Ah ! La rigueur…
Quand elle nous tient, elle ne nous lâche plus, pôvre kouillon d’électeur que nous sommes tous !
Enfin, presque tous.
Car si nous sommes tous nés « égaux », en droits uniquement, n’est-ce pas, certains sont « plus égaux » que d’autres, comme nous en avait fait rire « Coluche ».
(Ah t’es debout ! Bé reste assis !).
J’en ai d’ailleurs fait encore les frais l’autre jour, dans les rues parigotes soumises au plan « Vigipirate renforcé » : pas moyen de prendre en long la « rue des ministères » ! Bloquée.
Que le détour que me forçait à faire « la boule de suif en uniforme » avec mes chaussures neuves que je « casse », histoire de me faire mal aux pieds avant de devenir confortable était tel que j’ai protesté. « Papier ! » qu’il me fut répondu péremptoirement.
Pas content, je lui ai demandé, du tac-au-tac les siens avant de présenter les miens…
Je ne vos dis pas l’œil méchant…
Mais pendant ce temps-là, deux « kailleras » passaient tranquillement le barrage en affirmant habiter dans la rue bloquée. Sans pour autant justifier de quoique ce soit.
Et que vu leur look, comment dire… « décalé » par rapport audit quartier, c’aurait été bien étonnant…
Et moi, avec mon faciès délictueux de « parigot corsu » nettoyé à l’eau de javel, allant 30 mètres plus loin, j’ai dû me tamponner plus d’un bon kilomètre de marche à pied pour contourner le problème !
Je vous jure…
Passons !
Il en est d’autres qui sont encore plus égaux que d’autres.
Par exemple, ces électeurs-hauts-fonctionnaires de la sublime Union Européenne, ces « bons » prescripteurs de la rigueur.
Leurs salaires et conditions de retraites ?
Attachez vos ceintures, les chiffres, collectés par l’association « Sauvegarde retraites », décoiffent.
À Bruxelles, où chacun bénéficie de primes, de mois doubles et d’un régime dérogatoire, notamment en matière fiscale, la crème de la crème, ce sont les 129 plus hauts fonctionnaires, les indispensables « princes de l’eurocratie » au bon fonctionnement de l’Europe.
Ceux-là bénéficient d’une retraite à taux plein au bout de… seize années de service, seulement.
Pour ne rien gâcher, la totalité de leurs cotisations sont versées non par eux-mêmes, même pour partie, mais en totalité par « déesse » Europe.
Un mandat de cinq ans suffit à leur assurer une pension de 5.000 euros par mois.
À vie et sans abattement.
On prend, par hasard, le cas de « Jacques Barre-haut », commissaire européen de droit « franco-gaulois » pour être « détaché-natif », qui nous honore en roupillant à Bruxelles.
Après son premier mandat, il avait déjà droit à 4728,20 euros de retraite.
Au terme de seize années de dur labeur, ces membres du groupe des 129 peuvent espérer entre 12.500 et 14.000 euros mensuels, en fonction de leur dernier salaire « compensé » à 70%.
Prenons le cas du polyglotte, « José Manuel Barre-Ozo », président de la Commission.
Après les cinq premières années de son exemplaire gestion, et avant de repiquer pour un tour, il pouvait escompter 5.220 euros par mois, plus une prime de déménagement de 24.422 euros (alors que tous les frais sont payés) et un « parachute-doré » de… 439.609 euros.
Et pendant trois ans, « Barre-Ozo » percevra entre 40 et 65 % de son dernier salaire, ce qui lui fait battre des records avec 29.504 euros.
Mais n’est pas « blonde qui veut » ! Car en Europe-communautaire, quand on est « blonde » on compense !
La belle « Margot Wallström », vice-présidente de la Commission depuis 1999, peut envisager le gros lot : 1,89 million d’euros rien qu’en indemnité de départ et « golden parachute » !
Normal puisque le salaire moyen de cette caste d’élite est de 21.269 euros par mois.
Vous êtes chômeur en fin de droits ? Devenez greffier à l’UE, le traitement mensuel y est de 16.327 euros.
Si vous aimez un peu les chiffres, soyez président de la Cour des comptes à 23.405 euros.
Avec une bonne calculette et une armée de « sous-fifres », vous ferez l’affaire.
Si vous êtes ancien taulard, donc un peu frotté au droit, présidez la Cour de justice, au tarif de 26.651 euros.
Et faites des gosses : si vous avez trois à charge, on vous en donne 2.000 de plus.
Notons également que grâce à quelques primes et avantages, la « sauce » qui accompagne ces mirobolants émoluments totalement justifiés par la nature des fonctions et l’importance des responsabilités, n’en est que meilleure !
Par exemple, moi qui aime bien les « niches fiscales » pour en faire mon quotidien professionnel, je vous rappelle que ces gentils eurocrates ignorent la douleur de l’impôt : le fonctionnaire européen vivant dans une niche à elle toute seule, au chaud de laquelle, bien sûr, il conserve tous les avantages acquis dans son propre pays.
Naturellement, tous ces braves gens qui veulent le « bonheur des autres » (le leur étant assuré puisqu’ils vivent tous avec notre argent prélevé par l’impôt sur les budgets de nos États-membres), sont les mêmes qui imposent des cures d’austérité salvatrices aux « peuples et nations défaillantes », tel que nos cousins grecs.
On peut comprendre la démarche : un État insolvable, c’est autant de risque d’impayé des salaires et pensions de tous ces « bonnes âmes » !
Bref, j’applaudis fermement.
Non pas parce que finalement, « les bonnes places », ça existe.
Mais parce que je croyais que la gestion de la « res nullius », celle qui appartient à personne pour appartenir à tous, en l’occurrence les « intérêts bien compris » d’une communauté de 350 millions de personnes, ça relevait de l’activité « non-lucrative ».
En tout cas, c’est comme cela que je gère le problème dans mes associations : c’est du bénévolat assumé.
Mais ne me dit-on pas que les « tentations d’argent » sont un danger pour « l’intérêt général » ?
C’est en tout cas comme ça que dans mon pays, la « Gauloisie administrative », mes professeurs de droit me présentaient les choses : « Puisque l’argent est un poison, il faut garantir le statut et la rémunération des fonctionnaires afin d’assurer une équitable application de la loi à tous les citoyens. »
Je veux bien l’entendre.
Mais de là à en faire des « rentes de situation » personnelles, je crois qu’on a loupé quelque chose d’important au passage.
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