ARÈS
Aymeric BUCHER, son fils ;
M. et Mme Josette LHAROUI,
sa sœur et son beau-frère ;
Mme Françoise BUCHER,
parents et amis
ont la tristesse de vous faire part
du décès de
M. Joël BUCHER,
survenu à l'âge de 65 ans.
Ses obsèques civiles auront lieu le samedi 20 avril 2013, à 14 h 30, au cimetière d'Arès, où l'on se réunira.
C’est mon « Ami-Râle » qui m’a averti la semaine dernière (et j’ai eu du mal à vous en faire part) :
« Sans réponse à nos emails, je commençais à penser que Jo avait dû avoir un sérieux problème.
En fait, l’ami Joël nous a quittés.
J’étais franchement triste hier soir car j’avais appris à apprécier son courage et ses ambitions nautiques.
Il restera son action dans la lutte contre la corruption, toujours disponible sur le web.
Une pièce pour améliorer le système.
Bien à vous
Haddock »
On peut effectivement apprécier son courage dans la lutte anti-corruption qui mine notre pays, ainsi que d’autres, et son habileté à n’en pas ressortir totalement broyé pendant de longues années.
Aurait-on fait, chacun, ses choix « d’honnête » ?
Pour en avoir vécus de mon côté, je peux vous assurer que le « prix à payer » est lourd de conséquences inimaginables…
Et je ne suis hélas pas le seul à pouvoir l’affirmer.
J’ai effectivement rapporté, avec son autorisation préalable et en décembre dernier, les minutes de son audition à la commission d’enquête parlementaire…
Présidée à l’époque par un certain « Monte-bourre » et autre, « Payons ».
Minutes qui, curieusement ne semblent être nulle part ailleurs disponibles.
Notez qu’ils remettent ça actuellement, mais devant des sénateurs, jusqu’à en convoquer et écouter « Déesse-khâ »…
Ce qu’en résume Wikipédia :
« Joël Bucher, cadre expatrié de la Société générale à Londres, aux EAU, en Corée, fut directeur adjoint de la Société générale et représentant de la Sogenal à Taïwan entre 1987 et 1990, les 4 années précédant la signature de la vente de 6 frégates La Fayette à Taïwan, qui donnera lieu à l'affaire des frégates de Taïwan. Plus tard, il introduit Li Hsien (décédé en 2004) directeur du service commercial de Taiwan en France (CAPEC) à Serge Dassault à Bercy en présence de M. Paranque B. Savignac et Jean-Pierre Pierre-Bloch. La réunion s'est déroulée au Ministère des Finances pour conclure les droits d'atterrissage entre la France et Taiwan et décider de l'achat de 60 Mirage 2000-5. Le contrat a été conclu en direct sans intermédiaire. Ce qui n'a pas empêché le versement de commissions à M. A. Wang. Les commissions bloquées par la justice suisse étaient vraisemblablement destinées à compenser des garanties données par des banques du Luxembourg. Denis Robert reprend son témoignage auprès de la justice du Luxembourg dans son livre La Boîte noire où le système des rétro-commissions est largement expliqué.
Après son départ de la Société générale, Joël Bucher est associé à la structure Europasia dont il est le fondateur pour Steve Ho de PanVest Taiwan, disparu en Chine, avec le banquier suisse André Strebel. Il met au point par la suite des « contrats d'off-set de type Émirats arabes unis » pour Yves De Galzin de chez Matra et pour S. Dassault, avec une formule compensatoire légale de barter triangulaire entre la France, les Émirats arabes unis et Taiwan. Une véritable base neutre domiciliée dans un Club d'Affaires off-shore assimilable à un centre financier (révolutionnaire) qui évite la plupart des transferts financiers, sans risque de change. « De l'anti-banque ! dit-il ! Ceci est considéré comme un acte terroriste financier par certains. »
Après avoir témoigné devant la commission parlementaire, puis à Taipei, au Luxembourg, auprès de Mme De Talencé et aux procès Elf/Roland Dumas qui l'utilise comme témoin, il déclare à la presse, être ni coupable ni repenti et ne plus vouloir participer à défendre une France qui mérite ses affaires. Il déclare aux juges et aux journalistes ne pouvoir, ni vouloir dénoncer quiconque, préférant le mot résistance au terme peu honorable de délation. Il a collaboré longuement avec Thierry Jean-Pierre qui a pu exploiter ses documents de Taiwan et qui l'a défendu en gagnant ses procès en référé contre les media qui déformaient ses propos dont Canal+, France Inter et les Arènes de l'info avec Denis Robert qui en essayant de le manipuler le faisait passer pour un trafiquant d'armes.
Réfugié à Manama, il se contente désormais de mettre au point des catamarans et des Marinas révolutionnaires pour mieux naviguer en Orient et d'évoquer son expérience avec la Société générale dans un thriller financier titré : « Crash ou La mort d'un Banquier Repenti ! Celui qui avait osé parler... »
(Roman que j’ai lu pour enrichir mon propre roman, « Au nom du père », sur au moins deux chapitres et en inspirer d’autres, où je le nomme « Blaucher » pour lui éviter des confusions parfois sources de difficultés infinies…).
Il essaie en juillet 2007 au procès du Sentier de témoigner contre Daniel Bouton accusé de blanchiment.
Il est cité dans le procès Clearstram II où on le fait passer, sans l'entendre, comme le dénonciateur de l'intermédiaire Wang Chang Poo au risque de lui faire prendre des risques face au gang des bambous. »
Ce n’est qu’un résumé.
Je ne connaissais pas le bonhomme, je ne l’ai jamais rencontré, je ne connaîtrai jamais le son de sa voix.
Pourtant il m’avait invité à partager un verre sur un de ses yachts en convoyage en méditerranée, à l’occasion d’une escale en Balagne, où je me trouvais l’été dernier.
J’ai évité Calvi. Et j’ai peut-être vu son bateau de loin amarré au port, mais n’en suis même pas sûr.
C’est lui qui prend directement contact avec moi par un premier courriel du 20 juin 2011, pour être cité dans mon premier roman en ligne, « Opération Juliette-Siéra ».
C’est sans doute qu’il a estimé que je n’étais « pas loin » d’une « vérité » qui transpirait dans cette « œuvre de pure fiction ».
Nous avons ensuite échangé régulièrement…
J’ai suivi de loin ses atermoiements avec la justice de mon pays, poursuivi qu’il était par « le monde de la finance » dans des menaces et « débuts d’exécution » récurrentes.
Vont nous manquer les documents qui ont étayé ses dires et qu’il gardait au chaud comme d’une assurance-vie.
Je ne me fais pas d’illusion, ils vont disparaître à jamais…
Mes profondes condoléances à toute sa famille, naturellement.
Là encore, si l’un de ses membres a besoin d’un « coup de main » dans leur peine ou détresse commune, je n’oublie pas et ma porte est grande ouverte.
En revanche, ce dernier développement inattendu, alimente depuis récemment mon « imagination si peu fertile », jusqu’à en bâtir le scénario d’un futur roman.
Celui de cet été est déjà en ligne et « pousse le bouchon » assez loin.
Forcément, il y a une suite que je n’imaginais pas quand les abonnés ont reçu par la voie de la « newsletter » ce sommaire qui peut être livré désormais aux aoûtiens (les juillettistes non-abonnés attendront leur retour) : « Parcours olympiques ».
En revanche, depuis peu, je perçois à travers l’actualité de « Gauloisie-trisomique » (les affaires et révélations en cours : « Cas-zut-hac », « Ballamou », « Gué-an », « Tapis-&-autres-carpettes », le fiasco de la « transparence », les affaires de gros-trous dans les comptes de l’UMP, « Bête-en-cour », j’en passe et des meilleures) mais aussi mondiales (Wikileaks, Prism, demain « Promis », etc.) et encore ailleurs, comme un « fil rouge » qui signe la présence d’une sorte de « main invisible » mais diablement active.
En fait, vraisemblablement plusieurs qui se mènent une guerre pathétique et souterraine dont nous sommes les spectateurs ahuris laissés dans une constante ignorance des causes et des effets.
Me restera à mettre tout ça en musique et « en cohérence » pour en retirer un scénario le plus « vraisemblable » possible, juste comme « d’une pure construction intellectuelle ».
Puis l’écrire.
Puis le mettre en ligne rapidement pour l’été 2014.
Juste pour vos yeux (et ceux de ma Môman qui sont fragiles).
En attendant, je perds un « ami-inconnu », mais qui a eu le mérite de m’ouvrir les yeux et la conscience sur plein de choses : Pour moi, le monde tel qu’il est n’est plus le même qu’avant de connaître Joël Bucher.
Et je l’en remercie vivement.
Hommages à lui.
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