« VCRM » a ses humeurs…
En France ils convient de détester les riches (les patrons, les entrepreneurs, les footballeurs…) et aduler les pauvres.
Puis, on finit même par détester les pauvres qui ont l’audace de réussir et de s’enrichir.
Ainsi, la génération 68 s’affichait à l'époque, sans aucun état d’âme, maoïste, pensant ainsi prendre ses distances avec Staline, dont les atrocités étaient plus proches de nous. Le goulag, quand il est exotique et loin de nos regards, est sans doute plus sympathique.
Ces régimes politiques sont heureusement tombés, mais aujourd’hui on voit que les matrices intellectuelles, qui les ont forgé et cautionné, existent toujours ; surtout dans la tête de nos élites intellectuelles (merci Bourdieu), ce qui contribue à l’étouffement de toute lumière d’inspiration libérale et libératrice.
Et pour ces penseurs, le libre-échange, la mondialisation, l’OMC, c’est forcément l’enfer et le diable ultime bien que l’Histoire enseigne que les camps et les déportations furent organisés par les régimes du socialisme réel.
Mais non !
La réalité a forcément tort quand on ne veut pas changer le modèle explicatif du monde qu’il serait sacrilège de critiquer.
L’horreur est libérale voire néo-libérale, donc les systèmes alternatifs au libéralisme ne peuvent être donc que progressistes.
Avec le temps, tous ces maoïstes convaincus, devenus nos références morales, sont aujourd’hui députés européens, experts en pédagogie permanents auprès de l’éducation nationale, chercheurs éminents en sciences sociales ou encore conseillers économiques auprès de l’UNEF, d’ATTAC et du PS.
Plutôt que d’épuiser notre énergie à se battre en vain contre la « dictature » du marché, il serait plus constructif et pragmatique d’en connaître ses mécanismes et ses principes pour en exploiter son formidable potentiel de croissance qu’elle recèle en son sein.
La droite ne reviendra jamais au pouvoir ou, revenue au pouvoir, elle fera les mêmes erreurs que la gauche si elle ne fait pas ce travail préalable et indispensable.
On perd un combat politique quand on parle le langage de son adversaire, adoptant son vocabulaire et donc sa logique d’analyse.
J.F Revel, de l’Académie Française, a écrit que les socialistes français étaient surdéterminés par un « sur-moi communiste » inscrit profondément dans leurs racines culturelles et idéologiques.
Nos socialistes hexagonaux ne comprennent pas le libéralisme (il est déjà peu compris à droite) car ils n’ont jamais lu et ne liront jamais les auteurs classiques libéraux qui ont posé les fondations du libéralisme (J-B. Say, Ricardo, Adam Smith, Turgot, Bastiat, Benjamin Constant…).
En 1974, à la demande de François Mitterrand, Lionel Jospin, a écrit un petit opuscule à l’attention des jeunes militants enrôlés au parti socialiste dans lequel il recommande des lectures destinées à se forger une culture politique de combat.
Dans ces recommandations, il cite inévitablement Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxembourg, Gramsci, Marcuse et Mao. Tous de grands économistes…
Les socialistes français installés au pouvoir sont incapables de proposer des réformes susceptibles de faire revenir durablement la croissance et la prospérité, qui restent fondamentalement la croissance d’une économie de marché, d’une économie capitaliste.
C’est pourquoi, prisonniers d’une grille de lecture obsolète ils ne peuvent pas comprendre ce qui se passe en France, a fortiori ce qui se passe dans le monde de plus en plus ouvert et globalisé et porté par la croissance mondiale de l’économie de marché.
À tous ceux qui, nombreux, n’ont de cesse de vilipender le modèle américain, rappelons sa nature profonde fondée sur l’entreprise et notamment sur de ces innombrables start-up devenues des empires.
« L’économie de marché, fondée sur la liberté d’entreprendre et le capitalisme démocratique, un capitalisme privé, dissocié du pouvoir politique mais associé à l’État de droit, cette économie-là seule peut se réclamer du libéralisme ». J.F Revel [2000], La grande parade, Éditions Plon, Paris, page 71.
Et c’est bien une crise morale qui balaye notre pays.
Quand les banquiers oublient leur cœur de métier et leur fonction nécessaire et irremplaçable, c’est toute la confiance qui est brisée mettant en cause les piliers eux-mêmes du système bancaire, pourtant maillon essentiel et indispensable à la croissance économique.
Quand les hommes politiques, en charge de défendre l’argent public pour en faire le meilleur usage, déchaînent la dépense publique pour satisfaire les intérêts catégoriels et les revendications corporatistes, alors l’impôt perd sa légitimité tandis que le secteur productif est brisé par des prélèvements croissants.
Quand des collégiens s’en prennent à leurs enseignants, que les parents démissionnent, qu’il est question de ne plus évaluer les écoliers ou de supprimer les devoirs à la maison et que les étudiants refusent toute sélection qui est pourtant le corollaire d’une orientation efficace, c’est tout le capital humain de la nation qui est dilapidé.
Quand on veut toujours plus de droits, financés par l’État, mais que l’on refuse d’en assumer la charge et de supporter les devoirs qui en sont la nécessaire contrepartie, c’est la « guerre civile » permanente au lieu de la cohésion sociale et de l’harmonie nécessaire à l’épanouissement de l’économie.
En bref, quand on veut toujours plus tout en donnant le moins possible sous le prétexte fallacieux de la solidarité, c’est la méfiance généralisée qui s’installe entre les individus.
Depuis plus d’un siècle, la théorie économique et l’expérience historique ont établi que c’est précisément la redistribution autoritaire des revenus qui détruit sûrement mais inéluctablement le secteur productif.
Que deviendra notre pays quand il n’y aura plus rien à répartir à défaut de produire ?
Si la droite veut revenir au pouvoir pour faire les réformes qui s’imposent à la France, elle doit absolument sortir des schémas de pensée imposés par la gauche. C'est plutôt mal engagé.
« Il faut cesser de taper sur le travail, il faut taper sur le capital ».
Voilà le raisonnement de M. Jacques Généreux, Professeur d'économie à Sciences-Po Paris et conseiller de Jean-Luc Mélenchon.
Mais, monsieur le Professeur… on ne peut pas donner de travail sans le capital, et le capital n'est rien d’autre que du travail épargné et accumulé…
Chose qu’on enseigne dès la première année de sciences économiques.
Il faut simplement cesser de « taper » sur l'économie.
Jamais autre principe n'a fait couler autant d'encre et de sang dans l'histoire que la Liberté.
Partout on a fait des révolutions en son nom.
Partout en son nom des élites ont réclamé le pouvoir et souvent elles ont abouti à des régimes qui étaient aux antipodes.
Nos systèmes contemporains, que l'on nous présentait il y a encore peu comme un idéal de liberté et de démocratie nous montrent aujourd'hui leur vrai visage : Un social-clientélisme généralisé dont le principal aboutissement est d'avoir porté aux nues une caste technocratique et son avatar corporatiste qui vivent grâce à une loi qu'ils ont façonné à leurs intérêts et aux largesses d'une dépense publique qu'ils contrôlent.
Une loi et des dépenses qu'ils ont utilisé pour éliminer ceux, meilleurs, qui auraient dû prendre leur place ; vidant la démocratie de toute véritable liberté de choix et l'économie d'un renouvellement fondé sur l'utilité collective de la production.
Ce système est en train de s’effondrer devant l’ampleur du gaspillage qu’il a organisé pour se maintenir.
La seule forme politique alternative organisée reste l’extrémisme qui s’alimente d’une colère légitime d’un peuple dupé pendant des décennies.
Nous sommes nombreux à refuser la fatalité qui s’installe entre ruine et colère, à réclamer enfin que le monde de demain se construise sur les talents de chacun.
Car être libéral c’est bien cela avant toute chose : Croire aux talents de chacun et réformer un système afin qu'il cesse d'entraver et qu'il pousse ces talents à s’exprimer pour le plus grand bien et des individus et de la communauté.
La richesse et le progrès ne peuvent naître qu’à la base de la société, jamais dans l’Histoire elles n’ont pu être décrétées.
VCRM – 6 janvier 2013
C’était du « brut de décoffrage », juste pour le plaisir…