Les bien-pensants à l’œuvre
Maintenant, on nous parle de plus de régulation et d’un État entrepreneur – combien d’échec de plus pour tordre le cou à cette ineptie ?
La crise financière puis économique que nous vivons est l'occasion pour tous ceux qui vivent de la régulation de demander un renforcement de l'encadrement des sociétés financières par les pouvoirs publics.
Plus de régulation pourquoi pas ?
Mais rappelons-nous qu’il est plus facile de surveiller un sac plein de puces qu’un homme malhonnête – vieux proverbe catalan.
La plus grande partie de la population croira plus facilement à un gros mensonge qu’à un petit.
Quelle chance pour les dirigeants que les hommes ne pensent pas – dixit un « grand démocrate » allemand.
Début 2008, il y a plus d’un an, la dette publique des Etats-Unis se monte à environ 9,5 billions de dollars (+ 600 milliards chaque année ou 1,7 milliard chaque jour*), ce qui représente environ 65 % du PIB annuel, soit proportionnellement moins que la France (dette publique française : 1,4 billion d'euros ou 2,2 billions de dollars).
La dette publique US s'élève à 32.000 dollars par habitant, la dette publique française à 35.000 dollars. De ce côté-là, la France a donc déjà dépassé le niveau américain (même chose pour l'Allemagne).
Dans des conditions normales, lorsqu'un pays accumule les déficits extérieurs, sa monnaie ne tarde pas à en pâtir.
Dans le cas des USA, il a fallu attendre assez longtemps avant que ce principe ne se vérifie. En effet, le dollar étant une monnaie de réserve, et pour beaucoup une monnaie refuge, le monde entier, en effectuant des placements ou des investissements aux USA, contribue à rétablir l'équilibre et à cacher le déficit extérieur permanent.
La Chine, à elle seule, y contribue pour 10 % (excédent de 1.300 milliards de dollars) mais la part des détenteurs de pétro-dollars est bien plus élevée.
L'endettement des ménages aux USA totalise 14 billions de dollars, soit 47.000 dollars par habitant (trois fois plus qu'en France).
L'économie américaine (FED) a créé une masse de liquidités qui a permis de maintenir artificiellement la croissance à un niveau élevé.
Les particuliers croyaient s'enrichir grâce à l'immobilier ; en réalité, ils s'appauvrissaient.
Par exemple, une famille empruntait 400.000 dollars afin de s'acheter une maison en valant 500.000.
Trois ou quatre ans plus tard, la valeur du bien étant passée à 750.000 dollars, le banquier encourageait ses clients à emprunter 200.000 dollars de plus pour s'offrir, disons, une grosse voiture, des biens de consommation, un voyage autour du monde ou les frais d'études des enfants.
Avec une hypothèque supplémentaire, aucun problème... Et puis, quelque temps plus tard, l'immobilier plonge, le banquier demande à son client de rembourser plus vite ou de fournir de nouvelles sûretés, il augmente ses taux – normal puisque l'emprunteur est moins solvable.
C'e fut ainsi le début de la catastrophe, surtout si le client venait à perdre son emploi.
Finalement, la famille se retrouve à la rue, les mains vides.
Le banquier, le promoteur immobilier, le marchand de 4x4 et tous les autres gonfleurs de PIB, eux, ont fait des affaires en or.
Malgré la mauvaise conjoncture, ils ont le temps de voir venir en attendant la prochaine bulle.
Et en plus, il faut les aider à tenir la tête hors de l’eau avec de la « monnaie inventée » !
La crise a éclaté pour de bon et le niveau réel d'endettement faramineux s’est révélé.
Il y aura nécessairement une coupe brutale (et pas seulement aux Etats-Unis).
L'annulation d'une grande partie de la dette financière ruinera de très larges couches de la population (les fameuses « classes moyennes »), les faillites vont se multiplier, l'État et les collectivités locales deviendront à leur tour insolvables, entraînant sans doute l'effacement ou le gel de leur dette.
Une chose reste certaine : on ne fera pas de cadeaux aux ménages, leur dette ne sera certainement pas annulée, ils seront les seuls à faire les frais de la crise avec les chômeurs.
Il suffit de voir ce qui s'est passé en Argentine en 2001-2002.
Les vraies réformes n'auront pas lieu. Bruxelles et la démagogie bat son plein. On veut paraît-il s'attaquer aux paradis fiscaux (mais sans mettre en cause Jersey et Monaco, qui sont dans l'UE sans y être – d'ailleurs ces paradis fiscaux n'ont pas grand-chose à voir avec la crise actuelle – pour le grand capital, le monde entier est un paradis, à commencer par la City de Londres).
On propose de réglementer les fonds spéculatifs (que l'on a autorisés partout et qui continuent d'attiser la crise jour après jour).
On s'apprête à « réformer » le FMI moribond pour lui donner un rôle de supervision universelle.
On parle à tout bout de champ de « nouveau Bretton Woods » (alors que ce qui en sortira n'aura rien à voir avec l'esprit de 1944, bien au contraire.)
Les gens qui ont créé cette crise ne peuvent pas la résoudre.
Nous ne verrons la couleur ni de notre plan d’épargne retraite, ni de notre pension de retraite.
Ne vous méprenez pas, c’est une bonne nouvelle.
Cela signifie que la structure économique que nous avons connue est en train de s’effondrer et qu’elle va connaître une période très difficile.
Bien sûr, il y aura des blessés, mais pour la plupart d’entre nous, cela nous permettra de nous réveiller et de reconnaître que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.
« Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. [...] L'argent n'a pas de patrie ; les financiers n'ont pas de patriotisme et n'ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain. » – Napoléon Bonaparte
Thomas Jefferson était si persuadé du rôle pervers des banquiers internationaux qu'il a pu écrire : « Je considère que les institutions bancaires sont plus dangereuses qu'une armée. Si jamais le peuple américain autorise les banques privées à contrôler leur masse monétaire, les banques et les corporations qui se développeront autour d'elles vont dépouiller les gens de leurs biens jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront sans domicile sur le continent que leurs Pères avaient conquis. »
Voilà comment Jefferson avait prophétisé, il y a plus de deux siècles, la crise actuelle.
« L’homme raisonnable s’adapte au monde ; l’homme peu raisonnable persiste à vouloir adapter le monde à lui même. Par conséquent, le progrès dépend de l’homme peu raisonnable. Le progrès est impossible sans changement, et ceux qui ne peuvent pas changer d’avis ne peuvent rien changer ». – G. Bernard Shaw
Mon cher I², il faut provoquer les élections anticipées et nous allons sauver le monde.
VCRM
I-Cube : J’adore tes citations en te signalant que ce sont les financiers qui ont volontairement créé la crise économique actuelle, pour avoir pris le pouvoir à peu près partout à travers les hommes qui défendent leurs intérêts.
Ici en « Gauloisie pervertie », mais ailleurs dans le monde entier.
Et ils sont toujours « aux manettes ».
Une élection demain ?
Mais ça ne changera que les têtes, pas les principes portés par les « sachants » que tu décrivais hier : Il va nous falloir plusieurs générations pour dégoupiller, déminer le terrain et les « bombes à retardement » laissées dans leur sillage.
Puisqu’ils ont commencé bien avant nous, bien avant qu’on commence vraiment à comprendre où ils veulent en venir, bien avant que l’on retrouve leurs méthodes mises en place et qu’on invente la façon de les retourner contre-eux.
En plus, je me sens bien kon en découvrant au fil des jours toutes « ces choses », dont je savais l’existence et leur comment du pourquoi, mais sans comprendre, pour ne pas le voir, le « fil rouge » !
Et puis « sauver le monde », pourquoi faire ?
Pour en faire quoi, en fait ?
Le confier à d’autres « utopies consenties » ?
Laisse-moi me saouler la tronche à m’en déchirer le foie pour oublier, oui !
De toute façon, je n’aurai pas plus mal aux cheveux pour autant…