Sans aucun doute répond RTE !
Loi du 10 février 2000 oblige...
C'est en tout cas ce qu'on apprend, en parcourant à la trace la campagne de presse de Pierre Bivas, patron du « Voltalis » national gaulois.
Sa boutique vend des boîtiers qui coupent le jus à vos appareils électriques au moment des grands frissons du réseau.
EDF sait naturellement faire ça mieux que quiconque, notamment en vous proposant (aux entreprises seulement, hein, les particuliers, ils n'ont droit qu'au changement de tarif), des abonnements qui leur permet d'écrêter la fourniture de courant aux heures de pointe et quelques jours par an...
Bon, en échange, il faut s'équiper, mais au total tout le monde y gagne largement.
Mais quand ce sont des « astucieux » en courant alternatif qui offrent le même service avec leurs puces, les « technocrates », ils commencent à voir rouge : et si ça marchait même dans les quartiers, dites donc ?
D'où la décision de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui vient de valider le principe de la « valorisation économique de l'énergie effacée » dans un sens favorable aux fournisseurs, à commencer par le principal d'entre eux, EDF, bien naturellement.
Cette décision indique que « comme précisé en annexe à la présente délibération, la loi du 10 février 2000 impose, dans le cadre du mécanisme d'ajustement, que l'opérateur d'effacements diffus rémunère les fournisseurs dont les clients se sont effacés pour l'énergie injectée par ces fournisseurs et valorisée par l'opérateur d'effacements diffus.
La CRE demande aux acteurs de poursuivre leurs discussions sur le niveau et les modalités de cette rémunération ainsi que sur les modalités d'intégration des effacements diffus dans le mécanisme d'ajustement.
La CRE veillera à ce que ces modalités n'entravent pas indûment le développement des effacements diffus ».
Au moins, c'est clair derrière le charabia technocratique des « sachants » : Selon cette décision, les « effaceurs » comme « Voltalis », qui installent chez les particuliers et les entreprises des petits joyaux électroniques capables de couper l'arrivée de courant dans des appareillages inutiles pendant les périodes de pointe de consommation d'électricité (votre ballon d'eau chaude, votre radiateur électrique) devra indemniser les fournisseurs d'électricité, à proportion des économies d'énergie réalisées par les clients qui utilisent ces boîtiers.
En clair, rembourser, payer l'électricité non injectée sur le réseau.
Cette nouvelle « taxe sur les économies d'énergie » pourrait alors représenter jusqu'à 70 à 80 % des recettes de vente des boîtiers...
« Autant dire une ponction qui pourrait se révéler fatale » !
« Les autres fournisseurs d'énergie (Poweo, Direct Energie...) se sont joints à EDF tout en réclamant une taxe d'un montant bien inférieur » nous a indiqué le Parisien dans son édition du 18 juillet.
Or, pour l'instant les boîtiers et le service sont gratuits : Le client final ne paye que la machine et garde les économies pour lui.
Mais si EDF prend les trois quarts des revenus qui permettent de financer les boîtiers, faudra-t-il que le répercuter ça sur les clients... en les faisant payer pour l'économie d'énergie qu'ils réalisent ?
Ce serait absurde !
Et pourtant, en tant de crise, de lutte contre le gaspi, contre la dispersion d'énergie dans l'atmosphère, etc... faut protéger l'électricien national, le statut hors norme du petit personnel, sa capacité à rembourser les dizaines de milliards empruntés sauvagement et sauver le parachute doré du chef (qui va sauter, peut-être, en septembre), vers de nouvelles aventures... industrielles !
Le 18 juillet, « Voltalis » s'indigne donc que la CRE ait ainsi instauré « une « taxe » au profit d'EDF en vue de compenser pour EDF les économies d'énergie réalisées par ses clients, tant ménages qu'entreprises (estimant, en se référant aux périodes de pointe, que de telles) économies permettent de pallier la défaillance des fournisseurs qui n'ont pas injecté une puissance suffisante et menaçaient ainsi, en l'absence d'ajustement, la France entière d'un black out ».
La CRE « s'aligne sur l'intérêt des fournisseurs, au détriment des consommateurs, donc au mépris de (sa) mission » de service public...
Notez par ailleurs qu'on nous annonce qu'il n'y a pas de souci pour le réseau qui peut continuer à fournir plus d'énergie électrique instantanée partout en Europe (ça ne se stocke pas l'électricité et quand on consomme plus qu'il n'en est produit, tout s'écroule comme par le passé) au moins jusqu'en 2013.
Après, on ne sait pas trop depuis qu'on a fermé le surgénérateur et que les centrales de 3ème génération, quand elles trouvent leur financement, accumulent les « retards techniques » un peu partout...
C'est que l'affaire est d'importance : depuis 1965 et l'effondrement du réseau est-américain, on sait qu'une panne électrique crée un « boum » des naissances 9 mois plus tard, à en déborder les « accoucheries » qu'on ferme par ailleurs, dans le « beau pays qui est le nôtre ».
Faudrait donc pas que ça nous arrive à nous, n'est-ce pas !
Au point, que très sérieusement, même que les Indiens envisagent d'électrifier tout le pays à marche forcée et de distribuer des télés partout, pour lutter efficacement contre la surpopulation...
Bref, décision d'autant plus surprenante que le 18 juin, la Ferc, l'équivalent américain de la CRE, encourageait justement au développement de systèmes analogues qui permettraient d'économiser au moins 20 % de l'énergie électrique consommée aux heures de pointe...
Pas fous chez eux, les gueux !
Pour l'heure, « Voltalis » n'exclut pas une action en justice et « se réserve la possibilité de recourir à toutes les voies de droit pour faire rétablir la prééminence des consommateurs sur l'intérêt des fournisseurs, et au delà de l'intérêt général comme de la protection de notre planète, tous menacés par cette décision ».
C'est non seulement un « bon coup de pub » (www.voltalis.com), mais c'est tout autant un mécanisme absurde : Comment parvenir à faire payer les gens sur ce qu'ils auraient dû consommer et qu'ils n'ont pas consommé ?
Hein, dites moi donc !
Quand je vous dis que demain on vous dira ce qu'il faut que vous bouffiez, où et quand et que si vous le bouffez pas, vous le payez quand même, on y est !
RTE a trouvé la solution pour racketter en toute impunité, en toute légalité, et au nom de l'intérêt supérieur de la Nation les « vilains consommateurs » qui ne brûlent pas les calories qu'on leur fournit !
Ça ressemble à de la « vente-forcée » (qui est encore un délit en « Gauloisie magnifique » mais plus quand ça vient d'un énarque ou d'un X-mines-pont-centrale), que je t'en enverrais quelques-uns au poteau et sans les sommations d'usage en plus, vite fait bien fait !
C'était le pays où il n'y avait pas de pétrole, mais des idées, nous l'avait ramené « Giskard à la barre » au temps de sa splendeur.
Les idées, avec un peu de technique, on a, mais ça n'arrange pas tout le monde, n'est-ce pas !
Perso, je trouve tout cela absolument magnifique !
Pas vous ?
commenter cet article …