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Les Ex-Archivés

Amis visiteurs !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » !
Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance !
Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite !    
En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle !
Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…
31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 05:02

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Contrôle fiscal… (1/2)

 

Fin novembre, Denis Lespoix se présente pour la première fois dans les locaux du Kremlin-Bicêtre, mais c’est dans l’après-midi du 3 décembre que les choses se gâtent.

 

Officiellement, pour compléter ses propositions de redressements sur la MAPEA, Lespoix a en effet besoin de passer par Paris, dans les locaux du Kremlin-Bicêtre où Paul lui a proposé de faire son ESFP et la vérification des comptes de CAP-Investigations qu’il avait pu partiellement reconstituer entre-temps en demandant, durant tout le mois de novembre, le plus de copies possible à ses banquiers et fournisseurs.

« Vous verrez, c’est moins sécurisé qu’à Aubenas et on peut y discuter et travailler plus facilement. »

Ce fameux lundi 3 décembre, Jean-Charles est présent ainsi que l’amiral qui vient en repérage, pour emménager dans une pièce voisine du premier étage.

Effectivement, les échanges sont nettement moins tendus et Lespoix se laisse aller à des confidences, même s’il reconnaît Jean-Charles croisé à Aubenas.

« Lui, c’est mon fiscaliste personnel. Un ancien de votre maison. »

Et les voilà qui papotent boutique, coups marquants, services, procédures, collègues croisés et autres pendant près d’une heure, avant de passer aux choses sérieuses.

 

« C’est très simple » finit-il par lâcher quelques jours après avoir commencé son travail de vérification, dans l’après-midi.

« Pour CAP-Investigations, vous n’avez pas de comptabilité probante à me soumettre, la faute à l’incendie qui a ravagé vos locaux en 2011.

Je vais donc vous proposer, dans le cadre d’une procédure d’imposition d’office comme c’est prévu par la loi, de vous taxer sur les recettes encaissées de 2009, 2010 et 2011, moyennant un abattement de 50 % pour tenir largement compte de vos éventuels frais. Idem pour la TVA.

Je pourrai « estimer » les deux dernières années en partant des chiffres de 2009, mais je vous fais une fleur.

L’assiette est incontournable, puisque j’ai vos relevés bancaires, et l’estimation de vos frais ressortent également de vos dépenses de salaires, Urssaf, EDF, assurance etc. réellement décaissées en 2009. »

Eh ho ! Ça ne va pas ! Tout a été détruit, il n’y a pas d’activité en 2010 ni 2011 et il est resté un passif qui n’a pas été totalement épongé. Normalement, avec le mécanisme du carry-back, c’est le fisc qui doit de l’argent aux associés de la boutique.

 

« Pas du tout ! », fait-il calmement, un sourire narquois aux lèvres. « Dans cette hypothèse, vos salaires sont rejetés au titre des dépenses déductibles et traités comme d’un dividende… par nature non-déductible. Vous en êtes d’accord Jean-Charles ? »

Euh… C’est la logique fiscale.

« Pas d’accord dites-donc. J’ai y bossé, moi, et j’ai même cotisé dessus ! »

Justement…

« Parlons-en ! À la même époque vous êtes également le directeur général de la MAPEA et rémunéré à cet effet. Ça ne vous gêne pas d’avoir double-salaire, par hasard ? Or, si vous faites un mi-temps ici et un autre là-bas, je regrette, mais je rejette la moitié de vos salaires et charges sociales sur la MAPEA ! »

Cinglé…

Jean-Charles en tousse bruyamment à plusieurs reprises, là, mal à l’aise !

« Bon, ce n’est pas tout ça, mais d’une part, vous remettez ça quand vous êtes réintégré en qualité de secrétaire général de la MAPEA alors même que d’autre part vous avez une activité de marchand d’alcool bien plus lucrative ! »

D’accord, tout ça a été déclaré en bonne et due forme et les impôts payés en totalité.

« Non pas vraiment. CAP-Investigations a touché 3,5 millions d’euros en 2009 qui transitent par votre compte personnel au titre de la clause de croupier de vos statuts que je ne remets pas en cause, et qu’on retrouve quelques jours plus tard sur celui de la MAPEA. Et sans qu’on sache d’où vient cet argent à l’origine. Expliquez-moi ! »

Non, justement, c’est impossible à expliquer.

 

« C’est une prime exogène que j’ai investi dans la recherche sur un prototype d’avion financé par la MAPEA. »

Oui, il sait : c’est l’usage qui en a été fait, mais ça n’explique pas l’origine première des fonds.

« Notez que vous n’avez pas déclaré cette somme dans vos déclarations personnelles et que j’estime à 15 millions d’euros les frais de ce prototype qui ne correspond aucunement à l’objet social de la MAPEA ! »

Comment ?

« Mais c’est de la recherche sur nos céramiques pour les futurs vecteurs des missiliers ! En plein dans nos futurs marchés d’avec l’armée ! Vous plaisantez j’espère ! »

Pas du tout !

« Ce n’est pas l’objet social de la société, et je rejetterai également les dépenses afférentes, de ce que j’ai pu en estimer des comptes analytiques, au titre du crédit-impôt recherche et développement qui vous ont été octroyé sur ce projet ! Crédit qu’il s’agira de rembourser par la MAPEA ».

Il redressera et pour le même motif, la dépense à l’IS et il sera bien gentil de ne pas saisir « son ami » le procureur général de cet abus de bien social si le redressement est accepté sans discuter, pénalités et intérêts de retard inclus.

Et comme il s’agit de dépenses réellement décaissées, il demandera les noms des bénéficiaires de l’avantage en nature ou soumettra à pénalités chez la MAPEA et IR-CSG chez le bénéficiaire désigné. « C’est la procédure ! »

Il est fou se demande Paul qui voit déjà le déluge arriver de loin : IR et CSG sur les 3 millions et demi, plus sur les 15 millions qu’a pu coûter les travaux sur le prototype…

Ira-t-il jusqu’à rejeter les factures de locations de certains équipements ?

La tension monte d’un coup, avec la température de la pièce.

 

« Mais expliquez-moi pourquoi vous n’avez pas déclaré ces 3,5 millions qui ont transité par CAP-Investigations ? »

C’est une somme exonérée. « Regardez donc dans le Code des douanes ! Si je comprends bien, vous allez proposer de l’intégrer dans un redressement d’IS de CAP-Investigations, puis dans mon IR personnel, alors que j’ai abandonné cette somme à la MAPEA… »

Ce n’est pas marqué comme ça dans les comptes, mais il veut bien la prendre comme d’une recette supplémentaire à soumettre à l’IS, si telle est le cas.

« … puis vous refuser de déduire les dépenses correspondantes et en plus vous ramassez le crédit-d’impôt recherche sur celles-ci ? Autrement dit, vous vous payez trois fois sur la même somme ! » Hors les pénalités dont on ne sait pas pour l’heure si elles sont de « bonne ou de mauvaise foi », et la sauce qui va avec…

Presque quatre fois corrige Jean-Charles. « Une fois chez CAP, une autre fois toi, une troisième chez MAPEA a minima au titre des dépenses et une quatrième au titre du crédit-d’impôt. Et encore, il ne t’a pas parlé de la cascade… »

C’est quoi ça ?

 

« S’agissant de sommes encaissées comme des recettes, il s’agit donc d’une activité économique soumise à la TVA. Mais vous savez que la TVA n’est pas déductible sur les assiettes d’impôts directs, mais seulement sur elle-même. En conséquence, elle est due sur ces sommes. Comme vous me demanderez le bénéfice de la cascade qui correspond à la neutralisation de la TVA sur les assiettes des directs et que vous n’avez pas fait de CA3/CA4 ni de CA12 sur ces montants, par la force des choses, je suis donc en droit de vous redresser les assiettes d’impôt direct sur les montants auxquels vous auriez pu avoir droit à ce titre. »

Oui, bon. C’est de toute façon un gag, là !

Payer de la TVA là où il n’y en a pas et se faire neutraliser la déductibilité par un procédé retord, c’est dément…

Mais « légal », rajoute Jean-Charles…

Il est dans quel camp, au juste, celui-là ?

 

Puis il reprend : « Vous dites qu’il s’agit d’une indemnité exonérée au titre du code des douanes, justifiez-en ! »

Justement, il ne peut pas.

« Si je le fais, nous sommes tous les deux des hommes morts ! Secret d’État oblige ! Or, j’imagine que vous n’avez pas envie de mourir tout de suite et ma fille n’a pas encore un mois. J’ai aussi envie de la voir grandir un peu malgré votre totale connerie. »

Très bien. Donc, ce n’est pas tout.

« Ça, c’est pour les deux gros postes vous concernant. J’en ai un troisième relatif à vos déplacements en Chine, en orient, aux USA et ailleurs, mais il faut que je vérifie les montants dans vos comptes, qui restent des dépenses personnelles d’un point de vue fiscal et qui n’ont pas à être affecté sur vos recettes de vente d’alcool. Je ne vois pas l’intérêt de voyager à 4 sur ces diverses destinations … exotiques sans ramener la moindre commande alors que l’essentiel de votre activité de vente d’alcool n’est jamais située que sur les campus français. »

Ce qui n’est pas vrai.

Il fallait aussi chercher des stocks d’alcools « exotiques » à présenter aux prospects, pour emporter des commandes, même s’ils n’en ont pas achetés eux-mêmes.

Des frais de développement eux-aussi déductibles, en principe.

Et puis il s’agit surtout des missions sur le J20 chinois et le T50 russe, les rencontres en Californie, au Texas pour revendre les actions des sœurs McShiant, le détour sur New-York pour castrer le « banquier des pauvres », bref, tous ces « faux-frais » dont « même pas un ticket de métro » n’a eu à être remboursé par le ministère commanditaire, selon les vœux de l’amiral…

Qui pour l’occasion se faufile dans la pièce, attiré par les haussements de ton et qui s’installe silencieusement sur une chaise au fond de la pièce.

 

« Bien sûr, il y en a autant sur la MAPEA, mais assez peu vous concernant. C’est plutôt Madame Nivelle qui se paye une partie de son train de vie sur l’assiette imposable de la société, et quelques cadres qui abusent. D’ailleurs, je remets en cause bien des dépenses de votre successeur en qualité de DG, Monsieur Schmouller, sa voiture, son assurance article 39, ses frais de logement, etc. »

L’assurance, elle n’a jamais été payée. Les frais d’hôtel et de restaurant, ils sont normalement comptés en forfait de « long-séjour » par l’Urssaf.

Et pas son salaire démultiplié, à lui ?

Jean-Charles est atterré.

 

Et ce n’est pas fini !

« J’ai pu également noter que vous avez été le Gérant légal d’un Fonds De Dotation pendant les quelques mois de son existence, fin 2009. »

Là, c’est la guerre, pense Paul pour lui-même… Jean-Charles est tétanisé, se souvenant de l’épisode du juge qui débarque avec deux flics de la section financière dans les locaux parisiens de la MAPEA en sortant leurs flingues de leurs étuis et qui seront repartis après un seul coup de téléphone au général Wimereux, au ministère quand ses commandos ont débarqué…

Quant à l’amiral, il change de fesse sur son siège en se raclant la gorge discrètement.

Et l’autre de poursuivre avec un sourire malicieux : « Si j’ai bien compris les différents rapports et relevés, 35 milliards d’euros ont transité sous votre responsabilité. Je suis sûr que si je vous demande d’où viennent ces sommes, vous ne me répondrez pas. Naturellement, puisqu’il s’agit de fonds venus de l’étranger. Pas plus si je vous demande ce que vous en avez fait… »

Jean-Charles l’interrompt : « Désolé, tout cela est couvert par un rescrit ministériel ! Je l’ai moi-même fait signer par les autorités compétentes. »

Donc il sait ce que « Monsieur DE Bréveuil » en a fait. « Ne serait-ce pas de l’enrichissement personnel ? Auquel cas, je suis dans l’obligation de redresser l’ensemble au titre de l’assiette de l’IR, de l’ISF, la TVA, naturellement, en neutralisant les effets de la cascade s’il s’agit d’une activité assujettie, et de la CSG & CRDS… vous comprenez bien, vous et personne d’autre, en votre qualité de gérant du fonds dissout ! »

On vient de lui dire qu’il y a un rescrit.

« Montrez-le-moi ! »

Ce n’est pas de leur compétence et c’est couvert par le « secret d’État ».

« Pas pour la fisc ! »

Il n’a pas tort, mais il n’est pas question de laisser un connard pareil le soin de décortiquer le problème. Sauf s’il avait été habilité « secret d’État ». Or, il ne l’est même pas pour les « secrets-défense »…

« Faudrait que voyez ça avec l’Élysée. Ils ne m’ont refilé la légion d’honneur pour la couleur de mes yeux, à votre avis ?… »

Ce n’était pas pour ça, mais tant qu’à faire…

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 05:01

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Démarches spirituelles ?

 

C’est aussi l’époque de la fin des « concours anglais », où il s’agit de revendre aux sœurs McShiant la part minoritaire que Paul portait pour leur rendre service… Une belle « petite plus-value » d’1,3 M£ que Paul prend la précaution, cette fois-ci de laisser, au moins pour un petit bout nécessaire à payer les frais d’acte promis par Jacques, en compte chez Lady Joan.

Elle a fait le déplacement à Neuilly pour venir voir la tronche d’Annabelle, la toute-neuve fille de Florence et de Paul…

Et faire la gueule de n’avoir pas pu accoucher des œuvres de Paul de son côté.

 

Là, ce n’est pas pour l’amadouer à lui tirer les vers du nez sur l’oreiller, elle ne sait rien hormis pas grand-chose sur la gestion du trust, mais tout simplement parce que la plus-value est exonérée en Grande-Bretagne, là où l’hérésie des taxations françaises nouvelles et frénétiques lui en aurait encore pillé plus de la moitié.

L’objectif est de laisser passer la fin d’année et de ne recouvrer les soldes que l’année suivante, le temps de réfléchir à une « utilisation optimale ».

Pas encore encaissées, les sommes ne sont pas encore imposables nulle part.

Où les effets psychologiques de Denis l’inspecteur aberrant.

Elle lui propose d’ailleurs à cette occasion de monter un FCC provisoire, de droit britannique, là où Paul commence à réfléchir à quelques paradis fiscaux exotiques, tellement Lespoix lui perturbe quand même et parfois le sommeil.

 

Puis un retour sur Paris s’impose. La belle-famille lui impose de baptiser sa fille. Selon le rite catholique-papiste.

Comme justement, à ce moment-là, il est « convoqué » par Monseigneur André Vingt-trois, il en profite pour organiser le principe de la cérémonie.

Il n’empêche, c’est encore un moment poignant dans la vie d’un homme tel que Paul, déiste de formation mais mécréant dans le respect de tous les cultes de la planète, quels qu’ils soient.

Peu avant la fin du mois, Paul répond ainsi à l’invitation singulière de Monseigneur André Vingt-Trois, archevêque de Paris, accompagné de deux de ses quatre évêques.

Est aussi présent le nonce déjà croisé à Lyon dans les locaux d’Interpol six mois auparavant.

 

Il avait été prévenu quelques jours avant par l’amiral Gustave Morthe-de-l’Aregnetière chez Maxim’s, qu’il est question de distinguer Paul de Bréveuil par son élévation au grade de chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, une décoration accordée par le Saint-Siège, à titre civil ou militaire. Fondé le 1er septembre 1831 par le pape Grégoire XVI en l'honneur du pape saint Grégoire (590-604), il fut modifié le 30 mai 1834.

Honneur que Paul refuse tout-de-go pour ne pas vouloir assumer le privilège de le partager avec Buisson, l’âme noire de « Krasoski », le président sortant, et Jean-Claude Gaudin, le marseillais…

Il n’a rien à faire avec ces gens-là !

Et puis Paul estime ne devoir rien recevoir pour des exploits qui n’ont rien d’exceptionnels. Il a juste fait ce pourquoi il était là à ce moment-là, au bon endroit et avec les moyens disponibles.

Il n’y a aucune gloriole, même papale, à en tirer.

« Mais mon fils, il ne s’agit pas d’un honneur ! »

Ah ? Paul n’a pas tout compris, alors. Lui venait juste pour organiser le baptême de sa fille. Le reste, tout le reste, c’est du passé.

Et puis recevoir une médaille religieuse pour avoir tué un homme, ce n’est pas très … catholique, à son sens…

« Pour éviter la mort de 80.000 personnes et bien plus que cela ! Éviter l’embrasement de la planète dans l’abîme d’un chaos destructeur ! »

Il ne faut rien exagérer non plus, hein !

Le nonce reprend son exposé : « Il ne s’agit pas d’un honneur, mais seulement d’une distinction. »

Sûrement un jésuite qui fait dans l’épistémologie, pense Paul. Tout-à-l’heure, il va pontifier à gloser sur les nuances existantes entre « célibat » des prêtes et les vœux de « chasteté » des ordres réguliers monastiques…

Il y a une nuance qui échappe effectivement et depuis toujours à la plupart du commun des mortels, la chasteté emportant abstinence sexuelle et donc au minimum le célibat, alors que le célibat n’emporte ni abstinence, ni chasteté !

« Parfois, les forces de l’Esprit-saint ont besoin d’une main invisible, comme d’un vecteur pour transmettre aux hommes de bien les choix conformes à la Volonté divine. Il n’y a pas de mystère là-dessous, je vous rassure, puisque l’idée revient à Platon qui l’a énoncé le premier.

À nos yeux, une « main invisible » qui ne peut être que mue par le Saint-Esprit vous a guidé tout au long de votre parcours à la poursuite « d’Ahmed-le-diabolique » jusqu’à ce qu’il soit anéanti, lui et ses projets.

N’avez-vous pas entendu à ce sujet la « novice-Sarah » ? »

Plutôt la lieutenante Matilda, oui !

« Monseigneur, avec tout le respect que je vous dois, Matilda qui m’accompagnait au Portugal, ne vous a-t-elle pas rapporté quelques-uns de mes dires sur tous ces sujets ? »

Si, bien sûr.

« Votre chemin de foi ne nous regarde pas. Nous avons chacun le nôtre et ils sont tous différents les uns de autres. Personne ne vous juge. Ce qui nous importe ce sont les faits objectifs. Et ceux-ci nous conduisent à voir en vous quelqu’un qui a été « distingué » parmi la foultitude des enfants du Seigneur notre Dieu Souverain.

L’objet est simplement de vous reconnaître comme tel. Que vous le vouliez ou non d’ailleurs. »

Peut-être, mais alors de toute façon pas dans un ordre qui accueille aussi des fachos.

« Ils ne le sont pas tous et ceux qui pourraient l’apparaître à vos yeux ne l’ont pas toujours été. Alors que d’autres peuvent le devenir. Ce n’est pas important vous dis-je : à chacun son chemin de foi. »

 

Puis un autre : « Vous avez déjà été « distingué » par les américains et par deux fois, et des deux plus hautes distinctions de leur pays. Vous l’êtes également depuis l’été dernier par le Président Landau. Avez-vous vraiment fait le tri des « fachos » et des autres avant d’avoir accepté ? »

Non, c’est vrai. Mais il ne collectionne pas les médailles pour le plaisir et n’agit pas en vue de telles « distinctions ».

« Naturellement ! Il y a également une autre façon de vous faire voir les choses. Pour les français, la légion d’honneur est devenue tellement banale, que je ne sais pas si ce que je vais vous dire s’applique. En revanche je suis sûr et certain que pour la médaille du Congrès et la Médaille de la Liberté américaine, il a s’agit de vous faire entrer dans un cercle restreint pour dire à tous, « Celui-là, il est des nôtres ! On n’y touche pas ! ».

Comprenez-vous ce que je veux dire ? »

Pas vraiment…

« Pour nous aussi. Il s’agit de faire savoir que vous êtes un être particulier aux yeux du Saint-Esprit. Différent. Soutenu et guidé. Au moins une fois. »

Et donc de justifier de la théologie de l’Esprit-Saint ?

« Oui ! Aussi. C’est une confortation de notre foi et de celle des fidèles, à n’en pas douter. »

Honnête le gaillard, pour une belle récupération.

« Alors Ok pour le principe. Mais faites donc quelque chose de « significatif ». De marquant ! »

 

C’est là que l’idée des prélats se porte sur l'Ordre du Christ (ou Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ), la plus haute distinction pontificale, si sa Sainteté approuve cette décision.

L'ordre a été créé en 1319 par Jean XXII. Il trouve ses origines dans l'ordre des Templiers dont est aussi issu l'Ordre du Christ décerné par les rois de Portugal.

Il ne comporte qu'une seule classe et se porte avec la médaille en sautoir et la plaque sur le côté gauche de la poitrine.

« Très bonne idée. Parce que j’en ai soupé des templiers et des banquiers portugais, figurez-vous ! Très aimables, sans doute très efficaces, mais diablement omniprésents. Si eux acceptent cette décision, alors je l’accepte aussi. »

Décision d’autant plus forte de sens, qu’avec la mort du roi Baudouin des Belges en 1993, il n'y aurait plus aujourd'hui aucun membre vivant de l'Ordre, excepté Paul…

Encore faut-il en convaincre sa Sainteté le Pape Benoît XVI…

« Oui mais alors, pour le baptême de ma fille, je fais comment ? »

Paul et ses urgences… Un beau pied de nez, en tout cas, l’idée de l’ordre de Baudouin !

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 05:05

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Affaires de famille…

 

Paul prend congé et file ensuite chez son frère en voisin et à pied. Le cabinet du grand-père étant situé plus haut sur l’avenue du Faubourg-Saint-Honoré, posé après l’avenue Matignon.

Toujours cette histoire d’indivision à régler…

« Tu as l’air en pleine forme, Paul ! » fait Jacques en l’accueillant… Mais c’est tout de suite pour lui sortir une vacherie : « Je pensais que ton contrôle fiscal t’aurait fait passer quelques nuits blanches ! »

Et pourquoi donc ? Paul n’est pas un fraudeur… S’il passe des nuits blanches, c’est pour biberonner Annabelle.

Ça se passe bien au moins ?

« À merveille ! Je ne savais pas que c’était aussi reposant, un contrôle. On en fait toute une montagne, d’habitude ! »

Tant mieux, tant mieux… « Mais sache que nous avons quelques spécialistes ici-même. Ils se feront un plaisir de t’aider. »

Paul a déjà tout ce qu’il lui faut sur place.

« Ne t’en fais pas, ça ne donnera rien : il s’y prend comme un manche et tes potes ne sauront jamais de quoi il retourne. »

En revanche, ça va saigner pour ceux-là mêmes, si on en croit les prétentions et raisonnements de l’amiral qu’il vient de quitter. Mais il ne le lui dit pas.

« Bon, tu sais au moins que tu es tonton ? » Oui, par le biais de la famille. Les cousines Arlette, Huguette et Pierrette le lui ont fait savoir, parce qu’il est justement en affaires avec elles pour épurer l’indivision successorale de leur grand-père, en l’absence du tonton-indigne, leur père à elles.

« Ah oui ! Je les ai revues récemment. Elles ont fait le déplacement à la clinique de Neuilly pour voir Annabelle et sa mère… qui se portent bien, merci pour elles, toi qui sait prendre des nouvelles de la famille, à l’occasion. »

Vacherie pour vacherie, puisque Jacques ne s’était même pas déplacé, ni n’avait téléphoné.

Faut dire que Paul non plus pour les deux gamins de Jacques et de Francine, sa première épouse : il était « en opération » les deux fois. Et quand il a appris, il s’est fendu d’un télégramme et de quelques hochets des « mers-exotiques » de là où il croisait.

« Bon, tout ça pour me proposer quoi, mon grand-frère rescapé de l’Arrco ? »

 

Et Jacques de lui refaire l’historique de la succession de Charles de Bréveuil, leur grand-père. Le cabinet d’avocat, son vaste appartement parisien, plus un bel appartement donnant sur la croisette à Cannes et une maison en Normandie, du côté des plages du débarquement.

« On est tous, les cousins germains, en indivision sur le reste du patrimoine, à savoir le cabinet. Et moi j’ai besoin de ressortir mes minoritaires à l’occasion du départ des deux associés de Grand-père. Minoritaires dont tu es. Depuis peu, de 30 % chacun, toi, tu restes à ce niveau, mais moi j’ai racheté encore leur 30 %. Après que tu me cèdes tes parts, parce que ce n’est pas conforme au statut des SCP, tu n’es pas avocat, je serai à 90 % plus mes deux associés chacun à 5 %. Tu saisis ? »

Oui, mais les « trois-cochonnes » de cousine, justement ?

« Tu sais que grand-père avait déshérité le tonton, suite au scandale de l’avoir découvert en train de sucer la bite de son clerc. Il lui a fait une avance d’hoirie sur l’appart’ de Cannes à imputer sur sa part réservataire où il est censé être allé vivre. Mais en fait, on ne sait pas où il se trouve. Peut-être aux USA, parce qu’il a revendu Cannes il y a quelques années.

Mais ce n’est pas que ça… Prévoyant, il avait fait un testament au profit de la génération suivante, nous aux droits de papa, et les cousines sur la quotité disponible.

Elles ont reçu l’appartement parisien qu’elles louent depuis fort longtemps et nous deux le cabinet et la maison de Cabourg. Ce qui était équitable.

Le tout assorti d’un droit de suite sur les seules parts du cabinet, au cas où l’une d’entre-elle, ou l’un de leur mari pourrait reprendre la suite pour prêter serment ! »

Ce qui n’est pas le cas, mais comme il peut encore y avoir descendance, Jacques a souhaité les désintéresser définitivement.

« 300.000 euros chacune, c’est cher, mais c’est fait. Logiquement, et pour être équitable, je t’en dois donc la moitié du triple, pour valoriser tes parts. »

Il rigole, là, où quoi ? La moitié du triple de 300 ou de 900 plaques ?

« Tu comptes quoi, là-dedans ? »

Un peu moins d’un an de chiffre d’affaires.

« Parce que tu veux me faire croire que tu ne fais qu’un million de CA, toi ? Allo-quoi ? Non, mais je rêve, là ! T’es avocat à la Cour ou t’es un pisse-merde ? »

Ce n’est pas comme ça qu’il faut compter !

Et tiens donc.

« – Mon chiffre, il est à moi et j’ai déjà payé les droits de succession dessus…

– …Comme moi d’ailleurs.

Oui, sauf que ce chiffre-là était « historique » et que moi j’ai développé l’affaire depuis. Pas toi. Donc, il faut ôter les minoritaires actifs et garder seulement le « fonds de commerce ».

Le pas-de-porte, pas le droit de présentation.

Non, ce n’est décidément pas comme ça qu’il faut compter selon Paul.

« D’abord tu n’as racheté qu’un droit de suite sur la moitié aux cousines, alors que je suis associé à part entière pour la moitié des 60 %. Y’a des nuances qui t’échappent, même à toi le juriste. Et puis à propos de pas-de-porte et autre droit au bail, le grand-père, il avait bien acheté les locaux ici, non… ? »

Réponse gênée de Jacques.

« Oui, oui… euh, en effet… Sauf qu’en fait, s’il était à l’actif de l’activité, j’ai revendu le premier étage pour assumer un prêt à une SCI personnelle qui a racheté les 4ème, 5ème et 6ème étages au fil de notre développement. En fait, dans les 450.000 que je retiens, c’est tout droit inclus, à savoir la valeur du 1er étage où grand-père s’était installé avant-guerre. »

Paul ne veut pas comprendre, reniflant l’entourloupe…

« Excuse-moi, mais un étage entier de 250 m² dans ce quartier, ça vaut au minimum 12 à 15.000 euros du mètre si ce n’est plus. Alors 30 %, il va falloir que tu rajoutes 900.000 euros pour que je ne te réclame pas l’arriéré sur les loyers impayés depuis des années… »

Et puis avec quoi il a racheté les étages supplémentaires dans sa « SCI personnelle » ?

« Un emprunt bancaire… »

Sans apport, sans caution, juste sa bonne gueule et une hypothèque de premier rang ?

« Excuse-moi frérot, tu ne m’avais pas fait signer des procurations pour vendre Strasbourg, la pharmacie de maman et la maison de la grand-mère, à une époque. Il est où le fric ? »

Effectivement, reconnait de plus en plus gêné Jacques. Parce que voilà, si on liquide toute l’indivision, ça donne un calcul qui n’arrange pas du tout Jacques.

Son frère pourrait être compréhensif : il n’était question que des parts du cabinet. C’est lui qui se tuait à la tâche pour conserver le patrimoine familial pendant que Paul naviguait à se faire plaisir autour du monde sur tous les bateaux de la royale et à piloter tous les avions casse-gueule qu’il souhaitait avec ses impôts.

« Oui et alors ? Ça fait combien pour que je signe ton bout de torchon si on compte tout ? »

Et là, le frère Jacques change ses plans et s’embrouille dans ses décomptes, parce qu’il comptait intégrer aussi la Maison de Cabourg du grand-père, tel que ce devait être Paul qui doive de l’argent à Jacques pour lui permettre de remettre au pot en restant majoritaire dans le cabinet.

« Si tu reprends Cabourg, la maison de Normandie qui m’était réservée par préciput, puisqu’à la mort de maman, il aurait dû te revenir celle de Trouville si elle ne l’avait pas vendue avant. Il y a 600 m² plus 3 hectares de terrain partiellement constructible. Je te fais le lot à un million et non pas trois qu’elle vaut et on n’en parle plus… »

Maison de Trouville revendue pour racheter à Strasbourg, puis revendue par Jacques pour se payer la moitié de l’immeuble du Faubourg-Saint-Honoré…. Idem pour les pharmacies normandes puis alsacienne si on compte bien…

Et il compte se payer avec une soulte de 100.000 euros en plus, c’est ça ?

« – On ne peut pas faire moins, vis-à-vis du fisc, même en considérant que nous sommes en indivision même avec les charges qu’il y a dessus…

– Tu n’as rien compris, Jacques ! En partant du principe que je reprends Cabourg et la vieille Marie-Louise qui entretient la baraque, c’est toi qui me dois encore, au bas mot, 750.000 ! Je dis « et encore », parce que tu vends combien à tes américains ? »

Jacques ne répond pas, très embarrassé… Paul annonce alors : « C’est simple, sois tu prends les résultats du cabinet en y incluant les salaires des associés et on multiplie par 10 ans, sur lesquels on applique le coefficient de 30 % de mes droits sur les parts originelles, soit on prend une année de CA et on applique le même coefficient. »

Que ça va devenir impossible pour Jacques.

« Tu veux me ruiner, ou quoi ? » fait Jacques en désespoir de cause. « Merde, tu es mon frangin et on ne peut même pas discuter ? » s’emporte-t-il.

Et Paul de rappeler les événements récents.

« Je te signale que si tes potes de l’Arrco t’avait fait la peau, Francine et tes gosses auraient eu à récupérer et valoriser tes parts et moi j’aurai revêtu la robe pour le faire au mieux… Alors, tu veux voler tes gosses ou les miens ? »

C’est plus compliqué que ça. Pour être avocat, il faut des diplômes…

« J’ai toutes les équivalences que tu veux, alors que toi tu n’as pas les miennes avec ton bac plus 5 en droit du patrimoine ! Il me suffirait de prêter serment. »

Vraiment impossible pour Jacques.

« 500.000 et la maison ! C’est ma dernière offre ou c’est toi qui prends la tête du cabinet… J’ai déjà refilé 900.000 aux cousines. »

Juste pour un rachat du « droit de suite » ? Il est bien généreux avec les trois « cochonettes » et bien pingre avec son propre frère, non ?

Comme il veut. « C’est vraiment parce que tu es mon frangin et que je t’aime bien, sans ça, je t’aurai fait cracher jusqu’à ton appartement à Neuilly en plus de la maison de Cabourg, figure-toi ! »

Parce que l’héritage de leur mère, qu’elle avait conservé par effet du contrat de mariage assorti d’une donation au dernier vivant, ils n’en avaient pas vu la couleur pour avoir été investi dans les étages du cabinet rue du Faubourg-Saint-Honoré où ils se trouvaient.

L’amour fraternel ? Il plaisante, à ce prix-là…

Pour en finir, il préparera les papiers de la sorte, pressé par les américains qui veulent conclure avant la fin de l’année, à condition que ce soit à Paul d’assumer le coût des actes, publicité et enregistrement inclus, ce qu’il concède pour pas que la discussion s’éternise à en devenir « méchante ».

Et les deux frères se séparent, mécontents, chacun en ayant la très nette impression de s’être fait rouler.

Il en va souvent ainsi dans les histoires de famille…

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 05:04

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Chez Maxim's (5/5)…

 

Et chez les vétérans ?

Pour l’heure, il ne sait pas. Mais leurs associations devraient « bouger » tôt ou tard.

« Pas très brillant, dites-donc, Amiral. Et vous voulez vraiment apporter de l’eau à leur moulin en provoquant un scandale sur la tête du ministre de la fraude fiscale ? Vous n’êtes pas sérieux, Amiral ! ». Tout ça pour une histoire de contrôle mal-embouché…

Bé pas tant que ça, finalement.

« Comprenez capitaine, soit le gouvernement fait passer sa loi sur le mariage gay-lesbiens en force et rapidement, et alors la pression de la rue retombera doucement avant l’été. Soit il se décide à en passer par la voie référendaire et le casus belli retombera immédiatement comme un soufflet, parce que le projet ne passera pas. Comme il ne passe déjà pas dans l’opinion publique écrasée par les taxes. Ce qui sera en plus l’occasion d’un désaveu profond de la politique gouvernementale. »

Quitte à en profiter pour sauver les budgets de l’armée ?

C’est ça, tant que le ministre ne sait pas défendre son budget rogné de partout…

« Faut dire, » toujours selon l’ex-amiral Morthe de l’Argentière, « que les autorités ne comprennent rien à rien au peuple qu’ils gouvernent. Enfin quoi, quelle idée d’aller marier les phoques et les cochonnes entre eux ? Ça n’a plus aucun sens dans notre culture plurimillénaire judéo-chrétienne d’abord basée sur la famille et les gamins ! »

On dirait Bigeard parlant d’Arlette ! Il faudrait peut-être les marier à des paras…

Paul n’est pas de cet avis, mais n’a pas envie de polémiquer, la poire étant vraiment délicieuse.

« Justement, puisque ça n’a plus de conséquence qu’en matière de couvertures sociales et de succession, à mon avis ça ne fait que renforcer le côté « sacrement » du mariage religieux qui reste de son côté un vrai « engagement » de vie, de toute une vie, pas de quelques intérêts conjoncturels qu’on peut défaire devant un officier d’état-civil comme le Pacs. »

Un sacrement que deux croyants se donnent mutuellement, reconnaissant l’essence divine de leur amour, selon le canon religieux.

Peut-être. Sauf que ce n’est pas comme ça qu’il faut voir les choses selon l’amiral.

« Comprenez, mon petit-vieux, nous sommes une nation chrétienne depuis Clovis. Même Henry IV s’est converti, désacralisant du coup les cléricaux-papistes pour donner le change.

Plus tard, avec le « siècle des lumières », les mêmes anticléricaux prennent le pouvoir il y a deux siècles, et la première mesure qu’ils prennent, c’est d’inventer le mariage civil pour le faire passer avant le même, mais religieux, et quelle que soit la religion.

On entre alors dans une large période de laïcité bizarre qui va déboucher jusque dans la formation des jeunes avec la IIIème République et l’instruction publique. »

D’accord, et donc ?

« Au lieu de s’occuper de ce qu’il y a dans les têtes et les lits, voilà donc que Landau et sa clique veulent démolir ce qui reste de « morale » dans ce pays, je veux dire au moins le décalogue des hébreux, et jusqu’à prévoir de donner des cours de « touche-pipi » dans les écoles et collège et finir par marier n’importe qui avec n’importe quoi ! »

Il reprend son souffle.

« Et demain à procréer n’importe comment !

On touche à l’essence de la nature humaine par lois, décrets et circulaires ministérielles interposés ! C’est dément ! » s’emporte-t-il.

« Une œuvre de débiles !

Et quand on en sera à euthanasier les vieux, grabataires et impotents, « dans la dignité », vous verrez tout en affirmant respecter leur choix même quand ils ne peuvent plus en faire, il restera quoi d’un ordre moral qui voit déjà dans le criminel, même pas et au minimum un déviant asocial, mais seulement une victime ! Mais où va-t-on à cette allure-là ? »

Pas tant que ça selon Paul :

« Ne vous énervez pas Amiral. Vous savez bien que l’anticléricalisme succombe à tout et depuis toute époque. Souvenez-vous de la faillite des staliniens-cocos et maoïstes sur le sujet ! Ils ont même été balayés, 70 ans plus tard par leurs propres excès et la liberté religieuse a repris le dessus sans qu’ils n’aient pu la tuer. »

C’est vrai, reconnaît Gustave Morthe-de-l’Argentière.

« Mais jusqu’à abrutir les masses comme aux USA avec les théories démentes du créationnisme ! Bref, revenons à notre cas d’école : dans un cas comme dans l’autre, d’échec ou de passage en force de la loi du mariage pour tous, ce sera effectivement compris soit comme une reculade politique soit comme le début d’une dictature-socialiste ».

Enfin quoi, un Président élu qui légifère sur le mariage des autres mais n’envisage même pas le sien : extraordinaire de foutage de gueule !

« D’autant que le chéri, il est comme vous… »

Comment ça ?

« Enfin, vous jeune. J’ai eu le temps de vérifier vos informations sur le « Newvox » avant de partir, et la rumeur du « six-coups-de-la-rive-gauche »… »

Ah ! Alors il le croit, maintenant ?

« Je veux bien admettre certaines choses, notamment des effets des hormones qui poussent à cet âge-là : j’ai eu les mêmes au même âge, figurez-vous et je me souviens encore ! Vous verrez, ça passe avec le temps qui… passe !

Dès lors, je veux bien admettre que jeune-con, on ne sait pas dire non et que tout ce qui passe est bon à prendre comme un cadeau offert par dame nature.

Eh bien Landau, il est pareil : il ne sait pas dire non ! Un vrai gamin imberbe. »

Ah ? C’est donc ça le fondement de « la synthèse », c’est toujours « oui » à tout le monde, c’est ça ?

« Avec sa gueule, il n’est pas allé bien loin, et quand la « cruchitude » lui a suggéré une fellation en prenant les devants, vous savez celle qui elle est allé jusqu’à lui en faire des gosses alors qu’il la surnommait « Miss iceberg » : il n’a pas su dire non ! »

Mais il a dit « non » au mariage.

« Même pas. C’est elle qui n’en voulait pas comme époux : une « femme-libérée », elle, elle sait dire non à un demi-mou qu’il faut stimuler du poignet !

Pareil quand elle l’a un peu délaissé pendant sa pré-campagne électorale de 2007. Une autre s’est présentée, lui a proposé la même chose avec insistance et il n’a pas dit non non plus. Il ne sait pas dire non, vous dis-je !

Et ce n’est pas fini… »

Ah bon ? Comment ça ?

« On sait tout de tout le monde à la DRM. Et c’est de notoriété publique dans les services autorisés. Encore un truc qui va lui péter à la gueule un jour ou l’autre… Y’en a une autre qui lui fait discrètement le même cinéma quand la première dame est absente. Une militante plus jeune encore ! »

Bé dites donc…

On saura plus tard qu’il s’agit d’une « autre femme libérée » et actrice, du doux prénom de Julie… Paul se souvient qu’il en avait croisé une aussi, dans le temps, également intermittente du spectacle…

 

« Mais lui, ce n’est pas comme le « banquier des pauvres » qui se croit tout permis et ne pense qu’à ça ! Dès qu’un cul l’émoustille, il faut qu’il lui fonce entre les cuisses même à peine ouvertes ! »

La belle image…

« Vous, vous avez fait la synthèse des deux, et puis très normalement, maintenant que vous avez charge de famille avec un peu de plomb dans la cervelle, vous êtes mûr pour passer à autre chose, mais pas ces deux-là.

Quoique que vue votre gueule tailladée de baroudeur, vous allez avoir encore plus de mal à vous défaire de vos comportements déviants que les deux précités… »

Et puis passant soudainement du coq à l’âne :

« Dites donc à propos, ça a dû être un enfer de vous retrouver à bord de nos rafiots, sans rien à vous mettre autour du gland ? »

L’amiral et ses métaphores incongrues !

La cure de désintoxication valait bien quelques sacrifices pour piloter des avions inimaginables : « Une belle compensation que la République m’a offerte. »

 

Ils reviennent à leur propos : « Bon, dans le cas-là d’affrontements de rue violents et d’une reculade politique, c’est aussi la porte ouverte à un gouvernement par la rue et ça pourrait même faire naître quelques ambitions révolutionnaires à de la Gauche-de-la-gauche en passe de détruire ainsi tous les fondements de notre société. Tout comme des réactions contre-révolutionnaires de mes biffins et de leurs copains se rendant compte que le livre blanc les sacrifie aussi à l’autel des économies à faire sur les effectifs. »

Donc, de toute façon, 2013 est l’année de tous les désordres.

« Et le pays, quoiqu’on puisse penser du gouvernement, n’a pas besoin d’une situation pré-insurrectionnelle en ce moment : il n’y a plus urgent, même sur la scène internationale. »

Ce qui n’est pas faux. Quoique les robinets de la « fausse-monnaie » s’ouvrent démesurément.

« S’il passe en force, ça gonflera les pressions et rancœurs des uns et des autres, voire de tous, mais le gouvernement gagne du temps pour reporter les problèmes à régler en 2014, où les perspectives pourraient se révéler meilleures, notamment si la croissance revient au moins par les frontières.

Du coup, dans cette hypothèse-là, il vaudrait peut-être mieux dégonfler et percer le furoncle de notre ministre de la fraude tout de suite. Ça passerait mieux. »

Paul n’en démord pas : « À moins que ce soit justement le déclencheur d’émeutes ! »

La police fera le ménage, elle est « aux ordres » comme de tous temps depuis Fouché : « N’oubliez pas que tout le monde à déjà en ligne de mire les scrutins municipaux et européens de 2014 dans la tête. C’est là que sera le vrai rendez-vous du pouvoir avec le peuple ! »

Pas faux.

Et puis ça pourrait donner le temps à Paul de récupérer les milliards manquants.

« D’abord, prendre mes quartiers dans vos locaux rapidement… »

Paul en sera ravi.

 

Ils enfilent un dernier gorgeon et se séparent rue Royale.

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 05:05

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Chez Maxim's (4/5)…

 

« Et alors, à 5 % l’an, même seulement à 4 % pendant 18 ans, sur 22 milliards, on a entre 44 et 52 milliards de dollars à récupérer, et non pas 35 milliards d’euros comme je l’ai fait fin 2009. »

Ce qui veut dire ?

« Deux choses : je me suis fait leurrer par les taux de change de décembre 2009 qui tournaient à 1,52 dollar pour un euro. Si vous faites le calcul, 35 milliards d’euros, c’est globalement 53 milliards de dollars. Pour moi, ça correspondait.

Mais il ne faut pas oublier que c’est mon équipe qui achetait alors du dollar à tour de bras et en option avec des euros que tout le monde s’arrachait pensant faire des swaps intéressants. En septembre 2009, il valait seulement 1,47 euro et 35 milliards d’euros ce seraient changés contre 51 milliards de dollars. Deux milliards d’écart avec cette connerie du Forex.

Et là déjà, ça ne collait plus sans que je ne m’en aperçoive, parce que ça restait cohérent.

Et rappelez-vous qu’en 1999, au moment de la création de la monnaie unique, le dollar valait 1,168 €, puis le cours est tombé à 0,825 € un an plus tard, pour retrouver la parité à mi-juillet 2002 et son plus haut à 1,6 en juillet 2008, au début du crack immobilier qui débouchera sur la crise des subprimes, pour osciller ensuite entre 1,25 et 1,40 pendant plusieurs années. »

Oui, et alors ?

« Et alors, en supposant que les fonds du trust aient été placés en euro après l’avoir été en monnaies diverses et européennes, on peut imaginer que c’est 55 milliards d’euros qui auraient dû constituer le « stock » à récupérer. Mais, vous rappelle-je, on en a eu que pour 35 milliards. Donc… »

Le reste a été distribué…

« Mais à qui ? »

La seconde bombe thermonucléaire !

« À tout le monde ! » Enfin, à tous ceux qui « comptent » un peu dans le marigot politique !

Comment ça ?

 

Les fichiers qu’il est convenu de faire croiser par la minette de l’amiral provenant de Bercy qui peine à retrouver les ayants-droits, ils sont truffés de « faux-nez ».

« Je n’ai fait que les parcourir à la va-vite, mais quand je suis tombé sur un monsieur J. Cardan-de-Chourcelle, à Tokyo, imaginez-vous bien que j’ai immédiatement pensé à l’épouse du président Rackchi, dont c’est le nom de jeune-fille ! »

Incroyable, lâche Gustave.

« Et vous en avez identifié beaucoup, des comme ça ? »

Il y en a 9.288.

« J’ai refermé le bidule. C’est une recherche trop longue pour le peu de temps que je peux y consacrer. Mais vous imaginez que si on tombe sur les 9.000 qui ont pu être un jour ministre, conseiller, député ou sénateur comme j’ai pu le deviner pour les plus connus, non seulement il faut confirmer, mais en plus, si ça doit être révélé à la presse, c’est la révolution dans les rues, Amiral ! »

À côté, le risque de coup d’État dont il était question dans le Gers, c’est de la « gnognotte » pour collégien…

Au moment même où le pays commence à être écrasé d’impôts, évidemment, ça va faire désordre…

« Et notre ministre de la fraude, il est dedans ? »

Paul n’en sait rien pour l’instant.

« En admettant que ce soit probable, vous comprenez mieux que j’aimerai éviter que vous en fassiez un exemple. Parce que si un malin commence à dérouler la bobine, c’est la République qui saute pour de bon. Et vous savez que j’y suis attaché… »

Effectivement : il est urgent de se mettre au travail !

 

« Mais le coup du choix-Corse, canal-habituel ou historique, vous savez mon petit-vieux, il risque de faire pschitt, dans ces conditions : on ne peut pas aller frapper à la porte de 9.200 quidams qui vont tous crier à l’unisson à l’affreux complot ! »

Effectivement.

« Il nous faudra faire en douceur. Souvenez-vous justement de l’affaire de Rackchi et de son compte japonais dont vous venez de me parler. Il en a un, mais il l’ignore. Tout le monde l’ignore, sauf celui qui a lancé la rumeur et celui qui a ouvert ce compte en usurpant l’identité de sa femme, si ce n’est pas le même. Si c’est ça, si c’est bien un compte dormant, il ne peut pas savoir et parle de complot. Ce qui est le cas.

C’est donc qu’il a été victime, lui et tous les autres, d’un vol d’identité. Dans ce cas, rien de plus simple de « voler les voleurs », les receleurs plutôt, puisqu’ils ignorent eux-mêmes être des voleurs, pour être tous de bonne-foi !

Personne n’ira déposer plainte, à mon avis. »

Sauf si justement, « ils » savent et qu’ils font vivre ces comptes !

« Dans ce cas-là, il s’agira de vérifier, au moins dans mes fichiers qui datent de juillet 2009. Et là, vous pourrez « allumer » votre ministre menteur, en toute bonne conscience, si c’est son cas ! »

À vérifier en premier…

« Mais comment aurait-il pu le découvrir lui-même ? »

Assez simplement.

« Si c’est un vrai fraudeur qui veut planquer ses rapines en Suisse, vous imaginez sa tête quand il va pour ouvrir un compte dans une agence discrète à Lausanne ou Genève et que le gars de la banque, pas au courant du truc, lui explique qu’il en a déjà un d’ouvert ? »

Gustave en est pris d’un violent fou-rire communicatif…

 

Et de toute façon, il y a eu au moins un « lanceur de rumeur », dans l’affaire du compte japonais de Rackchi. « Qui est-ce donc ? »

Paul ne sait pas.

« Mais vous avez raison amiral, il y en a au moins un. Et dont il faudra se méfier. Celui qui l’a lancée en 1996 contre Rackchi, c’est évident. »

D’autant que l’amiral venait de dire que d’après les suisses, le « ministre de la fraude », il avait au moins un compte caché depuis 1992 : les dates correspondent.

Mais il peut y en avoir plusieurs…

« D’abord celui qui a conçu le système de corruption apparente. Peut-être le même ou un autre, qui l’a mis en place et l’a fait vivre au démarrage. Je le vois bien dans l’entourage direct de Thiersmirant lui-même.

Et puis, il n’y a qu’à chercher du côté des « suicidés », genre « Grosse-Œuvre » ou un premier ministre décédé avec l’arme de service de son garde-du-corps, et on comprendra mieux.

Mais plus que ça, il y a au moins un Monsieur Robert qui a fait vivre le système jusqu’au moment du rapatriement des fonds fin 2009. Et qui, s’il a laissé faire à ce moment-là pour ne pas pouvoir s’y opposer pour cause de réunion des conditions originelles du trust, à savoir l’existence d’un émissaire de l’État français directement mandaté, moi en l’occurrence, continue de jouer avec les « queues » du bidule.

Mais je ne sais pas comment et il va falloir le débusquer ou s’en méfier. »

À moins qu’il ne joue plus du tout, justement : il lui suffit alors de persister à ne rien faire.

« Les comptes ouverts dans le dos des titulaires qui en ignorent tout, continuent à être alimentés par les produits de placements réalisés un temps et ne sont jamais désinvestis, puisque ma nana du Trésor prétend qu’aucun n’a répondu aux convocations d’AG ! »

De vrais associés dormants. Fantôme, même.

L’amiral acquiesce en silence. Et Paul rebondit sur ses propres propos :

« Pourtant ça ne colle pas. Il doit exister une cagnotte propre à ce Monsieur Robert qui a donné des indications au clerc du patron du trust anglais.

Ce n’est quand même pas croyable que par exemple, le banquier des pauvres, quand il s’est fait arrêter à New-York, il ait pu payer trois millions de dollars de caution, s’offrir un superbe appartement et une société de garde du corps exigée par le proc’ local sur ses propres deniers. Soit au bas mot au moins encore 2 millions de plus qu’a pu durer la plaisanterie ! »

Sa femme est archimillionnaire…

« En tableau, pas en menue monnaie. Ce type-là n’était rémunéré qu’à hauteur de 800.000 US$/an. Et il aurait mis plus de 6 ans de salaire dans l’affaire ?

Ou vous croyez qu’elle aurait vendu un ou deux Van Gogh sans que personne ne le sache pour faire libérer le type qui la trompait avec toutes les premières venues ? Vous plaisantez, amiral ! »

C’est vrai : c’est invraisemblable…

Incohérent.

 

Les poires Belle-Hélène et leur croustillant de chocolat chaud sont servies. Paul aborde un sujet qui l’intéresse : « Dites donc, Amiral, si avec tout ce qu’on commence à comprendre, il y a de quoi faire sauter la République une dizaine de fois, comme l’a affirmé feu Sir-Veine, vous en êtes où de votre côté avec vos putschistes de pacotille ? »

Qu’on ne lui en parle pas…

« Je ne peux plus suivre notre fameux indicateurs du moral des troupes, mis en place à la DRM. Mais il fait à la fois du yo-yo et le grand écart ! »

Globalement, le moral de la troupe devrait être au beau fixe, avec un indice proche de zéro depuis qu’ils savent qu’ils vont en opération au Mali. Paradoxalement, ce n’est pas vraiment le cas.

« Car, un, le logiciel de paye va devoir être mis au rancard, alors qu’il a coûté la peau du dos, parce que c’est le boxon et source de nombre de mécontentements. Pensez, on en est à payer des avances sur des dus qui ont généré des découverts chez la plupart après qu’ils aient mangé leur épargne de précaution ! Du grand n’importe quoi !

Deux, avec ces histoires de mariage pour tous, on retrouve quantité de nos engagés dans les rangs de la « Manif’ pour tous » ! Et là, c’est sérieux. »

Tous ceux qui peuvent prendre des permissions pour aller faire le service d’ordre des manifestations le font.

Derrière « Lamoule Jobarde », leur égérie ?

Une sale gueule mais un beau-petit-cul avec la niaque en plus, de l’avis hautement autorisé de Gustave…

« Il ne faut pas oublier que dans sa famille, il y a Carlos-le-Nul et même Stanislas-Fil-au-Coq-Doré. Des mouvances de cathos, les mêmes que pour les Don-Quichotte. Mais eux avaient la fibre sociale. Ceux-là sont avant tout des réac’ !

D’ailleurs ils sont encadrés par l’ancien gouverneur militaire de Paris…. Ce qui fait désordre ! Que le ministre a intérêt à lui rappeler ses devoirs, à mon petit camarade étoilé … »

Les services ont même repéré la création de groupuscules tels que les « Homen » qui défilent torse-nu comme les « Fremen », mais en moins sexy, animé par quelques-uns comme des comploteurs comme Cervelle, un ancien para qui fait aussi journaliste…

« On a même quelques grandes-gueules de sous-off’ qui font déjà du recrutement dans les hommes du rang pour gonfler leurs effectifs et on commence à parler d’un « coup d’État des capitaines ». Bref, ce n’est pas brillant.

« L’indice se maintient autour d’une moyenne de 28 à 32, en légère augmentation donc, mais en fait, ce n’est qu’une moyenne qui dissimule un grand-écart.

Dans certaines garnisons, c’est carrément 75 à 80 d’insoumission ! Du jamais vu depuis la guerre d’Algérie, mon petit-vieux ! »

Qu’il circule des tracts et des pétitions aux relents antisémites et anti-franc-maçon comme au bon vieux temps de l’affaire Dreyfus…

Une autre époque.

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26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 05:05

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Chez Maxim's (3/5)…

 

« Comment avez-vous fait, la première fois ? »

Paul hésite… Se souvient-il, au juste ? Et puis il se décide à cracher le morceau, puisqu’il embauche la maîtresse de l’amiral, placée sous son autorité personnelle, à s’en faire tous les trois complices de tout le reste.

« Vous êtes bien conscient que désormais votre vie, celle de votre protégée et la mienne ne tiennent que par nos propres silences et capacités à garder un secret… secret ? »

Oui.

« Le trust de droit anglais, ça n’existait pas en droit continental, sauf chez les néerlandais, mais sans le secret bancaire de la City. Et celui créé pour Thiersmirant avait pour objet social exclusif de recueillir les fonds, de les gérer et administrer en vue de les restituer en 2016 à l’État français, ou à l’un de ses démembrements constitués sous forme de fondation.

C’est là que manifestement tous les fonds ont d’abord été consignés après quelques passages par divers banques et instituts financiers en Suisse et au Luxembourg pour brouiller les pistes. On a recoupé tout ça à l’époque, grâce aux extraits de fichiers Promis qu’Almont, justement, m’avait fait remettre. Nous avons donc pu retracer ces mouvements originels à coup de millions de dollars, jusqu’au trust anglais.

Je vous rappelle au passage que de fondation, il y en a une qui attend et qui est justement l’héritière de la mémoire du Président Thiersmirant, gérée par quelques fidèles, anciens ministres, de la culture par exemple, la fille adultérine, etc. »

Oui, bé elle attendra…

« Mais pourquoi 2016 ? »

Les 100 ans de Thiersmirant et son complot contre la Vème République qu’il détestait.

« Une excellente façon de montrer post-mortem qu’il avait bien raison, puisqu’elle permet à n’importe quel ministre, qui plus est quand il s’agit d’un Président, de voler l’État sans que personne ne le sache, dès lors que les frontières ne sont pas franchies par cet argent ! »

Une belle réussite…

« Or, en 2008, sans le savoir, Krasoski crée avec sa LME ce qu’on appelle les FDD, les fonds de dotation, qui fonctionnent comme une fondation, mais sans apport en fonds-propres, qu’ils peuvent récupérer et collecter par la suite pour financer leurs activités, et selon une procédure simplifiée de déclaration. Leur objet légal est donc aussi de recevoir des fonds à gérer, mais en vue d’un objet social ou d’intérêt général. On a donc « calqué » l’objet social d’un FDD à créer sur celui du trust, mais en oubliant l’échéance. »

Et ça a marché ? Les anglais ont accepté comme ça, sans tiquer ?

« Oui et pour plusieurs raisons. La première c’est que la date prévue devait correspondre à une élection présidentielle majeure. 2016 en comptant en septennat. Or, on est passé au quinquennat et en 2016, il n’y aura pas d’élections, sauf dissolution de l’Assemblée ou décès ou démission de l’actuel Président… »

La seconde tenait aux pressions américaines.

« En 2007, l’américain républicain finissant son second mandat fait pression sur le nouveau français dès le début de son quinquennat pour que cette affaire soit réglée rapidement, avant l’élection du démocrate en 2008 pour ne pas laisser de trace, mais surtout parce qu’il sait que la crise des subprimes est déjà enclenchée et que le dollar va souffrir. Mais ça traîne. La CIA ne sait plus comment faire jusqu’à l’épisode des balles de 9mm. Or, je suis déjà en piste ! Même si je patauge grave à ce moment-là.

Mais ils veulent surtout et absolument récupérer leur pognon secret…

Enfin, la troisième raison, c’est que les britanniques, qui soufflent le chaud et le froid sur l’Euro et l’Europe comme à leur habitude, font également pression sur le gestionnaire du trust pour régler ça rapidement, au moment même où Krasoski leur fait prendre des cheveux blancs avec sa « moralisation de la finance mondiale » au sommet de Londres fin 2008.

J’imagine qu’ils ont dû en avoir des ulcères en même temps qu’ils ont dû se tourner plus de 7 fois la langue dans la bouche entre deux tasses de thé pour ne pas lui cracher le morceau à la face du monde… »

L’image fait sourire l’amiral.

« Et la quatrième, c’est que le gérant du trust n’attendait qu’une seule des exigences de son objet social, c’est que ce soit un émissaire français, dûment habilité, qui vienne lui en faire la demande personnellement. »

Rien de plus simple quand il a franchi la porte de Lady Joan.

Quoique… Il a fallu qu’il en passe aussi par ses quatre volontés et paye de sa personne en plus.

« Je vois, » lâche l’amiral. « Et ensuite ? »

 

« Facile ! On crée le FDD qui reçoit les fonds et valeurs. Dans la foulée, on crée trois sociétés civiles de portefeuille à capital variable. Je suis le gérant des quatre structures. Et une fois les fonds recueillis, j’en fais immédiatement la répartition en dotant chacune des structures civiles d’apport équivalent, l’un à la destination des fonds aux USA, en fait à l’Otan, les deux autres en fonction de la nature des avoirs, mais à destination du Trésor public. »

Il aura fait mettre les échéances les plus liquides dans celle destinée aux américains.

« Un gros travail d’arbitrage… Dans la seconde on a mis tout ce qui était à prépondérance immobilière et dans le troisième, tout le reste. »

Ce n’est pas un produit imposable pour ces sociétés ?

« Non, ce sont des apports et sans droit de mutation, puisque l’ensemble des avoirs est dématérialisé. Là où il aurait dû y avoir des droits, c’étaient seulement sur les biens immobiliers certains et réels, mais j’ai laissé le Trésor se démerder avec lui-même pour régler ce problème.

D’autant que pour les SC, j’en suis un des associés et le FDD est l’autre. Dans celle destinée à l’Otan, je leur ai fait souscrire des parts en capital pour 1.000 balles et avec les sous, on s’est remboursé. Hop, réunion de toutes les parts en une seule main, transmission universelle de patrimoine portant sur des titres liquidables et des valeurs en numéraire, ni vu ni connu, c’est passé direct dans leur poche !

Idem pour les deux autres SC, j’en suis ressorti et le FDD aussi pour la valeur faciale de nos apports en capital, et le tout est juridiquement la propriété du Trésor qui en dispose de comme il l’entend. »

Et comme la plupart des avoirs étaient des emprunts du Trésor lui-même, Krasoski a pu déclarer en décembre 2009 qu’il les remboursait avec son « grand emprunt »… Fabuleux !

 

Pourtant, le patrimoine des sociétés civiles aura augmenté considérablement entre-temps. On ne peut pas ressortir au même prix que celui d’entrée.

« Effectivement, si et seulement si le gérant avait dû convoquer une assemblée générale fixant une nouvelle valeur de la part, notamment à l’occasion de l’arrêté des comptes de fin d’exercice. Et encore, seulement si le FDD qui fait la donation, toujours sous condition de retour du droit de suite des donations dans ces cas-là, avait survécu aux SC. Mais, on n’a pas eu le temps de clore ne serait-ce qu’un seul exercice de fin d’année.

Les SC et le FDD ont été dissous avant le 31 décembre. Ni vu ni connu, vous dis-je ! »

Sifflement d’admiration de la part de l’amiral.

« Je comprends mieux que vous teniez à passer le délai de prescription. Vous dormirez mieux ensuite. Parce que là, votre Denis d’inspecteur central, il peut encore vous considérer comme gérant de fait à contrôler et réclamer quelques explications, sauf à vous redresser sur les 35 milliards ! » Et réclamer des pénalités de mauvaise foi.

C’est aussi pourquoi Paul n’a pas du tout envie de lâcher le contrôle des 15 milliards à suivre : « J’essayerai un autre schéma qui nous mette à l’abri de ce genre de risque. Là, à l’origine, on avait fait signer un rescrit fiscal qui lave l’opération de toute tentative de redressement. Lespoix ne peut pas me redresser personnellement là-dessus, je suis confiant, même si le vrai danger sera de lui expliquer dans le détail l’opération pour qu’il juge de sa conformité au rescrit, ce qui révélera l’opération à ce connard.

En revanche, je ne me vois pas demander un rescrit équivalent sur les queues au même ministre des finances qui provoque le contrôle de mes boîtes ! Il ne va jamais accepter. »

Raison de plus pour le faire sauter.

« Oui, enfin, on peut aussi pratiquer un chantage : tu signes et tu as le pognon, tu ne signes pas et tu ne le reverras jamais. Mais comme vous me savez honnête, ça me ferait vraiment mal aux couilles de devoir en arriver-là, vous imaginez bien ! »

L’amiral imagine volontiers…

« Pour le ministre, laissez-moi faire. Il sera toujours temps de voir. Parce que là, je ne vois pas trop comment vous allez récupérer 15 milliards versés à la petite semaine pendant 20 ans sur les comptes de milliers d’attributaires minoritaires non-identifiés. »

Là, sur le moment, Paul non plus ne voit pas, à vrai dire.

 

« En revanche, je devine derrière ces minoritaires, une seconde mine nucléaire à fragmentation laissée dans son sillage par Thiersmirant. »

Quoi donc ?

« Ça mérite encore d’être confirmé et c’est bien ce à quoi notre future équipe va s’atteler à faire. J’explique : globalement, le premier attentat contre les institutions a été de détourner deux fois 3,5 milliards de dollars payés par le Koweït pour les efforts de la troupe à libérer le pays des armées de Saddam Hussein.

Facile à faire, puisque le pognon a été déposé dans une banque à Luzerne sans jamais passer la frontière, et sous le nez de notre police ou de nos douanes.

La seconde enveloppe, pour dépassements des coûts engagés, l’a été via des virements de compte à compte, mais de Suisse à la Suisse. Pas de traces chez Clearstream ou le BRI, mais des traces dans les fichiers américains du programme « Promis ».

Puis il y a eu l’escroquerie sur le brevet Ferrayé. Là encore, si les actes ont été signés à Paris, les fonds ont transité en Suisse et au Luxembourg.

Dans ces deux cas-là, il y a traces obligées dans comptes de « Clearstream » depuis le Koweït pour en justifier à l’ONU au titre des dommages de guerre.

Vous comprenez mieux, j’espère, pourquoi tout le monde s’est énervé autour desdits fichiers Clearstream.

Qui en fait ont été fournis une première fois à l’ingénieur d’EADS via une agence de la CIA à Londres, qui les a connement trafiqués.

Puis une seconde fois par l’intermédiaire d’un informaticien d’HSBC qui les a remis au juge en solex de la riviera niçoise.

Et ceux-là ont été exploités pour identifier des fraudeurs, chez nous, mais aussi en Italie, en Espagne, et même en Grèce.

Et une troisième fois, mais en version complète, directement de la CIA jusqu’à chez moi, mais en extrait européen des fichiers Promis des américains.

Ceux-là mêmes qui vont servir à nos recoupements.

Vous suivez ? »

Gustave Morthe de l’Argentière suit le discours de son vis-à-vis, sans vraiment comprendre où il veut en venir.

 

Mais quel sont donc ces mines laissées dans le sillage du président défunt ?

« Tous ces fonds sont ensuite passés en Angleterre dans ce fameux trust « SJ » pour « Solutré-Jarnac » et ils ont été placés et gérés pour ne réapparaître qu’en 2016.

Sauf que rapidement, les koweïtiens s’aperçoivent qu’ils se sont fait arnaquer pour l’extinction de leurs puits de pétrole, puisque les équipes américaines ont subtilisé le brevet de Ferrayé et l’exploitent directement sur le terrain : ils ont mis 6 mois à éteindre plus de 1.100 puits, sans les détruire, là où avec les techniques classiques à la dynamite, ils auraient dû mettre une demi-douzaine d’années et obliger à autant de forages supplémentaires.

Pensez bien que les compagnies pétrolières étaient intéressées à ne pas faire tarir leurs sources d’approvisionnement habituelles. Si le Koweït n’était pas une éponge à oléagineux, personne n’aurait levé le petit-doigt pour les libérer ! »

Oui mais, il veut en venir où, le capitaine de frégate ?

 

« Là-dessus, l’émir il prend la crampe pour récupérer ses 22 milliards. Et il n’en récupère que 7 de Thiermirant depuis le trust qui affirme que son pays ne se bat pas pour de l’argent, la CIA faisant l’avance des 15 via l’Otan, ceux qu’on a remboursés avec le « Grand-emprunt » de la façon que je vous ai décrite il y a un instant.

On a les traces facilement dans les fichiers Promis, le système informatique qui surveille tous les mouvements d’argent de la planète.

Reste donc 22 milliards dans le trust.

Qui ont effectivement fait des petits, puisque cet été vous me parliez des taux d’émission des OAT de l’époque.

Et je me souviens bien qu’au moins une partie de ses fonds a été transformée en OAT de la Bundesbank émis à l’occasion de la réunification des deux Allemagnes alors en cours, même si je ne suis pas allé plus loin, puisque je ne cherchais seulement que les opérations de 91 pour identifier le trust à l’époque. »

Bon et alors ?

Gustave s’impatiente…

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 05:04

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Chez Maxim's (2/5)…

 

Eh bien, pendant que les juges faisaient leur boulot pour n’aboutir à rien, les services faisaient le leur.

 « Et du ministre, c’était Krasoski à l’époque, jusqu’à différents directeurs, tout le monde était au courant des résultats des enquêtes discrètes du contre-espionnage, à savoir que des dizaines d’élus, voire des centaines, de la majorité comme de l’opposition, avaient des comptes à l’étranger, hormis le Président, justement. »

Et pour la plupart, pas mal fournis.

« En fait, le compte du ministre aurait été ouvert en 1991, alors qu'il est conseiller technique au cabinet du ministre des Affaires sociales, au sein duquel il était chargé des relations avec la direction de la pharmacie et du médicament (DPHM) ainsi que des équipements lourds et aurait « pesé » sur quelques décisions ministérielles pour s’enrichir à titre personnel.

Mais selon le journal « Le Monde », le compte suisse (ou l'un des comptes) du ministre chez UBS est ouvert plus tard, en 1992 par l'avocat Philippe Peninque, ancien membre du GUD, dont le nom apparaît déjà dans l’affaire des comptes de campagne d'Édouard « Bel-ami » de trente ans, ami de la famille du ministre et actuellement un des proches du Front Bleu-Blanc-Rouge. Ce n’est qu’en 1993, que ce compte aurait été récupéré en nom propre par ce ministre-là et en 1998 que sa gestion aurait été confiée à la société financière Reyl et Compagnie, basée à Genève. »

Les avoirs sont déplacés par la société Reyl et compagnie après mars 2009, à la suite de la fragilisation du secret bancaire due à la convention passée entre la Suisse et la France prévoyant un échange d'informations bancaires à partir du 1er janvier 2010.

Ils sont transférés vers un compte off-shore à Singapour, probablement via la plate-forme de booking Swiss-Asia Financial Services Limited, puis placés dans la filiale singapourienne de la banque helvétique Julius Bär, sous gestion de Reyl Singapore PTE LTD, une filiale de Reyl et compagnie, précise l’amiral.

Et s’adressant à Paul : « Notez, mon petit-vieux, qu’il faut au minimum dix millions d'euros pour ouvrir ce type de compte numéroté. Et on évoque, de plusieurs sources concordantes, un compte à Singapour qui serait en fait approvisionné à hauteur de seize millions d'euros. »

 

D’ailleurs, plus tard, le 7 avril 2013, la Radio télévision suisse (RTS) annoncera que le ministre avait cherché à placer 15 millions d'euros en Suisse. La chaîne indiquera, en se basant sur des informations bancaires, qu’il aurait tenté de placer cet argent dans un établissement de gestion financière à Genève au secret bancaire préservé pour ne pas être une banque, justement, mais l'établissement aurait refusé par crainte de complications ultérieures du fait de ses fonctions politiques.

Pour parvenir à ses fins, le futur ex-ministre du Budget aurait alors produit à la banque Julius Baer un certificat fiscal falsifié « prétendant que l'argent avait été déclaré auprès du fisc français ».

 

« Vous pensez bien qu’on en a été un peu stupéfait quand l’actuel ministre a été nommé à son poste. Mais après tout, en « utilisateur » avisé du procédé frauduleux, ce n’était peut-être pas un mauvais choix ! Seulement voilà, il aurait déclaré ses avoirs étrangers à l’occasion de la publication des patrimoines des ministres, pas de problème. On en aurait tout au plus tous bien rigolé.

Mais là, ils n’y figurent pas : il devient donc une cible idéale s’il fait vous chier plus longtemps avec son IC sur votre dos ! On va lui apprendre les bonnes manières, nous. »

Oh là ! Il n’est pas question pour Paul de faire chanter un ministre en exercice, fusse-t-il un menteur, un fraudeur et un tricheur.

Et même s’il est socialiste…

« C’est lui qui se met tout seul dans une position intenable ! »

Il n’empêche : Paul n’intervient pas sur les politiques. « En revanche, vous me confirmez une piste sans le savoir… »

Laquelle ?

Bé, s’il s’agit justement des comptes dormants de tout ce petit-monde, ce n’est pas logique.

S’il s’agit de comptes alimentés en permanence, c’est de la fraude.

« Laquelle des deux hypothèses choisissez-vous, Amiral ? »

Dormant quand ils sont exposés aux sunlights de la presse.

« Bé je n’en suis pas si sûr… Ce serait stupide de leur part de ne pas profiter de leurs rapines passées. »

N’exagérons rien : ils ne sont pas à plaindre non plus.

« Il y a plus malheureux, j’en conviens. Il n’empêche, procéder à des mesures de rétorsion sur un ministre pour une malheureuse affaire de contrôle fiscal, il ne faut pas exagérer ! »

Pas si justement, elle touche au « secret d’État ».

« Un, ce contrôle est télécommandé par la franc-maçonnerie états-unienne, je vous l’ai déjà dit. Pas par hasard, mais on n’en sait pas plus pour le moment… À propos, vous avez revu votre frère ? »

Il y va après le pousse-café.

 

« Deux, la continuité de l’État et de ses secrets est engagée. Par mégarde, je veux bien l’admettre, et par un ministre qui ne sait pas encore où ça l’emmènera. Mais il est manipulé, pour le coup, et par ses propres frangins… Ils vont donc être forcés de le lâcher en rase-campagne quand ils vont commencer à comprendre.

Trois, vous voulez les laisser faire, vraiment ? »

C’est vrai que non en convient Paul. Ce serait gravement fautif.

« Laissez-moi faire, j’ai plus d’un tour dans mon sac. Et un de mes camarades de l’école de guerre, qui a fini général, est justement le directeur de cabinet de l’opposant local du ministre ! Un parfait relais qui se fera un plaisir de démonter la tête dudit ministre. »

Comment va-t-il faire ?

« On a un enregistrement de plusieurs conversations où ces comptes sont évoqués. Ça devrait suffire ! »

Tu parles !

« Parce que vous croyez qu’entre frangins-maçons, ils vont révéler ça au public ? Ils sont tous macqués en loge dans la presse et tenus par leur serment de solidarité entre eux ! Je ne vois pas comment vous allez vous y prendre pour que ça ne fasse pas pschitt ! »

La presse est « aux ordres », c’est vrai, mais ce n’est pas la seule à l’être.

« Et comme les ordres pour le coup viennent des États-Unis, nous avons aussi les moyens de faire prendre des décisions aux dirigeants de ce pays si leurs intérêts stratégiques sont en jeu, dans nos services. À eux ensuite de faire le nécessaire auprès de leurs loges locales. »

Ces ex-services…

Comment ça ?

« Mon petit-vieux, si Bercy ne sait plus d’où vient le pognon qu’il a reçu en 2009 et 2010, les américains ne verront sûrement pas d’un œil bienveillant qu’on leur rappelle à quoi il a partiellement servi. »

À rembourser les fonds secrets de la CIA, ceux qui n’existent pas !

« J’ai la mémoire mieux affûtée que la vôtre me semble-t-il. Laissez-moi faire, vous verrez bien. Car ça m’étonnerait bigrement que les agences états-uniennes, quand elles vont apprendre que le ministre remue de la boue, quitte à prendre le risque de salir tout le monde à révéler ce qui ne doit pas être dit au public américain, leurs loges seront mises en alerte immédiatement. Et hop ! Le tour est joué, elles feront cesser le petit-manège, quitte à se séparer d’un ministre-frangin, même bien placé là où il faut. »

L’amiral claque dans les doigts en lançant son bras au-dessus de l’épaule : « Finie la solidarité maçonnique sur ce coup-là ! Ce sera publié, vous verrez ! »

C’est comme ça et pas autrement, que l’affaire « Kakazucack » a démarré entre la poire et le fromage sur un bout de table de chez « Maxim’s »…

 

Avec tous les effets connus durant l’année 2013 et les suivantes. Notamment la démission de l’intéressé, l’enquête parlementaire qui échouera à mettre en cause l’Élysée et la tête du gouvernement, la mise en place d’un dispositif de transparence de la vie publique qui obligera 8.000 élus et hauts-fonctionnaires (à peu près les mêmes parmi les survivants encore en exercice, et leurs successeurs, que les listes de Paul sortiront plus tard), dès le courant 2014, à remettre à une haute-autorité une déclaration de patrimoine et la foirade sur la réforme des institutions et du « non-cumul » des mandats.

Le tout avec des effets bien trop tardifs à prévoir pour ne pas appliquer la première idée de Paul et son affaire de virus dans les ordinateurs de son inspecteur pour faire tomber son propre redressement fiscal d’un montant « historique »…

Et, en pluie fine, les catastrophiques effets pour le lanceur d’alerte qu’aura été le journal internétique, qui se mangera un redressement fiscal « à la hache » entre les dents, plus les quelques retombées idoines qui suivront…

Mais il s’en sortira en plaidant qu’il était en « mission commandée » par les mêmes qui œuvreront à modifier, le la précisant, la législation applicable à la presse en ligne en matière de TVA, à l’occasion d’une mesure rectificative et rétroactive votée plus tard dans l’urgence.

 

« On digresse. Vous vouliez me parler de quoi ? » reprend l’amiral.

Paul est un peu perdu après tout ce qu’il vient d’entendre sur les comptes japonais et autres d’une autre époque. D’autant que ça cadre assez bien avec ce qu’il commence à deviner des fichiers de la selecte Gabrielle.

« Ah oui… Bon voilà comment les choses se présentent. La fameuse cellule de liquidation des actifs fonciers de Bercy est un peu perdue et me demande de l’aide. En fait, c’est moi qui la lui ai bêtement promise, croyant que ce serait simple. Or, c’est affreusement compliqué, puisqu’il s’agit de croiser un fichier de plusieurs milliers de vraisemblablement de faux-noms avec un autre fichier de plusieurs dizaines de milliards de lignes d’écritures comptables par an, portant sur des dizaines de millions de vrais comptes. »

Une aiguille dans une botte de foin, c’est ça…

Pas qu’un peu, oui !

« Et ça mènerait à quoi ? »

Eh bien à plusieurs choses, dont les fameux milliards manquants…

 

« Je vous explique. Il s’agit de retracer les mouvements de fonds depuis l’origine du trust originel et de suivre les paiements et remboursements d’investissements, vous savez, le stock récupéré, mais plus finement, jusqu’à aller retrouver les lignes de paiements des coupons.

On aura les dates, les adresses, on peut retrouver les montants, mais il s’agit de repérer les comptes d’arrivée et qui se cachent derrière. »

Et ensuite ?

Et ensuite quoi, se demande Paul.

« – Ensuite, on frappe à la porte des gens et on leur laisse le choix Corse…

C’est quoi, ça, le choix Corse ? La valise ou le cercueil ?

Non, ayo ! Ils sont civilisés, en Corse. On commence d’abord par le choix entre Canal-habituel et Canal-Historique, à moins qu’ils ne remboursent ! »

Gros éclat de rire de l’amiral qui se laisse surprendre par la réplique… et l’accent corse.

 

« C’est la vraie raison qui m’ont fait vous inviter jusqu’ici. Il y a des fonds-manquants qui m’oblige à vous dire que vous aviez raison. Sur les 35 milliards ramenés, il en manque autour de 15 milliards, versés à des tiers-minoritaires depuis fort longtemps. Sous forme de dividendes. Et quand vous faites le total, même à la louche, il y en a pour le montant que vous m’indiquiez cet été. Peut-être plus ! »

Gustave Morthe-de-l’Argentière se laisse aller sur le dossier de son fauteuil… Et en écluse lentement et avec gourmandise une gorgée de cuvée d’hospices de Beaune servie avec la bavette et son fondu d’échalote-maison, après avoir émis un petit sifflement entre les dents.

« En quoi puis-je vous être utile ? »

Il voulait des locaux pour créer son « second-bureau ».

« Vous les avez si vous me chapeautez ce travail. Moi, je n’en aurai pas les moyens matériels. »

Avec du monde à lui ?

« Avec qui vous voulez. Mais vous me rendrez compte, à moi et seulement à moi, et de l’intégralité au fil du temps, pour une fois, Amiral ! »

Et pourquoi donc seulement à lui ?

« Parce qu’il s’agira ensuite, et selon la situation exacte des recoupements, de bâtir une stratégie de récupération discrète au profit du Trésor. Faudra inventer un « mécanisme » encore plus discret que le premier pour ne pas se laisser piéger par le premier IC venu. »

L’amiral fait semblant d’hésiter, mais il savoure ce moment de grâce du « bonheur d’avoir eu raison ».

« C’est ok. Je vous organise ça, vous dirigez l’opération, parce que vous êtes plus compétent que moi dans ce domaine et vous embauchez ma soldate. Uniquement celle-là mais à 3.000 euros par mois plus les tickets-restaurants ! »

Paul s’étouffe… Qu’est-ce qu’ils ont tous avec leurs tickets-restaurants ?

« Vous croyez qu’ils les prennent ici ? »

Gros éclat de rire partagé…

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 04:04

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Chez Maxim's (1/5)…

 

Parce qu’entre-temps, Gustave Morthe-de-l’Argentière repend contact avec Paul au moment de la naissance d’Annabelle. Et celui-ci l’invite à un déjeuner chez Maxim’s, rue Royale.

« Je suis très heureux de vous revoir, mais tout autant surpris… Parce que je ne sais toujours pas pour quelle raison vous avez reçu la rosette des chevaliers, figurez-vous ! »

Aveu d’impuissance du nouveau retraité parvenu au fait de sa carrière, qui fait suite à leur dernière rencontre dans le Gers.

« C’est pourtant simple ! Vous l’avez même eu entre les mains et sous les yeux. Mérites civils, ça évoque quoi, pour vous ? »

Bé plein de choses. Les secrets d’État, les fonds du grand emprunt revenus d’Angleterre comme par miracle après presque 20 ans de vaines enquêtes inutiles…

« Bé non ! C’est une raison politique. Cherchez bien ! Une « mission » commandée par Krasoski soi-même et dont a profité en première ligne Landau, en marge de la mission que vous m’aviez confiée. Donc, dans les deux cas du soir du second tour des dernières présidentielles, l’un ou l’autre me l’aurait attribuée ».

Propos qui plonge l’amiral dans un désarroi encore plus profond… Il ne voit vraiment pas.

Mais ce n’est pas de ça dont Paul veut parler dans le petit salon rouge du premier étage qu’il avait réservé pour l’occasion pour un prix exorbitant.

Peut-être l’actualité politique chargée de cette fin d’année ou les suites des voltiges de Paul au-dessus de la Manche.

 

« Les SIS, Mossad et CIA ont fait le ménage chacun de leur côté. Les services attribuent vraisemblablement la tuerie de Chevaline aux premiers. La mort de l’ambassadeur US à Bengali aux seconds et la CIA a changé de patron depuis la réélection de leur Président. C’était en stand-by jusqu’alors, au cas où le républicain l’aurait emporté. »

Quels rapports entre eux ?

« Les britanniques étaient sur la piste du correspondant européen qui réceptionnait et organisait les opérations d’Al-Qaïda en Angleterre depuis la Suède. Il s’agirait de la belle-mère du gars assassiné dans sa BMW.

Quant à Bengali, deux des gardes du corps qui ont été exécutés à cette occasion étaient justement des membres de la cellule Megiddo commandé par le colonel Jackson. Bras droit depuis l’Irak du patron de la CIA…

Enfin, le dernier d’entre eux est décédé dans un train de banlieue. Même si le FBI a classé l’affaire, et la centrale aussi. Non seulement ils étaient à Paris à l’occasion de votre attentat, mais ils sont aussi vraisemblablement responsables de la mort du Directeur Almont. »

Paul reste un moment ému au souvenir de l’ex-directeur « Europe de l’ouest », sauf Royaume-Uni. Un brave type qui lui avait fait faire ce qu’il avait eu envie de lui faire faire, finalement.

Un pro du billard à trois bandes.

 

« Et puis, des contacts secrets ont lieu avec les nouvelles autorités de Téhéran. Ils devraient déboucher sur l’ouverture de négociations franches et peut-être une levée des sanctions onusiennes à la veille de la fin de l’année prochaine.

Ce serait une bonne chose ! »

On parle de Paul même au Vatican…

« Ah oui ! Il faut que je m’inquiète de baptiser ma fille. Ses grands-parents semblent en faire une question incontournable. Un casus-belli. »

Non, pas pour cette raison : « Tout comme les britanniques vous doivent une fière chandelle, le Vatican se prépare à vous « distinguer » ! »

Allons bon, encore des discours à prévoir…

Mais ce n’est pas pour ces raisons que Paul s’est fendu d’une invitation dans ce lieu prestigieux de la gastronomie parisienne, conçoit l’amiral…

 

« Amiral, la dernière fois que nous nous sommes rencontrés, vous m’avez causé des « milliards-manquants », vous savez, ce petit-secret d’État que j’ai complétement oublié de mon côté. »

Oui, lui se souvient parfaitement, lui.

… Y’aurait-il du nouveau ?

« Je ne me souviens que par bribes de ce bidule sans importance là. Enfin plutôt par épisodes temporels. Notre aimable agent en charge de liquider les actifs fonciers de l’ancien trust anglais où ils étaient cantonnés, n’arrive pas à mettre la main sur quantité de minoritaires… Pas pour grand-chose, mais indispensable à identifier pour clore ce dossier. »

De quoi s’agit-il ?

« De quelques dividendes et plus-values à réaliser et répartir, mais qu’ils ne veulent pas lâcher, à Bercy, sans percevoir l’impôt correspondant… Vous voyez jusqu’où ils peuvent aller dans la radinerie… de vrais chiens ! »

Des chiens de combat, alors oui.

L’heure est grave : il n’y a plus de sou dans les caisses de l’État… alors on fait feu de tout bois !

« Et à propos, vous en êtes où avec votre contrôleur ? »

Il passe aux choses sérieuses.

« J’aurai sans doute besoin de vos petites-vidéos un jour prochain ou l’autre, d’ailleurs. »

Ce sera insuffisant, s’il croit pouvoir redresser 35 milliards d’assiette.

« C’est juste pour l’appâter. Mon idée est de les lui refiler sur une clé USB, avec deux ou trois documents compromettant qui le feront passer pour un espion et feront tomber ses redressements sur la MAPEA, s’il s’approche de trop près des affaires d’État. J’imagine que pépère est assez con pour ouvrir ces fichiers sur sa machine de travail. Et comme y sera glissé un virus qui se répandra sur tout le réseau de Bercy avant d’être actif à une date donnée s’il ouvre ces fichiers, en commençant par sa machine, ça mettra un tel bordel dans tous ceux-là, à Bercy, qu’il se fera épingler par ses services internes. »

Astucieux. L’amiral en rigole par avance. Et il a ce genre de « vers » dans ses archives ?

Il suffit de les réactiver.

« J’ai aussi des informaticiens qui en ont en stock… »

Notamment un virus dénommé « Cardo », émanant probablement du Maroc, qui a été mis en quarantaine dans les mémoires de la MAPEA.

« Un truc solide qui se reproduit tout seul via des réseau intranet et qui se commande depuis un téléphone portable. »

Astucieux reconnaît l’amiral.

« Ils pourront bricoler ce dernier petit piège. Mais seulement si le gugusse s’approche trop près de la vérité et veut en faire un usage prohibé. Et s’il est intéressé à se remémorer ses quelques comportements délictueux en vidéo, naturellement.

L’objectif est seulement d’atteindre la date limite de la prescription. Après, ce n’est plus notre problème : on aura fait notre part du boulot, point-barre, SAV compris ! »

 

L’amiral acquiesce d’autant mieux que les rapports entre l’état-major et le ministre, malmené par les fonctionnaires de Bercy, se tendent et qu’il est grand temps que tout ce cirque s’arrête s’ils ne veulent pas des mutineries dans les casernes.

« Vous vous rendez compte, on n’arrive pas à se sortir de l’Afghanistan malgré les promesses présidentielles et les efforts logistiques consentis par nos troupes.

Et puis on retarde à l’infini la prochaine opération « Serval » en Afrique alors que les djihadistes d’Al-Qami et leurs comparses sont presque aux portes de la capitale ! C’est insensé. Si on attend encore un peu, ce sera trop tard pour nos troupes déjà sur place. Il faudra les évacuer dans l’urgence en laissant le merdier derrière nous ! »

Paul en sait quelque chose : tout ce bordel met à mal la trésorerie de la MAPEA au même moment. « Maintenant, il est improbable qu’on passe la fin d’année sans dégât dans la trésorerie. Quant au début d’année 2013, je ne sais pas encore comment on va faire. Je vais être obligé de faire les payes de ma propre poche, figurez-vous… »

Parce que la famille Nivelle n’a plus une tune ?

« Elle n’en a jamais eue et les actionnaires minoritaires n’attendent qu’un appel au secours pour l’évincer… Con quand même après 4 générations ! »

C’est la quatrième qui bouffe toujours le magot…

Non, c’est la troisième, en principe. « Et on l’a déjà dépassée, mais ça n’augure rien de la suite. 

Comptez sur moi pour passer le relais à la suivante. Mais ce n’est pas de ça que je voulais vous parler… »

 

De se payer la tête du ministre de tutelle de son inspecteur, alors ?

« Parce que ça, je peux le faire ! »

Comment ça ?

« C’est un secret de polichinelle dans les hautes sphères étatiques. Tout le monde sait depuis 2001, que le bonhomme chargé de la lutte contre la fraude fiscale, il a des comptes non-déclarés en Suisse et ailleurs. »

Paul en tombe presque en tétanie. Pas possible ?

« 2001, vous êtes sûr ? »

Il n’a pas repéré son nom dans le listing de Gabrielle et ne connaît pas le nom de jeune-fille de son épouse.

Pour l’amiral, il faut faire l’effort de se souvenir de cet épisode peu glorieux de l’époque.

« Ça commence par un document interne de la DGSE de 1996 qui fait état de l'existence du compte bancaire de Rackchi au Japon, crédité de 300 millions de francs. Cette note de la DGSE est un message secret classé « urgent réservé » et envoyé par le chef de poste de la DGSE à Tokyo au siège des services à Paris le 11 novembre 1996. Elle fut rendue publique dans le livre « Machinations » des journalistes Laurent Valdiguié et Karl Laske. Où ils résument les informations obtenues d'un informateur baptisé du sobriquet « Jambage ».

La banque Tokyo Sowa voulait faire des affaires en France et la DGSE en examinait alors la probité. »

En 2001, à la veille de l’élection présidentielle française, Gilbert Flam, magistrat détaché à la DGSE (ancien collaborateur du ministre socialiste Georges Sarre et époux d'une élue socialiste de la mairie de Paris à l’époque), a ouvert une enquête au Japon pour vérifier des soupçons d'existence de comptes bancaires secrets du président à la Tōkyō Sowa Ginkō.

« Cette enquête a été considérée par Rackchi comme une manipulation politique qui aurait été commanditée dans le but de lui nuire à la veille de l’élection présidentielle.

Après sa réélection, en 2002, le directeur de la DGSE Jean-Claude Cousseran et Gilbert Flam ont d’ailleurs été limogés. »

Et puis il y a eu les interventions du général Rondot dans les affaires Cleastream qui n’ont pas éclairci la situation.

« La Présidence de la République a alors déclaré, au mois de mai 2006, que le Président n'avait jamais eu de compte à la Tokyo Sowa Bank. Elle a évoqué une « campagne de calomnies » remontant à 2001 « dont il a été établi qu'elles étaient sans aucun fondement ». Le 14 novembre 2006, la Présidence oppose à nouveau « un démenti catégorique ». »

Et jusqu’en 2008, après des morts suspectes dans l’entourage de Flosse en Polynésie « où le juge d'instruction du tribunal de grande instance de Papeete a procédé à une perquisition dans les locaux de la DGSE à Paris et a voulu vérifier l'existence du supposé compte japonais. Il s'est fait remettre par la DGSE dix-sept documents classifiés et placés sous scellés, liés aux activités de la Tokyo Sowa Bank.

Le 5 juin 2008, le juge Redonnet s'est même rendu au cabinet de Jean Veil, avocat de Rackchi pour placer sous scellés une enquête réalisée auprès de l'ex-Tokyo Sowa Bank et commandée par l'avocat. Cette enquête concluait à l'inexistence du compte japonais.

Mais Christian Charrière-Bournazel, bâtonnier de Paris, s'est opposé à la remise de ce document. En effet, un avocat ne peut être délié du secret professionnel, même par son client. »

 

Eh bien, pendant que les juges faisaient leur boulot pour n’aboutir à rien, les services faisaient le leur.

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 05:03

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Rencontre d’un nouveau type (2/2).

 

Et le lundi suivant, tout le monde est à poste à 9 heures du matin et jusqu’à 17 heures pour une semaine « non-stop », à farfouiller dans une ambiance de suspicion à découper à la hache, dans l’amoncellement de listings qui s’étalent et s’empilent partout.

« Et il n’y a que les trois premiers trimestres 2009 le reste arrive… »

Ils sont cinq payés à le regarder bosser…

De temps en temps Paul ou Isabelle débarque dans le container aménagé en bureau des archives.

« Vous ne manquez de rien, jeunes-gens ? »

La première fois, Denis demande pourquoi il faut tout imprimer : « Vous n’avez donc pas d’archive ? »

Non : c’est inflammable ! Une exigence des assureurs, des pompiers, de la DRIRE et du ministère.

« On numérise tout dès que c’est traité. On crypte pour des raisons de sécurité, on stocke sur informatique et on passe à la broyeuse pour revendre les détritus. C’est la raison pour laquelle ça nous demande tant de temps. Il faut recharger, décrypter, imprimer et recrypter avant de re-stocker informatiquement. Un système en principe inviolable puisqu’il y a des données strictement confidentielles et que personne, à part quelques-uns, ne connaît les codes générés par la machine et ce que renferme les documents. »

Toujours les foutus mesures de sécurité.

Il aurait demandé à avoir un terminal d’ordinateur, on le lui en aurait crypté un à lui.

« Et pourquoi nos GMS ne fonctionnent-ils pas ? »

Là encore, c’est brouillé. « Vous nous auriez pas demandé la version papier, on vous aurait installé dans la salle de réunion. Là, le bâtiment est également sous surveillance électronique, mais nous on peut utiliser nos portables grâce à un système centralisateur de cryptage. Rien ne sort d’ici qui ne soit pas tracé, vérifié et crypté. »

Pourquoi ne demande-t-il pas son habilitation-défense : « Ce serait quand même plus simple ! »

Il n’a pas du tout envie qu’on enquête sur sa vie… « Pour des raisons personnelles. Ma femme ! »

Elle est si moche que ça, se demande Paul pour lui-même, pour qu’il la cache ainsi ? Que ça a failli sortir de son orifice buccal, tellement c’est naturel de se préserver des mauvaises langues à propos de « sa » femme…

Et pourquoi autant de monde à le regarder travailler ?

« Parce que vous n’êtes pas habilité défense et chacun est assermenté et représente sa boutique ou son ministère pour être sûr et certain que vous n’emportez rien qui ne soit pas « sensible ». Juste l’accès aux comptes, aux justificatifs et rien d’autres. »

Justement, des justificatifs, il en manque…

« Faites-en la demande. Gérard est là pour vous les fournir. Et puis il a intérêt à les trouver, sans ça je fais faire une retenue sur sa paye des montants non justifiés… »

La tronche de Gérard qui n’en croit pas un mot : il connaît son patron.

Mais les autres, ils hésitent à pouffer de rire ou à écarquiller les yeux, selon !

« Vous pensez bien que si vous nous trouvez une dépense non-justifiée, tous ceux-là (Paul désigne les « consultants » d’un geste de la main), ils vont nous tomber sur le râble et leurs équipes vont entendre parler de leur hiérarchie pour avoir laissé passer « un risque-fiscal » non mentionné dans les rapports ! »

 

Le contrôle sur place se déroule de la sorte jusqu’à la fin du mois de novembre.

Entre-temps, Paul est papa d’un petite Annabelle et la maman se porte bien, merci pour elle, hors les effets de son « baby-blues ».

Il a fait plusieurs déplacements importants dont il va être question dans la suite de cette narration, notamment à l’étranger et jusqu’à Venise où il est prévu qu’il retourne pour Noël, au fin fond de la lagune où pourrit une « vieille-coque » sur laquelle il a flashé. Une belle goélette de 25 mètres à la flottaison qui attend l’âme-sœur qui saura la restaurer et lui redonner vie.

Mais l’affaire n’est pas faite : il faut des fonds et que Florence aille justement la voir d’abord. Ce qui explique que la belle-famille est venue jusqu’au pied de Notre-Dame de Paris, pouponner quelques jours avant et pendant Noël, alors que Florence et Paul baguenaudent autour du Grand-Canal, logés au Danieli… Une première pour tous les deux.

Tout le charme des 5 étoiles en contrepartie du prix d’un petit rejeton tout joufflu et tout rose. 

Et encore quelques-uns pour les fêtes de fin d’année des écoles-sup, a tenter d’y placer les queues de « flacons » de liqueur alcoolisée restés sur les bras : on passera « professionnel », désormais, avec des bouteilles spécifiques et des étiquettes uniques, sur une idée de Loïc que toute la bande approuve, ce qui a des exigences en terme de trésorerie.

 

Mais revenons au déroulé de cette phase de vérification.

Chaque soir, quand Paul est là, ou en tout cas avec Isabelle Nivelle, la pédégère, en présence de Gérard et des « consultants » dont le nombre varie au fil du temps, il y a un débriefing dès que Lespoix est reparti. On note et consigne ce sur quoi l’inspecteur-central a passé sa journée, ses questions, la liste des documents consultés et l’analyse de ses méthodes.

« Celui-là va nous faire chier… Sauf votre permission, Madame la Présidente. Je ne sais pas comment ce contrôle va se terminer, » fait l’avocat fiscaliste détaché par Safran. « Soit il repart avec un ticket de métro ou un timbre-poste rejeté, soit il va coûter un maximum. »

Mais quand on lui demande sur quel motif, il ne voit pas.

« Je vais vous dire, c’est après moi qu’il en a. Et c’est moi qui vais recevoir la doudoune sur des affaires qui ne concerne pas la boutique. Aussi, je vais vous faire venir mon conseiller-spécial s’il y consent et si vous le voulez bien, pour qu’il « respire » le bonhomme », se répand Paul lors d’un de ces soirs-là

De quoi veut-il parler ? Un excès de paranoïa ?

Pas du tout : il avait été prévenu.

Ça concerne des choses qui ne relèvent plus du secret-défense, mais carrément du secret d’État.

« Je suis désolé, mais même à ma patronne, je ne peux pas en parler. Je vous mettrai tous en danger de mort sauf autorisation expresse du président de la République lui-même… »

Ce qui l’étonnerait bien : il est l’héritier politique, pour avoir été un de ses conseillers, de Thiersmirant à l’origine de tous ces délires corruptifs qui gangrène encore la vie politique et publique du pays.

En ce qui concerne Paul, après tout, ils avaient tous fait des pieds ou des mains pour qu’il revienne aux commandes de la boutique, n’est-ce pas, alors maintenant, il faut assumer et jusqu’à désormais.

Ils doivent se douter que ce n’est pas pour rien, même si aucun n’a participé aux décisions, hormis Isabelle Nivelle.

 

« Voilà ce que je propose : on continue à lui mettre la pression, de façon à ce qu’il lâche l’affaire pour passer le plus vite possible à son second volet. À moi de le piéger pour protéger la boutique et me protéger également. Non pas que je fraude personnellement, mais il ne doit pas non plus avoir accès à ses fameux « secrets d’État ». On me surveille de très, très haut sur ce sujet. »

En fait, Paul aura déjà élaboré un plan avec l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière, qui s’installera au Kremlin-Bicêtre dès avant la mi-décembre et fera venir sa lieutenant de maîtresse début janvier pour activer les croisements des fichiers de Gabrielle de Bercy et ceux des DVD de la CIA.

Mais pour ça, il faut que le Lespoix vienne faire son contrôle sur Paris. Ce qui ne saurait tarder s’il veut vraiment faire un « gros coup » !

Depuis toujours, Paul, Jean-Charles Huisne, revenu dans de meilleures dispositions, et l’amiral, savent que l’argent des détournements de 1991 du président défunt est rentré en France fin 2009, pour être aussitôt redistribué et affecté avant Noël de la même année à travers le grand emprunt de « Krasoski » tel qu’en atteste la loi de finances de mars 2010, que des faits qui doivent rester secrets.

Et, chose importante, le couperet de la prescription tombe seulement le 31 décembre 2012 à minuit et une seconde.

Naturellement, c’est ça et seulement ça qu’il s’agit de protéger à ce moment-là. On a beau avoir eu l’idée d’un rescrit ministériel validant la neutralité fiscale des montages conçus et réalisés à l’époque, devant neutraliser toute tentative de redressement comme d’un dernier atout-maître, ce qui est bien logique puisqu’il s’agit d’argent appartenant à la Nation, tout le monde commettrait une faute si un quelconque inspecteur venait à mettre le doigt dessus, même par inadvertance.

Paul a déjà eu à faire face à un juge d’instruction qui s’est vite fait oublier quand il a vu débarquer le commando de paras du Général Wimereux et a été remercié par la suite d’avoir ainsi su faire « le bon choix » par une promotion intéressante, de celles qui ne se refusent pas.

Avec ce fouineur de Pénis-Les-doigts, comme l’IC est surnommé « en interne », ce serait une personne de trop au courant du dispositif mis en place à l’époque. Et il ne mérite aucune promotion.

Or, l’occasion s’est présentée en première quinzaine de décembre.

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 05:03

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !

 

Rencontre d’un nouveau type (1/2).

 

En attendant, passé la mi-octobre 2012 Denis Lespoix se lance à l’assaut de la MAPEA. Que ça a failli mal tourner, tel qu’il n’en menait pas large.

Le gardien fait barrage : « Vous êtes habilité défense ? », c’est la question clé du rubicond en uniforme noir qui fait cerbère dans la vie civile.

« Je suis inspecteur des impôts, je veux voir Monsieur de Bréveuil, votre Président ! »

D’abord, ce n’est pas le Président et personne ne rentre sur un site classé défense sans autorisation préalable du ministère du même nom.

Incompréhension mutuelle, telle que la tension monte d’un cran à chaque échange.

Finalement, Madame Nivelle, la pédégère, revenant de son déjeuner d’affaires en ville avec ses conseils qu’elle ramenait à la gare, arrive sur place dans sa Twingo de fonction.

« Ah ! C’est vous ? On vous attendait ce matin, pas à 14 heures ! » laisse-t-elle tomber narquoise et surprise.

« On a vraiment cru que vous aviez renoncé à ce contrôle. Vous êtes habilité défense ? »

Non.

« Je vous fais entrer, mais sans vos affaires et après une fouille au corps complète. Désolé, mais ce sont les consignes de sécurité très strictes du ministère ! Même les pompiers seraient obligés de s’y soumettre pour venir éteindre un incendie ! ».

Seulement pour ceux qui ne sont pas habilité-défense ne précise-t-elle pas.

Quelle drôle de boîte !

« On a déjà eu des histoires avec la DGSE, par le passé ! Ici, il y a quelques secrets dont l’armée ne souhaite pas qu’ils sortent », affirme-t-elle en guise d’excuse.

Et s’il refuse ?

« Vous repartez et allez demander cette habilitation aux ministères de la défense. Bon, ça peut prendre quelques mois, je vous préviens tout de suite, et ça n’est délivré qu’après une enquête approfondie sur vous ! »

Voilà autre-chose !

 

Une fois installé dans la salle de réunion dont il imagine à tort qu’elle devra lui servir de bureau, Madame fait un historique de son entreprise en présence du contrôleur de gestion qui aura rappliquer dare-dare et aurait dû être son seul interlocuteur.

« Ne vous offusquez pas, mais lui et son collègue, ou un agent de sécurité vous accompagneront jusque devant les toilettes si nécessaire. Aucun autre contact ne vous est autorisé dans l’enceinte du bâtiment, toujours ces mesures de contre-espionnage qui nous sont imposés par nos maison-mères et le ministère. »

Il veut voir Paul de Bréveuil ».

« Notre secrétaire général ? Il doit être quelle que part et devait vous accueillir ce matin. Il va arriver, parce que là il raccompagnait les auditeurs d’EADS et nos commissaires aux comptes à la gare, vue votre absence… »

La maison-mère et les CAC en déplacement pour le recevoir, lui l’IC de la capitale ?

Il ne pensait pas être aussi important.

Il veut voir la caisse, le dernier relevé bancaire et les livres légaux d’AG et de Conseil d’administration.

« La caisse ? Quelle caisse ? Celle du comité d’entreprise ? »

Il n’y a pas d’espèces qui circulent dans la maison, hors pour le CE et les personnels dans leurs effets … personnels.

« Les livres légaux alors ? »

Ils sont chez l’avocat de Paris, à sa disposition…

« Le dernier relevé du compte bancaire. »

On va lui trouver celui de la dernière période… Le temps de patienter, souhaite-t-il une boisson chaude ? Froide ?

 

Il tourne comme un fauve, surveillé par un ange-gardien en uniforme noir, assez impressionnant par sa corpulence, qui s’est installé à proximité de la porte, dans un coin, et a pris le relais de Madame Nivelle, bien succulente à ses yeux, et de son jeune contrôleur de gestion parti chercher le relevé demandé.

Celle-là, il envisage tout de suite de se la faire. Un bourgeoise quinqua, une « MILF » sapée pour au moins trois mille euros de fringues, ce doit être au moins une « cougar » qui aime se faire tringler dans des positions extravagantes s’imagine-t-il.

Et il commence à fantasmer sur des scènes démentes… même s’il préfère en général des chairs plus fraîches : il se fera une « douce-violence » !

Paul arrive sur ces entrefaites. Un bonhomme qui en impose immédiatement, rien que par sa présence, sa carrure, son charisme et son physique : il le déteste immédiatement et cordialement !

Celui-là, promis, il va « le faire pleurer », le faire chialer jusqu’à ce qu’il se traîne à ses pieds.

Peut-être même jusqu’à le pousser au suicide…

Il en est sûr.

« Bienvenue Monsieur Lespoix ! Désolé, mais nous vous attendions depuis la fin du mois d’août et ce matin, pas cet après-midi. Vous vous êtes vraiment perdu en route depuis tout ce temps ? »

Fin août ? Mais il n’était même pas en France à ce moment-là !

Perdu en route ? Non le taxi connaissait l’adresse.

« Vous comptez rester avec nous combien de temps ? »

Il ne sait pas et lui parle de ses difficultés à pénétrer dans l’enceinte.

« Oh ? Vous n’étiez pas prévenu ? Des mesures de sécurité indispensables ! Ici, on prépare la prochaine guerre. Vous ne verrez pas, mais ça se précise : nos armées vont encore devoir aller batailler et répandre le sang d’affreux terroristes sur un autre continent, pour que vous puissiez faire tranquillement votre travail, je veux dire en toute sécurité. Et ça se passe partiellement entre nos murs.

D’où toutes ces précautions, qui sont pour nous naturelles, notamment contre le risque terroriste et le risque d’espionnage. Savez-vous que la CIA a même tiré un missile contre le bâtiment il y a tout juste quelques années ? »

La CIA ? Dans quel piège est-il tombé ?

« Vous êtes descendu à quel hôtel ? »

Il compte reprendre le train du soir.

« Il faudra vous dépêcher. Celui de 21 heures est un tortillard ! Je vous conseille celui de 17 heures. Vous a-t-on proposé une boisson, au moins ? »

Oui : on ne l’achète pas avec un verre ou une tasse…

« En fait, c’est vous et vos activités que je suis venu contrôler. »

Paul commence à comprendre les avertissements de Jacques et de l’amiral Morthe de l’Argentière.

« Pas de problème : j’étais au courant avant même que vous ne reveniez d’Asie. Vous avez sonné à la bonne porte ! Je suis à votre disposition. Toutefois…

Mes comptes personnels ne sont pas ici et ont pour partie grandement été incendiés à l’occasion de plusieurs attentats dont j’ai été victime ».

Le prétexte de tous les fraudeurs : il tient son bonhomme !

Celui-là va le supplier de l’achever, ricane-t-il dans son for intérieur !

« Mais on doit pouvoir reconstituer l’essentiel. Aussi, je vous propose de revenir faire votre boulot d’abord ici sur les comptes de la société : nos consultants et conseils seront présents pour répondre à vos questions et vous verrez que tout est clean. »

Et Paul d’expliquer qu’outre le contrôle interne, les reporting mensuels aux maisons-mères génèrent également des audits trimestriels, en plus des travaux des commissaires certificateurs et des contrôles de la DGA et du ministère, le tout sous l’œil de l’AMF, puisque des sociétés-mères sont cotées à la bourse de Paris.

« Ils contrôlent jusqu’à la comptabilité-matière et au gramme près, dans la limite de la précision des instruments. Vous aurez accès à leurs documents, sur demande mais que pour consultation. »

Légalement, il ne peut pas en être autrement, de toute façon : on ne cassera pas sa procédure de redressement à ce jeu-là en le poussant à emporter des documents, ce qui est prohibé par la loi fiscale.

Et de préciser que viennent également contrôler l’activité les ingénieurs de la DRIRE.

« En revanche, les contrôles Urssaf se font sur dossier : ils nous connaissent. »

Et l’inspection du travail ?

« C’est du seul ressort du directeur régional. Il est habilité défense, lui ! »

Ambiance, quand Gérard, le contrôleur de gestion revient avec les deux feuillets du dernier relevé décadaire de la banque.

« Vous vous moquez ? »

Pas du tout : « C’est ce que vous m’avez demandé ! Il vous faut autre chose ? »

« Ok ! Je vais prendre ce train de 17 heures. Il est encore temps. Je reviens lundi matin par le premier train. D’ici-là, vous aurez le temps de me préparer une édition papier de tous les mouvements de comptes et copies de tous les justificatifs, y compris des payes et déclarations Urssaf, ainsi que les états de synthèse des trois dernières années. »

Une édition papier ?

Gérard à l’adresse de son secrétaire général : « Il est fou ? Il y en a pour des semaines-machine, en comptant le temps de recharger les fichiers dans la bécane ! »

C’est un peu ça…

« On commencera par l’année 2009. Ce qui m’inquiète, c’est plutôt de savoir où on va installer tout ça ! Gérard, il faut passer tout de suite commande d’une semi-remorque de papier à bande carole pour la grosse imprimante de l’atelier. Et puis louer un cabanon de chantier, un grand de 40 pieds, qu’on posera au milieu de la cour pour le laisser gratter tout ça ! Pensez aussi à faire un branchement électrique pour la lumière et le chauffer qu’on puisse y installer aussi « nos conseils ». »

Et un branchement téléphonique ?

« Non, il a son portable. Même si ça risque de ne pas fonctionner avec notre système de brouillage. »

Vraiment, dans quoi est-il tombé, se demande Denis pour lui-même ?

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