Améliorer la qualité de l’accueil en crèche
« Les modes d’accueil collectif des tout petits se sont différenciés pour répondre à des demandes différentes : crèches familiales, halte-garderie, jardins d’éveil, jardins d’enfants, micro-crèches, maisons d’assistantes maternelles s’ajoutent aux crèches d’entreprises, aux multi-accueils et crèches mono-accueil. »
Exact !
Sauf que ce n’est pas les « demandes différenciées » qui crée l’organe, mais bien d’autres facteurs auxquelles les familles sont priées de se plier (taille de locaux, effectifs, coûts, etc.)
Encore un qui confond la cause et les conséquences.
Avec 850.000 naissances par an, donc 2,5 millions de gamins laissés en déshérence jusqu’à leur entrée en école maternelle, le pays propose à peine 400.000 « solutions » de garde « hors du foyer ».
On pourrait réduire un peu le problème si les nourrissons étaient choyés à la maison auprès d’un de ses deux parents (ou parfois d’un seul) si les mamans pouvaient bénéficier d’une garantie de salaire non pas 90 jours, mais 365 jours en arrêt « maternité ».
Que nenni !
Il en coûterait bien trop cher à la CNAF, dont on rappelle qu’elle ne vit que par la cotisation patronale et dont il est question, à propos de TVA sociale de substituer les financements par une augmentation de la TVA de 5,4 points (26 milliards de simple transfert. Proposition 19… nous y reviendrons)…
Donc, on préfère créer 400.000 places supplémentaires, dont plus de la moitié au titre des assistantes maternelles.
En effet, en établissement collectif, un rapide calcul permet d’estimer qu’il faille quelques 13,2 milliards de crédit d’investissement. Or, la COG 2009/2012 ne prévoit que 12 milliards en trois ans…
Par ailleurs, le fonctionnement de ces nouvelles places exigerait 6 milliards de crédit de fonctionnement par an…
Hors d’atteinte pour la finance publique !
Alors que la solution de la « nounou » (le deuxième plus vieux métier du monde…) n’est qu’une vaste « niche fiscale » en soi : leur revenu d’activité est totalement exonéré d’IR (mais en paieraient-elles vraiment ? Dans le meilleur des cas, 4 enfants, oui, environ 5 % de leur revenus nets d’activité) et la totalité des charges sociales est prise en compte par la CNAF qui les versent à l’URSSAF. C’est comme ça.
Coût estimé (à la louche parce que le rapport Tabarot n’est pas allé jusque-là en août 2008) : 4,3 milliard par an, tout compris !
Mais aucun investissement, pas même en formation…
Je ne vous raconte pas la qualité de l’accueil et de l’éveil de l’enfant !
« À chaque type d’établissement correspond une législation (ou une absence de législation) avec l’intervention de professionnels aux formations et profils très différents. Le personnel de la petite enfance (entre 1 an et demi et 3 ans) se compose de différents métiers de la santé, de l’éducation et du social : puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, infirmiers, psychomotriciens, assistantes maternelles... »
Il fait un grand « melting-pot », mélangeant lourdement cadre dirigeant et « madame pipi »… C’est un peu plus compliqué que ça !
En revanche, il est à la masse sur l’encadrement réglementaire : On a sur le dos les PMI, les DDASS, la CAF, les CCAS municipaux, les pompiers, les vétérinaires en plus des classiques inspecteurs du travail.
Les crèches-associatives échappent aux inspecteurs du fisc, mais la Cour des comptes ne se gênent pour dépêcher des auditeurs sur place.
Plus surveillé que ça, ça s’appelle le « rail d’Ouessant »…
« Les différences de formation, qui vont de l’absence de diplôme requis pour les assistantes maternelles au brevet pour les auxiliaires de puériculture jusqu’au bac + 3 pour les éducateurs de jeunes enfants. La formation de ces différentes professions, à l’exception des éducateurs de jeunes enfants, prévoit peu de temps pour la formation à l’encadrement éducatif (développement psychologique, affectif de l’enfant, interactions sociales…), mais se concentre actuellement sur la dimension sanitaire et sociale. »
C’est tout à fait exact et historique.
L’activité « petite-enfance » ressort du Code Sanitaire et social pour les qualifications (et non pas de l’éducation nationale) et du Code de la famille pour les activités.
Une bizarrerie d’origine réglementaire, une histoire d’ego entre divers ministres et sous-secrétaires successifs qui défendaient leur pré-carré de prérogatives…
Peu importe, ce qui compte, c’est le confort de l’enfant et son éveil, en tenant compte même de ses handicaps.
« Seul un quart du temps de formation des auxiliaires de puériculture est consacré aux activités d’accompagnement d’éveil. »
C’est assez : Le reste s’apprend sur le terrain !
Par ailleurs ne pas confondre la formation première et les formations continues : Les quotas exigés en structure collective imposent 50 % de diplômés.
Ils ont passés à 40 % avec le décret Morano de juin 2010…
Quant aux places en école, elles sont surchargées et on manque d’argent : 45 K€/an la formation d’une bonne auxiliaire, qui entre sur concours ou sur équivalence, par des jurys composés uniquement des personnels cadre hospitalier.
Pas de séjour en service de néo-natalité, aucune chance d’être accepté en école…
« Les éducateurs de jeunes enfants, bien formés aux enjeux éducatifs, sont devenus, eux, les personnels encadrant des établissements d’accueil et non plus les acteurs encadrant directement les enfants. Actuellement, seulement 40 % des « encadrants de la petite enfance » ont suivi une formation diplômante. »
C’est vrai ! Mais ces derniers sont spécialisés dans l’encadrement des pions des écoles et les colonies de vacances…
Pas à la petite-enfance : Ils sont d’ailleurs bien incapables de distinguer une fièvre due à une dent qui pousse d’une fièvre bactérienne ou virale, voire tout simplement de changer une couche et de rendre « bébé propre de la fesse ».
« Cette situation est un obstacle à un véritable accompagnement éducatif des jeunes enfants nécessaires à l’apprentissage ultérieur de la lecture-écriture. »
Là, on tombe en plein délire psychorigide des enseignants.
Ces derniers font des reproches incessants aux crèches de n’avoir pas appris au gamin à tenir un crayon…
Dans les crèches, ils apprennent d’abord leur équilibre, leurs sens, le temps qui passe, les rythmes physiologiques, leur moi, par le respect de soi et des autres. On leur fait découvrir les couleurs, les formes, les « ordres » simples.
Alors qu’ils prennent le pinceau à pleine main ou seulement entre les doigts, ce n’est pas le métier des « crècheux », mais celui des instits.
Et une fois qu’ils sont propres et qu’ils ont dit « je », ils peuvent passer à l’apprentissage scolaire.
Pas avant !
« Cette situation est encore dégradée par la diminution de la qualification des encadrants, prévue par les textes réglementaires récents et le développement des maisons d’assistantes maternelles, qui font craindre une diminution du caractère éducatif de l’accompagnement des enfants. »
C’est vrai, mais ça reste tout relatif.
Ni « pépère » ni aucun de ses nombreux sapiteurs ne sont jamais allés dans une crèche commerciale (que je ne citerai pas… elles sont nombreuses, y compris en entreprise ou en délégation de service public municipale).
Quand vous récupérez votre moutard propre et sans bosse le soir, c’est « grande chance » : Ce ne sont que des garderies, sans projet pédagogique (sauf sur le papier) où le personnel diplômé est dispatché au fil des besoins des divers et nombreux sites (pas de « référent » pour l’enfant qui en est durablement perturbé, déjà que « maman l’abandonne » toute la journée…)
Normal qu’il pleure le soir et refuse de dormir ou de manger, non ?
Car le reste du temps, il est surveillé par la femme de ménage locale…
« La Finlande a investi massivement dans cette voie, en formant tous les accueillants d’enfants à l’université à un niveau bac + 3, accueillant les enfants 24 heures sur 24, dès 1 an, les familles payant 15 % du coût de la garde (200 euros par mois). »
Ouais bé en « Gauloisie supérieure », ça coûte nettement plus cher !
De l’ordre de 825 euros…
Par ailleurs, des bac + 3, on en aimerait. On trouve surtout du Bac – 3 qui aime les enfants.
C’est déjà pas mal.
Et quand elles sont bonnes, les municipalités nous les piquent sans passer par la case concours…
Et puis, tout ça me fait marrer un grand coup : entre tous les dispositifs fiscaux et sociaux, globalement la finance publique décaisse 916 euros/mois sous formes diverses, pour que ça ne coûte à la famille que 330 euros/mois… Ce qui est déjà cher !
Mais on peut améliorer le « rendement » par divers montages ingénieux comme j’adore en faire, tel que ça ne coûte plus que 127 euros… Qu’on peut même faire prendre en charge par l’employeur !
Mais bon, la commission pour la croissance, elle doit être ignorante de ces détails, pour en parler si bêtement : C’est de la synthèse de diverses synthèses de rapports plus ou moins fouillés sur des petits bouts du problème, qu’il nous sert !
« Même si l’école maternelle n’existe pas dans ce pays, ce sont des accueillants de ce niveau qui prennent en charge dès tout petit, les enfants. Les résultats excellents des enfants finlandais aux tests PISA s’expliqueraient en partie par cet encadrement éducatif précoce.
Afin de passer d’un encadrement sanitaire et social à un encadrement éducatif, l’émergence d’une nouvelle profession est nécessaire, celle d’ « accueillant éducatif », dont la formation en matière éducative serait renforcée et sanctionnée par un diplôme.
Celui-ci remplacerait progressivement les différents métiers de la petite enfance, à l’exception des éducateurs de jeunes enfants, qui assureront la direction des structures d’accueil collectifs et géreront les accueillants éducatifs. »
Si ça marche en Finlande (mais l’exemple espagnol n’est pas mal non plus), ce n’est pas adaptable à la « Gauloisie forniqueuse », tellement le nombre de structures devrait (et est déjà) importante en nombre.
Sans causer du carcan du mammouth enseignant, qui se refuse à mettre les doigts dans les couches des enfants des autres (déjà que les leurs, ça a tendance à les écœurer) ou même à déléguer la « science de l’enseignement » à autrui !
Là, on irait droit au mur, avec de vrais accidents létaux ou invalidant pour l’enfant !
Et je ne raconte pas l’attitude des parents qui confient ce qu’ils ont de plus cher au monde, capable de tuer s’il le faut (je sais, j’ai failli le faire que même la directrice concernée ne sait toujours pas à quoi elle a échappé !).
Par ailleurs, en Finlande, curieusement, ils s’intéressent au fonctionnement de la « Gauloisie que le monde entier envie », tellement ils savent pertinemment qu’ils peuvent s’améliorer encore…
« Outre la formation de ces nouveaux encadrants, il faut harmoniser la formation des professionnels de la petite enfance existants sur celle des « encadrants éducatifs », par un effort important de formation continue. »
Manifestement, il est gentil le docteur « At-Talis » (le pluriel de « talus » ?).
Ce qu’il faudrait faire, c’est exactement l’inverse : Former les « éducatifs » à la « petite-enfance » et ses spécificités incontournables !
Pour le moment, ce sont des grands ignorants que même depuis deux ans, une commission de la SNAECSO (le syndicat des centres éducatifs notamment) travaille d’arrache-pied pour inclure les métiers de la « petite-enfance » dans la nomenclature de la convention collective étendue un peu par hasard à la « petite-enfance ».
Je sais, j’en ai rendu mon mandat dans un moment de grande colère homérique comme je sais les contrôler (que les murs des locaux de Kremlin-Bicêtre en raisonnent encore : Tsunami force 7, hein !), tellement ils sont nuls et en plus largement autistes !
Bref, une grande rigolade qu’il nous génère sur le sujet, le « Grand-Gourou » national (que le monde entier nous envie !) qui n’y connaît vraiment rien : J’en sais plus que lui rien qu’en regardant comment ça se passe, alors que ce n’est vraiment pas mon métier de base.
Que j’en passe pour un béotien indécrottable auprès des « pros » mais qui me délègue quand même et à l’unanimité en plus, pour aller faire le couillon auprès des autistes « syndiqueux » !
Dément, quand j’y pense : Aller perdre ma belle jeunesse avec ces gens-là !
Faut vraiment être complètement ignoble, finalement…
Car soyons un peu sérieux, pour une fois : à qui va-t-on faire croire que le sort des déficits publics et de croissance du pays des 10 prochaines années tient au fait qu'on devra remplacer nos auxiliaires-puéricultrices par des EJS ?
C'en est du plus haut comique, n'est-il pas !
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