Le Drame des Antilles Françaises...
Mais tout autant des DOM d'une façon générale : La vie y est chère !
Ah que même, notre Ô combien vénéré Président, ex-candidat du pouvoir d'achat et du désendettement public, ça ne le tourneboule par outre mesure (que celle de ne pas prendre un gifle trop forte aux prochaines élections de juin prochain : Pensez donc, il va pouvoir se débarrasser d'une égérie devenue insolente, à savoir « Rachida Mimi », consignée pour un moment à Strasbourg !)
Mais... pas que !
Car si la vie est chère outre-mer, ce n'est pas que la faute aux béqués, ni même à la tarification de la continuité territoriale, ah que non !
Et personne de vous le dire, jeunes gens !
C'est la faute à « l'octroi de mer »... Un truc purement « franco-gaulois » comme on en a connu jusqu'en 1959, et depuis Louis XVIII pour le territoire métropolitain mais pas continental qu'est la Corsica Bella Tchi-tchi !
Une vraie tare à retardement, enfonçant l'économie insulaire dans un désert sur-subventionné et sous équipé...
C'est une taxe française applicable à la plupart des produits importés dans les DOM (hors Saint Barthélémy et sa voisine Saint-Martin, fiscalement « privilégiées », elles ! Pensez... Pas fous, ceux-là !)
Elle est en vigueur en Outre-mer et est perçue par les Douanes.
Sa création remonte au XVIIème siècle. Pas moins !
Elle était alors appelée « droit de poids ».
Le nom « d'octroi de mer » ne lui est officiellement donné que par la loi du 4 juillet 1866, sous le second empire donc, qui accordait aux « colonies » une certaine indépendance commerciale.
Cette taxe ne s'est appliquée uniquement que sur produits importés jusqu'à la loi de 1992, prise en application d'une décision du Conseil européen du 22 décembre 1989, qui a étendu la taxation aux productions locales pour mettre en conformité cette taxe avec le principe de non-discrimination d'origine européenne.
Car la CJCE (Cour de Justice de la Communauté Européenne) a eut jugé en 1992 (le 16 juillet 1992, Administration des douanes et droits indirects contre Léopold Legros et autres, affaire C-163/90, recueil de jurisprudence 1992 page I-04625) que l'octroi de mer était une taxe d'effet équivalent aux droits de douanes. Donc « interdite par le traité CEE en raison de l'obstacle aux échanges entre États membres que cela constitue, et ce malgré le fait que l'octroi de mer était perçu même sur les biens provenant d'une autre partie du même État membre » (la France).
L'octroi de mer, dans sa version originale, était donc contraire aux principes du Marché commun car percevoir une taxe au franchissement d'une frontière régionale segmente le marché.
L'horreur européenne !
Du coup, la loi de 1992 a déterminé les modalités d'un régime fiscal de « l'Octroi de Mer » pour dix ans, laissant en particulier aux Régions la possibilité d'accorder des exonérations de la taxe aux productions locales pour des motifs de développement économique soumises à l'accord de la Commission européenne (dans son rôle de contrôle des aides d'État et sa règle des « minimis »).
Devant arriver à expiration le 31 décembre 2002, ces modalités ont néanmoins été prorogées d'une année à la demande expresse de la Ministre de l'Outre-mer.
C'est que sa recette servait déjà exclusivement l'économie publique locale...
En 2004 ce régime « exotique » a pu ainsi être consolidé pour 10 ans par la loi du 2 juillet 2004 (n° 2004-639) relative à « l'octroi de mer » qui autorise des écarts de taxation au bénéfice des productions locales dans des conditions fixées par une décision du Conseil de l'Union Européenne du 10 février 2004 et aménage la répartition du produit de la taxe entre les collectivités bénéficiaires.
Le 17 décembre 2003, la Commission Européenne se prononçant en faveur du maintien de ce régime pour une durée de 10 ans, le décret d'application est publié le 1er janvier 2005 (n° 2004-1550 du 30 décembre 2004).
Faut-il en rire ?
Que les îliens se révoltent parce que la vie est trop chère sur leurs îles, on peut comprendre, d'autant que les tarifs vont de 2 % à 50 % (50 % sur les tabacs et le Rhum, 40 % sur les vidéos et films de sexes, etc....).
C'est dire s'ils ont bien raison de hurler au scandale et de nous asséner des vérités incompréhensibles telles que la vie est 30 % plus chère chez eux que chez nous !
La distance n'est pas toujours une référence, d'autant que les distilleries de rhum ne se situent pas sur le continent européen, mais aux Antilles voisines battant pavillon étranger !
C'est que « l'octroi de mer » est une ressource financière absolument essentielle des communes locales, les gueux !
En Martinique, « l'octroi de mer » représente 48 % des rentrées fiscales des communes de moins de 10.000 habitants et 37 % de celles des communes de plus de 10.000 habitants.
Les conseils régionaux peuvent même y adjoindre un « octroi de mer régional » perçu au profit de la région (maximum légal à 2,5%).
Mais heureusement il est des exonérations spécifiques, car le but de « l'octroi de mer » est de « créer une distorsion fiscale afin de protéger la production locale de la concurrence extérieure » (sic).
Mais si !
Tout principe européen bu, naturellement...
Certains biens, comme des matières premières ou des équipements sanitaires, peuvent également bénéficier d'un régime de dérogation.
La loi régissant « l'octroi de mer » prévoit ainsi la cohabitation d'un régime général et de 3 listes annexes de produits bénéficiant d'une taxation spécifique.
Ces listes sont propres à chaque région, et sont classées suivant trois lettres, A, B et C : pour les produits présents à l'annexe A, l'écart de taxation ne peut dépasser les 10 points de pourcentage ; pour les produits présents à l'annexe B, l'écart de taxation ne peut dépasser les 20 points de pourcentage ; pour les produits présents à l'annexe C, l'écart de taxation ne peut dépasser les 30 points de pourcentage.
Dans les régions de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion, sont soumises à « l'octroi de mer » :
- L'importation de marchandises ;
- Les livraisons de biens, faites à titre onéreux, par des personnes qui y exercent des activités de production. Sont considérées comme des activités de production les opérations de fabrication, de transformation ou de rénovation d'un bien meuble corporel, ainsi que les opérations agricoles et extractives.
La livraison d'un bien s'entend du transfert du pouvoir de disposer d'un bien meuble corporel comme un propriétaire.
Les prestations de service n'entrent pas dans le champ d'application de cette taxe.
La base d'imposition est constituée par la « valeur en douane » au sens de la réglementation communautaire, et pour les livraisons de biens produits localement, par le prix hors taxe sur la valeur ajoutée.
Car ça fonctionne dans les deux sens du commerce îlien (importation/exportation) mais pas au même taux non plus pour les « exportations » y compris vers la « Gauloisie métropolitaine » en principe exonérées (article 4-1° à 3°), les taux sont carrément divisés par dix, mais c'est variable d'un produit à l'autre puisqu'il n'y a que « l'octroi de mer régional » à acquitter...
Idem pour les livraisons entre Guadeloupe et Martinique (Article 4-4° de la loi)...
La liquidation intervient sur la déclaration en douane ou sur les déclarations trimestrielles souscrites par les assujettis auprès de la recette des douanes territorialement compétente en notant une dispense de souscription pour les assujettis dont le chiffre d'affaires relatif à leur activité de production est inférieur à 550.000 euros (Article 5).
Autrement dit, tout est cher, parce que les responsables politiques du coin, normalement élus par les consommateurs et électeurs locaux, ne renoncent pas à « passer sous la toise » tout produit « importés » pour financer l'autosuffisance alimentaire desdits locaux !
Un peu ubuesque, ce truc-là !
Mais silence, personne n'en pipe mot... quand il s'agit de « l'argent des z'autres », on ferme sa grande gueule !
Sauf à être absolument ignoble comme moi, bien sûr !
Je suis né comme ça, je n'y peux rien !