La tartufferie de la Sécurité Routière et ses conséquences
Parmi les 35 projets de relance industrielle, le gouvernement à décider la semaine dernière de confier à Renault le pilotage du projet de la voiture automatisée.
Mais PSA et les équipementiers devraient aussi participer aux études.
Une voiture qui analyse le profil de la route et adapte sa vitesse voire tourne le volant, c'est ce à quoi travaillent les constructeurs pour améliorer la sécurité routière.
Après la sécurité passive (équipements routiers, équipements des automobiles), on passe depuis quelques années à la « sécurité-active » permise par les avancées technologiques et l’électronique embarquée, et c’est tant mieux !
Voilà globalement à quoi va servir le pognon qui n’est pas encore rentré dans les caisses, mais que déjà, « ils » savent comment il va être claqué.
Oui, parce que votre sécurité n’a pas de prix et que comme vous êtes, vous là, assis devant votre écran, un tueur en série qui s’ignore dès qu’il est assis à la place du conducteur d’un véhicule à moteur, qu’il faut donc qu’on s’occupe de votre cas de toute urgence.
Non pas pour vous punir par avance, non, mais seulement pour vous empêcher de virer criminel irresponsable, jusqu’à vous ôter si nécessaire, la responsabilité de la conduite de votre automobile !
Demain, elle se conduira toute seule, ce sera « magique » et plus personne n’ira mourir sur nos routes et trottoirs.
Même pas de rire.
Monsieur le « sinistre du dressement reproductif », interrogé sur BFM TV, a expliqué le plus sérieusement du monde que Monsieur « Go-Ghosn » « portera le plan industriel de la voiture à pilotage automatique que les Américains sont en train d'imaginer. Ça intéresse aussi les Japonais. Donc la « Gauloisie du génie » se remet en première ligne, à l'avant-garde du progrès technologique, mais aussi à la nouvelle frontière énergétique », avec un métro de retard, a expliqué « Monte-et-bourre ».
À vrai dire, ce n'est guère une surprise après que l'on ait vu « Karlos Go-Ghosn » s'exhiber la semaine dernière dans une Nissan à conduite automatisée.
Plusieurs constructeurs ont leurs projets déjà développés de « voiture sans chauffeur » ou plus exactement d'une voiture capable de lire la route et ses obstacles pour se substituer valablement au conducteur et en plus de se garer toute seule « comme une grande » à réussir tous ses créneaux sans mollir.
Nissan pense d'ailleurs que son prototype pourrait déboucher après 2020. Le constructeur japonais faisant partie de l'Alliance, on imagine aisément qu'une feuille de papier carbone permettra de reproduire la même chose sur une Renault, du moment que ce sont des sous « Gaulois ».
Ce type de véhicule, avant de passer à la conduite entièrement automatisée, roule déjà avec une partie des équipements futurs. Les aides à la conduite vont croître pour suppléer aux « défaillances des conducteurs », et c'est déjà le cas depuis l'apparition des premiers antiblocages de freins (ABS) et contrôles dynamiques de trajectoires (ESP).
Combinés, ces deux systèmes, n'en déplaise aux détracteurs de l'automobile, ont beaucoup fait pour abaisser la mortalité routière.
Maintenant, ces aides à la conduite pilotent un freinage automatique si on se rapproche trop de la voiture qui précède, rectifient la trajectoire si elle dépasse les lignes au sol et maintiennent une vitesse constante et la distance de sécurité sur autoroute avec les régulateurs intelligents.
La lecture des panneaux, des lignes et même des obstacles, assiste le conducteur, jusqu'à intervenir sur la conduite du véhicule.
Magique, vous dis-je !
Reste à décoder, à la lumière de tout cela, l'enthousiasme volontiers exubérant du ministre.
Parce que si demain, on conduit « 100 % sûr », aujourd’hui on en est encore et toujours à faire pétocher le citoyen en lui expliquant qu’il est un danger public ambulant, pour tout public et même pour lui-même.
Et qu’il faut avant tout le brider.
Notamment sa vitesse qui va peut-être passer de 90 à 80 km/h sur route, comme le propose une commission de prétendus d’autres experts livrant toujours le même diagnostic : On sauverait des vies en procédant ainsi !
Les anglais avaient fait beaucoup mieux au moment de l’arrivée des premières automobiles mécaniques dans un monde d’hypo-mobilité : Ils avaient exigé, par la loi, la présence d’un piéton agitant un drapeau rouge devant la voiture pour annoncer l’arrivée de l’engin !
Résultat, y’a pas eu d’industrie mécanique aussi développée que sur le continent, en plein révolution industrielle naissante, n’est-ce pas.
Ils se sont recroquevillés sur le rail et en ont inventé le TGV plus tard…
Question : À quoi sert donc la voiture, même ultra-sécuritaire, si elle est réputée tuer dès qu’elle bouge ?
On est tous d'accord avec ce postulat qui relève de nos cours de physique de 5ème : Plus on baissera la vitesse, moins on aura de victimes, c'est une évidence. Et c'est sans doute vers celle de l'escargot qu'il faudrait raisonnablement tendre si l'on entend bien ces Messieurs La Palice de la Sécurité Routière qui veulent, malgré nous, notre bien.
86 % d’exaspérés parmi « les usagers », ça a même donné l’idée à « 40 millions d'automobilistes » de lancer dimanche en 8 une pétition en ligne via un site internet dédié (www.nonalabaissedeslimitationsdevitesse.com).
« Ce site Internet permettra à chaque automobiliste d'envoyer en un clic un courriel à chacun des parlementaires de son département mais aussi au Président de la république, au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur », explique l'association dans un communiqué.
De vous à moi, je n’ai pas encore essayé…
Par ailleurs, l'association a adressé le même jour une lettre ouverte au ministre de l'Intérieur « Menuet-Valse », assurant que les vitesses actuelles sur les routes secondaires ne représentent pas un danger mortel.
Après le projet d'abaissement de 80 à 70 km/h la vitesse sur le périphérique parisien, de 50 à 30 en ville, de 130 à 120 km/h sur les autoroutes, cette nouvelle offensive laisse clairement apparaître la ligne d'attaque des « autophobes ».
Ceux-là, qui sont d’ailleurs « au pouvoir » actuellement (notamment les « écolos-bobos » qui voudraient tous nous voir pédaler sur les pentes de Montmartre) s'emploient d'un coté à limiter l'usage de l'automobile, à submerger l'usager de taxes de toutes sortes et ensuite à se lamenter que l'industrie nationale du même nom, qui emploie encore une personne sur dix en « Gauloisie-industrieuse », se craquelle de toute part.
La sottise de la « crétine-attitude » et l'inconséquence de « l’autisme-trisomique » mènent hélas depuis des décennies, droite et gauche confondues, le débat sur la sécurité routière.
Quelques ayatollahs s'arrogent en plus la bonne parole et la répercutent régulièrement sur des ondes médiatiques volontiers complaisantes, pourtant payées en grande partie par la pub sur les voitures.
La réalité est tout autre et depuis des dizaines d'années, chacun peut mesurer que la baisse de l'accidentologie est à mettre à l'actif des immenses progrès de l'automobile elle-même dont on voit bien que l'automatisation est en marche. Bardée de systèmes de sécurité et tendant vers un pilotage automatique, elle compense, avec les dernières générations technologiques, l'impréparation des jeunes conducteurs les moins… expérimentés.
Les autres, comme moi, débranchent les automatismes après les premières frayeurs de l’ABS : En freinage d’urgence, on a vraiment l’impression que la voiture ne va jamais s’arrêter, comme sur du verglas.
Je ne vous dis pas la panique, alors que j’arrête, même sur de la glace, correctement mon véhicule en « dosant » la pression sur la pédale de frein…
Ayant renoncé à sa mission de formation des nouveaux conducteurs qui n'acquièrent une expérience que « sur le tas », au travers de la pratique qui suit la délivrance du permis, l'État n'a réellement agi que sur un seul poste : L'amélioration du réseau.
On voit bien que lorsque la voie est très sécurisée, la vitesse y est parfaitement possible et cela n'aggrave en rien les bilans de mortalité, bien au contraire.
Et que pour faire lever le pied aux tarés, il suffit de rétrécir la largeur de la voie publique…
Rêve pour certains, cauchemar pour d'autres, la conduite automatisée permettra au moins de rendre supportable la conduite soporifique sur autoroute.
Même mieux, puisque le réseau autoroutier sera « sécurisé », automatisé, avec des véhicules « intelligents » et circulant en réseau connecté, on pourra enfin rivaliser avec le TGV en toute tranquillité dès que nos moteurs accepteront de tourner autour des 300 km/h !
Au lieu de ralentir le trafic, on l’accélérera, allégeant la fatigue et multipliant le « flux passant » par trois sans aucune difficulté jusqu’à 10.000 véhicules/heure sur une trois voies !
Adieu les embouteillages !
Hélas, on tourne le dos à tous ces espoirs…
Un jour peut-être, il faudra réfléchir sérieusement sur l'incompétence de nos « sachants » et des analyses qu’en font nos « élus-représentatifs » d’eux-mêmes !
L'automobile a aussi l'apanage d'un contre-sens : C'est la seule à régresser dans son usage en dépit de performances décuplées !
La « vitesse » est en effet une notion de « performance » que toute l'activité humaine tend à améliorer, depuis la connexion Internet jusqu'au règlement de toute mission professionnelle en passant par les transports en commun.
La route est la seule qui régresse à des niveaux gelés depuis les années 70.
C'est comme si on vous demandait aujourd'hui d'utiliser les outils de l'époque, en dépit des progrès réalisés dans l'intervalle.
Cette simple notion de « performance positive » est définitivement jugée comme nuisible par quelques-uns, sans aucun débat démocratique, qui vous obligerait à reprendre une calculette (ou un boulier) alors que vous avez un ordinateur dernier cri sur votre bureau.
La différence, c'est que l'équivalent automobile des calculettes est encore en usage pour des raisons budgétaires. Il y a donc une sécurité à deux vitesses, celles des anciens modèles et celle des nouveaux.
Si nos élus voulaient vraiment se pencher sur un problème de vitesse, qu'ils regardent plutôt sur celle du renouvellement du parc. En aidant à acheter des voitures dernier cri, beaucoup plus sûres, ils accéléreraient ainsi l'amélioration des bilans de sécurité routière et, au passage, encourageraient l'activité industrielle et l'emploi du pays.
Et je ne raconte même pas les gains de CO2 avec une voiture « intelligente » jusqu’au fond de sa culasse et un simple régulateur de vitesse !
Perso, du temps de ma R5, un plein me faisait à peine 300 bornes (même en descente et vent-arrière !).
Du temps de ma 205, idem, mais le réservoir était déjà plus coûteux à remplir.
Du temps de ma R 21 automatique, pas loin de 10 l/100. Et encore, c’est un vaste progrès dans la mesure où « la tire », elle passe les vitesses toute seule telle qu’on ne peut jamais mettre le moteur en surrégime…
Ce qui n’était pas le cas de la Laguna qui a suivi avec sa boîte mécanique. À 6.000 tours/mn, elle avait des hoquets et boulottait tranquillement que 7 à 9 l/100 selon que je respectais ou non les limitations de vitesse.
La dernière, elle me fait Nice-Paris en 10 heures à 5,2 l/100 au régulateur de vitesse (même pas la peine d’envisager de s’arrêter refaire les niveaux sur le parcours), avec tout le barda dans le coffre et sous les sièges (livres, arbres, pinards, vaisselle, bagages, linge, bibelots, etc.)
Même sur les routes Corses (où il n’y a pas de limitation de vitesse, la faute aux radars qui servent de cible), elle assume tous les cols à 6,2 l/100.
Un chameau.
C'es simple, la première fois que je l’ai eue en main, j’ai ouvert le capot pour tenter de repérer la pile nucléaire d’appoint…
Bizarre, finalement ! Aucun d'eux n'a encore pensé à revoir les critères de la sécurité au filtre de la performance et des progrès techniques…
Je donne un exemple : 921 km du débarcadère du port de Nice jusqu’au pied de chez moi à « Paris-Plage » = un peu moins de 10 heures à vitesse limite de 130 Km/h (103 km/h de moyenne, sans les arrêts-pipi, pour cause d’encombrements à Lyon et à l’arrivée sur Bondoufle).
Alors que dans les temps archaïques, on pouvait faire le même trajet, en se tamponnant le bouchon de Montélimar en plus, en quelques 7 heures…
Si je passe à 120, je vais mettre « mécaniquement » 50 minutes de fatigue supplémentaire au compteur, mais, en ratant le créneau horaire accessible aux derniers 30 kilomètres, que je vais devoir mettre encore une heure de plus à lutter contre l’épuisement, alors que justement il n'y a plus d'aire de repos disponible, sauf sur la BAU.
12 heures de conduite, est-ce vraiment une « sécuritaire-attitude » ?
Naturellement : Penser, c’est parfois créer. C’est être libre.
Et ils redoutent tous notre Liberté.
Alors ils vous piquent du pognon pour payer des gens qui vont vous obliger à vous déresponsabiliser, jusque devant un volant et en attendant vous bride votre liberté de rouler à une « allure normale ».
Faudra vous habituer à devenir des acéphales, proches du pétoncle, finalement.
Parce que si ça continue, sans avertir personne, je file dans mon maquis me faire oublier et il ne vous restera que le choix de remercier vos maîtres ès-tartuferie de vous torturer ainsi pour votre bien !