(Passe, Inco : Ce n’est pas pour toi !)
La « casse des services publics », voilà la justification principale des syndicats et partis de gauche pour affirmer que le libéralisme s'est emparé de la « Gauloisie sociale », sous la pression des directives européennes (l'exemple emblématique est donné avec EDF et la SNCF).
Or la « sauvegarde des services publics » (comprendre « sous leur forme actuelle ») est présentée comme l'un des « piliers » du « modèle social français » menacé par le libéralisme outrecuidant.
Ceci est une pure invention des étatistes.
Les « Services d'Intérêt Général » prennent des formes très différentes selon les pays, tout en ayant une efficacité équivalente voire meilleure qu'en « Gauloisie éclairée » où des formules différentes ont été expérimentées avec succès (ex les « points poste » tenus par les commerçants).
Faute de s'en tenir à l'essentiel et de faire les choix qui s'imposaient pour ne pas verser dans le « toujours plus », ce modèle n'est plus qu'une machine à produire des échecs.
L'essentiel du « modèle social français », en amont de ses résultats catastrophiques est constitué, comme le dit R.Cayrol (Institut CSA), de 4 « piliers » :
– Le droit à l'éducation gratuite ;
– Le droit à l'assurance maladie gratuite ;
– Le droit à la retraite ;
– L'indemnisation des chômeurs.
Ces points sont effectivement plébiscités par les « gaulois » qui y sont viscéralement attachés (et on les comprend).
Or, il faut faire preuve d'une mauvaise foi manifeste pour oser affirmer que le libéralisme met en péril ces points clés du système actuel, même si des aménagements y sont apportés : Serait-il si scandaleux que l'enseignement supérieur soit payant, sans aide pour les familles aisées et avec un système de bourses renforcé pour les plus démunies (ce qu'a fait T. Blair en GB) ?
Ils ne sont d'ailleurs pas une exclusivité « Gauloise » dans la mesure où tous les pays européens, y compris les plus libéraux, les respectent, avec des variantes d'application bien entendu.
Le tableau suivant pour juger des risques de menace (réels ou imaginaires) qui pèseraient sur nos ces acquis sociaux, dans l'optique d'un libéralisme modéré (je dis « maîtrisé »), par comparaison avec « l'ultra libéralisme ».
Bien entendu, la « menace » est claire et assumée pour certaines « corporations » qui verraient leurs propres « avantages acquis » (en fait des privilèges qu'elles présentent comme des acquis pour l'ensemble du « peuple des Gaules ») supprimés ou à tout le moins sérieusement entamés.
On y trouve, pour chacun des thèmes, les points clés ...
– De la situation française actuelle (« étatiste ») ;
– De la solution « libérale maîtrisée » ;
– De la version « ultralibérale » (que je ne fais pas mienne !) :
THEME | ETATISTE | LIBERAL | ULTRA-LIBERAL |
SERVICES PUBLICS | sureffectifs | réduction drastique des effectifs | régalien pur |
EDUCATION | égalitarisme --> inégalités | décentralisation autonomie | chèque éducation |
SANTE | Dilution des moyens | Optimisation des moyens | privatisation |
RETRAITES | Uniquement répartition | Mixte répartition/capitalisation | uniquement capitalisation |
PROTECTION SOCIALE | Monopole d'État | Suppression du monopole | libéralisation totale |
FISCALITE | système complexe | 3 tranches | Flat-tax |
CODE DU TRAVAIL | complexe et lourd | contrat unique | idem |
SUIVI DES CHOMEURS | laxisme des contrôles | + contraignant | très contraignant |
ENTREPRISES | maintien en survie artificielle des industries obsolètes | abandon contrôlé industries obsolètes | laisser aller laisser faire |
RECHERCHE | peu de recherche privée car pas d'incitation | pôles excellence | idem |
Au vu de ce tableau, comment peut-on décemment affirmer qu'on a déjà passé au pays entier une « camisole libérale » ?
A contrario, il montre clairement que, dans les grandes lignes, la même politique a été menée depuis 30 ans, tant par la « gauche » que par la « droite ».
Qu'attendent les médias pour l'affirmer et le démontrer haut et fort ?
S'il est une carence de l'information, c'est bien celle-là !
VCRM
PS d’I-Cube : Disons, mon Ami, qu’en fait et au moins dans le discours, la tendance officielle serait d’aller vers un « libéralisme maîtrisé », dit aussi « Sarkozyen ».
Mais « Bling-bling » a bien du mal à l’imposer dans les faits : Les résistances sont nombreuses, les « blocages » tout autant.
Et pourtant et pourtant, le monde change à vive allure sous nos yeux, et il semble que personne ne le perçoive : Il s’agit, à mon humble sens, aujourd’hui, d’aller même au-delà, pour défaire 30 ans de politique étatiste, alors même que son administration encadre encore plus durement ce que tu nommes le « Libéralisme maîtrisé ».
Bref, on louvoie bêtement entre deux caps opposés.
En attendant des jours meilleurs.
Merci pour ta contribution, l’Ami.