Pas grand-chose, mais étalé sur 82 minutes.
C’est quand même plus facile que de se tamponner la totalité de l’émission en streaming, avouez. Et puis au moins, on a une petite esquisse du futur quinquennat, si par hasard, il se retrouve seul face à « Marinella-tchi-tchi » au soir du 22 avril prochain.
C’est marrant d’ailleurs, je n’ai pas pu l’éviter, mais ce week-end-là, un bout de la semaine précédente et un bout de la suivante, je suis en déplacement à l’étranger (mission confidentielle de diagnostic-opérationnel) : Faut que je pense à refiler ma procuration.
Et mon problème, c’est que je ne sais pas à qui la donner, tellement je suis entouré de « soces » : Y’en aura aucun pour aller glisser une enveloppe pour « Vil-Pain » pour moi…
S’il y en a qui sont sur les « beaux-quartiers » « rives de gôche » de la Seine, qu’ils me fassent signe.
Donc, pour en revenir à notre sujet du jour, « Bling-bling » nous a mis la piqûre l’autre jour en annonçant une nouvelle et profonde étape de transformation de notre pays.
J’avoue que je ne comprends toujours pas pourquoi il a glandé durant 5 ans : La réforme d’un pays, c’est 6 mois, pas plus et 4,5 ans à tenir la barre dans les courants contraires.
Pas dix ans d’affilée.
Passons.
Il a d’abord commencé par nous rassurer : Il est dans le calendrier qu’il avait annoncé le 31 décembre dernier. Le sommet social le 18 janvier, dernier, consultations jusqu’à la fin du mois, décisions fin janvier pour une mise en œuvre immédiate !
Hier quoi : Et la Terre n’en a même pas tremblée de jouissance !
Quelle déveine…
Son objectif ? Que mon pays (que je partage volontiers tellement c’est le plus beau) soit plus fort dans le nouveau monde qui sortira de la crise.
Et il en sortira quoi au juste ?
Il ne sait pas et de toute façon, ce n’est pas son problème…
Pourquoi maintenant, et pas avant ou après ?
Parce qu’il ne peut y avoir de pause à l’heure où la crise ébranle les économies les plus solides de la zone euro.
Pendant 6 mois, notre « Ô combien vénéré Président » et ses homologues européens se sont battus pour juguler la crise financière.
Il s’agit maintenant de relever les défis de la crise économique.
La crise financière qui chauffe, celle de la dette occidentale publique, elle est déjà passée aux oubliettes ?
« Le nombre de chômeurs s’accroit » : Il faut donc poursuivre les réformes pour prendre le prochain train de la croissance.
Il n’est même pas en gare, mais il a raison : On doit pouvoir déjà y réserver sa place…
« Ceux qui disent qu’il faut les reporter à plus tard sont irresponsables ! »
Parfaitement d’accord : Gouverner, c’est prévoir !
Or, justement, il va plus loin : « L’enjeu, c’est l’avenir de la France et des générations futures ! »
Les laissés-pour-compte, ce n’est plus son problème.
Car ma « Gauloisie du talent » (celle que j’aime tant) « est un grand pays. Elle a de nombreux atouts, une économie solide, une bonne cohésion sociale, un système de formation efficace. Mais elle doit se battre pour garder sa place dans un monde de plus en plus dur. Elle doit réduire l’écart de compétitivité avec ses concurrents, notamment l’Allemagne, qui n’ont pas subi les 35 heures. »
Ils ont parfois pire : La précarité anglaise, le chômage des semainiers américains, l’inflation des chinois, l’enlisement allemand, la famine dans la corne de l’Afrique, etc.
« Si elle fait les bons choix », la « Gauloisie sempiternelle » « maitrisera son destin. Pour surmonter ses difficultés, elle doit avoir le courage de poursuivre les réformes ! »
C’est ce qu’il propose, « en affrontant la réalité avec lucidité ».
Il serait temps après tant d’années d’aveuglement…
On respire : On a désormais 90 jours d’un président « lucide » !
Autant en profiter, parce qu’après, on pourrait plonger dans « l’aventure » ?
L’aventure, c’est l’aventure : Un excellent film de Lelouche ! Et sa scène culte d’Aldo roulant des mécaniques sur une plage.
Mais y’a plein de scènes-cultes dans ce film…
Pour que le pays soit plus fort dans la mondialisation, le Chef de l’État a annoncé des réformes « justes ».
Le retour de la « justitude » ?
« Elles rendront notre économie plus compétitive avec un objectif prioritaire et cohérent : L’emploi » !
« Bling-bling » aurait-il soudainement pris une carte au « front de gôche » ou chez « La-Guillée » ?
Peut-être même est-il enfin devenu un converti de « Clé-clé-Mentine Haut-teint »…
« Elles élèveront une digue anti-délocalisations et créeront davantage d’emploi » pour les péquenots de gaulois. « Elles mettront à contribution la finance pour réparer les dégâts de la crise ».
Punaise, que n’y avait-on pas pensé plus tôt !!!
Stopper l’hémorragie industrielle : Alléger les charges qui pèsent sur l’emploi.
« L’objectif est simple : Lutter contre les délocalisations, qui ont fait perdre 500.000 emplois à notre industrie en 10 ans. »
10 ans de cécité ?
« Ces délocalisations sont liées au niveau très élevé des charges sociales dans notre pays, deux fois plus qu’en Allemagne par exemple (? J’avais entendu dire qu’elles étaient du même niveau…). La raison ? Une protection sociale à laquelle chacun est attaché mais dont le financement pèse trop sur le travail. Notre emploi doit être plus compétitif, sans toucher aux salaires naturellement. »
Je le dis et le répète de mon côté depuis des années : Redonnons aux salariés leurs cotisations sociales, ça augmentera l’assiette de l’IR et de la CSG, et laissons-leur le choix de leur propre couverture social en un vaste « cafétéria-plan » à négocier cas par cas : Un senior n’a pas la même « consommation-sociale » qu’un junior…
La mesure est très simple à mettre en place : Il suffit d’abroger l’article 83 du CGI et le 39 1-bis du même code.
Tout le monde à l’article 82 !
Mais bon, pourquoi faire simple quand on peut faire complexe et compliqué ?
« Nous allègerons le coût du travail en baissant les charges ».
Concrètement, les cotisations familiales seront supprimées pour les salaires inférieurs à 2,1 smic et celles entre 2,1 et 2,4 smic seront fortement réduites.
Encore un « truc-facile », tiens !
« C’est au total un allègement massif de 13 Md€ qui sera mis en œuvre.
80 % des salariés de l’industrie et 97 % de ceux de l’agriculture verront leurs emplois consolidés par cet allègement massif de charges. »
Les autres : Fume !
13 Md€ à se partager à 27 Méga-salariés, l’allègement représente à peine 481 euros/an et par tête de pipe.
Massif, en effet.
Au jeu de celui qui pisse le plus loin, franchement, notre « chef », il en a une petite…
« Il protègera l’emploi des ouvriers et des employés, qui sont les plus exposés à la mondialisation.
Le coût des produits français va baisser, ce qui renforcera nos exportations et créera davantage d’emplois en France. Parallèlement, les produits étrangers seront plus chers donc les importations vont baisser ».
Je demande à revoir la notion d’élasticité des prix : Si 13 mignards auront un impact sur nos 388 Md€ d’exportations 2010 et les 456,9 Md€ d’importations (même année), soit respectivement 3,3 % et 2,8 %, c’est quand même assez kon de sa part que de ne pas avoir mis en place la mesure dès 2007 dans le cadre de sa TEPA…
« On va produire et consommer davantage Français ».
Admettons… Encore faudrait-il qu’on puisse produire « national & patriotique » dans nos friches industrielles.
Comment va-t-on financer cette baisse du coût du travail ? « En changeant le mode de financement de notre protection sociale. Le manque à gagner lié à la baisse des cotisations sera compensé par une hausse de TVA et une augmentation des prélèvements sociaux sur les revenus du capital. »
Je te donne plus pour t’en repiquer autant et tu veux que je consomme plus « Franco-Gaulois » ?
« La hausse de TVA sera limitée à 1,6 point. La hausse de la CSG sur les revenus du capital atteindra 2 points. »
La bonne nouvelle : Ne serait-ce pas de la « TVA-sociale », par hasard ?
On va encore nous dire qu’on instaure une nouvelle « barrière douanière »…
« Cette réforme, ce n’est pas du pouvoir d’achat en moins. Elle créera de la richesse, donc de l’emploi et des salaires. Elle ne concernera pas les biens de première nécessité (alimentation, médicaments…) ni les produits aujourd’hui au taux réduit de 7 % (par exemple les travaux à domicile). Quant aux produits soumis à la TVA à taux normal, qui représentent seulement 40 % du panier de consommation (notamment hi-fi, écrans-plats…), leurs prix bénéficieront comme tous les autres de la baisse des charges sociales. Ainsi dans l’automobile, le coût du travail va baisser de 2 %, ce qui aura évidemment un impact à la baisse sur les prix de vente des voitures. Enfin, les pensions de retraites et les minima sociaux sont indexés sur les prix et restent à l’abri d’un impact de la TVA. »
Vous l’avez suivi, là dans son pitoyable parcours calculette en main ?
Je te prends une bagnole à 10.000 €/HT sortie des chaînes. Prix de vente public : 11.960 € l’unité.
Elle pourra être fabriquée, après, en octobre, à 9.800 HT vendue 11 877,60 TTC, soit 82,40 € de moins, ou 0,68 % de gains…
Le formidable effet de levier !
Et c’est sans compter que si sur chaque bagnole vendue, l’actionnaire gagne 2 % de profitabilité, disons 200 euros/pièce, il aura à financer 2 points en plus au titre de la CSG, soit 4 euros, la « tire » elle sera vendue 9.804 HT, donc un TTC à 11 921,66 €, soit à peine 0,32 % de moins.
J’admire les tenant de la « TVA-sociale » : C’est vachement compétitif, tout ça !
Notamment parce qu’à l’importation, elle ne supporte déjà pas la CSG… Vendue même prix TTC, elle gagnera donc en différentiel exactement les 44,06 € de « compétitivité » !
Y’en a qui vont applaudir : Où on comprend mieux pourquoi « Mère-Quelle » vienne faire la promotion de BMW, Mercédès, Volkswagen, Seat, Rolls-Royce et Cie, à faire la campagne de « Bling-bling » !
« Aujourd’hui, les entreprises ne peuvent pas adapter les conditions d’emploi aux variations de l’activité économique ». Ça, c’est une vaste konnerie : Avec l’arrivée des 35 heures, on a pu mettre en place des milliers et des milliers d’accords d’annualisation du temps de travail dans beaucoup d’entreprises.
Et avec l’arrivée des contingents augmentés d’heures de travail supplémentaires, la technique des heures dites « complémentaires » et dans le pire des cas celle du « chômage technique », on peut travailler avec un flexibilité de 1 à 2, parfois jusqu’à 3 dans la limite de 48 h/hebdomadaire par bonhomme dans toutes les entreprises saisonnières et même au-delà.
« C’est le cas du temps de travail et des salaires. La conséquence ? Quand il y a moins de commandes, on licencie. Ce système est trop rigide. »
C’est surtout un « truc » trop kon qu’on persiste à enseigner dans les meilleures ékoles, y compris à l’ENA…
La voie de la facilité alors que nous avons déjà plein d’outils-juridiques pour ne pas perdre les compétences.
Passons…
« Pour protéger les salariés, il faut permettre aux entreprises d’adapter leur outil de production à la demande. En contrepartie, l’emploi doit être garanti. C’est ce que nous appelons les accords pour l’emploi.
Concrètement, des accords collectifs pourront être négociés dans les entreprises pour aménager la durée du travail et les rémunérations quand l’emploi est en jeu. (C’est déjà fait, partout où cela a été possible, quand les « syndiqueux » n’étaient pas trop kons).
Cela signifie, par exemple que, si les partenaires sociaux de l’entreprise sont d’accord, le temps de travail pourra augmenter. Mais en contrepartie de cet effort des salariés, les emplois seront préservés. Et les accords pourront aussi être gagnants en cas d’augmentation d’activité. »
C’est vraiment un nain du neurone qui n’y connaît rien : On fait déjà.
Mais on évite d’aller au-delà des 12 heures d’affilée et des 48 heures hebdomadaires compensées par des périodes de « stand-by » ou de récupération.
Pourquoi ? Parce qu’au-delà, on risque les accidents du travail, qui coûtent toujours plus cher, et les malfaçons engendrées par la fatigue : On n’est pas des bêtes non plus !
Mais bon, s’il veut « détricoter » les 35 heures, et pour faire simple, il suffirait de pondre une loi en un seul article qui dirait : « Dans le corpus législatif, partout où un article prévoit une durée de temps de travail, le texte est remplacé par les mots « durée du temps de travail issu d’une convention collective de branche, un accord d’entreprise, ou un contrat de travail »… »
Pas compliqué quand même !
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et complexe ?
« Ces accords seront accompagnés de solides garanties pour les salariés. Les aménagements des conditions d’emploi respecteront les durées maximales du temps de travail. »
Bref, tout le contraire, finalement…
« Pendant la durée de l’accord, il ne pourra y avoir de licenciement économique dans l’entreprise concernée. »
Il fait ça comment, sinon en en passant par la case « chômage technique » qui existe déjà et que je propose ci-dessus (et ait mis en place en entreprises) ?
Ou l’art d’enfoncer les « portes ouvertes » !
« Les accords devront être majoritaires, c’est-à-dire conclus par des syndicats représentant 50 % des voix aux élections professionnelles, ou plus de 30 % des voix mais avec la possibilité pour les syndicats ayant obtenu 50 % de s’y opposer.
Nous laissons toute sa place au dialogue. Les partenaires sociaux ont deux mois pour négocier la réforme. »
C’est déjà négocié, eh péquenot !
« Pour lutter contre le chômage, des mesures d’urgence viennent d’être prises : 100 M€ supplémentaires pour le chômage partiel ; le dispositif zéro charges pour l’embauche de jeunes dans les petites entreprises ; un plan massif de formation pour tous les chômeurs de longue durée (250 000 personnes). Pour aider les jeunes à s’insérer, nous faisons de l’alternance une priorité. Les entreprises de plus de 250 salariés devront avoir un quota de 5 % de jeunes en alternance, et celles qui enfreignent cette règle verront leurs sanctions doublées. D’ici 2015, nous aurons 800.000 jeunes formés en alternance contre 600.000 aujourd’hui. »
100 M€ pour le chômage-partiel, ça ne me paraît pas assez.
Et puis il les prend où après la saignée annoncée ?
« Une banque de l’industrie sera créée pour soutenir les PME, qui sont le cœur de notre tissu économique et de l’emploi. Elle prendra concrètement la forme d’une filiale d’Oséo, dotée d’1 Md€ de fonds propres. L’objectif ? Permettre aux PME de prendre des risques en garantissant plus facilement les dettes que ne le font les banques privées. Jusqu’à 10 Md€ de prêts seront ainsi mobilisables. »
Le milliard annoncé, c’est du « Grand-emprunt » pas encore utilisé.
Oséo en a déjà pour 1,2 Md€ pas encore tout-à-fait « engagé ». Et vu comment ils travaillent dans le « machin », on en pleure tous les jours : Là, on ne va pas rire du tout, vu les effets des interventions du « machin »…
« Pour construire davantage de logements, des terrains vont être mis à disposition par l’État pour y construire 130.000 logements d’ici 2016, pour moitié en Île-de-France et pour moitié en province. Tous les droits à construire seront majorés de 30 %. On va pouvoir accroître partout en France les surfaces habitables et augmenter ainsi le nombre de logements disponibles. L’effet d’entrainement sur l’emploi dans le secteur du BTP sera majeur. Avec le droit à construire, nous donnons du travail aux artisans, un logement à ceux qui n’en ont pas et du capital à tous les Français qui n’ont que leur maison pour richesse. »
Passons : C’est levée de boucliers sur le sujet.
Je note tout simplement que lui « vend » alors que « François III » donne…
Quant à savoir si un étage de plus chez moi créera un logement de plus, faudrait envisager que je trouve de quoi rembourser le banquier…
Moraliser le capitalisme : La taxe sur les transactions financières ou « TFF ».
« Cette réforme est juste car il est normal que la finance, dont la responsabilité dans la crise est si grande, participe au désendettement de la France. Elle sera présentée au Parlement en février. La taxe portera sur les actions et certains produits dérivés, et rapportera 1 Md€. La France sera à la pointe de ce mouvement et entrainera à ses côtés ses partenaires européens. La gauche en a parlé pendant trente ans, nous le faisons aujourd’hui. »
Non, non et non : Une « certaine gauche » seulement…
Et puis le retour de la « taxe des bourses », déjà que ça ne rapportait pas bézef, pas sûr que ça rapporte le milliard promis qu’on imagine mobilisé pour Oséo…
« Face à la crise, j’oppose la vérité sur la situation et le courage de l’action. Pas de promesses intenables, pas de rêve chimérique, pas de division des Français, mais des réformes structurelles pour que notre pays puisse affronter le monde. La France qui sortira plus solide de la crise, c’est une vie meilleure pour les Français : Des emplois plus nombreux, des salaires en hausse, plus de logements, plus grands et moins chers. »
Vouais, vouais, vouais.
C’est quoi déjà la définition de la « démocratie » ?
Cause toujours, c’est ça ?