Suite de la « Bafouille » de Marie-Paule
Après plusieurs allers-retours via internet, copiages, coupages, collages, coulages et recopiages, il est temps d'arrêter nos verbiages sur les 7 péchés capitaux, notamment en ce qui concerne la « Luxure » (dont les hommes succomberaient plus souvent que les femmes d'après les hautes autorités pontificales).
Marie-Paule comme moi avons d'autres choses à faire... aussi !
Je vous livre la dernière mouture, me réservant le droit d'y rajouter mes commentaires une fois prochaine.
Rappelons tout d'abord que « Luxure » a la même racine que « luxe », « luxuriance » et signifie plutôt « abondance » que sexuellement perverti jusqu'en être péché capital.
Même si...
« Mon Ami I²,
Je vais vraisemblablement te faire plaisir : Ton « curé » est un vraiment un très grand ignorant des choses de la « luxure » !
Dire que les hommes succombent plus facilement et plus fréquemment que les femmes à ce « péché » capital est le signe évident d'une immense méconnaissance des femmes.
Celui-là ne doit connaître du « genre humain » que les confessions des moines et nonnes qu'il fréquente, ce n'est pas possible autrement !
Que des cas particuliers de l'espèce humaine, des « illuminés » par l'idée de Dieu, rien d'autre.
D'abord parce que c'est forcément mathématique : il y a au moins autant de femme que d'homme qui se vautrent dans la luxure, ou alors nous serions toutes et tous homosexuels et l'avenir de l'espèce serait problématique : Comme disait Léonard di Vinci (l'homme au soi-disant codex), « Luxure est cause de génération » ! Logique...
La luxure, c'est comme la grippe, ça commence dans la rue, au hasard d'une rencontre, et ça se termine au lit !
Ensuite parce que, si comme tu aimes à le prétendre, si les « hommes ne pensent qu'à ça » sous-entendu qu'ils ne pensent jamais à rien d'autre à n'en avoir « qu'un seul neurone en fonction », n'importe quelle femme pourrait à n'importe quel moment se taper n'importe quel homme !
À ce jeu-là, même le plus affreux des cageots, la plus mollusque d'entre-nous, est capable de s'envoyer à peu près n'importe qui dès qu'elle le désire : les techniques sont nombreuses et infaillibles.
Et pourtant nous n'en abusons pas, je peux te rassurer, puisque à votre différence, nous ne pensons pas directement « qu'à ça ».
La luxure se rapporterait plus à un péché de « gourmandise », d'envie.
Bref, chez les femmes, c'est un peu plus compliqué : nous sommes plus « séduisantes » que « consommatrices », et en définitive, inconsciemment peut-être, nous ne faisons, nous aussi, « que ça » !
Car, qu'est-ce qui ne nous est pas permis pour attirer le regard de cet « inconnu » qui passe, qui peut être, comme le chante Joe Dassin, sera « l'homme que l'on aime, celui qu'on aurait pu aimer, l'homme avec qui l'on dort ou celui qu'on attendait » ?
Pour commencer, beaucoup d'entre-nous passeront des heures devant leur table de maquillage, tous les jours, tous les matins pour se... maquiller, pour travestir leur apparence naturelle.
Très peu d'homme... En tout cas, personnellement, je n'en connais aucun !
Nous aimons à flâner devant les boutiques de fringues, à la recherche de ce « petit ensemble » ou détail vestimentaire qui mettra en valeur telle ou telle partie de notre silhouette.
Les hommes détestent le lèche-vitrine et souvent il faut les pousser dans un magasin pour leur faire acheter une liquette « potable » et portable...
Nous nous promenons toutes avec au fond du sac à main un petit « nécessaire » à toilette qui va nous permettre de nous remaquiller brièvement tout au long de la journée, de nous refaire « belle » à peu près n'importe quand.
Belle pour quoi, belle pour qui ?
Belle pour tous les regards qui se poseront naturellement sur ce que nous mettons toutes en valeur, fesses, jambes, poitrine, lèvres, yeux, ventre, au choix, tout ce qui nous paraît être le plus susceptible de plaire, de séduire, tout ce qui nous paraîtra capable de nous attirer le regard haineux et envieux de nos consœurs croisées à l'improviste ou régulièrement.
Car, nous sommes en permanence en concurrence pour la « recherche du mâle » entre-nous, même sans le savoir, même sans le vouloir, même sans en avoir conscience, partout, tout le temps et sans discontinuer.
Il faut être lucide : c'est comme ça !
Faut dire que nous naissons « petite fille », en général auprès d'une maman qui nous regarde avec un amour éperdu, mais s'isole plus ou moins souvent, avec plus ou moins de régularité avec notre géniteur (ou un autre).
Quand elle en revient, elle a le regard qui brille, elle est toujours rayonnante : nous le sentons bien.
Elle est d'humeur radieuse, joyeuse et nous aimons ces moments-là.
Nous grandissons aussi avec des frères, des petits mâles, qui ont des jeux stupides, nous tirent les cheveux, s'estiment d'emblée supérieur en force et en intelligence et nous le font savoir.
L'exact anti-modèle de l'image du « père », ce qui en devient un grand mystère pour nous.
Si on peut donc comprendre pourquoi Maman est heureuse, on a du mal à saisir ce qu'elle peut trouver d'intéressant à ces « petits-pères », image fidèle de leur propre père...
Ce n'est qu'adolescente qu'on est confronté à des « copines » dont forcément au moins une « ne pense qu'à ça », se déguise, se maquille, se travestit véritablement et n'a de conversation qu'autour de fantasmes ahurissants relatifs à un tel, à tel autre, ou encore à n'importe qui entrant dans son champ visuel !
Et on apprend vite : La présence des garçons, le regard des garçons, l'attention des garçons, ça rythme la vie des filles.
Et quand eux-mêmes veulent séduire, ils ne sont pas avares, ni de compliments parfois insensés - mais ça fait toujours plaisir à entendre - ni de comportements sortant véritablement de l'ordinaire.
C'est en se laissant convaincre de prendre ce dont ils ont envie que l'on devient femme.
Et c'est vrai que c'est bon. On aime ça, d'autant que chez nous, on « goûte » ce plaisir là offert par la nature, plus longtemps que quelques saccades, pour avoir une densité de terminaisons innervées plus forte que les hommes, pauvres petits phalloïdes qui se projettent en nous comme on plongerait dans je ne sais quelle éternité.
Chez nous, en tout cas chez moi, ça prend plusieurs intenses minutes, qui font chaud dans tout le corps, qui monte au cerveau à l'en rendre tout « flou ».
Nous avons chacune le souvenir flamboyant du « premier baiser », de la première caresse intime, du premier rapport.
Avec ses côtés heureux, mais parfois malheureux : ça, ça dépend du garçon, des circonstances, du bon ou mauvais choix.
En fait, on plonge dans la luxure avec volupté, c'est en sortir qui rend malheureux.
On ne devient vraiment femme que quand on se fait plaquer : l'horreur !
Mais au moins, après avoir « tout donné », beaucoup reçu parfois de ces délices de la chaire dont on soupçonnait bien qu'ils étaient responsables du bonheur de maman, c'est quand tout s'en va, généralement brutalement, qu'on se rend compte que la compétition n'en est que plus rude... et ne fait que commencer.
Être femme, ce n'est pas que sexe et luxure, bien évidemment !
On entre dans le troisième âge de la vie d'une fille dès le lendemain de la première rupture.
Le temps où s'impose l'idée qu'il nous en faut un, comme maman, à la maison, tout le temps et quasiment partout.
D'abord parce que c'est le schéma quasi-universel, ensuite parce que c'est bien pratique quand on a envie, le vrai péché auquel nous succombons avec délice.
Parce que sans ça, c'est « galère » pour en trouver un d'à peu près potable au moment approprié, là tout de suite, dès que nous en avons envie.
D'autant qu'avec le temps et les expériences successives, on devient de plus en plus exigeante « sur la marchandise ».
L'accomplissement de ce « troisième âge », c'est quand il revient, au moins régulièrement, idéalement tous les soirs.
Notre choix va se porter immanquablement sur celui qui nous aura fait sentir avec obstination qu'on est devenue le centre de son univers personnel.
Par dépit, par amour, par nécessité, peu importe.
Peu importe également qu'il soit beau (c'est mieux, mais bon...), son état de fortune (quoique...), son intelligence apparente ou sa culture (mais ça aide...), ses projets professionnels ou ses travers (du moment qu'il nous en tient au courant).
On lui trouvera toujours du « charme » et c'est largement suffisant pour ce qu'on veut en faire et en retirer.
On veut tout savoir de lui, puisque nous sommes son centre de gravité, son intérêt ultime, voir le monde comme lui le voit, car nous sommes aux aguets d'une défaillance de fidélité.
On se trompe, bien sûr, il nous trompe peut-être, on ne voit pas certaines choses, mais peu importe, celui-là on va le « tenir » comme maman a su tenir (ou non) le sien.
Il va être l'amant, le frère, le père, l'ami, le confident et en devenir le père de nos propres enfants, le mari qui fera les biberons de la nuit, rapportera les couches à langer, remplira le frigidaire et supportera nos sautes d'humeur face aux déchainements des aléas de la vie « à trois ».
L'aboutissement du « troisième âge » : nous allons pouvoir connaître le bonheur d'être mère et de voir pousser la chaire de notre chaire, recevoir du fruit de nos ébats « luxurieux » cet immense amour qu'il donne sans rien d'autre en échange.
De « luxure », si on veut réussir cette étape, c'est tous les soirs qu'il faut en faire. Et non seulement combler le « mari », parfois dans le moindre de ses fantasmes, parfois au détriment des siens propres, car comme le disait le marquis de Sade ou un autre : « La luxure est un amour qui consiste à ne vouloir aucun bien à la personne aimée. »
Chez lui, alors que chez nous, il ne s'agit même pas d'amour (quoique...) mais de le garder.
Et puis il faut être imaginative, persister à surprendre.
Car, là encore, nous sommes toujours en compétition avec d'autres filles qui vous envie votre « épanouissement ».
Elles savent, car nous avons su avant elles, que si celui-là reste, c'est qu'il est « bon ».
En fait, c'est faux : il n'est pas aussi « bon » que ça, mais on le leur a tellement fait croire qu'on n'a absolument aucun intérêt à leur laisser faire des comparaisons.
Elles pourraient se moquer de nous à nous en faire des ennemies à vie dans tout notre milieu habituel de fréquentation féminine.
C'est ce qui nous rend jalouse.
Jusqu'au jour de la « rupture ». Là, c'est procédure de divorce et notre « cher abruti », parce qu'il nous a fait croire à tort que nous étions le centre de son univers, mais que finalement, il se révèle immature à nous en cocufier avec une autre qui a su lui trouver un fantasme que nous n'avions jamais imaginé qu'il ait pu avoir, il va nous payer, très cher, cette ultime humiliation.
Tout est prétexte à ce que ça lui coûte un maximum, rien que pour lui pourrir la vie définitivement, l'empêchant de se « refaire une jeunesse » avec sa nouvelle jeunette.
Flûte, celle-là est peut-être mieux physiquement, mais c'est parce qu'elle n'a subi aucune grossesse, ni aucun kilo superflu post-grossesse.
On verra si elle est capable d'en faire autant, mais alors dans des conditions au moins aussi difficiles que du temps où nous étions nous aussi au moins aussi « canon » qu'elle fait semblant de le paraître !
Car nous aussi, nous avons su comment faire pour le faire rentrer tous les soirs, le bougre.
C'est alors que l'on rentre, plus ou moins vite, plus ou moins intensément faut-il le dire, dans le « quatrième âge » de la luxure.
Celui où nous allons « ravager ».
D'abord par « vengeance », sans nul doute : elles paieront toutes pour une seule !
Ensuite par jalousie : il doit savoir qu'il nous a trahies alors même que nous aurions su le rendre jaloux mieux que quiconque, puisque nous connaissons tout de lui !
Enfin pour le plaisir.
Le plaisir sexuel, parce que c'est bon, c'est merveilleux et que nous savons prendre notre pied à peu près dans n'importe quelle circonstance, sachant nous contenter du « service minimum », l'âge et l'expérience venus.
Le « cinquième âge », je ne connais pas encore. Apparemment il est fait de souvenirs, plus ou moins inventés, de vantardises plus ou moins réalistes.
Car il me semble que l'on soit encore et toujours en concurrence sur ce plan-là.
Je te dirais plus tard.
J'avoue que je m'imagine assez bien reconstruire « un nid », au moins pour les apparences : ça reste nécessairement « plus confortable » que de finir « oubliée » par des enfants accaparés par leurs propres problèmes et les contraintes de la vie quotidienne.
Voilà : Ton « curé », à mon avis, il se plante lamentablement.
Toutefois, j'aimerai que tu nous racontes (prend cette rubrique de « paroles de femmes » créée pour moi au moins au démarrage, ce dont je te remercie), la « luxure » vue par la gente masculine.
Car, je t'avoue à toi, que si je connais « un peu » le fonctionnement du cerveau des femmes, celui des hommes reste toujours un grand mystère.
Notamment, comment un homme peut se laisser séduire par n'importe qui, qui le veut suffisamment, allant jusqu'à abandonner « veaux vaches cochons et couvées ».
Comment on se « laisse avoir » par celui qui nous fera des enfants, ça je sais.
Mais qu'est-ce qui décide un homme à faire des enfants à celle-là plutôt qu'une autre, c'est pour moi un grand mystère.
Merci à toi !
Marie-Paule.
Nota I² : Promis jeune fille !
Mais j'avoue que tes dires me paraissent à des années lumières de la représentation de la « luxure » que je me fais... vue côté « homme ».
Au point (tu le sais) de ne pas avoir tout compris de ce que tu racontes.
Succombez-vous à ce péché capital plus que nous ?
Non semble-t-il, puisque tu prétends que c'est plus un péché de « gourmandise » ou « d'envie ».
De luxuriance de l'activité coïtale...
Dont tout le monde sait que je suis le plus grand spécialiste... du point de vue fiscal uniquement, naturellement !