « pour tous »…
Mais même pas : C’est la garantie de défilés compacts, presque tous les soirs, non plus de quelques « catho-réac », mais bien d’une foule de plus en plus compacte qui ne réclament qu’une seule chose, un referendum populaire sur le sujet…
C’est quand même assez curieux, ce pays, qui veut « plus de démocratie » et à qui on envoie la soldate (je sais, je les vois passer sous mes fenêtres…) et minimise à longueur de colonnes l’importance du mouvement dans la presse.
Faudra-t-il des morts pour que la « presse d’opinion » se réveille un peu ?
5 – Et l’annonce de « Mélangeons », dit aussi « Mes-luches », d’une grande manifestation nationale le 5 mai prochain afin de donner un « coup de balai », accompagnée « d’Effa-Cholie », la petite-juge écolo qui a vu passer tous les dossiers des « ripoux de la ripoublique » à son époque sans pour autant ne rien comprendre à rien…
L’ex-candidat à présidentielle d’il y a 11 mois, qui a fait 11,1 % des suffrages alors que les sondages lui en accordaient souvent 15 ou 18 %.
Il veut une « VIème ripoublique ».
On ne sait pas de quoi elle sera faite, on ne sait même pas si ce sera ou non un probable retour à IVème et sa fastueuse instabilité politique, laissant libre-court à d’autres « sachants » de mener des guerres aux antipodes, les laissant se plomber devant le canal de suez, mettant le « peuple des Gaules » à la merci des ogives nucléaires des deux seules superpuissances de l’époque ;
Et à d’autres de faire le traité de Rome, celui de la CECA, sans même un débat politique digne de ce nom, voire un débat « démocratique & populaire » sur le sujet !
Des visionnaires, nous dira-t-on plus tard…
6 – C'est « Marinella-tchi-tchi » particulièrement discrète en ce moment, pour des raisons stratégiques évidentes, qui a atteint les 18 % promis à « Mes-luches » alors qu’elle plafonnait dans la « Ripoublique des sondeurs » à 15 %.
Celle-là se tient désormais aux aguets : Le fruit mûrit, elle n’a plus qu’à attendre qu’il tombe pour non pas le cueillir, mais le ramasser.
Et une « petite poussée » de « Mes-luches » contre l’arbre, pourrait même embraser le pays et faire choir le pouvoir…
« Faut vous, dire Monsieur » qu’à eux deux, ils ont rassemblé quand même 39 % de l'électorat.
Que réclame « Mes-luches » ? Une sixième constitution. Que réclame « Marinella-tchi-tchi » ? Une dissolution, et la proportionnelle.
Tous les deux la démission du gouvernement et pour l’une celle du président.
Quelle convergence des contraires et opposés…
Le 5 mai, un dimanche, n’importe quoi peut donc arriver !
7 – Mais pas seulement : Qui défile dans la rue tous les soirs depuis des semaines, non seulement à Paris, mais un peu partout ?
Des hommes et des femmes, leurs fils et leurs filles, de tous âges. La plupart n'ont jamais manifesté de leur vie, ou alors pour les plus vieux, en 1984 pour « l'Ékole Libre », voire en 1997 contre le PACS.
Qui sont-ils ? Des petits bourgeois, la classe moyenne. Les cheveux peignés. Les fillettes en ballerines et jupes plissées. Tous mains nues.
Effectivement, si on retourne un instant en 1789, qui, contrit par le mépris dans lequel le Roi les enferme, se proclame Assemblée Nationale constituante ?
Les députés du Tiers-État.
Qui sont-ils ? Des petits bourgeois, la classe moyenne.
Qui, en 2013, retourne dans la rue tous les soirs, quasiment tous les week-ends (les prochaines manifestations massives sont programmées pour le 5 mai et le 26 mai) ? Les mêmes petits bourgeois, la même classe moyenne, vilipendée, gaussée, injuriée, maltraitée, insultée et rackettée.
En 2013, comme en 1789 le peuple et le pays croulent sous le poids de sa dette extérieure, à financer un État ventripotent qui ne veut pas faire de régime, malgré le lent coma dans lequel il plonge son corps et le pays.
Qui doit payer ? Le Tiers-État, les classes moyennes.
Et si ça vous paraît bien hasardeux comme rapprochement notamment parce que s’il arrive à l’Histoire de « repasser les plats » dans un vaste bégayement, faut-il vous ouvrir les yeux avec l’exemple du bloc de l’Est, bien plus récent : La chute du mur de Berlin, du « rideaux de fer »…
Bien sûr, nous ne sommes pas comme en RDA, dans une dictature communiste.
Mais seulement dans un « État-soce », qui dirige tout, contrôle tout, brime tout, ponctionne tout.
Comme en RDA dirigiste d’Honecker, nos performances économiques n'en sont plus si éloignées : Nous sommes trois fois moins performants que l'Allemagne, comme la RDA en son temps l'était par rapport à la RFA, toutes proportions gardées.
Et les manifestants de ces derniers jours, qu'ont-ils en commun avec les manifestants qui feront tomber sans un coup de feu la RDA ? Les bougies.
Les chants. La non-violence. Des poèmes.
Depuis quand on défile en mon pays avec des poèmes dans le gosier ?
Que s'est-il passé le 24 mars à Paris ? Un barrage, deux barrages, vingt barrages, ont percé.
En 1989, à Leipzig comme à Berlin et ailleurs en RDA, les vopos n'avaient pas de gaz lacrymogène. Ni non plus de matraques et ne savaient pas comment faire face aux manifestants, laissant percer eux aussi leurs barrages, un à un jusqu’à la porte de Brandebourg et « Check-point-Charlie ».
Le 24 mars, policiers surtout et gendarmes, rarement, ont utilisé les gazeuses pour seulement intimider souvent, ou pour se dégager, pris de panique, parfois.
Avec quelques coups de matraques ou de boucliers pour intimider et la bonne bouche.
En RDA, le ministre de l’intérieur a refusé de donner l’ordre du feu.
En sera-t-il autant en « Gauloisie des lumières » ?
Le 5 mai, c’est le début d’un « nouveau-monde ».
Celui qui verra deux défilés, l’un avec « couettes & jupes plissées », l’autre avec son cortège de drapeaux rouges d’un « monde du prolo » aux abois petit-emboourgeoisé, qui sent la menace de paupérisation et de précarisation l’envahir aussi.
Entre les deux : La Seine et les camions blindés des forces de l’ordre.
Et même « François III », quelle que part entre son palais élyséen « rive-droâte », et son nid douillet, « rive-gôche », entre les bras de « sa favorite » du moment…
Croyez-vous à la fin de l’autisme ?
À la fin des ravages de la « trisomique-attitude » ?
Moi, j’y crois : Quand je suis allé au Portugal l’année dernière en repérage pour le « roman d’été » (Parcours olympiques), « ils » m’avaient dit qu’ils attendaient beaucoup des élections présidentielles « Gauloises » de 2012.
Une rupture, mais pas seulement : Un choc … de croissance, de morale, d’éthique, de démocratie, un élan nouveau pour l’Europe, pour le continent, et pour le monde.
C’était rêver au « monde d’après ».
Nos « sachants & gouvernants » à nous sauront-ils prendre ce virage ?
En tout cas, ils sont désormais au pied du mur…
Et si « ça démarre », ce sera notre « printemps-arabe » à nous !