Deux heures et demie d’ascension pour 4 minutes de chute libre…
C’était la semaine dernière, mais comme j’ai un peu de retard à l’allumage en ce moment, je ne salue l'exploit que désormais.
Il faut dire aussi qu’il est parfaitement inutile. Depuis que le X-1, taillé comme une balle de 12,7 mm, s’est affranchi d’une hélice, passer le mur du çon est devenu relativement commun.
Quoique … depuis l’arrêt définitif du Concorde, c’est encore un moment de frisson réservé aux seuls militaires de la chasse…
Qui même s’ils n’en entendent rien (le bang) puisqu’ils vont plus vite que le bruit, n’en effraient pas pour autant les animaux de la prairie avec les compressions du fluide traversé.
Y’en a qui avaient essayé en piqué, après la guerre, mais justement l’hélice faisait aérofrein et aux vitesses transsoniques, l’écoulement de l’air autour des ailerons avait tendance à se décoller des profils, les rendant plus dur à la manœuvre. Résultat, quand il fallait redresser, bé leurs appareils avaient tendance à se vautrer sur le plancher des vaches…
Depuis, on a appris à raccourcir les hélices des hélicoptères, parce que les bouts de pales dépassent la vitesse du son et ne servent plus à rien…
Vous savez, ce bruit particulier d’une hélice d’hélicoptère, comme d’une succession de « claquements » saccadés caractéristiques.
L’autrichien Felix Baumgartner (l’arbre-Gartner pour les initiés) a réalisé dimanche en huit un saut à une altitude sans précédent de 39.000 mètres.
Je crois savoir que le précédent, c’était autour de 30 kilomètres, pour un pilote qui avait dû s’éjecter de son avion en flamme…
Et du coup, sans rien faire, surtout ne rien faire au moment d’atteindre les vitesses transsoniques qui se caractérisent par une instabilité de la trajectoire (qui l’a fait partir en vrille prononcée), il est le premier homme à franchir le mur du çon en chute libre.
Il a eu juste à s’élancer dans le vide, tête en avant pour gagner plus de vitesse. « Laisse ton ange gardien prendre soin de toi », lui a dit juste avant le saut Joe Kittinger, qui faisait partie de l'équipe technique au sol.
Un saut suivi en direct par plusieurs millions d'internautes.
La vidéo – diffusée avec un décalage de 20 secondes pour donner le temps aux chaînes de télévision de couper les images en cas de catastrophe – a été regardée par plus de sept millions de personnes sur le seul site de partage de vidéos YouTube.
Et des millions de messages ont été postés sur Fesse-book ou Twitter pour saluer cet exploit légendaire et historique pour ce quadra atypique.
La descente en chute libre a duré quatre minutes et une poignée de secondes, pendant lesquelles il a atteint une vitesse de 1.137 km/h.
Son parachute s'est ensuite ouvert normalement, freiné par les couches denses de l’atmosphère aux environs de 200 km/h et le parachutiste a pu se poser sain et sauf dans le désert de Roswell, déroulant même le dernier mètre à petite-foulée.
Il a battu le record du monde de saut en chute libre, hauteur et durée, et a atteint 1,24 fois la vitesse du son dans ce record.
Attention, la vitesse du çon n’est pas la même en haute altitude que dans les couches denses de l’atmosphère. En fait, c’est à la fois une question de densité et de température de l’air ambiant. Particulièrement basses l’une et l’autre à 39 kilomètres, elle suit ensuite la loi des « gaz parfaits » au fil de l’approche du sol.
Ce qui reste encore assez faux (j’ai les équations pour mes simulations jusqu’à 130 km d’altitude), dans la mesure où l’hydrométrie joue aussi un rôle perturbateur des paramètres de l’équation et que la stratosphère a tendance à avoir des températures constantes, ce qui n’est plus le cas dans l’atmosphère.
C’est d’ailleurs la raison qui a fait repousser ce « vol » historique et supersonique à plusieurs reprises, les conditions météo n’étant pas « optimales ».
Dans quelques semaines, un « Gaulois » devrait suivre pour battre les records d’altitude, de durée de la chute-libre, et peut-être de vitesse.
Mais il ne sera pas le premier.
En revanche, ça intéresse quelques-uns de déterminer les séquences de vols en vue d’éjecter des pilotes de navettes en difficulté dans la phase de décollage.
Jusque-là, on n’imaginait pas une évacuation d’urgence avec un saut par les hublots au-delà d’une vitesse de Mach 2.
Et encore.
Évidemment, hors de question dans la phase de rentrée de l’atmosphère depuis une orbite, même basse : Mach 25, ce n’est même pas la peine d’y songer, les températures à encaisser transforment en chaleur et en lumière, celle d’un plasma, n’importe qu’elle invention de l’industrie sidérurgique ou métallurgique.
Mais je ne désespère pas : Dans quelques années, on aura peut-être maîtrisé le problème grâce à la MHD embarquée…
En attendant, cette idée d’aller si haut pour s’envoyer en l’air, ça dépasse mon sens inné du vertige personnel.
Je salue donc l’exploit : C’en est un !
Je ne te raconte pas la confiance qu’il faut avoir dans son matériel…
Déjà, l’escalade accroché à des brins de nylon, je balise quand il s’agit de lui confier mon double-quintal de barbaque ; la clavette qui joue la folle sur un rappel de trapèze en dériveur, ça me fait flipper quand le « Cinq-O » ou le « Quatre-sept » s’envole sur les vagues, même si je sais que je ne tomberai pas de bien haut.
Alors une marche de 39 bornes sans les mains et sans l’élastique aux chevilles, j’admire…
Des sports « casse-gueule », dont on ne finit pas d’en inventer de nouveaux, très peu pour moi !
Déjà, la trottinette…
Mais bon, à ce gars-là, c’est son métier que de s’enfiler la « descente-sous-voile » depuis les endroits les plus improbables, y compris les gratte-ciel, la statue de Jésus à Rio de Janeiro, etc. etc.
Le seul trip intéressant, c’est de l’avoir largué au-dessus de la « Gauloisie-pantouflarde » pour aller envahir l’Angleterre…
Histoire de ne pas faire comme tout le monde par le « Tunnel » pour aller faire les soldes chez « Tiffany ».
Bref, un gros coup de pub, à la hauteur de l’altitude de départ.
Et l’occasion d’un « break » bienvenu pour ce « blog-politique » qui n’en finit pas de radoter la même chose depuis des mois et des mois, tellement chez nous ça plane bien bas !
Bonne journée : On reprend le train-train habituel dès que possible, tellement j’en ai encore à dire et redire.