Encore une vérité qui n'est pas bonne dire !
La foi dans le marché a disparu : la crise actuelle, c'est la crise du capitalisme, du libéralisme, et du laissez-faire.
Voilà un fait solidement établi pour la plupart des intellectuels, médias et hommes politiques. On crie haro sur les marchés et les spéculateurs, oubliant un peu vite que la responsabilité de la crise se trouve surtout du côté du politique. Une omission donc ou un acte de mauvaise foi et de propagande, au prétexte duquel on engage des mesures qui vont accroître encore le pouvoir du politique - qui n'avait pas miraculeusement disparu, loin de là.
L'ancien Premier Ministre Michel Rocard, interviewé par « Le Temps » en Suisse, déclarait sereinement qu'il était dommage que l'économiste Milton Friedman, Prix Nobel 1976, soit déjà mort car on aurait pu le traîner devant la Cour Pénale Internationale pour crime contre l'humanité (c'est-à-dire pour avoir défendu le libéralisme).
Pardonnons à M. Rocard cet acte de bravoure intellectuelle (son « accusé » aura du mal à lui répondre), mais rappelons-lui que Friedman est le père de la règle monétaire du « k % », dont le respect aurait permis d'éviter cette crise, justement...
Le Président Nicolas Sarkozy a de son côté prôné un « retour du politique » car « l'idéologie de la dictature des marchés et de l'impuissance publique est morte ».
Le grand démocrate Hugo Chavez n'a d'ailleurs pas tardé à féliciter le « camarade Sarkozy ». C'est un signe. Dans son précédent grand discours il y a un mois le Président « qui voulait dire la vérité au français jusqu'au bout » ne leur avait dit en fait qu'à moitié. En cachant les responsabilités publiques dans cette crise, le Président a engagé notre pays dans une voie périlleuse. Le Président, qu'on disait libéral il y a encore quelques mois, aurait changé de foi, pragmatisme oblige.
Un argument de poids pour clouer le bec de tous ceux qui nous bassinent avec la prétendue "marche vers l'ultra libéralisme" du monde :
Alors pour couper court à toute discussion pour savoir si on a connu ces dernières années, ces dernières décennies, ou ce dernier siècle, un mouvement vers plus ou moins de libéralisme, il suffit de regarder une seule chose : la courbe de l'évolution du poids de l'Etat dans l'économie.
En un siècle le poids de l'Etat dans l'économie américaine à plus que triplé (voilà pour le « mythe de l'ultra libéralisme » américain).
Dans le même temps, le poids de l'Etat dans l'économie de la France à presque sextuplé...
Et si pour certains pays on a connu une stabilisation voir une très légère décrue sur les 30 dernières années (résultat du soi disant « libéralisme sauvage » des Reagan et autres Thatcher), pour la France, la croissance du poids de l'état dans l'économie est ininterrompue sur 100 ans, et très supérieure à tous les autres depuis les années 70, fait quasi-unique.
Alors parler de grande marche vers l'ultra libéralisme comme on entend si souvent...
Comment peut on expliquer que la privatisation, la dérégulation, le soi disant recul de l'Etat, la victoire des « neo/ultra libéraux » n'ait accouché d'aucune diminution sensible des dépenses publiques, et plus généralement à une contraction du marché libre au profit de la dépense publique ? En dépit de la vague de libéralisations et de privatisations des années 90, la place de l'Etat interventionniste a même atteint des niveaux record.
L'idée à la mode voulant le « retour du politique » pourrait nous induire en erreur en nous faisant croire qu'il n'y a plus de « politique ».
Pourtant, la réalité est toute autre : en France les dépenses de l'Etat ont crû régulièrement jusqu'à 54% des ressources nationales l'année dernière. Le code du droit du travail français a doublé de volume en 20 ans : l'activité réglementaire s'intensifie elle aussi, et ce bien souvent sous l'impulsion de Bruxelles.
Les effets d'un interventionnisme trop élevé se font sentir du côté des citoyens comme du côté de l'administration. Pour les premiers, on constate une dépendance d'une frange de plus en plus grande de la population aux mécanismes de redistribution (les politiques d'assistanat et les « désincitations » à travailler qu'elles génèrent) [1], un exil fiscal de la part d'individus dynamiques du fait de taux de prélèvements obligatoires très élevés, et un découragement de la création d'entreprises.
Pour la deuxième, l'évolution de la bureaucratie ne se fait pas dans le sens de la rationalité et de l'efficience, et de l'intérêt public, impliquant un détournement et un gaspillage de ressources, ressources qui ne sont donc plus affectées de manière productive dans d'autres activités.
Face à ce qui ressemble fortement à de la mauvaise foi de propagande il est urgent que les gens s'informent sur l'origine véritable de cette crise. Bien sûr les acteurs de la finance ont agi de manière irresponsable. Personne ne le conteste. Les risques ont été éludés. La question est de savoir, d'où vient la source de cette irresponsabilité ? On trouve au moins deux réponses ici :
- - Politique monétaire américaine d'argent gratuit (avec des taux d'intérêt réels négatifs) entre 2002 et 2005;
- - Politique sociale américaine consistant à permettre à des ménages modestes d'avoir accès à la propriété en forçant les banques à accepter des dossiers de crédit tangents par le biais du «Community Reinvestment Act».
La crise actuelle trouve donc son origine avant tout dans le dopage de l'économie par « le politique », dopage qui repose sur des « faux droits » (droit à l'argent gratuit, droit au crédit) qui ne peuvent mener qu'au désordre social, comme l'expliquait fort bien, en son temps, l'économiste Jacques Rueff.
Et tout le monde d'avoir déjà oublié.
VCRM
Note de I² [1] : Quand tous les peuples de la Terre auront pigé que le Travail, c'est une maladie, sauront-ils dignes d'être « Corsu » ?
Vraiment, est-ce l'effet de la colonisation rampante des « Corsi » de leur colonisateur « Gaulois »?
Je dékonne, naturellement !
Vos commentaires => http://infreequentable.over-blog.com/article-24674674.html
Merci.
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